
Le Liban a pendant longtemps été l’économie la plus dynamique du Moyen-Orient. En
effet, pendant la période d’avant 1975, le Liban était très prospère et profitait d’une croissance
économique des plus avantageuse.
Cette période va être stoppée par 16 ans de guerre civile, qui vont bouleverser non seulement
l’équilibre politique du pays mais aussi l’équilibre économique et budgétaire. En effet, à la fin
de la guerre, en 1990, le Liban veut se reconstruire. Le gouvernement libanais n’avait d’autre
choix que de s’endetter. Ainsi, la dette publique libanaise était en grande majorité en livres
libanaises, et prise sur une échéance à court terme
.
La tendance de l’époque était, en effet, de prendre ce type de crédit. Mais face à l’instabilité
politique du pays, une perte de confiance dans la monnaie nationale conduit les banques à
favoriser les prêts en dollars plutôt que les prêts en livres libanaises. En effet, les
conséquences de la guerre ont fortement affaibli sa force économique sur les marchés
internationaux. Ainsi, malgré l’instauration d’une limite d’emprunt en devise étrangère
, la
dollarisation des prêts s’accentue.
Ces deux facteurs, ont favorisé progressivement la dette publique libanaise, qui n’a cessé de
croître continuellement, avec un ratio de la dette publique nette par rapport au PIB de 38% en
1992 à 83,57% en 2002. Cette situation a donné lieu à la première conférence de Paris I en
février 2001
. Cette conférence a permis de réduire la dette publique libanaise avec
notamment l’octroi de dettes à plus long terme et à un coût moins élevé. Mais c’est surtout
avec les deux conférences de Paris II et Paris III
que la dette libanaise a été remaniée. Où la
conférence de Paris II a permis au Liban de bénéficier de 4,4 milliards de dollars de crédits
internationaux. Par cette action, les conférences ont redonné confiance aux marchés financiers
en favorisant la conversion de la dette publique interne en dette publique externe à long
terme
, avec des taux d’intérêt bas.
Cette conversion est certes bénéfique pour le Liban mais cette situation engendre deux lourdes
conséquences :
- La première étant qu’avec la dollarisation
, le Liban a accentué la dépendance de son
économie nationale vis-à-vis de l’évolution des taux d’intérêt des marchés financiers
internationaux. Elle est fortement ressentie par la Banque du Liban qui assure depuis
novembre 1998, l’équilibre du marché du taux de change entre la livre libanaise et le
dollar
. Sachant que ce taux est fixe
, la Banque du Liban lutte contre la
« dollarisation de l’économie libanaise ». Où les particuliers préfèrent utiliser les prêts
en dollar, les organismes publics font appel au prêt en livre libanaise. Cette limite
permet à la banque du Liban de protéger la valeur de sa livre, d’autant que le dépôt
d’argent devant tout organisme public doit se faire en livres libanaises.
Le court terme regroupe des bons du Trésor de 3, 6 et 12 mois.
Mais pour limiter les risques de liquidité et de solvabilité de dollarisation financière, une règlementation
bancaire impose aux banques de limiter leurs prêts en devises étrangères à 70% des dépôts en devises.
C’est en 1997 que la Communauté Européenne a établi une relation contractuelle d’aide avec le Liban. Le
Liban est également un partenaire de longue date du partenariat euro-méditerranéen inauguré lors de la
Conférence de Barcelone de 1995.
Paris II en novembre 2002, et Paris III en Janvier 2007.
La part des bons du trésor à 24 mois est passée de 41% en 1995 à plus de 93% en 2003 ; alors que celle des
bons du trésor à 12 mois est passée pour la même période de 43% à 3%.
Transformation de la dette interne en dette externe.
La BDL assure l’équilibre en utilisant des réserves en devises, le taux d’escompte, de refinancement (…).
Un dollar égale 1507,5 livre libanaise.