TIS amnésies - Université de Provence

publicité
Plan :
Les amnésies
1. Rappel
(syndromes, diagnostiques et prise en charge)
2. Amnésie antérograde et rétrograde
3. Modèles explicatifs
4. Les grands syndromes amnésiques
Travail Individuel Spécialisé
5. Exploration clinique de la mémoire
6. Amnésie spécifique : exemple de la
prosopagnosie
Fabrice Guillaume
Université de Provence & CNRS UMR 6146
7. Prise en charge et réhabilitations
Conscience
perceptive
Amnésies partielles :
affectant qu’une classe ou
qu’une modalité d’information
Amnésies
Syndromes amnésiques
Atteintes électives de la
mémoire
Amnésies secondaires :
désorganisation plus généralisés
(syndromes démentielles, frontaux, etc)
Amnésies psychogènes :
d’origine psychique
(choc émotif, état psychotique)
Souvenir
Connaissance
Analyse perceptive
Analyse sémantique
Analyse épisodique
Mémoire
de
stockage
permanente
et
distribuée
« Je perçois »
Familiarité
perceptive
« Je connais »
Identification
« Je me souviens»
Moïté
Théorie générale des processus de récupération de l’information en mémoire humaine. L’analyse
perceptive, l’analyse sémantique et l’analyse épisodique sont organisés en cascade avec des possibilités
de rétroaction (un échec de l’analyse perceptive rend impossible l’analyse sémantique, un blocage de
l’analyse sémantique rend difficile le traitement épisodique.
Souvenir épisodique
(ensemble de traits)
Attributs physiques
Actions
correspondantes
1. Rappel Neuroanatomique
Interprétation de ces attributs
(conceptuelle ou sémantique)
La trace est distribuée : pas de localisation unique
1
Rappel neuroanatomique : le Système Limbique (SL)
Double équivoques (fonctionnelle et anatomique)
Circuit de Papez :
1.
2.
3.
4.
Structures corticales
Structures hippocampiques
Structures sous corticales
Tronc cérébral
Multiples connexions réciproques : ensemble fonctionnel
interconnecté en relation réciproque avec les cortex associatifs
Remarque :
Dans le cerveau, les proportions entre neurones
moteurs, sensoriels et intermédiaires sont :
10
100 000
10
Sensoriels
Intermédiaires
Moteurs
Toute plasticité et flexibilité provient de cette domination
Causes neuroanatomiques du syndrome amnésique
(Signoret, 1991)
3 types de lésions :
• Diencéphale (e.g., Korsakoff)
• Lobe médio-temporal (encéphalite herpétique, cas HM :
Scoville et Milner, 1957)
2. Amnésie antérograde
et
amnésie rétrograde
• Régions frontales (rupture d’anévrysme de l’artère
communicante antérieure, Van des Linden et al., 1992)
2
Amnésie antérograde
Amnésie rétrograde
Amnésie antérograde : déficit dans l’acquisition d’informations nouvelles
Amnésie rétrograde : trouble de la récupération d’informations acquises
avant l’installation de la lésion cérébrale
Déficit important en rappel libre : évocation (Hirst et al., 1988)
Hétérogène selon les syndromes
Déficit équivalent en rappel indicé et en reconnaissance
(Shimamura et Squire, 1988)
Syndrome de Korsakoff (diencéphalique) : gradient temporel
étendu (touche les événements anciens)
Déficit différentiel selon le type d’information (informations
contextuelles)
Déficit de la mémoire de la source (Jacoby et Kelley, 1992)
Mise en œuvre et planification de la récupération
Lésions hippocampique : gradient temporel limité de 1 à 4 ans
avant la maladie (Zola-Morgan et al. 1989)
Processus de consolidation, migration vers le
néocortex et maintien
Amnésie antérograde et amnésie rétrograde
Théorie dominante :
Amnésie antérograde et amnésie rétrograde
Théorie dominante :
L’amnésie antérograde constitue le centre du syndrome
L’amnésie antérograde constitue le centre du syndrome
L’amnésie rétrograde constitue une composante périphérique
L’amnésie rétrograde constitue une composante périphérique
Faits contradictoires :
Processus cognitifs différents ?
