cancérologie Cancer du poumon : la méthode multidisciplinaire Le cancer du poumon est le plus meurtrier avec une mortalité de 80%. Il a atteint 37 000 individus en 2010 en France dont 25% de femmes. Pour lutter au mieux contre cette maladie, le CHU de Poitiers met en place dans le cadre du pôle régional de cancérologie (PRC) des thérapies faisant appel à plusieurs disciplines. L « e poumon est un organe relativement silencieux. Pendant longtemps, les gens ne présentent pas de symptôme», explique le Dr Corinne Lamour, pneumologue et cancérologue au CHU de Poitiers. La détection d'un cancer réel ou suspecté est réalisée le plus souvent par le pneumologue à la suite d'une radio pulmonaire et d'une fibroscopie bronchique permettant la réalisation de biopsies. Dès que le cancer est détecté ou suspecté, le médecin généraliste peut transmettre directement le dossier par le biais du réseau unité de coordination pluridisciplinaire en oncologie (UCPO) à la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Ce rendez-vous se tient chaque mardi au CHU et réunit des représentants de chaque spécialité (pneumologues et oncologues, chirurgiens thoraciques, radiothérapeutes) afin d'associer au mieux les outils thérapeutiques. Cette prise en charge multidisciplinaire est l'une des CHU magazine - N° 63 - Décembre 2011 12 avancées majeures dans le traitement du cancer du poumon. Pour rendre plus confortable au patient son parcours de soins, tous les traitements, hormis la chirurgie, sont réalisés dans un unique espace, le pôle régional de cancérologie. Une fois le projet thérapeutique déterminé par l'équipe pluridisciplinaire, le patient est convoqué pour une consultation d'annonce dans la semaine qui suit la présentation du dossier en RCP. Ce rendez-vous d'une heure avec l’oncologue thoracique et une infirmière a pour sens de présenter les étapes du traitement. Entre 24 et 48 heures plus tard, la consultation infirmière reprend avec le patient les informations présentées en consultation d'annonce. Cet accompagnement se prolonge par une visite des lieux. Avant le début de la thérapie, chaque patient peut demander un deuxième avis à un autre spécialiste. Le choix du traitement (seul ou associé à un autre) n'est pas un indicateur de gravité. La chirurgie demeure la technique à privilégier car elle constitue le seul traitement efficace pour guérir du cancer du poumon. Elle permet de traiter les cancers «non à petites cellules» (cancers épidermoïdes, carcinomes et adénocarcinomes) qui sont les plus fréquents (75 à 80% des cas). Les patients éligibles pour la chirurgie sont ceux chez qui la maladie est localisée (sans métastase, ou unique au cerveau), et qui ne connaissent pas de dissémination ganglionnaire à distance. Des analyses pré-thérapeutiques (radiographie, prise de sang, scanners, scintigraphie et TEPSCAN) sont nécessaires afin de rechercher une possible extension autour de la tumeur (ganglions envahis ou non) et de métastases dans d'autres organes. Le geste chirurgical est mené localement. Il consiste à enlever la tumeur, le plus souvent par lobectomie (ablation d'une partie du poumon) ou pneumonectomie (un poumon entier