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CM Histoire Romaine
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Il n’y pas de corps diplomatique. Les sénateurs sont les ambassadeurs. Le Sénat
choisit des délégations de 10 personnes généralement. Ils deviennent alors des
légats. C’est une commission qui se déplace. Au contraire, des ambassades
étrangères peuvent venir à Rome, ou des délégations issues des cités d’Italie, elles
aussi considérées comme des ambassades. Entre 180 et 170 avant Jésus-Christ, elles
sont nombreuses et réclament une parité dans le fonctionnement de la cité et des
représentants au Sénat. C’est l’époque où les cités italiennes étaient les égales de
Rome. Elle est placée en position d’arbitre, au-dessus des querelles, des partis, de
faire respecter la liberté des cités. On vient lui demander son appui dans une querelle
avec une cité voisine par exemple. Le statut d’ambassadeur est naturel chez les
sénateurs. Leurs ambassades sont protégées par une immunité : on ne peut porter la
main dessus par ex.
Dans l’histoire de Rome, malgré le prestige romain et les règles de protection, il y a
eu quelques querelles : ils ont subi des agressions et des mises à mort. Ils sont alors
obligés de fuir. Quand Rome envoie des délégations en Espagne et à Carthage aux
temps des guerres puniques, il est fréquent que les ambassades soient molestées et
agressées, notamment par les Ligures. les romains débarquent et souvent n’ont alors
pour possibilité que de s’enfuir vite, et ce malgré leur aura, leur prestige. Quand
Rome s’intéresse à l’Adriatique et y installe son influence, entre les 2 guerres
puniques, elle affronte des populations connues pour leur attrait pour la piraterie.
Rome envoie régulièrement des ambassades à ces petites principautés et cela se
termine souvent par un assassinat. (cf. Denys d’Halicarnasse : ambassade romaine à
Tarente en 282 avant Jésus-Christ). Cette fonction n’est pas exempte de danger.
Le flux des ambassades n’est pas tjs régulier selon les années. C’est au 2 e siècle avant
Jésus-Christ que les échanges ont été les plus forts. A lui tout seul, ce siècle opère
plus de la moitié des ambassades connues de la période républicaine. C’est là que
Rome commence à mettre en œuvre sa politique extérieure et d’expansion. Dans les
périodes de conflit (ou de relative paix) les ambassades sont moins nombreuses. On
associe l’ambassade à une durée très longue. Les délais de réception sont pfs très
longs, surtout dans le sens des ambassades extérieures venant à Rome : il est
question de délais de 2 à 4 ans pour être reçus au Sénat. Ce n’est pas que Rome n’est
pas capable d’agir vite. C’est que dans certains cas ça prend du temps. De surcroît, le
déplacement est long.
Quand le Sénat envoie des ambassades : les sources viennent de Polybe, Plutarque,
Appien, Tite-Live où il est fréquemment mention des ambassades. On envoie des
ambassades pour 2 raisons avouées :
- Obtenir des informations sur la situation d’un pays, par le biais des conventus de
citoyens romains, ou d’espions.
- A des fins diplomatiques.
Dans les 2 cas, la décision est tjs pris par senatus consulte. Des séances du Sénat sont
consacrées à ce type de décisions : l’ordre du jour c’est la liste des ambassades à
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envoyer. Aucun moment n’est privilégié pour envoyer les ambassades : c’est d’une
extrême souplesse, ça dépend des moments. On choisit la période selon la
commodité des déplacements, mais en cas d’urgence, on envoie une ambassade. Il
n’y a pas de période fixe.
Les légats sont désignés au fur et à mesure selon les évènements extérieurs. En 204
avant Jésus-Christ, une mission est envoyée à Locres car des vols ont été commis
dans le temple de Proserpine (liée étroitement au cycle de la végétation, c’est la fille
de Déméter). Une commission d’enquête est envoyée au début de l’année 204 avant
Jésus-Christ avant le départ des consuls en campagne. Cf. Tite-Live. En 174 avant
Jésus-Christ, une mission d’information est envoyée pour vérifier les rumeurs qui
courent sur Persée, roi de Macédoine, en train de tisser des liens avec Carthage.
Quand on a plus de temps pour réfléchir à une affaire, la décision d’envoyer une
ambassade s’effectue en début ou en fin des années, soit avant ou après les
campagnes militaires. Les interventions sont alors prévues à l’avance et calées :
affrontement entre 2 cités, mise en application d’un traité. Quand un conflit se
profile à l’horizon ou que Rome a l’intention de mettre la main sur un territoire.
Même dans ces cas-là, il y a des moments où le calendrier est chamboulé et doit être
accéléré, quand il est nécessaire de trouver des alliés, de renforcer son contingent
d’alliés, quand on prépare une longue campagne militaire, en fct de l’urgence, on
peut fixer l’ambassade n’importe quand. En 201 avant Jésus-Christ, Ptolémée est
sollicité en prévision de la guerre de Macédoine, déclarée l’année suivante. En 192
avant Jésus-Christ, une rumeur annonce l’arrivée inquiétante du roi Antiochos : le
Sénat envoie à la hâte une ambassade pour montrer la vigilance des romains.