Encodage, consolidation et récupération
• Cas d’amnésie rétrograde sans amnésie antérograde
(Golberg et al., 1981; O’Connor et al., 1992)
Processus cognitifs différents ?
Encodage, consolidation et récupération
Modèles explicatifs du syndrome amnésique
3. Modèles explicatifs
• Mémoire épisodique
• Mémoire sémantique
• Habiletés cognitives et motrices
• Amorçage
• Conditionnement classique
• Habituation
Mémoire déclarative
(Squire, 1987)
Mémoire procédurale
3
Capacités mnésiques préservées
• Acquisition d’habiletés perceptives ou motrices (puzzles, écriture
en miroir, etc.)
• Habiletés plus complexes : Tour de Hanoï (Saint-Cyr et al. 1988)
• Amorçage perceptif et conceptuel normaux (Van der Linden, 1992)
• Apprentissage de concepts et de vocabulaire nouveau mais incapacité à
se souvenir de l’épisode d’apprentissage (Van der Linden et al., 1993)
• Familiarité et processus de récupération automatique (Jacoby et al. 1989)
Accès aux connaissances structurales des objets familiers
mais pas à leur propriétés associatives
Processus en cause ?
Déficit d’encodage :
Modèle fonctionnel des activités mnésiques
- Processus de consolidation : toute conservation doit reposer sur des
modifications durables du système nerveux, impliquant un processus de
consolidation ;
- Processus de construction-organisation : les informations sont construites
et organisés pour être conservées. Une difficulté ou une incapacité à
effectuer ce travail peut ainsi engendrer des déficits mnésiques que l’on
pourrait qualifier de second ordre ;
- Processus de récupération : les informations conservées ne sont
fonctionnelles que si elles sont disponibles, qu’il s’agisse par exemple de
reconnaissance ou d’évocation. Cette disponibilité repose sur des
processus de récupération (interférence proactive).
Interdépendance fonctionnelle
des processus
Déficit de stockage (consolidation)
• Déficit de consolidation (Milner, 1966) ;
• Absence d’encodage sémantique (Butters et Cermak, 1975) ;
• Non mise en œuvre spontanée des niveaux de traitement ;
• Relation avec d’autres troubles dans l’amnésie (l’attention sélective,
mémoire sémantique, résolution de problème) ;
• Transfert des structures limbiques (lésées) vers le néocortex associatif
(Zola-Morgan et Squire, 1990) ;
• Stockage initial défectueux : perturbation du transfert ultérieur ;
• Permet l’interprétations des amnésie antérograde et rétrograde (limité) ;
• Déficit de mémoire rétrograde ?
Déficit de récupération
• Ne rend pas compte de l’amnésie rétrograde sur plusieurs années.
Confabulations
« Un mensonge honnête » Moscovitch, 1989
• Incapacité à inhiber ou à supprimer les réponses inappropriées
(Warrington et Weiskrantz, 1974) ;
• Sensibilité excessive à l’interférence proactive ;
• Rend compte des intrusions, améliorations des performances par
l’utilisation d’indices (limitation de l’interférence) ;
• Déficit propre à la récollection : récupération consciente et contrôlée.
Conséquences de déficits affectant des processus divers :
• Processus de « contrôle de la réalité » : souvenirs perceptifs
et réflexifs (peuvent être spécifiques à un domaine) ;
• Déficit de récupération contrôlée en mémoire (récollection) ;
• Absence de mise à jour (effacement) des informations
non pertinentes ;
• Futur personnel, mise à jour de l’identité.
Dialogue antéro-postérieur
(hippocampe, cortex frontal)
4
4.1. Amnésies temporales internes :
• Amnésie antérograde majeure sans amnésie rétrograde
• Pas de fabulation, fausses reconnaissances ou désordre cognitif
4. Les grands syndromes
• Pas d’altération de la mémoire sémantique
• L’amnésie résultant de ces lésions bilatérale (cas HM) interdit la
conservation des informations.
Causes anatomiques : lésions des cellules pyramidales de l’hippocampe ;
rôle secondaire de l’amygdale (intensité des désordres). Les lésions seules
des cellules amygdaliennes n’entraînennent pas de syndrome amnésique.
