Version définitive 4
I. Saisine et délimitation de l’avis
Dans une lettre du 7 novembre 2012, Madame Laurette Onkelinx, Ministre des Affaires
sociales et de la Santé publique, a saisi le Comité consultatif de Bioéthique d’une question
portant sur le « traitement des patients atteints de tuberculose pulmonaire ouverte. […] Les
patients qui souffrent de tuberculose pulmonaire ouverte représentent un risque majeur de
contamination pour les personnes avec lesquelles ils sont en contact. Compte tenu de la
prévalence croissante de ces patients, j’envisage de prendre avec les entités fédérées des
mesures particulières pour l’accueil et l’approche thérapeutique de ce groupe de patients, et
pour lutter contre la maladie en général.
Par la présente, je vous prie de bien vouloir émettre un avis circonstancié et motivé
concernant les aspects éthiques et juridiques de la lutte contre la tuberculose telle qu’elle se
présente actuellement, ce à la lumière de l’évolution de l’épidémiologie, du phénomène de
multirésistance et de la fragilité sociale d’une partie des patients concernés. Je prie plus
particulièrement le Comité de se prononcer sur d’éventuelles mesures visant à restreindre la
liberté du patient, mesures de traitement obligatoire et modalités dans le cadre desquelles il
est possible d’organiser et de faciliter un traitement observé directement.
J’envisage actuellement, en plus du traitement classique impliquant une hospitalisation, de
soutenir une structure d’accueil particulière offrant un encadrement médical, de soins et
social fourni par les hôpitaux qui possèdent une expertise particulière dans la prise en
charge de ce type de patients. ».
En sa séance plénière du 10 décembre 2012, le Comité a décidé de prendre cette demande
en considération et de la confier à une commission de travail (CR 2012-3).
La Commission de travail a ciblé sa réflexion sur les aspects suivants de la demande qui lui
était adressée : les aspects médicaux (partie II), plus particulièrement le phénomène de
multirésistance et les informations épidémiologiques ; le cadre légal et réglementaire associé
au diagnostic et au traitement de malades atteints de tuberculose multirésistante (partie III) ;
les aspects économiques, sociaux et politiques (partie IV), les aspects éthiques (partie V), et
enfin les conclusions et les recommandations (partie VI).
Le dépistage et la prévention de manière générale de la tuberculose multirésistante sont des
questions complexes qui ne seront traitées que de manière allusive dans cet avis. En effet,
ces enjeux de santé publique méritent en soi des développements importants qui pourraient,
le cas échéant, faire l’objet d’un autre avis.