L’ostéoporose secondaire Médicaments et troubles médicaux connus pour causer la perte osseuse L ’information communiquée au public par Ostéoporose Canada traite souvent des facteurs de risque associés au développement de l’ostéoporose. C’est pourquoi plus de gens sont conscients des facteurs de risque communs tels l’âge, les antécédents familiaux, la carence en calcium, etc. Cependant, une situation encore méconnue met à risque la santé des femmes et des hommes : certains médicaments et troubles médicaux peuvent amincir les os et ainsi, causer l’ostéoporose. Cette situation engendre l’ostéoporose secondaire, une maladie créée soit par une affection, soit par un médicament pour traiter une autre maladie ou soit par la maladie elle-même. Certains médicaments peuvent causer la perte osseuse Vous trouverez à l’intérieur de ce feuillet des renseignements sur les médicaments qui peuvent causer la perte osseuse. Vous consommez un de ces médicaments? Discutezen avec votre médecin. Plusieurs de ces médicaments sont essentiels pour traiter une affection et quelquefois les seules et meilleures pharmacothérapies disponibles. Les changements au style de vie suggérés ici peuvent aider à ralentir le processus d’amincissement des os attribuable à ces médicaments. Les glucocorticoïdes augmentent le risque d’ostéoporose Il a été démontré que les glucocorticoïdes font partie d’une catégorie de médicaments connus notamment pour leur effet néfaste sur le squelette. Un des facteurs de risque majeurs d’ostéoporose est la prise de façon continue de glucocorticoïdes, telle la prednisone, pendant plus de trois mois. L’organisme produit naturellement du cortisol et de la cortisone (hormones corticosurrénales); ces hormones sont nécessaires à la croissance ainsi qu’au métabolisme. Elles agissent sur les tensions physiques : infections, blessures ou inflammations. Lorsque retrouvées en quantité excessive dans l’organisme (cas rares), elles sont à l’origine du syndrome de Cushing, lequel est la cause de troubles médicaux graves, dont une accélération de la perte osseuse. Autrefois, ce syndrome se manifestait peu souvent, à tel point qu’un excès de glucocorticoïdes n’était pas considéré comme un problème de santé important. Les glucocorticoïdes sont apparus dans les années 40 et ils étaient surtout utilisés comme anti-inflammatoires. Cette utilisation très répandue pour traiter plusieurs maladies a contribué à l’augmentation de l’incidence de ce type d’ostéoporose secondaire. Les glucocorticoïdes sont prescrits pour plusieurs maladies et sont absorbés de nombreuses et différentes façons. Ils sont pris par voie orale (comprimé ou pilule); par injections dans les articulations (arthrite); par inhalateurs (asthme); en crèmes (maladies de la peau); en gouttes (troubles oculaires); et exceptionnellement, par injections intraveineuses (sclérose en plaques ou après une greffe d’organes). Lorsque les doses de glucocorticoïdes sont supérieures à la production normale de l’organisme, elles provoquent une perte osseuse. Compte tenu des autres méthodes pratiquées, la prise orale de glucocorticoïdes est la plus dommageable pour les os. Il est recommandé de contrôler attentivement la santé osseuse durant toute la durée des traitements. Les maladies les plus souvent traitées avec des glucocorticoïdes sont : • L’arthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux, la pseudopolyarthrite rhizomélique, l’angéite • L’asthme, la maladie pulmonaire obstructive chronique, le rhume des foins, la fibrose kystique • L’hépatite chronique active (maladie du foie) • Le psoriasis, la dermatite chronique • La leucémie, les lymphomes et autres cancers, conjointement avec la chimiothérapie • La colite ulcéreuse, la maladie de Crohn • Les réactions allergiques chroniques et les inflammations • La sclérose en plaques (mobilité réduite et carence en vitamine D = facteurs de risque d’ostéoporose) des os; toutefois, prises en quantité excessive elles risquent de causer une OW TO AKE perte osseuse au fil du temps. • À la suite d’une greffe d’organes, p. ex. cœur, rein Les anticonvulsivants : ils perturbent le métabolisme de la vitamine D, abaissant ainsi la disponibilité de calcium pour la minéralisation osseuse. Les deux traitements pharmacologiques anti-épileptiques très répandus, la phénytoïne (DilantinMD) et la carbamazépine (TegretolMD), agissent directement sur les cellules osseuses. • L’inflammation et les maladies des yeux, p. ex. glaucome Comment les glucocorticoïdes détériorent le système osseux L’os est un tissu vivant qui se régénère constamment par un processus de « remodelage » durant lequel il se répare afin de maintenir sa résistance. Le vieil os disparaît (résorption) et est remplacé avec une même quantité d’os nouveau (formation). Un