Le cas du patient H.M.
Syndrome bihippocampo-amygdalien
1953 : Résection bilatérale du lobe temporal médian à l’âge de 27 ans
Modèle neurochirurgical : épilepsie réfractaire
Encéphalite herpéthique
Témoin
William Scoville
H.M.
Brenda Milner
 Personnalité et QI normaux
 Mémoire à court terme normale, incapacité à former de nouveaux souvenirs
 Perte des souvenirs qui précèdent la lésion
 Peut apprendre des tâches qui ne nécessitent pas un rappel conscient
Amnésie Souvenirs
infantile préservés
Naissance
De H.M.
Amnésie
rétrograde
Amnésie
antérograde
Opération
Encéphalite herpétique
5
4.2. Amnésies frontales :
Exemple de H.M. :
• Pas de modification de personnalité
• Impression de se réveiller
• Amnésie totale et permanente : incapacité d’apprendre
• Pas de fabulation, ni fausses reconnaissance, ni anosognosie
• Conservation de la notion du temps qui passe
• Lacune rétrograde d’environ 2 ans
• Mémoire à court terme déficitaire (60s.)
• Conservation implicite
• Syndrome confabulatoire : difficulté à organiser les événements mémorisés
dans leur séquence temporelle correcte (Whitty et Lewin, 1960).
Causes anatomiques : lésions du gyrus cingulaire antérieur
• Comportement fabulatoire (Stuss et al. 1978), troubles de la personnalité.
Causes anatomiques : lésions frontales (orbito-frontales et médiane)
Possibilité de conserver des informations récentes
Perturbation des processus de construction-organisation
Modèle historique
Peut se rencontrer hors chirurgie : encéphalites nécrosantes (herpès) ; anoxie ;
intoxication oxycarbonnée ; certaines formes d’Alzheimer.
Déficits d’évocation, d’orientation et de validation de la récupération
en mémoire. Particulièrement indispensable à toute activité mnésique
impliquant des initiatives du sujet (Warrington et Weiskrantz, 1982 ;
Schacter, 1987).
Déficit de mémoire de la source, flou de l’information
4.3. Amnésies du tronc cérébral :
• Amnésie rétrograde isolée (informations anciennes)
• Amnésie en général post-traumatique
• Absence, sidération des processus de récupération
Causes anatomiques : lésion au niveau de diencéphale
(Golberg et al. 1981)
4.4. Syndrome de Korsakoff des éthyliques
« le malade paraît à première vue être resté ce qu’il était : il raisonne
judicieusement et peut parfois causer avec esprit »…
« le malade oubli presque instantanément ce qui vient de se passer »
mais « le souvenir des choses anciennes qui ont eu
lieu avant la maladie se conserve parfois parfaitement ».
Korsakoff, 1889
L’amnésie est essentiellement antérograde.
« ces traces continuent à exister dans la vie inconsciente, continuent à
diriger la marche des idées du malade, lui suggérant telles ou telles autres
décisions. Cela me paraît l’une des particularité les plus intéressantes du
trouble dont nous parlons ».
Conservation des souvenirs sous une forme implicite
Causes : alcoolisme, hypovitaminose B1
Troubles définitifs : Amnésie antérograde
• Perte d’autonomie
Lésions :
• Diencéphale
• Peuvent s’étendre aux lobes frontaux (Shimamura et al., 1988)
Installation :
Progressive
Impression d’un continuum
entre normal et pathologique
État confusionnelle
(type encéphalopathie aigue)
• Nécessite le placement en institution
• Une amélioration reste possible mais sera partielle
Le retentissement de cette amnésie prend de l’ampleur à mesure
que le temps passe (e.g., les malades se rajeunissent, parfois de
dix ou vingt ans).
Désorientation temporo-spatiale
Mise en évidence de l’amnésie antérograde : oubli d’un dessin, de
mots entendu, de l’objet caché, etc.
