850 Manuel terrestre de l’OIE 2008
CHAPITRE 2.4.15.
CORYZA GANGRENEUX
RÉSUMÉ
Le coryza gangreneux est une maladie aiguë généralisée et habituellement fatale qui affecte de
nombreuses espèces d’Artiodactyles. La maladie a été le plus souvent décrite chez des espèces de
la sous-famille des Bovinés et de la famille des Cervidés, mais elle est aussi connue chez le porc
domestique, la girafe et différentes espèces d’antilopes appartenant à la sous-famille des
Tragélaphinés. Le coryza gangreneux se définit par des accumulations caractéristiques de cellules
lymphoïdes dans des organes non lymphoïdes, des lésions de vasculite et une hyperplasie des
lymphocytes T dans les organes lymphoïdes. L’agent responsable est l’un ou l’autre des deux
gammaherpèsvirus. L’Alcélaphine herpèsvirus 1 (AIHV-1) qui circule chez des gnous infectés de
manière inapparente, cause la maladie dans différentes régions d’Afrique et chez un grand nombre
d’espèces de ruminants dans les parcs zoologiques au niveau mondial. L’herpèsvirus ovin 2 (Ovine
herpèsvirus 2 ou OvHV-2) est prévalent chez toutes les races de moutons domestiques chez qui il
entraîne une infection sub-clinique, il est à l'origine de cas de coryza gangreneux dans la plupart
des régions du monde. Cette forme de la maladie est également identifiée comme le coryza
gangreneux « associé au mouton ». Dans les deux formes de la maladie, les animaux présentant
des symptômes cliniques ne sont pas une source d’infection car le virus n’est excrété que par ses
hôtes naturels (gnous et moutons respectivement).
Le coryza gangreneux apparaît d’habitude de manière sporadique et n’affecte que peu d’animaux
bien que les deux virus, AlHV-1 et OvHV-2, puissent entraîner des épizooties. Il y a une grande
variation de sensibilité au coryza gangreneux à OvHV-2 depuis des espèces relativement
résistantes comme Bos taurus et B. indicus, en passant par le buffle domestique, le bison
d’Amérique du Nord et de nombreuses espèces de cervidés aux espèces extrêmement sensibles
comme le cerf du Père David et les bautengs. La maladie peut présenter une grande variabilité
dans ses manifestations cliniques, depuis une forme aiguë où très peu de signes cliniques sont
observés avant la mort jusqu’à des cas plus caractéristiques avec une fièvre élevée, une opacité
bilatérale des cornées, des écoulements catarrheux importants des yeux et des naseaux, une
nécrose du museau et une érosion de l’épithélium buccal. Des particules infectieuses d’animaux
présentant un coryza gangreneux dues à AlHV-1 peuvent être retrouvées uniquement en
employant des techniques qui maintiennent viables les cellules hôtes alors que le virus OvHV-2 n’a
jamais été isolé d’animaux malades. Le diagnostic est d’habitude porté par l’observation des
changements histopathologiques caractéristiques. La détection de l’ADN viral dans les deux formes
de la maladie est maintenant une option préférée.
Identification de l’agent pathogène : AlHV-1 peut être isolé à partir des leucocytes du sang
périphérique ou de suspensions cellulaires préparées à partir des nœuds lymphatiques ou de la
rate des animaux malades mais la viabilité des cellules doit être préservée durant le traitement de
l’échantillon car l’infectiosité du virus ne peut être mise en évidence à partir de cellules mortes. Le
virus peut aussi être isolé du gnou, soit à partir des leucocytes du sang périphérique, soit à partir de
suspensions cellulaires d’autres organes. La plupart des cellules de ruminants sont probablement
sensibles et permettent le développement d’un effet cytopathogène (ECP), cependant les cellules
de thyroïdes de bovins sont le plus souvent utilisées pour isoler le virus. Les isolats primaires
produisent habituellement des cellules multinucléées à partir desquelles l’antigène viral peut être
identifié par immunofluorescence ou par une épreuve immunocytochimique au moyen d’un anti-
sérum ou d’anticorps monoclonaux. Le virus OvHV-2 n’a jamais été identifié de façon formelle bien
que des lignées de cellules lymphoblastoïdes isolées d’animaux malades contiennent l’ADN
spécifique de OvHV-2. Les deux virus ont été transmis expérimentalement aux lapins et aux
hamsters, qui développent des lésions caractéristiques du coryza gangreneux.
