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Montréal
« il s’inscrit dans la tradition du classicisme britannique des
Province Houses (1811-1819) d’Halifax et d’Osgoode Hall
(1829) de Toronto »17.
Les autorités inaugurent le nouveau palais le 1er février
185718. Le Rapport des Travaux publics en donne la descrip-
tion suivante :
C’est un édifi ce en pierre de taille de l’ordre ionique,
situé entre la rue Notre-Dame et le Champs-de-
Mars, près du carré Jacques-Cartier. L’édifi ce est
long de 295 pieds sur 106 de largeur, a un étage
sur rez-de-chaussée et soubassement, et sa toiture
est couverte en fer-blanc. Sa principale entrée, sur
la rue Notre-Dame, est sous un portique long de
74½ pieds et large de 22½, élevé sur des arches en
pierre de taille et surmonté d’un fronton reposant
en avant sur six colonnes en pierre de taille can-
nelées et en arrière sur autant de pilastres.
Ce bâtiment s’inscrit dans la tradition néo-classique très
sobre de la première moitié du XIXe siècle ; il est un modèle
de l’architecture victorienne jusqu’à ce qu’on le transforme
en 1890. Il a coûté 400 000 $.
Le sous-sol et le rez-de-chaussée, divisés en plusieurs pièces,
logent les bureaux du greffe, le bureau d’enregistrement, les
archives et les autres services judiciaires. L’étage supérieur
comprend les salles d’audience, les bureaux des juges et cer-
taines pièces réservées aux avocats.
Quelques années après sa construction, les avocats et les
juges se plaignent des pièces sombres et humides et de la
mauvaise aération qui y règne19. De plus, à la suite de l’essor
démographique et économique de Montréal, qui devient la
métropole du Canada, le manque d’espace se fait bientôt
sentir et, en 1887, le Gouvernement du Québec décide de
l’agrandir.
Agrandissement et rénovation de 1894
En dépit de ses dimensions imposantes, le bâtiment ne satis-
fait pas longtemps les besoins du district de Montréal. Le
Gouvernement projette d’abord d’ériger une annexe de sept
étages, mais il se ravise et décide plutôt d’ajouter un étage
au bâtiment existant par souci d’économie. Le Gouverne-
ment mandate les architectes Perrault et Mesnard de dres-
ser les plans pour la construction d’un étage additionnel
avec coupole. En novembre 1889, le Gouvernement accepte
les plans20. Le Département des Travaux publics du Québec
reçoit 10 soumissions et retient celle de Charles Berger et
Cie, entrepreneur de Montréal. Le 1er septembre 1890, les
parties signent le contrat de construction21. Le journal « La
Minerve » fait part de la nouvelle à ses lecteurs, le 1er sep-
tembre 1890, en écrivant :
Le palais de justice aura un étage additionnel avec
une coupole monumentale au centre comme cou-
ronnement. Ces travaux d’agrandissement dont
on estime les coûts à 200 000 $ seront terminés en
1891. On va se mettre immédiatement à la besogne.