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Edp-biologie.fr
17 novembre 2015
Lancement du projet AIR pour le dépistage précoce du cancer du poumon
En novembre 2014, le CHU de Nice annonçait « une 1ère mondiale » : la découverte que le cancer du
poumon pourrait être dépisté avec une simple prise de sang. Dans une population à haut risque de
cancer du poumon (fumeurs souffrant de bronchopathie chronique obstructive), l’équipe niçoise avait pu
mettre en évidence la présence de cellules tumorales circulantes plus d’un an avant que le diagnostic du
cancer du poumon par scanner. Mais ces résultats préliminaires, obtenus dans un seul centre méritaient
d’être validés à grande échelle. Telle est l’ambition de l’étude AIR qui sera conduite dans 15
établissements français auprès de 600 personnes volontaires.
Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer dans le monde. Le tabagisme en
est responsable du cancer du poumon dans 90 % des cas. Un fumeur sur cinq développera un cancer
du poumon s'il a fumé toute sa vie. Malgré des progrès récents, le pronostic reste sombre et les patients
porteurs d'un cancer du poumon symptomatique décèdent en général dans les 5 ans qui suivent le
diagnostic.
La BPCO est caractérisée par une obstruction progressive et irréversible des bronches qui résulte d'un
remodelage des bronches et d'une perte de l'élasticité du poumon lié à la destruction des alvéoles
(emphysème). Comme le cancer du poumon, c'est la maladie du fumeur. En France, 3,5 millions de
personnes sont touchées dont 2/3 l'ignorent. Cela représente 17 000 morts chaque année.
Les cellules tumorales circulantes, des marqueurs précoces pour le dépistage du cancer du poumon ?
L'étude 'Projet AIR' a pour but d'évaluer l'intérêt de la recherche de cellules tumorales circulantes sur
une prise de sang, combinée à la réalisation d'un scanner thoracique, pendant 3 ans consécutifs pour le
dépistage du cancer du poumon. En effet, la migration dans le sang de cellules tumorales est un
phénomène qui intervient précocement dans le développement des tumeurs. Cette propriété est utilisée
dans certains pays pour surveiller l'efficacité de la chimiothérapie des cancers du sein, de la prostate ou
du colon en situation métastatique. Dans une étude récente il a été démontré, que chez des patients à
risque de cancer du poumon (fumeurs ou ex-fumeurs, porteurs d'une BPCO), on pouvait, grâce à la
technique appelée ISET (sorte de filtre sanguin), mettre en évidence dans le sang circulant des cellules
cancéreuses qui portaient toutes les caractéristiques de cellules de cancer du poumon, avant même que
le cancer ne soit détecté sur le scanner thoracique.
Le projet permettra d'évaluer si la présence de cellules tumorales circulantes peut aider à faire la
différence entre ce qui est malin (cancer) et ce qui est bénin (autre maladies) chez les nombreuses
personnes qui se voient découvrir des anomalies sur le scanner de dépistage et d'évaluer si la présence
de cellules tumorales circulantes est un marqueur de risque qui justifierait, chez les personnes chez qui
on les mettrait en évidence, une surveillance plus particulière.
Un projet collaboratif Université/CHU