Embryologie S1 - 2014-2015 - Faculté des Sciences Dhar El Mahraz

Université Sidi Mohamed Ben Abdellah
Faculté des Sciences Dhar El Mahraz
Fès
Filière SVI/STU – Semestre 1
Module Embryologie
(M2)
Pr. M. Benyahya
Ce document est conçu pour les étudiants du semestre 1 du cycle de la licence,
filières SVI/STU. Les notions de bases, sur la reproduction et l’embryologie
générale, qu’il contient constituent l’essentiel du cours magistral. Cependant, il
doit être complété par les illustrations et les explications dispensées en amphi.
1
ère
Partie : Reproduction
Chapitre 1 : La reproduction asexuée
1. La reproduction
1.1 Définition
C’est une fonction fondamentale permettant à tout organisme vivant de donner
naissance à des petits (progéniture). Par différents processus, la reproduction permet
de perpétuer l’espèce dans le temps et de coloniser les milieux.
1.2 Types
On distingue deux types de reproduction : la reproduction asexuée ou reproduction
végétative (ou encore agame). Un seul individu (un animal) peut donner un ou
plusieurs petits à partir de son corps sans faire intervenir de gamètes. Le deuxième
type c’est la reproduction sexuée. Celle-ci nécessite la participation de deux individus
de sexe opposé produisant des cellules spécialisées ou gamètes.
2. La reproduction asexuée
La reproduction asexuée regroupe tous les moyens de reproduction ne faisant intervenir ni
gamètes ni fécondation. C’est le résultat de la croissance de l’individu parent qui atteint
une taille considérable. Elle concerne les animaux inférieurs uniquement.
Le matériel génétique des parents et des descendants sont identiques car c’est la mitose
seule qui assure la transmission de l’information génétique aux nouvelles cellules et
individus. C’est une forme de clonage naturel.
Chez les organismes unicellulaires eucaryotes (protistes) comme la paramécie, l’amibe ou
l’euglène, la division cellulaire est synonyme de reproduction. Chez les organismes
pluricellulaires particulièrement inférieurs, un parent adulte libère généralement un
groupement de cellules qui formeront plus tard un jeune organisme. C’est un processus
relativement simple, conduisant à la formation de clones isogéniques et à la colonisation
rapide de territoire. Un seul individu peut engendrer de cette façon une population. Mais
les variations génétiques aléatoires désordonnées sont souvent à l’origine de l’extinction
de ces clones.
3. Les mécanismes de la reproduction asexuée
C’est principalement la scissiparité, le bourgeonnement et la régénération qui assurent la
reproduction asexuée.
3.1. La scissiparité : l’animal parent est fragmenté en deux individus de taille
approximativement égale (ex : anémone de mer). Cette fragmentation peut être plus
importante et donner plusieurs jeunes individus (ex : ver de terre)
3.2. Le bourgeonnement : à la surface du corps de l’animal parent se développe de
petites masses cellulaires qui deviennent progressivement de petits individus semblables
au parent (ex : hydre d’eau douce). Ils finissent par se détacher. Il se forme alors un clone.
3.3. La régénération : à la suite d’un accident, l’animal perd une partie de son corps. Il
est capable de la régénérer (=reformer). C’est le cas du lézard qui régénère sa queue ou de
l’étoile de mer qui reforme un ou des bras coupés.
Tous ces mécanismes de la reproduction asexuée dotent les animaux en question d’un
grand pouvoir régénérateur grâce à une dédifférenciation cellulaire et une nouvelle
différenciation.
4. La parthénogenèse
C’est une voie de reproduction intermédiaire entre la voie sexuée et celle asexuée. Elle fait
recours aux gamètes qui peuvent se développer sans qu’il ait rencontre entre eux, donc
sans fécondation. Elle est rencontrée chez les Arthropodes (ex : les abeilles) ou certains
reptiles (ex : les lézards). Chez les animaux supérieurs elle est inexistante. Les ovules
parthénogénétiques peuvent être diploïdes: ils se développent sans avoir subi la réduction
chromatique et donnent, des femelles par parthénogenèse thélytoque (ex : les pucerons).
