
1
MOT DU MINISTRE
Les changements climatiques présentent de sérieuses menaces pour notre santé, notre
économie et notre environnement. Conscient de cet enjeu crucial pour l’avenir du
Québec, le gouvernement a investi plus de 1,5milliard de dollars au cours de la
dernière décennie afin de mettre en œuvre des mesures qui ont permis de réduire
l’empreinte carbone du Québec et de renforcer sa capacité d’adaptation.
Alors que nous nous dirigeons collectivement vers un point de non retour, l’effet
d’entraînement engendré par des acteurs engagés peut faire toute la différence.
Nous avons une responsabilité à assumer et un rôle à jouer. Le gouvernement
du Québec souhaite incidemment apporter une contribution concrète à l’effort
global de lutte contre les changements climatiques et maximiser les effets positifs
pour la qualité de vie de sa population.
L’urgence d’agir appelle à des transformations profondes de notre économie et de notre
société. La génération actuelle détient une responsabilité sans précédent. Les choix que nous
prendrons collectivement aujourd’hui seront déterminants pour notre futur à tous et pour celui de
nos enfants et des générations à venir. Nous entrons dans une période de transition vers une société
sobre en carbone, avec les défis qu’implique toute période de changements majeurs. Mais surtout,
nous avons devant nous une occasion inégalée de démontrer concrètement notre capacité à innover
et à nous adapter.
Forts de plusieurs années de leadership et d’engagement dans la lutte contre les changements
climatiques, nous devons témoigner sur la scène internationale que des solutions efficaces et
compatibles avec un développement économique durable sont possibles. L’instauration de notre
marché du carbone et les investissements réalisés grâce à ses revenus le démontrent concrètement,
tout comme le fait que la cible de réduction des émissions de 6% dont le Québec s’était doté pour
2012 ait été dépassée.
Le Québec agit déjà comme chef de file avec sa cible de réduction de GES de 20% sous le niveau
de 1990 d’ici 2020. Plus récemment, nous avons confirmé notre vision à long terme en annonçant
que nous souhaitons réduire les émissions de GES de 80 à 95% sous le niveau de 1990 d’ici 2050,
comme le recommande le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). La
prochaine étape pour le Québec consiste à déterminer la trajectoire qu’il empruntera pour atteindre
cet objectif et donc à se doter d’une cible pour 2030.
Cette réflexion s’inscrit notamment dans le cadre de la conférence de Paris sur le climat de décembre
prochain. La communauté internationale devra alors s’engager à mettre rapidement en œuvre les
mesures nécessaires pour notre avenir à tous. Le Québec se mobilise et travaille avec ses partenaires
afin d’assurer le succès de cette rencontre. À cet effet, en avril dernier, il a organisé le Sommet sur
les changements climatiques, à Québec, pour renforcer la collaboration entre les provinces et les
territoires du Canada dans ce domaine. Il a aussi adhéré à plusieurs autres initiatives pancanadiennes,
nord‑américaines et internationales, qui témoignent toutes de la volonté des États, des régions et des
pays de travailler de façon concertée afin de lutter contre les changements climatiques. En travaillant
ensemble, nous pouvons apporter une contribution ambitieuse à Paris. D’ailleurs, cet esprit de
collaboration se traduit aussi par l’apport du Comité‑conseil sur les changements climatiques dont
les réflexions constituent une source d’inspiration primordiale pour nous tous.
L’heure est maintenant venue de nous projeter dans l’avenir et de déterminer la nouvelle cible de
réduction des émissions de gaz à effet de serre que le Québec devrait viser en 2030. Cette cible
devra non seulement être juste et équitable à l’échelle internationale, mais elle devra tenir compte