6
Capacités d’apprentissage résiduelles (grand nombre d’essai)
Préservation des souvenirs anciens :
Confabulations :
• non spontannées (en réponse à une question)
• appauvrissement quantitatif
• contenus plausibles
• certains souvenirs sont privilégiés
• réorganisation biographique
• erreurs chronologiques fréquentes
Fausses reconnaissances :
• attribution d’une identité à une personne (délire
d’identification des personnes)
• lacune rétrograde d’une dizaine d’années assez fréquente
• particulièrement vive avec le personnel hospitaliers côtoyé
• besoin de donner sens au sentiment de familiarité
(préservation amorçage perceptif)
Anosognosie totale du déficit mnésique : non seulement le malade ne
se plaint pas de sa mémoire,mais il nie tout déficit de cette fonction.
Néanmoins, il n’est pas rare que soit explicitée une sensation vague de
dysfonctionnement de cette fonction : « je dois perdre la tête »…
Évolution du syndrome : un appauvrissement de la vie mentale
« le cercle des idées dans lequel se meut l’intelligence du malade
devient très restreint et même étroit » (Korsakoff, 1889).
Hypothèses explicatives :
Impossibilité d’encoder les attributs de façon complète (sémantiques) :
l’information est encodée de façon dégradée ;
Analyse incomplète des attributs perceptifs (indices secondaires) ;
Déficit d’accès.
Illustration de ce que la mémoire apporte à la cognition.
L’observation attentive et prolongée des malades montre la
relativité de leur amnésie (rêves, humeur, comportement).
4.5 Les syndromes amnésiques transitoires
Ictus amnésique idiopathique :
• Syndrome d’amnésie pur (Trillet et al., 1983)
• En relation avec un perturbation transitoire du HMT
• Pas de causes précises (stress, etc.)
Syndromes pharmacologiques :
Substances anticholinergiques
Benzodiazépines (Trillet et al., 1983)
Symptômes :
• Amnésie antérograde massive sans fabulations
• Désordres rétrogrades parcellaire et étendus
• Durée brève (environ 6 heures)
Après l’ictus :
• Lacune amnésique totale et persistante
• Rares souvenirs vagues (visage, objet, lieu…)
• Déficit d’encodage
• Oubli des souvenirs récents (caractère dynamique du stockage)
7
Amnésie psychogénique
Symptômes :
• Amnésie rétrograde d'installation brutale
• Réversible en quelques jours
• Installation rapide (à la différence de l’amnésie organique)
• Perte de l’identité personnelle
• Capacités d’apprentissage préservées
5. Exploration clinique de la mémoire
Causes :
• un choc émotif (antécédents psychiatriques).
Problème méthodologique
Évaluation des troubles de la mémoire
Problèmes méthodologiques :
• Tests obsolètes (informations très limités rappel/reconnaissance,
mémoire visuelle/verbale) : privilégies la mémoire explicite et verbale,
ne tiennent pas compte du contexte et de l’émotion.
• Les tests orientent mal la prise en charge
• Processus déficitaire ? stratégies de rééducation ?
• Besoin d’une théorie : travail d’évaluation = travail de recherche
Objectifs
• Confirmer ou infirmer la présence de troubles de la mémoire
• Situer le déficit :
- dans quel système se situe-t-il ?
- quels sont les processus touchés ?
• Déterminer si les troubles sont isolés ou s'intègrent dans un
tableau neuropsychologique plus complexe
• La plupart des tests n’ont pas été construit en référence à un modèle de
fonctionnement de la mémoire et donc, ne permettent pas d’identifier un
déficit fonctionnel précis ;
•
Objectif ?
- Ce n’est pas d’analyser la performance d’un patient par rapport à un
test standardisé ;
- Comprendre les troubles et processus déficitaire pour réhabilité et
rééduquer ;
- Tester des hypothèses, etc.
- Nécessité d’investir les modèles théoriques.
