Agents infectieux - CHU de Saint

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Journée inter‐hospitalière de formation des correspondants paramédicaux
22 novembre 2012
LES BACTERIES
Définition
• Bactérie= cellule
• Cellule: la plus petite unité de matière vivante qui mène une existence indépendante et qui peut se reproduire.
Structure d’une bactérie
ƒ Taille De 0,3 à 200 μm , en moyenne 2 μm
ƒ Structures constantes
• Chromosome : ADN circulaire
• Cytoplasme contenant les ribosomes, vacuoles...
• Membrane cytoplasmique
• Paroi externe rigide qui confère la forme
ƒ Structures facultatives
• Flagelles
• Pili
• Plasmides
• Capsule
• Spores
Structure d’une bactérie
flagelle
Pili autour d ’une entérobactérie
Pneumocoque (diplocoque) capsulé
Deux formes de bactéries
cocci
bacille
Identification par la coloration de Gram (forme et couleur) et la mise en culture (besoins en nutriments, en oxygène…) Coloration simple (ex bleu de méthylène)
Gonocoques dans un pus uréthral
Coloration différentielle: coloration de Gram
bactéries Gram + colorées en violet
bactéries Gram - en rose
Différents aspects de cocci à la coloration de Gram
Cocci à Gram +
en amas
Cocci à Gram +
en chainette
Cocci à Gram +
en diplocoques
Cocci à Gram en diplocoques, en grains de café
(staphylocoques)
(streptocoques)
(pneumocoque
= streptocoque)
(Neisseria spp.)
Représentation schématique de la paroi des bactéries
à Gram positif, négatif et des mycobactéries
Porine
Autres
lipides
Porine
Acides
mycoliques
Lipopolysaccharides
Phospholipides
Peptidoglycane
Périplasme
Membrane
cytoplasmique
(bicouche de
phospholipides)
Cytoplasme
Gram positif
(ex S. aureus)
Gram négatif
(ex E. coli)
Mycobactérie
(ex M. tuberculosis)
Au total
• Cocci Gram +
– Ex : staphylocoque, streptocoque, pneumocoque, etc…
• Cocci Gram –
– Ex : méningocoque, gonocoque
• Bacille Gram +
– Ex : corynebacterie, clostridium, bacillus, listeria, etc…
• Bacille Gram –
– Ex : entérobactéries, pseudomonas, Bactéries et corps humain
• Peau: ™ Staph coag ‐, Corynebactérium,Propionibacterium acnes
• Tube digestif:
™ Entérobactéries, Entérocoques ,Anaérobies (ex: clostridium)
• Gorge: ™ Strepto A, Haemophilus, méningocoque
• Nez:
™ Staph aureus
Mise en culture
(besoins en nutriments, en oxygène…) Différentes techniques diagnostiques
• Cultures
– Technique classique
– Clinique oriente la recherche : on trouve plus facilement quand on sait ce que l’on cherche (ex : coqueluche)
– Savoir ce que l’on peut attendre de la bactériologie (ex : prescription d’une coproculture et C.difficile)
• Antigène
– Recherche de partie de la bactérie
• Anticorps
– Recherche d’Ac dirigés contre la bactérie
• Mise en évidence du génome
– PCR EX : légionellose
• Culture :
– Milieu spécifique BCYE => permet de comparer la souche clinique à une souche environnementale
• Antigènémie urinaire
– Spécifique de L.pneumophila de type1
• Sérologie
– Recherche d’Ac dirigés contre la bactérie, permet de diagnostiquer les autres L.pneumophila (ex : type6) – mais diagnostique rétrospectif
• PCR
– Mise en évidence du génome de la bactérie sur des prélèvements cliniques et environnementaux LES ANTIBIOTIQUES
Définitions
Antibiotique :
substance d’origine naturelle, hémi‐synthétique ou synthétique, ayant la capacité d’arrêter la multiplication ou de détruire des bactéries
….