Dans d'autres cas, le veloppement parthénogénétique s'accomplit à partir d'un ovule
haploïde qui a subi la méiose: c'est la parthénogenèse arrhénotoque qui ne donne que des
mâles (ex : les abeilles). Enfin, une reproduction parthénogénétique deutérotoque donne à
la fois des individus mâles et des individus femelles.
La parthénogenèse peut être obligatoire et permanente (chez les phasmes) comme elle
peut être cyclique (alterner avec la reproduction sexuée selon les conditions climatiques).
C’est le cas de la daphnie. Tant que les conditions climatiques sont bonnes on assiste à
une reproduction par parthénogenèse (uniquement des femelles) mais dès que ces
conditions deviennent favorables il y a apparition des mâles et la reproduction sexuée
prend place.
Chapitre 2 : La reproduction sexuée et l’hermaphrodisme
1. La reproduction sexuée
La majorité des animaux se reproduisent par reproduction sexuée. Cette voie nécessite la
contribution de deux parents de sexes différents ayant deux appareils reproducteurs
différents. Ils produisent des cellules reproductrices différentes selon le sexe, le gamète
mâle et le gamète femelle, qui fusionnent et donnent une cellule œuf, à l'origine du nouvel
individu. C’est donc une alternance qui existe entre la méiose qui produit les gamètes et la
fécondation qui les unit.
Les modalités de production des gamètes, leurs structures morphologiques et les modalités
de leur union sont d’une homogénéité remarquable pour tout le monde animal.
La reproduction sexuée a une importance fondamentale : elle est à l’origine de la diversité.
Celle-ci apparait nettement à l’échelle génotypique et phénotypique.
Un animal pluricellulaire adulte est forde cellules physiologiquement et morphologiquement
différenciées. On dit qu’elles sont spécialisées. Elles constituent les tissus et les organes et forment
ce qu'on appelle le soma (corps) de l'animal. Mais pour se reproduire, cet animal a besoin d’un
autre type de cellules dites totipotentes c’est à dire capables de donner naissance à un nouvel
individu. Ces cellules sont les cellules germinales (germen). Elles représentent une lignée
cellulaire particulière préétablie dite lignée germinale. Ses cellules sont indifférenciées et à l’état
embryonnaire. Quelques cellules similaires se retrouvent au sein des tissus adultes et servent pour
remplacer celles mortes (exemple les cellules de remplacement dans l’épiderme ; voir Histologie).
La ségrégation des cellules germinales est précoce chez certains animaux et se fait aux premiers
stades de développement. Elle est tardive chez d’autres.
Il existe dans un œuf qui ne s’est pas
encore divisé un « déterminant germinal » qui, de division en division, ne se transmet
jamais qu'à une seule des cellules filles obtenues (blastomères), et qui sera la cellule mère
de la lignée germinale. Les premières cellules de la lignée germinale chez l’Homme
apparaissent au 15
ème
jour du développement. Elles migrent juste après à l’endroit se
fera la gamétogenèse.
Chez les cellules douées de la reproduction asexuée aussi il n y a pas de lignée germinale
préétablie. Les mêmes cellules qui donnent les gamètes sont elles mêmes qui sont
responsable du processus de régénération ou de bourgeonnement. Ce sont des cellules
pluripotentes.
La reproduction sexuée est une alternance entre la diploïdie (cellules à 2n chromosomes)
et l’haploïdie (cellules à n chromosomes). Cette alternance est étroitement associée à un
changement du patrimoine génétique. On considère alors la sexualité comme étant une
véritable loterie génétique. A chaque fois on obtient un œuf on a un nouveau potentiel
génétique différent. Et l’obtention d’un œuf veut dire passage d’une génération à une
autre. Ce passage est accompagné d’une réduction chromosomique d’abord et d’un
rétablissement après. Ceci est nécessaire pour le maintien de la diploïdie et pour la
conservation du nombre chromosomique de l’espèce.
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