taux anormalement élevé de glucocorticoïdes est particulièrement dommageable pour les os, car il provoque une hausse de l’activité des cellules qui érodent le tissu osseux, ce qui nuit au travail des cellules régénératrices. Une perte osseuse accélérée en résulte. Les glucocorticoïdes gênent également l’absorption du calcium contenu dans les aliments et augmentent le taux de calcium éliminé avec l’urine. En plus, la production d’œstrogènes chez les femmes et de testostérone chez les hommes (ces deux hormones protègent les os) est réduite en raison d’une quantité excessive de glucocorticoïdes, ce qui constitue un autre facteur qui ralentit le processus de reconstruction osseuse. Les os de la colonne vertébrale, des côtes et du poignet sont les régions les plus touchées par les glucocorticoïdes. Autres traitements ayant une incidence sur les os Les nombreux médicaments ayant un effet négatif sur les os sont : Le traitement aux hormones thyroïdiennes : les hormones thyroïdiennes sont essentielles à la croissance normale H T la colonne vertébrale et les côtes. A BLes ISPHOSPHONATE méthodes de contrôle des Les antiacides contenant de l’aluminium : ils font obstacle à l’absorption intestinale de calcium. Les anticancéreux (traitement du cancer) : ils aident à traiter plusieurs cancers et des pathologies arthritiques graves ainsi que des troubles du système immunitaire. La perte osseuse secondaire au cancer s’observe le plus souvent chez des sujets atteints d’un cancer du sein (incluant les inhibiteurs de l’aromatase) ou de la prostate, soumis à des traitements entraînant un hypogonadisme. Les immunosuppresseurs : ils sont utilisés lors de greffes d’organes et pour traiter certaines maladies du système immunitaire. Les analogues de l’hormone de libération de la gonadotropine (GnRH) : ils sont utilisés dans les traitements à long terme de l’endométriose et des fibromes utérins. Le traitement GnRH diminue la production des œstrogènes à un niveau comparable à celui de la femme post-ménopausée. Les analogues GnRH visent à diminuer le taux d’œstrogènes dans le traitement du cancer du sein et de la testostérone dans celui du cancer de la prostate. Les anticoagulants : ils empêchent la coagulation du sang. La vitamine K joue un rôle important dans le métabolisme des os. Puisque certains anticoagulants oraux lui font obstacle, une utilisation à long terme peut accroître le risque d’ostéoporose, surtout localisée dans naissances : selon une étude, les utilisatrices du Depo-ProveraMD subiraient une perte de la densité minérale osseuse importante, possiblement à cause du faible taux d’œstrogènes qui en résulte. La thiazolidinédione (traitement pour le diabète) : il a été démontré que les femmes prenant le rosiglitazone (AvandiaMD) présentaient un risque plus élevé de fracture, à cause d’une augmentation de l’activité des ostéoclastes dans le processus de remodelage osseux. Les essais cliniques ont également établi que les femmes traitées avec le pioglitazone (ACTOSMD) pour le diabète sucré de type 2 étaient à risque élevé de fracture, principalement à l’avant-bras, à la main, au poignet, au pied, à la cheville, au péroné et au tibia. Aucun risque élevé de fracture n’a été identifié chez les hommes. Les traitements pour les brûlures gastriques ou les ulcères : les inhibiteurs de la pompe à protons qui réduisent la production de l’acide gastrique augmentent le risque de fracture, peut-être en raison d’une absorption de calcium des aliments moins efficace en l’absence d’acide gastrique. Les antidépresseurs : la prise quotidienne d’inhibiteurs spécifiques du recaptage de la sérotonine (antidépresseur populaire) peut augmenter le risque de fragilité de fracture chez les aînés. Ces médicaments sont associés à une diminution de la densité osseuse de la hanche et de la colonne vertébrale et à un risque accru de chute. Le ProzacMD, le PaxilMD et le ZoloftMD font partie de cette catégorie de médicaments. Ce ne sont pas tous les médicaments classifiés par catégories qui affectent la santé osseuse. Assurezvous d’obtenir les conseils de votre médecin avant de choisir le traitement le moins nuisible pour les os. Troubles Médicaux susceptibles de contribuer à l’ostéoporose secondaire À l’instar de certains traitements pharmacologiques, les troubles médicaux suivants sont aussi reliés à l’ostéoporose secondaire : Le syndrome de Cushing : trouble endocrinien attribuable au taux élevé de cortisol (hormone corticostéroïde) dans le sang. L’hyperparathyroïdisme primaire : elle cause une hypercalcémie (taux élevé du calcium dans le sang), par l’entremise d’une sécrétion excessive de l’hormone parathyroïdienne (la parathormone). L’hyperthyroïdisme secondaire : aspect le plus répandu de l’hyperthyroïdie. Symptômes identiques