6- Dites en quelques lignes quelle place occupe la nature dans le bidonville. (1,5 point)
La nature n’occupe que peu de place dans le bidonville. Elle semble elle-même salie et dégradée par le
bidonville, puisque les buissons sont « rabougris », l’eau « savonneuse ». Les éléments mélioratifs (« ces
territoires immenses, vierges encore ») ne font que renforcer cette impression de dévastation, car ils évoquent
un passé lointain et disparu : la réalité que découvre le journaliste est toute différente.
7- « ... le bidonville avait grignoté l'espace ».
Quelle figure de style est utilisée dans ce passage ? Quel est son effet ? (1 point)
La figure de style est la personnification ; le bidonville semble doté de vie, il est assimilé à un monstre dévoreur
de la nature. L’effet produit est donc celui d’un envahissement progressif, d’une destruction de la nature par le
bidonville.
8- « Le journaliste avait essayé d'imaginer [...] depuis ».
a- Reliez ces deux phrases simples par une conjonction de coordination appropriée.
Le journaliste avait essayé d'imaginer ces territoires immenses, vierges encore, peuplés uniquement d’Apaches
et de Tarahumaras, mais une éternité s’était écoulée, depuis.
La conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car) ne peut exprimer que l’opposition, entre le passé
rêvé et le présent du bidonville.
On appelle parfois la conjonction de coordination « mais » conjonction adversative, c'est-à-dire d’opposition.
b- Pourquoi l'auteur n’a-t-il pas choisi cette solution? (1 point)
En juxtaposant les deux phrases sans connecteur ou mot-lien, l’auteur rend plus violent encore le contraste entre
ce qu’il avait imaginé et la réalité qu’il découvre. L’opposition apparait plus forte encore.
Retenez que ce procédé, qui consiste à ne pas lier deux éléments pour en souligner l’opposition, porte le nom
d’asyndète.
III) UNE DÉNONCIATION DE LA MISÈRE / 6 pts.
9- a) Citez l'unique phrase du texte où est mentionnée une présence humaine dans le bidonville. Pourquoi
est-elle particulièrement évocatrice ? (1 point)
L’unique présence humaine mentionnée dans le texte est celle des enfants : « Des gamins sales et nus jouaient,
assis dans la boue d'une flaque d'eau savonneuse. »
Cette phrase est particulièrement évocatrice de la misère du bidonville car les enfants, c'est-à-dire les êtres les
plus vulnérables, ne sont pas préservés : ils sont « sales et nus ».
La tonalité de ce passage est pathétique, la phrase cherche à susciter la pitié du lecteur.
b) « Le cadavre gonflé d'un chien gisait sur le bas-côté ».
Quel effet cette évocation produit-elle sur le lecteur? Justifiez votre réponse. (1 point)
Avec le cadavre du chien, la description du bidonville atteint l’horreur. La mort semble rôder en ces lieux, et
une mort sale ; l’évocation est violente pour le lecteur, qui assiste pratiquement à la décomposition du cadavre,
laissé à l’abandon.
c) Trouvez dans le texte deux comparaisons qui évoquent aussi la mort violente. (0,5 point)
Deux comparaisons complètent l’ambiance morbide et l’impression de mort violente qui règnent dans le
bidonville : « il avait emprunté l'avenida 16 de Septiembre qui s'enfonçait comme un coup de fusil vers les
faubourgs » et « buissons de mesquite rabougris comme des pendus »
10- « La fumée des feux de camp montait vers le ciel et le soleil descendait déjà sur El Paso et le Texas »
Remplacez « et » par une conjonction de subordination dont vous préciserez la valeur. (1 point)
« La fumée des feux de camp montait vers le ciel alors que (tandis que, pendant que, en même temps que)
le soleil descendait déjà sur El Paso et le Texas »