L’an 5 après la crise Newsletter 18 janvier 2013
- L’économie mondiale est actuellement dans la 5ème année après l’éclatement de la plus grave
crise économique depuis la 2ème guerre mondiale.
- De part et d’autre de l’atlantique, les politiques et régulateurs se disputent sur la manière dont
cette crise peut-être jugulée. Les banques centrales continuent de mettre de l’argent à disposition
pour des programmes de stabilisation des marchés financiers.
- Avec les plans de « Bâle III » et l’augmentation des coûts des capitaux, les Banques sont obligées
de revoir leur politique concernant lInvestment Banking ou d'augmenter leurs réserves de fonds
propre. Entre temps, ces plans sont remis à plus tard.
- Aux États-Unis, les derniers indicateurs conjoncturels continuent de pointer vers le haut et de
soutenir la croissance économique pourtant encore insuffisante. Au second semestre, l'Europe
devrait aussi revenir à une croissance modeste. En 2013, les pays émergents resteront la plus
grande force de croissance.
- Pour notre stratégie de placement, nous préférons privilégier les actions plutôt que les
obligations, considérées comme trop chères, pour le premier semestre de cette année. La région
des marchés émergents semble particulièrement attrayante pour des raisons de valorisation. En
Suisse, l’immobilier est partiellement vendu et redéployé dans l'immobilier aux États-Unis. En ce
qui concerne l’or, nous continuons à voir une tendance à la baisse, parce que l'environnement
plutôt positif, couplé à la faible pression inflationniste, fournissent à court terme peu d’arguments
en faveur d’achats prolongés dans le métal jaune. A moyen terme, l'or ne devrait toutefois pas
encore être exclu.
L’an 5 après la crise
Déjà 5 ans se sont écoulés depuis la crise financière, commencée avec la reprise soudaine de la
banque d’investissement Bear Stearns par JP Morgan Chase, et qui a culminé avec la faillite de la
banque d'investissement Lehman Brothers, suite aux perturbations du marché immobilier
américain. Les conséquences de la plus grave crise économique depuis la 2ème guerre mondiale,
qui a conduit à la nationalisation partielle de nombreuses banques et compagnies d'assurance,
nous sont désormais bien connues. L’une d’elle est le fait que les états, à cause d’un endettement
démesuré, ne sont plus en mesure de mettre sur pied des programmes d'investissements
suffisants pour soutenir leur économie. Le positif dans tout cela est la nécessité de mettre en
place dorénavant de véritables réformes, même si elles prennent du temps et qu’elles sont
douloureuses. Nous constatons cela dans les longs et difficiles débats pour trouver une solution à
la crise de la dette souveraine en Europe, ou désormais dans le débat sur la hausse des impôts et
de la dette publique aux États-Unis. Une autre véritable réforme sont les plans de duction de
l’Investment Banking. Les nouvelles règlementations de la Banque des règlements internationaux
(BRI) en matière de fonds propres impliquent que l’Investment Banking devra à l’avenir travailler
avec des coûts de capital fortement plus élevés. L’intention est de mettre ainsi un terme à cette
«mentalité de casino» trop souvent rencontrée. Comme annoncé récemment, ces plans sont
remis à plus tard afin de laisser aux banques le temps de créer cette réserve de fonds propres.
Toutefois, à moyen terme, ces exigences accrues en fonds propres ont un impact sur les prêts aux
petites et moyennes entreprises (PME). De nombreuses banques de crédit pratiquent également
de l’Investment Banking. Par conséquent, les coûts du capital au sein de ces établissements seront
subventionnés par leurs autres activités, comme les services de crédits. Cela implique de nouveau
que de nombreuses petites entreprises, qu'elles soient nouvelles ou établies, ne recevront pas de
crédits, ou seront contraintes par les banques à renégocier, à leurs frais, les conditions d'un crédit.
Il y a un besoin urgent que les régulateurs prennent des mesures pour faciliter l’octroi des
crédits, car cela aura un impact direct sur la future croissance économique, qui dans de telles
conditions, sera forcément plus faible que par le passé. Il reste à vérifier si toutes ces réformes et
mesures, comme les vastes programmes d'investissement des banques centrales et tout l'argent
supplémentaire fraîchement imprimé, parviendront à éviter de futures dérives. Les commentaires
de la BNS expriment certains doutes en se référant à la surchauffe sur le marché suisse de
l'immobilier ou aux marchés des obligations hors de prix et totalement déformés du fait de la
politique de taux zéro, voulue par la Banque centrale européenne et américaine.
