de la dette publique aux États-Unis. Une autre véritable réforme sont les plans de réduction de
l’Investment Banking. Les nouvelles règlementations de la Banque des règlements internationaux
(BRI) en matière de fonds propres impliquent que l’Investment Banking devra à l’avenir travailler
avec des coûts de capital fortement plus élevés. L’intention est de mettre ainsi un terme à cette
«mentalité de casino» trop souvent rencontrée. Comme annoncé récemment, ces plans sont
remis à plus tard afin de laisser aux banques le temps de créer cette réserve de fonds propres.
Toutefois, à moyen terme, ces exigences accrues en fonds propres ont un impact sur les prêts aux
petites et moyennes entreprises (PME). De nombreuses banques de crédit pratiquent également
de l’Investment Banking. Par conséquent, les coûts du capital au sein de ces établissements seront
subventionnés par leurs autres activités, comme les services de crédits. Cela implique de nouveau
que de nombreuses petites entreprises, qu'elles soient nouvelles ou établies, ne recevront pas de
crédits, ou seront contraintes par les banques à renégocier, à leurs frais, les conditions d'un crédit.
Il y a là un besoin urgent que les régulateurs prennent des mesures pour faciliter l’octroi des
crédits, car cela aura un impact direct sur la future croissance économique, qui dans de telles
conditions, sera forcément plus faible que par le passé. Il reste à vérifier si toutes ces réformes et
mesures, comme les vastes programmes d'investissement des banques centrales et tout l'argent
supplémentaire fraîchement imprimé, parviendront à éviter de futures dérives. Les commentaires
de la BNS expriment certains doutes en se référant à la surchauffe sur le marché suisse de
l'immobilier ou aux marchés des obligations hors de prix et totalement déformés du fait de la
politique de taux zéro, voulue par la Banque centrale européenne et américaine.
Là encore, pour juguler durablement la crise de la dette, il faudra un certain temps, et les marchés
financiers vont continuer de fluctuer. Au deuxième coup d'œil, le monde ne semblerait pourtant
pas aussi mal en point que certains l’ont prédit. Certes, aux États-Unis, le différend sur la falaise
budgétaire et le plafond de la dette nationale se poursuivra jusqu'au printemps. Mais il finira par
trouver une solution. Sans un accord, le pays tomberait en récession, ce que personne ne
souhaite. En dehors de ce conflit politique, l'économie tient de mieux en mieux sur ses jambes. Le
marché de l'immobilier a atteint l’année passée son niveau le plus bas, mais il est depuis quelques
mois à nouveau à la hausse. Cette tendance devrait se poursuivre en 2013. Parallèlement, l’indice
de chômage est tombé à 7,8%, suggérant qu’il y a eu nettement plus d’emplois crées au cours de
ces derniers mois que dans la première moitié 2012. Grâce à la demande croissante provenant de
l'Asie, la production de biens durables a encore augmenté.