CRINI
(Centre de Recherche sur les Identités Nationales et l’Interculturalité)
Université de Nantes
GRER (ICT)
(Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme)
Université Paris Diderot
APPEL À COMMUNICATIONS
Organisé par Georges Letissier, Françoise Le Jeune et Michel Prum
À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Charles Darwin (12 février 1809) et du 150ème
anniversaire de la parution de L’Origine des espèces (24 novembre 1859), il semble important
d’évaluer l’héritage que le grand naturaliste anglais a laissé aujourd’hui en Europe. Aucun penseur né
au XIXe siècle, en dehors de Freud et Marx, n’a peut-être autant marqué le paysage intellectuel que
celui qui a rompu avec le créationnisme mais aussi le lamarckisme pour définir le rôle de la sélection
naturelle dans l’évolution des êtres vivants. Aujourd’hui sa pensée continue d’être vivement
attaquée, tant par la droite néo-conservatrice américaine, qui lui reproche son matérialisme athée et
son rejet de tout « dessein intelligent », que par des penseurs de gauche qui lui imputent la
responsabilité du darwinisme social. En Europe, de nombreux ouvrages et articles scientifiques
consacrés au darwinisme et à l’évolution continuent de sortir chaque année, sans parler de la
couverture médiatique (journaux, télévision) qui fait écho aux récentes polémiques.
Dans le domaine littéraire la postérité de Darwin est tout aussi remarquable. Dès le XIXe siècle de
nombreux romanciers se sont intéressés à ses travaux (George Eliot et Thomas Hardy notamment).
Plus récemment la critique, dans le sillage des travaux de Gillian Beer et de George Levine, a
entrepris l’étude du texte littéraire en empruntant au naturaliste ses grilles interprétatives (l’arbre
darwinien, ou encore la métaphore de la berge foisonnante, etc.). L’écriture même des ouvrages de
Darwin présente en elle-même un intérêt rhétorique, stylistique. Enfin, les nombreuses réécritures de
la littérature du XIXe siècle (le courant néo-victorien entre autres) accordent une place particulière à
Darwin, et à ses descendants néo-darwiniens, tels que Stephen Jay Gould ou Niles Eldredge.
Ce colloque a pour but de faire le point sur l’héritage darwinien dans les cultures européennes. Il est
donc à la fois comparatiste, en espérant susciter un dialogue et des échanges entre aires culturelles
et linguistiques, et interdisciplinaire, en suscitant les réactions de civilisationnistes, d’historiens de la
pensée, de littéraires, d’épistémologues, de traducteurs de Darwin, de spécialistes des sciences du
vivant.
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Les propositions de communication d’environ 300 mots, accompagnées d’un bref résumé et de
quelques lignes de présentation de l’intervenant, sont à envoyer pour le 15 septembre 2008 à :
- Michel PRUM (prum.michel@wanadoo.fr)
Colloque international
« L’héritage de Darwin dans les cultures européennes »
3-4 avril 2009