Méthodologie
Les capacités mnésiques ne s’explorent jamais de manière
isolée. Il est nécessaire d’effectuer :
1. un entretiens psychologique
2. un bilan neuropsychologique global
Dans le but de :
1. d’évaluer les éventuels facteurs aggravants ou confondus
qui peuvent entraîner des erreurs d’interprétation
2. choisir l’outil le mieux adapté au problème du patient
8
Évaluation de la mémoire épisodique
Système épisodique
Mémoire rétrograde
Mémoire antérograde
Mémoire rétrograde autobiographique
Tous les ans nous
partions en vacances au
mois d’août à Saint
Malo. Notre location se
situait…
2 composantes
Sémantique
personnel
Une année, nous avons
recueilli un chien
abandonné. Ce jour là,
il faisait un temps
splendide…
Épisodique pure
Autobiographique
Mémoire antérograde
Mémoire autobiographique
Questionnaire de Kopelman
Son déclin est rare et la trace est forte par le niveau de
traitement en profondeur
Plusieurs aspects :
• l’apprentissage
• le stockage
• la récupération
• la reconnaissance
3 période de la vie :
Enfance (section 1) : à partir de 6 ans
Début de l’âge adulte (section 2)
Vie récente (section 3)
Pour chaque période, des détails sont demandés :
- dates des diplômes, mariage, naissance d’enfants, …
- noms des professeurs, collègues, …
- adresses des domiciles, écoles, …
Deux vérifications possibles :
- contrôle par un membre de la famille
-nouvelle passation du questionnaire à 15 jours d’intervalle (indice
des confabulations)
Évaluation de la mémoire épisodique :
échelle clinique de Wechsler (MEM III)
Présentation :
Echelle composite de 11 subtests dont 5 sont optionnels
permettant le calcul de 8 indices :
1. Indice de mémoire immédiate (auditif + visuel)
2. Indice auditif immédiat
3. Indice visuel immédiat
4. Indice de mémoire générale (auditif différé + visuel différé +
reconnaissance auditive différée)
5. Indice auditif différé
6. Indice visuel différé
7. Indice de reconnaissance auditive différée
8. Indice de mémoire de travail
Passation de la WMS-R
9
Figure de Rey
Propriétés de l’échelle de Wechsler :
- évaluation de l’encodage, du stockage et de la récupération;
- intérêt de mettre en évidence des dissociations : visuo/verbale
court terme/long terme
- bon étalonnage : 12 tranches d’âges de 16 à 86 ans
Limites :
- temps de passation très long pas toujours adapté à la pratique
courante.
Les différentes étapes de la
mémorisation évaluées par la WMS-R
Questions :
Quels sont les sous-test de la WSM-R qui évaluent
le mieux les processus d’encodage ?
Quels sont les sous-test de la WSM-R qui évaluent
le mieux les processus de stockage ?
Quels sont les sous-test de la WSM-R qui évaluent
le mieux les processus de récupération ?
Indice de mémoire générale :
• indice auditif différé
• indice visuel différé
• indice de reconnaissance auditive
verbale
Encodage
Stockage
Indice de mémoire immédiate :
• indice auditif immédiat
• indice visuel immédiat
Tests théoriquement fondés
Évaluation de la mémoire de travail : test d’empan (chiffres, lettres, etc.)
Pas d’une grande utilité sur la nature du déficit ;
Précisions sur le matériel (similarités phonologiques, longueur,
fréquence, valeur d’imagerie, etc).
Évaluation de la mémoire épisodique :
Acquisition (attention, stratégie d’encodage, profondeur) ;
Récupération (rappel libre, rappel indicé, reconnaissance,
implicite/explicite, mémoire de la source) ;
Interaction entre acquisition et récupération (spécificité des
indices, variations contextuelles) ;
Variables liées au matériel (modalité sensorielle, domaine
de représentation, association/intégration) ;
Variables liés au sujet (motivation, connaissances antérieures).
Objectifs :
Comprendre le dysfonctionnement
Améliorer le retour de la capacité
Récupération
• Indice de reconnaissance
auditive verbale
• Reconnaissance
Exemple :
Phase 1 (étude) :
15 mots : banane (catégorie : fruit) , table (catégorie : meuble), etc.
Tâche distractive
Phase 2 (rappel) :
Rappel libre dans n’importe quel ordre
Rappel indicé pour les mots non rappelés : indice de la catégorie
Protocole permettant de mettre en évidence de nombreuses
différences individuelles à l’intérieur d’un même groupe de
patients souffrant de la même maladie.
Rééducation : il est possible d’améliorer les performances
mnésiques des patients si on leur fournit un indice de récupération
Correspondant à celui utilisé lors de l’encodage
10
Étude des troubles de la mémoire
dans la vie quotidienne
Observation directe : accompagner le patient dans son environnement
habituel et observé ses déficits.