à la maladie de Graves où la glande thyroïde est suractivée. Un excès d’hormones thyroïdiennes nuit à la capacité d’absorption du calcium des os. L’hypogonadisme (faible taux d’hormones sexuelles) : Chez les femmes : l’absence précoce des cycles menstruels (aménorrhée); l’anorexie mentale ou l’aménorrhée associée à l’exercice. Chez les hommes : faible taux de testostérone. Les blessures de la moelle épinière : les conséquences liées à une immobilité physique peuvent contribuer à l’ostéoporose. Le syndrome de malabsorption : maladies qui empêchent l’absorption des nutriments tels le calcium et la vitamine D. Exemples : la maladie cœliaque, la maladie entérique inflammatoire, comme la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse. Le diabète de type1 : il semble que certaines études suggèrent que les femmes et les hommes souffrant de diabète de type1 présentent un risque plus élevé de subir une perte de la densité osseuse et des fractures asymptomatiques. Le syndrome de Turner: anomalie chromosomique caractérisée par l’absence partielle ou complète du second chromosome X. De nombreuses femmes présentent un risque accru de fracture des os en raison d’une production inadéquate d’œstrogènes. Réduire les effets nocifs des traitements et autres troubles médicaux sur les os Discutez avec un médecin de vos risques de souffrir d’ostéoporose. Si vous utilisez un des médicaments mentionnés ci-dessus ou si vous souffrez d’un des troubles médicaux cités, consultez votre médecin pour une évaluation approfondie de votre santé osseuse. Afin de déterminer s’il y a perte osseuse, il pourra vous suggérer de passer un test de densité minérale osseuse (DMO). Il s’agit d’un test indolore pour connaître votre prédisposition aux fractures. Votre médecin prendra en considération les facteurs suivants : âge, sexe, antécédents familiaux, incidence de fractures et usage de glucocorticoïdes pour ainsi déterminer votre risque fracturaire absolu sur dix ans. Si vous avez suivi un traitement aux glucocorticoïdes pendant plus de trois mois et que vous avez subi des fractures de fragilité après 40 ans, vous avez un risque élevé de fracture. Consommez la quantité adéquate de calcium et de vitamine D. Grâce au feuillet d’information publié par Ostéoporose Canada Le calcium : un élément essentiel pour des os en santé, vous êtes en mesure de déterminer si l’apport en calcium et en vitamine D contenu dans votre alimentation est suffisant ou si vous devez prendre des suppléments. En plus d’en trouver dans les aliments, la vitamine D est produite par l’interaction du soleil sur la peau. Il est suggéré de prendre des suppléments de vitamine D durant les mois d’hiver (octobre à mars) pour obtenir l’apport recommandé, puisque la luminosité du soleil est nettement insuffisante. Faites de l’activité physique régulièrement. L’activité physique, particulièrement les exercices avec mise en charge et contre résistance, aide à former les os et à les maintenir solides. Malheureusement, certaines maladies nécessitant l’usage de glucocorticoïdes limitent l’exercice chez les patients. Plusieurs privilégient la marche (idéal pour les os) en tant qu’exercice. Consultez un physiothérapeute afin de trouver une activité qui vous convient. Choisissez parmi la liste d’exercices suggérés dans le feuillet L’activité physique. Cessez de fumer. Le tabagisme contribue à la perte osseuse et accroît le risque d’ostéoporose autant chez les hommes que chez les femmes. Diminuez la consommation d’alcool et de caféine. Les personnes qui boivent de l’alcool en quantité excessive sont plus exposées aux fractures et aux pertes osseuses. Ostéoporose Canada recommande de limiter à deux verres par jour la consommation d’alcool. Un excès de caféine peut accroître l’excrétion du calcium par l’urine. Limitez-vous à quatre consommations par jour de café, de boissons gazeuses ou de boissons énergisantes. Nous sommes là pour vous aider Ostéoporose Canada est le seul organisme national au service des personnes atteintes d’ostéoporose ou à risque de la contracter. Si vous désirez nous contacter, voici les coordonnées d’Ostéoporose Canada : 1090, chemin Don Mills, bureau 301 Toronto (Ontario) Canada M3C 3R6 Tél. : 416 696-2663 Téléc. : 416 696-2673 1 800 977-1778 Numéro d’enregistrement d’organisme de charité : 89551 0931 RR0001 Les renseignements contenus dans ce feuillet d’information n’ont pas pour fonction de remplacer les conseils médicaux. Nous invitons les lecteurs à discuter de leur cas personnel avec leur médecin. Les recherches sur l’ostéoporose sont toujours en cours. Veuillez consulter notre site Web et cliquer sur l’onglet Au sujet de l’ostéoporose afin d’obtenir l’information la plus récente. www.osteoporosecanada.ca Tous droits réservés – juin 2008