Notre voyage est consacré à la redécouverte de la Renaissance dans les Cours aristocratiques de la
plaine du Pô située au nord de l’Italie, entre la Lombardie, l’Emilie et la Vénétie.
Au centre de notre circuit : les arts raffinés et exubérants de la cour de Parme, sujets de
l’exposition qui sera présentée au Musée du Louvre en novembre 2015 par le département des
Arts graphiques, sous le commissariat de M. Dominique Cordellier.
Ville ancienne et libre au Moyen Age, de 1346 à 1447, Parme fut annexée par les Visconti au
Duché de Milan et passa en 1521 au Saint-Siège. Conquise par le pape Paul III Farnèse, les
villes de Parme et Plaisance et leurs vastes territoires furent élevés en Duché indépendant en 1545
et offert à Pierluigi Farnèse fils du pontife. Avant et pendant la fastueuse seigneurie des Farnèse,
Parme vivra une saison inégalée dans la création artistique dont Antonio Allegri dit le Corrège
(1439 – 1534) et Francesco Mazzola dit le Parmesan (1503 – 1540) sont parmi les
interprètes les plus brillants. Les Farnèse gouverneront ces territoires jusqu’ à leur extinction en
1731.
Avant Parme, les duchés de Ferrare et Mantoue furent des capitales artistiques opulentes où le
mécénat des princes souverains et les commandes de leurs aristocraties changèrent l’aspect des villes
et des châteaux et donnèrent vie à de vraies écoles de peinture, sculpture et architecture. La cour des
Este à Ferrare abrita des peintres tels Pisanello et Piero della Francesca, Cosmé Tura et Roger
van der Weyden, jusqu’à Giovanni Bellini, Titien et Dosso Dossi. Les fastes des Gonzague furent
décrits par Andrea Mantegna (1431 – 1506) dans les fresques de la Camera degli Sposi
(1465 - 1474) et renouvelés pendant deux siècles par les artistes les plus importants du continent
qui contribuèrent à la création de la plus vaste collection d’œuvres d’art de l’époque. Après la
célèbre vente de la galerie Gonzague à Charles Ier d’Angleterre en 1627-28, de nombreux chefs-
d’œuvre, comme la Mort de la Vierge du Caravage, furent acquis par le cardinal Mazarin et
sont aujourd’hui conservés au Musée du Louvre.
Francesco Solinas, juillet 2014