Chapitre 2.4.15. — Coryza gangreneux
Manuel terrestre de l’OIE 2008 851
L’ADN viral a été détecté dans des échantillons prélevés sur des animaux atteints de coryza
gangreneux causé soit par AlHV-1 ou OvHV-2 au moyen d’une réaction d’amplification en chaîne
par polymérase (PCR) qui devient la méthode de choix pour le diagnostic de la maladie due à
OvHV-2.
Épreuves sérologiques : les gnous infectés, hôtes naturels de l’AlHV-1, développent de façon
constante des anticorps qui peuvent être mis en évidence au moyen d’une grande variété
d’épreuves dont la séroneutralisation virale, l’immuno-empreinte (immunoblotting), les tests
immuno-enzymatiques (ELISA) et l’immunofluorescence. Cependant la réponse sérologique des
animaux malades est limitée, aucun anticorps neutralisant ne se développant, la détection des
anticorps ne peut donc utiliser que l’immunofluorescence, un test ELISA ou l’immuno-empreinte.
Les anticorps contre OvHV-2 n’ont été détectés qu’en utilisant AlHV-1 comme antigène. Les
moutons domestiques ont de manière constante des anticorps qui peuvent être détectés par
immunofluorescence, test ELISA ou immuno-empreinte. Alors que les anticorps peuvent souvent
être détectés par immunofluorescence et un test ELISA chez des bovins atteints de coryza
gangreneux, ces anticorps ne sont pas toujours présents chez des espèces présentant une forme
plus aiguë de la maladie comme les cervidés. Un test ELISA de compétition (c-ELISA) semble avoir
une sensibilité et une spécificité qui sont égales ou supérieures à celles des autres épreuves. Un
test ELISA a également été récemment décrit qui donnait des résultats similaires au c-ELISA.
Spécifications applicables aux vaccins et aux produits biologiques à usage diagnostique :
Aucun vaccin n’a été développé pour cette maladie.
A. INTRODUCTION
Le coryza gangreneux est une maladie généralement mortelle des bovins et de nombreuses autres espèces
d’Artiodactyles qui se produit après l’infection par l’alcélaphine herpèsvirus 1 (AlHV-1) ou l’herpèsvirus ovin 2
(OvHV-2). Le gnou (Connochaetes spp. de la sous-famille des Alcélaphinés) est l’hôte naturel de AlHV-1 et ne
montre aucun signe clinique après l’infection. De la même manière, l’infection naturelle du mouton domestique,
hôte naturel de OvHV-2, n’est pas associée à quelque signe clinique que ce soit, bien que de grandes doses de
virus inoculées à des moutons sensibles puissent entraîner des signes cliniques de coryza gangreneux (11). La
maladie causée par AlHV-1 ne se rencontre que dans les régions d’Afrique où les gnous sont présents, et, par
ailleurs, dans des parcs zoologiques. Cette maladie a été précédemment identifiée comme coryza gangreneux
« associé au gnou ». La forme de la maladie due à OvHV-2 se produit dans le monde où des élevages de
moutons sont conduits. Elle a été précédemment décrite comme coryza gangreneux « associé au mouton ». Les
deux formes de la maladie peuvent présenter une grande variabilité d’aspects cliniques bien que les modifications
histopathologiques caractéristiques soient très semblables dans tous les cas. Ces deux virus appartiennent à un
sous-groupe de rhadinovirus des ruminants étroitement apparentés qui touchent trois sous-familles de Bovidés
(Alcelaphinae, Hippotraginae et Caprinae) ; il est probable que tous peuvent potentiellement provoquer un coryza
gangreneux typique. À de rares occasions, des membres de ce groupe de virus, autres que l’AlHV-1 et l’OvHV-2,
ont été identifiés comme responsables de cas de coryza gangreneux.
