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 Reins-Échos n°13 - www.rein-echos.fr
DIABÈTE
peut  gérer  sont  limitées.  Toutefois, 
chez  les  diabétiques  comme  chez 
tout individu, le sucre est nécessaire 
à  l’organisme.  Aussi,  les  aliments  
qui  contiennent  des  glucides  doivent 
faire  partie  de  l’alimentation,  mais 
leurs quantités quotidiennes tiendront 
compte  de  leur  indice  glycémique, 
c’est-à-dire  de  leur  pouvoir  de  faire 
monter la glycémie (on parlait aupara-
vant de sucres lents et rapides). 
Les médicaments du diabète 
chez l’insuffisant rénal
Le  traitement du  diabète  repose sur 
les  considérations  diététiques  évo-
quées ci-dessus, et sur l’exercice phy-
sique quotidien Le plus est souvent le 
mieux, dans la mesure  du  possible : 
une demi-heure de marche à rythme 
soutenu,  éventuellement  répétée 
matin  et  après-midi,  sera  bénéfique 
à de multiples titres. Lorsque cela est 
insuffisant,  des  médicaments  sont 
nécessaires. 
Les  traitements  oraux  sont  souvent 
d’usage  restreint  quand  la  fonction 
rénale  est  profondément  altérée. 
Ainsi la metformine (STAGID, GLUCO-
PHAGE, et de  nombreux génériques) 
est la base du traitement médicamen-
teux, faisant baisser le taux de sucre, 
sans donner pour autant d’hypoglycé-
mies et  sans faire prendre de  poids. 
Malheureusement,  il  faut  réduire  sa 
posologie,  voire  l’interrompre  quand 
la  fonction  rénale  décroît.  Les  trai-
tements  qui  font  produire  de  l’insu-
line  par  le  pancréas  du  patient  qui 
en  fabrique  encore  (dans  le  diabète 
de type 2) sont utiles également. Les 
plus anciens ont fait leur preuve, mais 
sont  parfois associés  avec un  risque 
de  malaise  par  hypoglycémie.  Les 
hypoglycémies  sont  plus  fréquentes 
si  le  repas est  manqué  ou  réduit,  si 
une  activité  physique  exceptionnelle 
a eu lieu, par exemple, et il n’est pas 
toujours  possible  de  l’anticiper.  On 
préfèrera  souvent  des  traitements 
de  ce  type  qui  sont  éliminés  assez 
rapidement,  pour  limiter  la  sévérité 
ou  la  durée  des  malaises  éventuels. 
Cela rend utile de remettre en cause 
le traitement que l’on a depuis long-
temps, car il n’est peut-être plus aussi 
sûr, et justifie une discussion à ce pro-
pos  avec  son  médecin.  De  nouveaux 
médicaments  qui  aident  le  pancréas 
à produire de l’insuline seront bientôt 
disponibles  avec  des  dosages  auto-
risés en cas d’insuffisance rénale, et 
avec un profil de sécurité qui semble 
favorable,  puisqu’ils  ne  donnent  pas 
d’hypoglycémies.  Là  aussi,  la  perti-
nence d’adopter ces nouveautés sera 
à discuter. Il existe une dernière caté-
gorie de traitement oral, qui se prend 
à chaque repas et bloque, ou tout au 
mois retarde, la digestion des sucres 
alimentaires, ce qui baisse le taux de 
sucre  dans  le  sang  après  le  repas. 
Malheureusement,  on  dispose  de 
peu de données en cas d’insuffisance 
rénale. 
Lorsque ces traitements sont contre-
indiqués ou  insuffisants, ou  lorsque 
l’insuline  n’est  plus  produite  par 
l’organisme, il est nécessaire de lui 
en apporter. Comme les comprimés 
d’insuline  ne  sont  pas  disponibles 
(elle serait dégradée dans l’estomac 
et sans effet), il faut en déposer une 
goutte sous la peau au moyen d’une 
aiguille  très  fine,  de  façon  complè-
tement indolore,  pour  qu’elle passe 
dans  le  sang  et  soit  efficace.  Il  en 
existe de plusieurs types, selon que 
l’on attend d’elle qu’elle agisse dou-
cement sur la journée et sur la nuit 
(même  lorsque  l’on  ne  mange  pas, 
notre corps a besoin d’un fond d’in-
suline, sinon il est déréglé et fabrique 
tout  seul  des  quantités  extrava-
gantes de glucose), ou qu’elle agisse 
rapidement,  au  moment  des  repas. 