Questionnaire d'autoévaluation : situations quotidiennes prototypiques où
la mémoire est mise à contribution (échelle en plusieurs
points : jamais, rarement, etc) : Métamémoire.
Agenda et check-list :
Agenda : le patient est invité à noter ces problèmes mnésiques au
quotidien ;
Check-list : le patient coche sur une liste préalablement établie par
le clinicien (plus structuré que l’agenda).
Intérêt et limites des méthodes subjectives :
• Grande validité écologique ;
• Validité interne ? Exactitude et spécificité des déficits relevés ?
Simulation : situations proche de la vie quotidienne des patients
• Mémoire prospective (comment entreprendre certaines tâches)
• Simulation de situations :
- se souvenir d’un objet caché ;
- un réveil sonne et le patient se souvenir où il a été caché ;
- rendez-vous : à la sonnerie du réveil, le patient doit poser
une question précise ;
- se souvenir d’un trajet (mémoire spatiale).
Prise en charge des troubles de la mémoire
Réhabilitation : amener le patient au plus haut niveau possible
d’adaptation par tous les moyens disponibles.
Plusieurs approches :
Prise en charge et
réhabilitation
- Améliorer le fonctionnement déficitaire ;
- Contourner ou éviter le problème ;
- Trouver une autre manière de mémoriser ;
- Amener le patient à utiliser plus efficacement ses
habilité mnésique résiduelles ;
- Groupes de soutien (familles et proches du patient).
Restauration ou amélioration des
fonctions mnésiques
Réparation et régénération des tissus du système nerveux :
• Peu de succès
• La stimulation peut favoriser la neurogénèse
Principes : exercices, entraînements, stimulations
Exercices de mémoire (Miller, 1984) : les patients s’améliore en fonction
l’exercice pratiqué, pas de généralisation aux fonctions mnésiques.
Apprentissage plutôt que réhabilitation mnésique
Exemple : expérience d’Ericson (1980)
L’empan de chiffre passe de 7 à 80 chez des étudiants
Pas d’amélioration sur l’empan de lettre 7 ± 2
Contourner ou éviter le problème
Amélioration de l’environnement quotidien (Harris,1980) :
• Création d’indices, d’associations, affichages…
Trouver d’autres manières d’atteindre le but final :
• enregistreurs, carnets de notes…
Utiliser les capacités résiduelles
Les patients amnésique n’oublis pas tout :
• Mémo technique : reliés des informations qui étaient isolées ;
• Traitement profond de l’information, multiplication des indices
encodés.
Pas de transfert d’apprentissage entre domaines
Avantage : l’entraînement de la mémoire permet aux patients de rester
actifs et motivé
11
Traitement et gestion des troubles de la mémoire
Principes généraux : 3 explications de l’amnésie
• encodage déficient
• stockage inefficace
• mécanisme de récupération perturbée
Certains patients présentent des déficits spécifiques
Améliorer le stockage et la récupération de l’information :
• Courbe d’oubli (oubli important dans les premières heures) ;
• Quantité d’information stockée d’emblée relativement faible
chez les patients : règle du peu mais souvent ;
• Situation des patients : mot sur le bout de la langue…
Différentes manières d’améliorer l’encodage :
• Réduire la quantité de données à encoder et à traiter simultanément ;
• Orientation efficace de la récupération, utilisation d’indices,
changement de contexte, récupération d’événements associés...
• Répéter et reformuler le message à retenir ;
• Grouper les informations par catégories (ex: liste de course);
• Relier et associer à des informations qu’ils connaissent déjà ;
• Peu mais souvent (apprentissage Massé/ditribué).
Exemple d’amnésie spécifique :
la prosopagnosie (ou amnésie des visages)
Étude de texte :
1. Définissez brièvement les différentes amnésies des visages
2. Définissez brièvement les différents délires d’identification des personnes
Étude de cas sur vidéo :
3. De quel type de syndrome souffre le patient présenté dans la VDO
(prosopagnosie, délire d’identification, etc.) ?
12
Téléchargement