Changements cliniques et pathologiques
Les signes cliniques du coryza gangreneux sont très variables, ils vont d’une forme suraiguë à une forme
chronique avec en général des manifestations plus nettes dans les cas qui durent plus longtemps. Dans la forme
suraiguë, soit aucun signe clinique n’est détecté soit on observe une dépression accompagnée de diarrhée et de
dysenterie 12 à 24 h avant la mort. En général, le début des signes est associé avec l’arrivée d’une forte fièvre,
d’un larmoiement séreux accru et d’un exsudat nasal qui évolue vers un jetage mucopurulent abondant. Les
animaux peuvent présenter une anorexie et une chute de la lactation. Une opacité cornéenne bilatérale assez
caractéristique se développe progressivement en commençant par la périphérie. Dans certains cas, des lésions
cutanées apparaissent (caractérisées par des ulcérations et des exsudations), qui peuvent former des croûtes
associées à une nécrose de l’épiderme. Elles sont souvent localisées au périnée, au pis et aux trayons. Une
salivation associée avec une hyperémie peut être un signe précoce qui évolue vers des érosions de la langue, du
palais, des gencives et d'une manière caractéristique de l’extrémité des papilles buccales. Les nœuds
lymphatiques superficiels peuvent être hypertrophiés et les articulations peuvent être enflées.
Des signes nerveux comprenant hyperesthésie, incoordination, nystagmus et poussées de la tête peuvent être
présents en l’absence d’autres signes cliniques ou comme une partie d’un syndrome plus large et plus
caractéristique.
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Il y a une grande variabilité dans la sensibilité à la maladie due à OvHV-2. Bos taurus et B. indicus sont
relativement résistants ; la plupart des espèces de cervidés, les bisons (Bison bison) et les buffles domestiques
(Bubalus bubalis) sont plus sensibles ; les bautengs (Bos javanicus) et le cerf du Père David (Elaphurus
davidianus) sont extrêmement sensibles. Les espèces plus résistantes tendent à développer une infection plus
prolongée et à montrer des lésions abondantes alors que chez les espèces plus sensibles, l’évolution de la
maladie est plus brève et les signes cliniques moins dramatiques.
Des rapports de plusieurs pays et en particulier de Norvège, ont récemment confirmé que la maladie affecte les
porcs domestiques (14). Les symptômes sont très semblables à ceux observés dans la forme aiguë chez les
bovins.
Une forme plus légère de la maladie décrite en 1930 a été regardée avec un certain scepticisme car la maladie ne
pouvait être confirmée que par des modifications histologiques observées à l’autopsie. Cependant, des études
récentes utilisant des méthodes moléculaires et sérologiques semblent confirmer que quelques animaux infectés
peuvent guérir après des formes cliniques atténuées et même parfois assez sévères de la maladie (15). Certaines
études indiquent qu’un nombre non négligeable d’animaux peut être infecté sans présenter de maladie clinique.
Pathologie
Les changements pathologiques majeurs reflètent la sévérité des signes cliniques mais ils sont généralement
étendus et peuvent concerner la plupart des organes. Des érosions et des hémorragies peuvent être présentes
tout le long du tractus gastro-intestinal et, dans les formes plus aiguës de la maladie, ils peuvent être associés
avec un contenu intestinal hémorragique. En général les nœuds lymphatiques sont hypertrophiés bien que cette
réaction varie selon les nœuds lymphatiques chez un même animal. Les nœuds lymphatiques peuvent souvent
être fermes et blancs à la coupe, alors que d’autres, en particulier les nœuds sous-mandibulaires
et rétropharyngiens, peuvent être hémorragiques et même nécrotiques. Des accumulations catarrhales, des
érosions et la formation d’une membrane diphtérique sont souvent observées dans le tractus respiratoire.
