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assez développées pour nous permettre de nous interroger sur certains enjeux importants liés à
une meilleure prise en compte des questions sociales dans l’AÉ.
Le but du rapport présenté ici est d’offrir une réflexion sur les enjeux de
l’aménagement écosystémique, ancrés dans le contexte québécois. Cette réflexion s’est
d’abord construite à partir d’une revue de littérature. À travers celle-ci, nous nous sommes
intéressés à différents modèles d’AÉ. Cette recension des écrits a permis d’identifier des pistes
de réflexion prometteuses, susceptibles de nous aider à mieux comprendre les modèles
proposés pour intégrer une pluralité de savoirs dans la définition des enjeux sociaux et
écologiques auxquels doit répondre l’AÉ. En effet, plusieurs dimensions de l’AÉ mises en
lumière ailleurs trouvent un écho dans le contexte québécois. Il ne s’agira pas ici de détailler
chacune de ces expériences internationales, ce qui dépasserait le cadre d’une note de synthèse
comme celle-ci, mais nous tenterons de faire ressortir un certain nombre de considérations
transversales trouvées dans cette littérature. La première partie du présent rapport, consacrée
aux résultats de cette recension, identifie cinq de ces éléments commus qui sont devenus
apparents à la lecture de textes décrivant des expériences particulières d’AÉ. Ces
considérations sont : la biodiversité, les échelles, l’acceptabilité sociale, les aspects sociaux et
la gestion adaptative. Loin de prétendre épuiser la richesse de cette littérature, ces cinq thèmes
ont ici une fonction heuristique plutôt qu’analytique. Ils ont servi à organiser le matériel
documentaire recueilli afin de structurer les échanges qui ont eu lieu dans la seconde partie de
notre exploration.
À la suite de la recension des écrits, un atelier composé de différents chercheurs et
acteurs de l’aménagement écosystémique a été organisé. Cet atelier s’est déroulé à l’été 2012
lors de l’École d’été du Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones
(CIÉRA) qui avait pour titre Peuples autochtones, développement des ressources et territoire.
Pour l’occasion, une note de recherche, issue de la revue de littérature, avait été envoyée aux
participants, afin de nourrir les discussions. L’objectif de cet atelier était de mettre en lumière
différentes expériences liées à l’AÉ au Québec. Ainsi, la deuxième partie du rapport présente
certains éléments qui ont été discutés lors de l’atelier. Ces éléments sont divisés en deux
grandes sections. D’abord, on présente AÉ comme étant un processus issu de la science des
écosystèmes. Ensuite, on présente la mise en œuvre de l’AÉ comme étant un processus
participatif. Une courte réflexion de synthèse s’inspirant de la revue de littérature et de l’atelier
est présentée dans la conclusion.