Qu’est-ce que l’hypertension artérielle (HTA) ?
Par ses battements, le cœur, véritable pompe, envoie le sang sous pression dans les artères, qui
sont les vaisseaux chargés de transporter le sang oxygéné aux organes du corps.
La pression artérielle correspond à cette pression exercée par le sang sur la paroi des artères.
On parle d’hypertension artérielle (ou « HTA ») quand elle est trop élevée.
La pression artérielle est définie par 2 chiffres. Le premier chiffre est appelé « maxima », ou «
systolique », le second est appelé « minima » ou « diastolique ». Quand le médecin vous dit «
13/7 » cela correspond à une pression artérielle équivalente à 13 cm de mercure de «
systolique » et 7 cms de mercure de « diastolique ».
On parle d’hypertension artérielle (HTA) lorsque la systolique dépasse 14 cms de mercure, ou
que la diastolique dépasse 9 cms de mercure
Chez les patients diabétiques et les insuffisants rénaux, on est plus exigeant : on parle
d’hypertension pour une systolique supérieure à 13 ou pour une diastolique supérieure à 8.5
Chez les personnes âgées on parle d’hypertension pour une systolique supérieure à 16, ou une
diastolique supérieure à 9.
Comment la mesure-t-on ?
En général la pression artérielle est mesurée par un médecin, une infirmière ou dans une
pharmacie à l’aide d’un tensiomètre.
Celui-ci doit comporter un brassard adapté à la taille du bras du patient, relié à un manomètre.
La pression artérielle est prise après quelques minutes de repos, en position allongée ou
assise. Electronique ou manuel, le résultat est équivalent. Néanmoins si vous désirez acquérir
un tensiomètre demandez conseil à votre Médecin qui vous donnera la liste des tensiomètres
recommandés.
Pour affirmer l’existence d’une HTA, on peut être amené à mesurer la pression artérielle
pendant 24h à l’aide d’un appareil portatif. C’est un « Holter tensionnel » ou « MAPA ».. Cet
examen permet de mieux connaître l’évolution de la pression artérielle au cours de la journée :
celle-ci varie en effet en fonction de nos efforts, de nos émotions, de nos activités…
Pourquoi souffre-t-on d’HTA ?
Dans l’immense majorité des cas on ne retrouve pas de cause identifiable. C’est une HTA dite
essentielle. Une prédisposition familiale est fréquente (présence d’autres cas d’hypertension
dans la famille).
Un poids excessif, une intoxication alcoolique, la consommation de tabac, une alimentation
riche en sel, le stress, l’excès de cholestérol sanguin sont des facteurs qui favorisent l’HTA,
ou l’aggravent .
L’HTA est une maladie fréquente, elle touche environ 10 % de la population générale. La
pression artérielle augmente avec l’âge, du fait du vieillissement des artères. L’HTA touche
50% des patients âgés de plus de 80 ans.
Parfois on retrouve une cause à cette HTA, , et cette cause peut être traitée : on parle d’ «
HTA secondaire »(5% des cas): il s'agit de certaines maladies rénales, de certaines maladies
hormonales. Votre médecin vous prescrira quelques examens pour les rechercher.
Certains médicaments ou certains produits toxiques peuvent aussi augmenter la TA (réglisse,
alcool, pilule contraceptive, corticoïdes, vasoconstricteurs nasaux, anti-inflammatoires, anti-
migraineux, amphétamines, cocaïne …).Il est très important que vous signaliez à votre
médecin la totalité des médicaments (même ceux qui sont délivrés sans ordonnance), ou des
produits que vous consommez.
Pourquoi faut-il équilibrer la TA ?
Soumise à une pression élevée de façon chronique, la paroi des artères s’épaissit et se
rigidifie. Le cholestérol se dépose plus facilement (et forme des plaques qui peuvent boucher
les artères).
Cette altération des artères touche TOUS les organes, aussi bien le foie que le rein, l’œil, ou le
cœur lui-même… qui sont moins bien irrigués, et donc moins bien oxygénés.
Il existe une relation directe entre la pression artérielle et la survenue de maladies
cardiovasculaires.
Plus la pression artérielle est élevée, et plus le risque de complication est élevé:
accident vasculaire cérébral (risque multiplié par 5 à 7),
maladie coronaire : angine de poitrine, infarctus du myocarde (Risque x 5)
insuffisance cardiaque congestive, d’artériopathie des membres inférieurs (Risque X
2)
insuffisance rénale.
De plus une poussée aigue très élevée d’HTA peut entraîner un coma, une hémorragie
cérébrale, des convulsions…
Les maladies cardiovasculaires représentent la 1ère cause de mortalité en France, avec 176
000 morts par an en France.
Le problème de la maladie hypertensive est son évolution SILENCIEUSE.
Sauf poussée aigue d’HTA, (qui peut donner des maux de tête, un saignement de nez, un
œdème du poumon…), une HTA chronique ne donne aucun symptôme. Vous ne ressentez
rien jusqu’à l’apparition des complications : la vue baisse, l’angine de poitrine apparaît...
C’est pourquoi la surveillance de la pression artérielle est fondamentale, pour dépister
précocément une hypertension artérielle, la traiter, et prévenir les complications.
Que puis-je faire pour diminuer ma pression artérielle ?
En fonction de l’importance de l’HTA et de vos autres problèmes de santé, votre médecin
décidera ou non de débuter un traitement médicamenteux à visée antihypertensive.
De toute façon, il vous faudra impérativement respecter quelques règles d’hygiène et
d’alimentation qui peuvent parfois, à elles seules, équilibrer une HTA modérée.
Ce sont :
la perte de poids +++ par une alimentation pauvre en calories et en graisses
l’exercice physique régulier et adapté
la suppression des autres facteurs de risque cardiovasculaires : arrêt du tabagisme, la
réduction de la consommation d’alcool (pas plus de 1 verre de vin ou équivalent pour
une femme, et 2 pour un homme), un régime pauvre en cholestérol en cas
d’hypercholestérolémie, l’équilibration d’un diabète
une consommation réduite en sel (le sel entraîne une absorption et une rétention d’eau
dans les vaisseaux, ce qui augmente la pression artérielle)
Un traitement médicamenteux peut-être débuté par votre médecin traitant s’il le juge
nécessaire Il existe plusieurs familles de médicaments, appelées anti-hypertenseurs. Ils sont au
besoin associés pour une meilleure efficacité.
Le traitement doit être pris quotidiennement, et souvent à vie. Surtout n’arrêtez pas un
médicament sans en avertir votre médecin.
Certains peuvent avoir des effets secondaires mineurs : n’hésitez pas à en parler à votre
médecin traitant, une autre classe de médicament sera utilisée si nécessaire.
Un suivi de votre HTA est nécessaire afin de vérifier de l’efficacité du traitement et de
dépister ou de surveiller les complications sur les différents organes, ce suivi implique :
le contrôle régulier de la pression artérielle (TA), dont la fréquence sera à évaluer par
votre généraliste, 3 à 4 consultations par an,
un bilan sanguin et urinaire annuel,
une surveillance de votre électrocardiogramme (ECG),
et d’autres examens : un fond d’œil, une échographie cardiaque…
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