Au niveau du tractus urinaire, des hémorragies ecchymotiques de l’épithélium vésical sont souvent présentes
alors que le cortex rénal peut être le siège d’un piqueté blanc en relief de 1 à 5 mm de diamètre parfois entouré
d’une fine zone hémorragique.
Les changements histologiques ont constitué la base du diagnostic de confirmation du coryza gangreneux. Ils
sont caractérisés par une dégénérescence épithéliale, une vasculite, une hyperplasie et une nécrose des organes
lymphoïdes, une accumulation généralisée de cellules lymphoïdes dans les espaces interstitiels des organes non
lymphoïdes, Des lésions épithéliales peuvent être présentes sur tous les épithéliums et sont caractérisées par
une érosion et une ulcération fréquemment accompagnées d’une infiltration sous-épithéliale ou intra-épithéliale de
cellules lymphoïdes, qui peut être associées avec de la vasculite et des hémorragies.
La vasculite est généralement présente et peut-être importante au niveau du cerveau affectant veines, artères,
artérioles et veinules. Elle est caractérisée par une infiltration de cellules lymphoïdes dans l’adventice et la média,
souvent associée avec une dégénérescence fibrinoïde. La lumière des vaisseaux peut être pavée de cellules
lymphoïdes et dans des cas sévères, les atteintes de l'endothélium et les accumulations sous endothéliales de
cellules lymphoïdes peuvent conduire à l’occlusion des vaisseaux.
L’hyperplasie des nœuds lymphatiques est caractérisée par l'accroissement de cellules lymphoblastoïdes dans le
para cortex, alors que les lésions dégénératives sont généralement associées aux follicules. Les tissus péri-
ganglionnaires présentent souvent un œdème avec une inflammation lymphoïde.
L’accumulation interstitielle de cellules lymphoïdes dans les organes non lymphoïdes, en particulier le cortex
rénal, l’espace péri-portal du foie est typique et dans le cas du rein peut être très important. Dans le cerveau, il
peut y avoir une méningo-encéphalite non suppurative avec des manchons lymphocytaires péri-vasculaires et un
accroissement notable du nombre de cellules du liquide céphalorachidien.
Les lésions macroscopiques observées sur la cornée sont le reflet d’une infiltration de cellules lymphoïdes qui
viennent du limbe et qui progressent de façon centripète, avec œdème et érosion dans les cas les plus avancés.
Vasculite, hypopion et iridocyclite peuvent être présents.
Les changements pathologiques du coryza gangreneux, quel que soit l’agent causal impliqué, sont très voisins
quel que soit l’agent en cause. Cependant, en dehors des examens histologiques, les méthodes de diagnostic de
la maladie due à AlHV-1 et de celle due à OvHV-2 sont très différentes et doivent donc être considérées
séparément.
Chapitre 2.4.15. — Coryza gangreneux
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B. TECHNIQUES DE DIAGNOSTIC
B1. Alcélaphine herpèsvirus-1 : AlHV-1
Cette forme de maladie se rencontre dans les régions d’élevage bovin de l’est de l’Afrique où les bergers utilisent
des zones pâturées par les gnous, et dans le sud de l’Afrique dans les zones où les gnous et les bovins partagent
les mêmes pâturages. Cependant la maladie peut atteindre une grande variété d’autres espèces de ruminants
dans des parcs zoologiques au niveau mondial et donc en dehors des antilopes des sous-familles des
Alcélaphinés et des Hippotraginés. Il est recommandé de considérer tous les ruminants comme sensibles. La
plupart des épreuves de laboratoire s’appuient sur un isolat atténué (WC11) qui a été passé de nombreuses fois
en laboratoire comme source d’antigène et d’ADN viral (17). La séquence complète d’une souche virulente peu
passée sur cellules (C500) est maintenant disponible et servira de base aux études ultérieures de ce virus (4).