Il existe  des  formes pré-mélangées 
d’insuline lente et d’insuline rapide, 
que  l’on  peut préférer  par  commo-
dité. Dans tous les cas, la dose admi-
nistrée,  par  le patient  lui-même  ou 
parfois par une infirmière qui passe à 
son domicile, dépend des valeurs de 
glycémie qu’il  aura  contrôlées dans 
la  journée,  à  une  fréquence  définie 
avec son médecin. C’est aussi à deux, 
en accord, que le patient et son mé-
decin  choisisse  la  ou  les  insuline(s) 
qui seront utiles dans un cas donné. 
L’insuline  a  un  seul  effet,  celui  de 
faire  baisser  le sucre  ; un  effet se-
condaire  important,  si  l’on  exagère 
sur  la  dose,  est  donc  une  possible 
hypoglycémie.  Là aussi,  ce sont  les 
contrôles  de  la  glycémie  qui  met-
tront à l’abri de ce risque. Tout ceci 
est un apprentissage accessible à la 
plupart, mais il ne s’improvise pas, et 
des stages en consultation ou lors de 
brèves  hospitalisations  permettent 
d’acquérir les compétences pour se 
soigner soi-même.
Diabète, insuffisance rénale et 
grossesse
Il  était  jadis  formellement  décon-
seillé d’entreprendre une grossesse 
à une femme qui avait un diabète et 
une atteinte rénale associée, en rai-
son des risques pour elle  même  et 
pour  l’enfant  à  naitre.  Aujourd’hui 
encore cette situation comprend des 
risques  certains,  mais  qui  ne  sont 
plus systématiquement jugés rédhi-
bitoires. ils doivent être discutés avec 
l’équipe soignante pour prendre une 
décision éclairée. Le point essentiel 
est qu’une grossesse éventuelle doit 
être anticipée, planifiée, et qu’aupa-
ravant une contraception efficace est 
impérative pour les femmes en âge 
de procréer. 
En résumé,  
les points essentiels
- Près d’un tiers des diabétiques sont 
exposés  au  risque  de  complication 
rénale
-  Cette  complication  est  due  à  une 
atteinte  des  petits  vaisseaux  traver-
sant le rein, et par lesquels s’opère la 
filtration des déchets de l’organisme
-  Cette complication  est  sans symp-
tôme, douleur, etc... On ne peut donc 
pas attendre un problème avant de la 
dépister.
-  Le  dépistage  précoce  de  l’atteinte 
rénale se fait par la recherche d’une 
présence  en  faible  quantité  d’albu-
mine dans les urines (microalbuminu-
rie) une fois par an
- Le suivi de l’atteinte rénale nécessite 
aussi  la  mesure  de  l’albumine  uri-
naire, mais aussi de la filtration via le 
dosage de la créatininémie
- La mesure de la pression artérielle 
et le traitement éventuel d’une hyper-
tension, comme le traitement du dia-
bète, est un pilier de la protection des 
reins au cours du diabète
-  D’autres  mesures  sont  utiles, 
comme  la  lutte contre  les  infections 
urinaires,  éviter  les  anti-inflamma-
toires, etc.
- Le  traitement  du diabète, quand le 
rein  a  souffert,  repose  toujours  sur 
des  règles  diététiques  qui  tiennent 
compte aussi des impératifs propres 
à la maladie rénale ; ces règles  dié-
tétiques  s’associent  à  une  activité 
physique régulière, à des traitements 
oraux  qui  sont  à  adapter  quand  la 
fonction des reins est diminuée, et à 
l’insuline, toujours autorisée. \\\