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CHU magazine - N° 63 - Décembre 2011
cancérologie
«Le poumon est un organe rela-
tivement silencieux. Pendant
longtemps, les gens ne pré-
sentent pas de symptôme», explique le
Dr Corinne Lamour, pneumologue et
cancérologue au CHU de Poitiers.
La détection d'un cancer réel ou sus-
pecté est réalisée le plus souvent par le
pneumologue à la suite d'une radio pul-
monaire et d'une broscopie bronchique
permettant la réalisation de biopsies. Dès
que le cancer est détecté ou suspecté, le
médecin généraliste peut transmettre
directement le dossier par le biais du
réseau unité de coordination pluridisci-
plinaire en oncologie (UCPO) à la réu-
nion de concertation pluridisciplinaire
(RCP). Ce rendez-vous se tient chaque
mardi au CHU et réunit des représentants
de chaque spécialité (pneumologues et
oncologues, chirurgiens thoraciques, ra-
diothérapeutes) an d'associer au mieux
les outils thérapeutiques. Cette prise en
charge multidisciplinaire est l'une des
Cancer du poumon : la
méthode multidisciplinaire
Le cancer du poumon est le plus meurtrier avec une
mortalité de 80%. Il a atteint 37 000 individus en 2010 en
France dont 25% de femmes. Pour lutter au mieux contre
cette maladie, le CHU de Poitiers met en place dans le
cadre du pôle régional de cancérologie (PRC) des thérapies
faisant appel à plusieurs disciplines.
avancées majeures dans le traitement
du cancer du poumon. Pour rendre plus
confortable au patient son parcours de
soins, tous les traitements, hormis la
chirurgie, sont réalisés dans un unique
espace, le pôle régional de cancérologie.
Une fois le projet thérapeutique déter-
miné par l'équipe pluridisciplinaire, le
patient est convoqué pour une consulta-
tion d'annonce dans la semaine qui suit la
présentation du dossier en RCP. Ce ren-
dez-vous d'une heure avec l’oncologue
thoracique et une inrmière a pour sens
de présenter les étapes du traitement.
Entre 24 et 48 heures plus tard, la consul-
tation inrmière reprend avec le patient
les informations présentées en consulta-
tion d'annonce. Cet accompagnement se
prolonge par une visite des lieux. Avant
le début de la thérapie, chaque patient
peut demander un deuxième avis à un
autre spécialiste.
Le choix du traitement (seul ou associé à
un autre) n'est pas un indicateur de gra-
vité. La chirurgie demeure la technique
à privilégier car elle constitue le seul
traitement efcace pour guérir du cancer
du poumon. Elle permet de traiter les
cancers «non à petites cellules» (cancers
épidermoïdes, carcinomes et adénocarci-
nomes) qui sont les plus fréquents (75 à
80% des cas). Les patients éligibles pour
la chirurgie sont ceux chez qui la maladie
est localisée (sans métastase, ou unique
au cerveau), et qui ne connaissent pas
de dissémination ganglionnaire à dis-
tance. Des analyses pré-thérapeutiques
(radiographie, prise de sang, scanners,
scintigraphie et TEPSCAN) sont néces-
saires an de rechercher une possible
extension autour de la tumeur (ganglions
envahis ou non) et de métastases dans
d'autres organes. Le geste chirurgical est
mené localement. Il consiste à enlever la
tumeur, le plus souvent par lobectomie
(ablation d'une partie du poumon) ou
pneumonectomie (un poumon entier