1. Identification de l’agent pathogène
Animaux cliniquement atteints
a) Isolement
Le point marquant du coryza gangreneux dû à AlHV-1 est l’absence d’antigène viral détectable ou de lésions
cytologiques spécifiques d’herpèsvirus. La confirmation de l’infection repose donc sur l’isolement viral. En
général, l’infectiosité est strictement liée aux cellules et l’isolement viral ne peut être obtenu qu’à partir de
suspensions cellulaires venant des lymphocytes du sang périphérique, des nœuds lymphatiques ou d’autres
tissus infectés. Des suspensions cellulaires contenant environ 5 × 106 cellules par ml, sont préparées dans
un milieu pour cultures cellulaires et inoculées sur un tapis cellulaire établi. Les cellules de thyroïde de
bovins ont été utilisées de façon très importante, mais la plupart des cellules de ruminants, de première
explantation et avec peu de passages, constituent probablement un substrat utilisable pour l’isolement du
virus. Après une incubation de 36 à 48 h, le milieu de culture doit être changé et les tapis cellulaires sont
examinés au microscope (×40) pour rechercher un effet cytopathogène (ECP). Cet effet cytopathogène se
caractérise par des foyers de cellules multinucléées sur le tapis, qui se rétractent ensuite progressivement
formant des corps denses avec des processus cytoplasmiques, qui peuvent se détacher. Cela est suivi de la
repousse d’un tapis normal. L’effet cytopathogène peut prendre jusqu’à 21 jours pour se développer. Il est
rarement présent avant le 7e jour. Le pouvoir infectieux à ce stade est largement associé aux cellules, tout
passage ultérieur ou tout stockage doit donc employer des techniques qui assurent la viabilité des cellules.
La spécificité de l’isolat doit être déterminée au moyen d’un anti-sérum spécifique ou d’anticorps
monoclonaux dans des épreuves de fluorescence ou d’immunocytochimie.
b) L’ADN viral
Typiquement, on ne peut détecter que très peu d’ADN viral à partir des tissus infectés, il est donc nécessaire
d’amplifier le génome viral, soit au moyen de cultures conventionnelles, soit par amplification en chaîne par
polymérase (PCR).
La séquence complète de la souche C500 a été publiée ce qui permet de concevoir des amorces pour les
épreuves de PCR à partir des régions conservées du génome. La séquence du gène de la polymérase a été
utilisée pour une comparaison phylogénétique du AlHV-1 et des virus apparentés (9).
Hôtes naturels
Il est presque certain que tous les gnous libres sont infectés par AlHV-1 aux environs de l'âge de 6 mois, le virus
se propageant de façon épizootique très intense pendant dans la période périnatale. Les espèces Connochaetes
taurinus taurinus, C. t. albojubatus et C. gnu sont probablement toutes infectées par le même virus. L’infection
semble aussi persister dans la plupart des groupes de gnous entretenus dans des collections zoologiques.
Cependant il est possible que l’infection soit absente chez les animaux qui ont été isolés à l’état de veau ou qui
vivent en petits groupes. L’infection naturelle a été mise en évidence par hybridation in situ sur des coupes de
poumons de veau de C. t. taurinus en Afrique du Sud (16).
Après l’infection il y a une brève période d’excrétion virale dans une forme non cellulaire et le virus peut alors être
isolé à partir d’écouvillonnages nasaux. Au cours de cette période, le virus peut aussi être isolé à partir des
leucocytes du sang, mais chez des animaux plus âgés, cet isolement est plus difficile à obtenir à moins que les
animaux soient immunodéprimés suite à un stress ou à une intervention pharmacologique. De plus, le virus peut
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être isolé à partir de cultures de tissus d’animaux apparemment normaux, et cela a été obtenu sur des tapis de
cellules à la fois de rein et de thyroïde d'animaux adultes.
D’autres grandes antilopes des sous familles des Alcélaphinés et des Hippotraginés sont aussi infectées par des
gammaherpèsvirus antigéniquement étroitement apparentés. Mais il n’y a aucune preuve que ce virus puisse
passer à d’autres espèces et causer un coryza gangreneux, excepté mais de manière exceptionnelle dans des
populations d’animaux en captivité.