Les ambassades des 2e et 1e siècles avant Jésus-Christ peuvent être multiples. Avec
l’élargissement du territoire que Rome entend surveiller, ce système ne peut
continuer à fct. Plusieurs ambassades peuvent être envoyées simultanément : d’où
les sénateurs qui ne siègent momentanément pas au Sénat. En 203 avant JésusChrist, une mission est envoyée à Philippe de Macédoine pour respecter la paix qu’il
avait jurée, et en même temps, en Afrique, des ambassades sont envoyées. 200
avant Jésus-Christ : des légats sont envoyés à Carthage pour que les clauses du traité
soit respectées, quand d’autres sont envoyés en Macédoine en prévision de la
guerre. Plusieurs années, des ambassades sillonnent la Grèce, quand d’autres vont en
Gaule et en Ligurie, ou encore en Syrie et en Egypte, histoire d’équilibrer les forces
ou de régler des questions territoriales (Italie). Selon la fidélité des comptes rendus
livrés au Sénat par les ambassades sont prises les décisions. Ce système est lourd et
engage la responsabilité des ambassadeurs, sur les questions des alliances, des
interventions militaires. Les rapports se mêlent pour que le Sénat décide en
connaissance de cause. Rome doit mener une politique qui lui soit favorable. Pour
l’ambassade de Locres, il y a eu des conséquences sur l’intervention en Afrique et sur
l’envoi de Scipion à Carthage. Il est confronté à certaines critiques, déstabilisé dans
ses fonctions et son prestige. Les discussions avec les locriens lui permettent
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d’intervenir en Afrique car son prestige est rétabli. Le compte rendu donné au Sénat
permet de prévoir une guerre : en 208 avant Jésus-Christ, une mission venant de
Gaule signale qu’Hannibal s’apprête à passer les Alpes. Rome est donc capable
d’anticiper la façon dont elle allait se comporter. On est convaincu dans un autre cas
que Persée ne respecte pas les accords conclus avec Rome et ça lui permet d’être à
pied d’œuvre le moment venu. Le rôle des ambassades dépasse les relations
diplomatiques.
Selon le nombre d’ambassades qui circule, les peuples alliés envoie des ambassades à
Rome. C’est le Sénat qui les accueille : c‘est synonyme du dialogue entretenu avec les
autres Etats du monde méditerranéen. La réception des ambassades étrangères n’est
pas liée aux relations diplomatiques. Un cérémonial et un calendrier existent si on
veut envoyer une ambassade à Rome. Elle n’est pas automatiquement reçue : les
ambassadeurs doivent obtenir des consuls l’autorisation de séjourner et
l’autorisation de demander à être reçus par le Sénat, à l’origine mesure pratique pour
déterminer un ordre de passade, mais vite le rôle des consuls va s’accroître. (cf. TiteLive). Le consul reçoit le 1er l’information de l’envoie d’une ambassade : il faut passer
par lui pour obtenir l’audience au Sénat, c’est lien entre les Etats étrangers et lui. Les
ficelles de la politique internationale ne sont tirées qu’en partie par les sénateurs, les
consuls peuvent se faire désirer, prévenir tardivement le Sénat d’une demande de
venue ou d’audience. Les choses peuvent traîner dans le temps concernant les cités
italiennes, dont les demandes d’audience datent de 179 avant Jésus-Christ mais ne
sont reçues qu’en 177, histoire de les recevoir simultanément. Le Sénat reçoit tout au
long de l’année. Au début de l’année, il reçoit les ambassades en relation indirecte
avec les relations internationales du moment, soit les affaires mineures. L’arrivée des
ambassades nécessite une organisation pratique car il n’est pas rare une foule
d’ambassades débarquer à Rome. Le Sénat doit pfs faire des audiences groupées car
il n’a pas le temps nécessaire pour les entendre les unes après les autres. En 199
avant Jésus-Christ, il reçoit les ambassadeurs de Carthage, Gadès, Narni, Cosa. Cette
entreprise occupe le Sénat avec le développement de la politique internationale
menée à Rome. Les ambassades sont reçues selon leur cité d’origine et leur
demande. Cet état des relations suscite ou non la réception des ambassades selon
l’état du pomerium, qui détermine l’emplacement et la façon dont on va les recevoir.
S’il s’agit d’ambassades amies ou d’états avec qui on entretient des relations suivies
(Pergame), on les reçoit à l’intérieur. Si elles proviennent d’états avec qui on est ou
on va rentrer en guerre, voire des cités soumises demandant un assouplissement de
leur sort, menant des relations issues de la guerre, on les reçoit à l’extérieur.
L’attitude du Sénat n’est pas indifférente, c’est une arme politique. En faisant traîner
les audiences, en recevant une ambassade à l’extérieur du pomerium plutôt qu’à
l’extérieur, il arrive à retourner la situation et à obtenir une modification des
demandes des ambassadeurs pour qui ça présente mal. Ça traduit une activité, ce
n’est pas une vie diplomatique figée. Les échanges sont nets. Ces ambassades sont
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reçues dans des lieux précis, dans lesquels il faut de la place pour les sénateurs et
pour les ambassadeurs. Bcp sont liées aux problèmes de guerre : elles sont reçues
dans les temples de Bellone et d’Apollon. Ils sont aussi utilisés lorsque le Sénat vote
le triomphe des généraux. Pourquoi ces temples ? Bellone, divinité de la guerre
(moins que Mars), mais elle l’y est liée car elle apporte la victoire. A la réception
d’une ambassade étrangère avec qui on va faire la guerre, l’accueil dans le temple de
Bellone est synonyme de victoire romaine. Un bâtiment a été construit et utilisé pour
héberger les ambassades : c’est la Villa Publica. Les archéologues considèrent que le
temple de Bellone se trouvait en bordure du temple de Marcellus. Il a longtemps été
attribué à Janus. Le temple d’Apollon est également proche de la Villa Publica et il est
choisi comme remplaçant quand le temple de Bellone est occupé ou inaccessible. Il
est hors pomerium et évite un quelconque danger à l’intérieur du pomerium.
L’ambassade est une activité importante du Sénat au cœur de la politique extérieure
de Rome. L’aspect religieux est représenté par les fétiaux