Familles d’antibiotiques
• Beta lactamines
– Penicillines => PeniG, Peni M, Peni A…
– Cephalosporines => C1G, C2G, C3G
– Penèmes => Imipénème, ertapénème, doripénème
• Aminosides (gentamicine, amikacine, etc…)
• Macrolides et apparentés
– Macrolides – Lincosamides
– streptogramines
• Glycopeptides
• Quinolones
• Autres
– Rifampicine
– Fosfomycine
– cyclines
Mode d’action des Antibiotiques • Paroi
– B lactamine, Glycopeptide, fosfomycine
• Ribosome
– Macrolides, Aminosides, cyclines
• ADN
– Quinolones (réplication), rifampicine (transcription), sulfamides (synthèse)
Inhibition de la synthèse de la
paroi bactérienne :
B-lactamines, glycopeptides, fosfomycine
Inhibition de la synthèse
protéique : tétracyclines,
aminosides, chloramphénicol,
macrolides, acide fucidique, linézolide
Action sur la membrane
plasmique : polymyxines
Inhibition de la synthèse ou du
fonctionnement des acides
nucléiques : quinolones, sulfamides,
rifampicine, 5-nitroimidazolés, nitrofuranes
Mode d’action des Antibiotiques
Résistance aux antibiotiques
• Résistance naturelle ou constitutionnelle
Il s'agit d'une résistance qui touche toutes les bactéries d'une même espèce. Ces résistances définissent les spectres d'activité des antibiotiques.
ex : bactéries anaérobies et aminosides.
• Résistance acquise
C'est la survenue dans une espèce naturellement sensible aux antibiotiques d'une souche résistante.
ex : E. coli normalement sensible à l'Amoxicilline, mais 20‐25% sont résistants.
Mécanismes de résistance aux antibiotiques
•
•
•
•
Enzymatique (penicillinase, BLSE, carbapenemase)
Modification de cible (PLP2a)
Efflux actif
Imperméabilité
– Porines (porine D2)
– Épaississement de paroi
Mécanismes de résistance
Pompes d ’efflux
actifs
Imperméabilité
de la membrane
ATB
Porine
ATB
Topoisomérase
ATB
Sécrétion d ’enzyme
qui va détruire
l ’antibiotique
ADN
gyrase
Modification de la
cible
Origine des mécanismes de résistance acquise
1. Résistance chromosomique : ‐ elle se fait par mutation au niveau du chromosome ‐ phénomène rare 2. Résistance plasmidique : ‐ en pratique : la plus fréquente ‐ d'autant plus dangereuse qu'elle est épidémique, transférable de bactéries en bactéries.
L’Antibiogramme
Antibiogramme
par diffusion en gélose
Antibiogramme automatisé
La Pression de sélection
• Ensemble des conditions de l'environnement qui favorisent l'émergence des bactéries possédant des gènes de résistance.
– en pratique liée directement à l'utilisation des antibiotiques.
• Sélection des mutants spontanés
• Sélection des bactéries qui ont reçu un gène de résistance par transfert
Effet de la pression de sélection sur l’émergence de mutants
Antibiotique 2h
Antibiotique 4j
Paradoxe des antibiotiques
• Plus on utilise les ATB moins ils sont efficaces.
• Les antibiotiques sélectionnent les souches qui leurs résistent dans une population de bactéries
• Avoir une utilisation raisonnée des ATB Les bactéries multi résistantes Les « BMR »
• SARM : Cf. USA augmentation +++ – apparition de souches de sensibilité diminuée aux glycopeptides : GISA et de souches totalement résistantes à la vancomycine = VRSA (2002)
– Apparition de souches plus virulentes (SASM et SARM): leucocidine de Panton‐Valentine Vandenesch Emerging infect 2003
• Entérocoques résistants à la vancomycine (ERV)
• Augmentation des entérobactéries résistantes aux ATB : résistances aux carbapénèmes , ex : imipénème TIENAM®
Augmentation de la résistance aux
antibiotiques
Grundmann
Lancet
2006
Ex : Entérobactéries productrices de NDM1
Kumarasamy Lancet Infect Dis 2010
LES VIRUS
QU'EST‐CE QU'UN VIRUS ?