2. Épreuves sérologiques
Animaux malades
La réponse sérologique des animaux malades est limitée, en particulier aucun anticorps neutralisant n’apparaît.
Dans les cas cliniques, les anticorps peuvent être mis en évidence de manière régulière par immunofluorescence
ou immunoperoxydase au moyen de cellules infectées par la souche WC11. Une méthode immuno-enzymatique
(ELISA) de compétition a pour la première fois été développée pour détecter les anticorps contre OvHV-2 (12)
utilisant l’anticorps monoclonal (15-A) correspondant à un épitope qui semble conservé dans tous les virus
entraînant un coryza gangreneux ; cette épreuve est vraisemblablement applicable également dans le cas
d’animaux infectés par l’AlHV-1.
Hôtes naturels
Des anticorps apparaissent d’une manière constante chez les gnous après l’infection et ils peuvent être identifiés
par des épreuves de séroneutralisation d'extraits acellulaires de WC11 ou par immunofluorescence, encore une
fois contre WC11 et en utilisant un conjugué anti IgG bovin, qui croise avec les IgG de gnou. La souche
Minnesota du coryza gangreneux, qui ne se distingue pas de la souche WC11 de AlHV-1, est utilisée comme
antigène pour l'ELISA de compétition.
Jusqu’à maintenant, il n’y a eu aucune normalisation de l’épreuve d’immunofluorescence indirecte (IFI) et de
l’immunoperoxydase mais les deux méthodes sont données en exemple plus loin dans le texte. Le kit ELISA de
compétition est disponible dans le commerce.
a) Épreuve d’immunofluorescence indirecte
L’immunofluorescence indirecte est moins spécifique que la séroneutralisation virale ; elle peut être utilisée
pour mettre en évidence des antigènes précoces ou tardifs sur des tapis de cellules infectées par AlHV-1.
Les anticorps qui réagissent dans les épreuves d’IFI ou d’immunopéroxydase se développent chez des
bovins et chez des lapins infectés expérimentalement pendant la période d’incubation et plus tard pendant la
phase clinique de la maladie. Des réactions croisées avec d’autres herpèsvirus bovins, comme avec
OvHV-2, diminuent la valeur du diagnostic différentiel. La détection de ces anticorps entraînant des
réactions croisées peut parfois être utile pour appuyer un diagnostic de coryza gangreneux « associé aux
moutons ».
Préparation des lames fixées
Infecter un tapis cellulaire juste ou presque confluent (voir section B1.2.c) avec du virus AlHV-1 (souche
WC11). Des cellules non-infectées doivent être traitées en parallèle comme témoin. Environ 4 jours après
l’infection, lorsque les premiers signes d’effet cytopathogène doivent apparaître, mais avant que cet effet soit
manifeste, traiter les cellules de la manière suivante : rejeter le milieu, laver avec du PBS, récupérer les
cellules avec une solution de trypsine-versène, culotter les cellules à 800 g pendant 5 min, éliminer le
surnageant et remettre les cellules en suspension dans 10 ml de solution physiologique tamponnée au
phosphate (PBS) pour chaque flacon de culture de 800 ml.
Contrôler la suspension cellulaire dans deux puits d’une lame multi-puits traitée au polytétrafluoroéthylène ;
sécher à l’air et fixer à l’acétone. Colorer les spots avec un sérum de référence positif et un conjugué
anti-IgG d’espèce. Examiner les cellules positives et négatives au microscope à fluorescence. Ajuster la
suspension cellulaire en ajoutant des cellules non infectées et/ou du PBS de façon à obtenir une
concentration qui formera une seule couche de cellules sur la lame avec des cellules positives clairement
identifiables sur un fond de cellules négatives.
Répartir la suspension équilibrée de cellules positives et la suspension de cellules négatives sur des lames
multi-spots, et sécher à l’air. Fixer à l’acétone pendant 10 min. Rincer, sécher et conserver les lames sur du
gel de silice dans un container fermé à –70 °C.
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