Là encore, pour juguler durablement la crise de la dette, il faudra un certain temps, et les marchés
financiers vont continuer de fluctuer. Au deuxième coup d'œil, le monde ne semblerait pourtant
pas aussi mal en point que certains l’ont prédit. Certes, aux États-Unis, le différend sur la falaise
budgétaire et le plafond de la dette nationale se poursuivra jusqu'au printemps. Mais il finira par
trouver une solution. Sans un accord, le pays tomberait en récession, ce que personne ne
souhaite. En dehors de ce conflit politique, l'économie tient de mieux en mieux sur ses jambes. Le
marché de l'immobilier a atteint l’année passée son niveau le plus bas, mais il est depuis quelques
mois à nouveau à la hausse. Cette tendance devrait se poursuivre en 2013. Parallèlement, l’indice
de chômage est tombé à 7,8%, suggérant qu’il y a eu nettement plus d’emplois crées au cours de
ces derniers mois que dans la première moitié 2012. Grâce à la demande croissante provenant de
l'Asie, la production de biens durables a encore augmenté.
En Allemagne aussi, de meilleures données sur les principaux indicateurs ont pu être signalées,
telles que l’enregistrement de nouvelles commandes ainsi que le degré d’optimisme des
entreprises exportatrices allemandes. Cela traduit un regain d'activité des activités commerciales
dans les pays émergents. Même dans la crise de la dette souveraine européenne, des
améliorations ont été signalées. Récemment, la feuille de route pour la création d’une supervision
bancaire paneuropéenne a été dévoilée. Ce superviseur sera responsable de l'octroi des licences
bancaires, de la surveillance et, en cas échéant, de la suppression de ces dernières. Avec cette
mesure, nous nous sommes forcément approchés à une politique fiscale commune. Au printemps
2013, avec une demande formelle de soumission de protection au mécanisme européen de
stabilité (MES) ainsi qu’avec une reprise économique au Royaume-Uni et en Italie, on devrait
revenir à plus de calme sur les marchés financiers européens. Au cours du second semestre 2013,
l'économie européenne devrait retrouver une légère croissance.
En Chine, l'économie semble prendre peu à peu un nouvel élan. Outre le très observé indice PMI,
le marché de l'immobilier se stabilise de nouveau rapidement. Malgré cette confiance, il se
pourrait que le boom séculaire sur les marchés des matières premières ait atteint son plus haut
niveau cette année, car l'économie chinoise doit se transformer d’une économie exportatrice à
une économie domestique. Ceci signifie à terme plus de consommation intérieure mais à court
terme plus de tensions sociales et de réformes économiques. Une croissance économique moins
importante dans les prochaines trois ans par exemple, conduira à un ralentissement des
importations de certains types de matières premières.
Ces bonnes nouvelles ne doivent pas masquer le fait que l'ambiance sur les marchés financiers
pourrait rapidement basculer dans le négatif et que les prix actuels anticipent déjà une grande
partie des bonnes nouvelles futures. Les facteurs qui pourraient conduire dans le second semestre
à une nouvelle instabilité, sont les effets de la « falaise budgétaire » aux États-Unis et les élections
gouvernementales dans plusieurs pays européens. Il est ensuite évident qu'en raison de la forte
incitation à l’épargne, la future croissance économique en Europe et aux États-Unis sera moindre
que par le passé. Seuls les pays émergents, une croissance supérieure à la moyenne peut être
atteinte, semblent encore être le moteur de l'économie.
Ces attentes se reflètent aussi dans notre répartition des actifs, la pondération des marchés
émergents (actions et obligations) a été augmentée. Pour le moment, nous maintenons également
notre surpondération des actions. Nous sommes convaincus que de nombreux gros investisseurs
vont commencer à liquider une partie de leurs avoirs en liquidités et en obligations au profit
d’actions. Il devrait y avoir une demande prolongée sur les marchés des actions, au moins dans la
première moitié de l'année 2013. Pour l’or, nous recommandons la prudence à court terme. Dans
un environnement plutôt favorable à la prise de risque, sans pression inflationniste à l’heure
actuelle, le métal jaune pourrait continuer à perdre du terrain et chuter en dessous de la barre de
USD 1,600 / oz. Dans le portefeuille immobilier, nous réduisons la part des immeubles suisses au
profit de biens immobiliers aux États-Unis.
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