PH@RE – F.ROCHER – Asthme Généralités - V1 Janvier 2006 2/4
Hormis les troubles cliniques, les crises sont caractérisées par :
- Leur réversibilité spontanée ou sous traitement broncho-dilatateur (ce sont les β2 mimétiques)
- Leur variabilité dans le temps, avec une plus grande fréquence nocturne
- Leurs récidives
Quelle est son évolution ?
La crise d’asthme non maîtrisée peut s’aggraver en un asthme aigu grave, avec une difficulté à parler et à
tousser, des sueurs, une agitation, une cyanose, des troubles de la conscience, des fréquences respiratoire et
cardiaque accélérées…et l’inefficacité des broncho-dilatateurs : c’est une situation d’urgence.
75% des asthmatiques ont une première crise avant l’âge de 15/20 ans, le deuxième pic se situant autour de 50
ans.
Au quotidien, l’asthme peut rester stable et léger pendant des années, sans développement de déficit respiratoire
surtout s’il est bien pris en charge. Mais s’il n’est pas contrôlé, certaines formes d’asthme peuvent
progressivement s’aggraver par une exacerbation, c’est à dire une dégradation progressive et irréversible des
troubles cliniques et de la capacité respiratoire vers l’insuffisance respiratoire, ce qui explique l’importance de
le diagnostiquer précocement et de procéder à un traitement adapté suivant sa sévérité.
Comment s’effectue le diagnostic ?
Il repose sur 3 éléments principaux :
- L’interrogatoire sur les crises : notion de fréquence de survenue (saisonnière, annuelle, continue), de la
clinique, de présence de difficulté respiratoire, de sibilances, de crises nocturnes…
Chez l’enfant jeune, la recherche de plusieurs épisodes de bronchites sifflantes (au moins 3 dans
l’année) doit faire évoquer une forme d’asthme
- L’examen clinique, cependant très aléatoire suivant la forme d’asthme puisque des troubles peuvent être
présents en permanence ou non
- Enfin et surtout l’exploration fonctionnelle respiratoire (appelée EFR) qui est l’élément déterminant du
diagnostic. Plusieurs paramètres sont évalués : le volume expiratoire maximal par seconde (ou VEMS),
la variation entre le matin et le soir du débit respiratoire de pointe maximal au cours des premières
millisecondes d’expiration (ou variation du DEP)…Ces explorations ont pour but d’évaluer le degré du
trouble respiratoire obstructif (surtout au niveau des grosses bronches) et sa réversibilité, au moins
partielle, sous médicaments broncho-dilatateurs
En fonction des éléments du diagnostic, plusieurs formes d’asthme sont identifiées et un traitement adéquat
peut être alors proposé.
Quelles sont les différentes formes d’asthme ?
On distingue :
- L’asthme intermittent : c’est la forme la moins sévère. Les crises nocturnes sont courtes et surviennent
moins de deux fois par mois. Les symptômes intermittents se manifestent moins d’une fois par semaine,
le VEMS est d’au moins 80% et la variation du DEP est normale (inférieure à 15%)
- L’asthme persistant léger : c’est une forme légère à modérée. Les crises nocturnes surviennent plus de 2
fois par mois, les symptômes intermittents se manifestent au moins une fois par semaine, le VEMS est
supérieur à 80% et la variation du DEP est de 20 à 30%
- L’asthme persistant modéré, qui se définit par plus d’une crise nocturne par semaine ayant une
conséquence sur l’activité et le sommeil, des symptômes quotidiens nécessitant une utilisation régulière
de médicaments broncho-dilatateurs, un VEMS entre 60 et 80% et un DEP supérieur à 30%.
- L’asthme persistent sévère, caractérisé par des crises nocturnes fréquentes avec symptômes fréquents,
un retentissement sur le sommeil et l’activité physique, un VEMS inférieur à 60% et une variation du
DEP supérieure à 30%