• virus non vivants, à la différence des bactéries et des parasites
• 1 virus = 1 génome avec une protection, dans le milieu extérieur
• contient un seul type d’acide nucléique : ADN ou ARN • reproduction par réplication à partir de son seul matériel génétique • le virus nécessite pour son développement un parasitisme intracellulaire absolu • Absence de croissance, structure définitivement organisée
• Ne sont pas sensibles aux antibiotiques
Structure générale
A. Génome ‐Acide nucléique des virus : ARN ou ADN
B. Capside protéique 2 types de nucléocapsides (= capsides) :
C. Enveloppe Certains virus sont enveloppés, d’autres non. L’enveloppe s’acquiert au détriment de la membrane plasmique.
CLASSIFICATION
38
Principaux virus rencontrés
A‐ Virus respiratoire
Grippe, VRS (virus respiratoire syncytial), Varicelle, Oreillons, Rubéole, Rougeole... B‐ Virus entériques Rotavirus, Adenovirus, Entérovirus, Hépatite A… C‐ virus cutanés Herpes, Varicelle …
D‐ Virus du sang et des tissus Hépatite B, Hépatite C, HIV…
Ex: Virus de la Grippe
• Virus H1N1
• H = Hémagglutinine
– Permet au virus de la grippe de se fixer aux cellules respiratoires et de penétrer à cellules
• N = Neuraminidase
– Permet aux nouveaux virions de sortir des cellules infectées
– Cible des nouveaux traitements => anti‐
neuraminidase (tamiflu, relenza) LES CHAMPIGNONS
Les champignons
• Infections dues à des champignons microscopiques : mycoses bénignes le plus souvent et graves chez les immunodéprimés
• Principales mycoses rencontrées : ‐ Candidoses : C. albicans, C. glabrata, C. tropicalis ... ‐ Cryptococcoses
‐ Aspergilloses
• Mycoses superficielles : cutanées ou muqueuses
• Mycoses profondes : un organe touché ou disséminées.
Les champignons
• Champignons filamenteux : structure filamenteuse : ex : Aspergillus fumigatus • Levures : unicellulaire : ex: Candida albicans
CHAMPIGNONS
LEVURES
DIMORPHIQUES
Unicellulaires
Bourgeonnantes
Levures à 37°C
Filaments à 25°C
Candida
Histoplasme
capsulatum
duboisii
FILAMENTEUX
Dermatophytes
Moisissures
Pathogènes
Superficiels
Opportunistes
Profonds
Cryptococcus
neoformans
M icrosporum
canis
audouini
Aspergillus
fumigatus
niger
Trichosporon
cutaneum
beigelii
Trichophyton
rubrum
soudanense
Fusarium sp
Geotrichum
candidum
capitatum
Epidermophyton
floccosum
Scedosporium
apiospermum
albicans
tropicalis
Saccharomyces
cerevisiae
boulardii
M ucorales
Mucor sp.
Rhizopus sp.
Absidia sp.
Pathologies
immunosuppressives
Traitements
immunosuppresseurs
Cathéter et sondes
Chirurgie digestive
ou chimiothérapie
ABT large spectre
Risque lié à l’alitement
(chaleur et humidité)
Autres patients porteurs ou
infectés, personnel soignant
Surfaces, matériel, solutés..
Traitement antifongique
inadapté
Facteurs favorisant les infections à levures
Différences entre Infections Nosocomiales (IN) virales et IN bactériennes et fongiques
IN bactériennes et fongiques
IN virales
Incubation
habituellement < 48-72H
très variable selon les agents
(quelques heures à quelques
mois)
Principales
manifestations cliniques
(en termes de fréquence)
infections urinaires
infections du site opératoire
infections sur cathéters
bactériémies
pneumonies
infections gastro-intestinales
infections du tractus respiratoire
hépatites
infections cutanéo-muqueuses
Populations à risque
patients soumis à des
traitements invasifs
(intubation-ventilation,
sondages, explorations
endoscopiques, implantation
de matériel étranger...)
opérés
immunodéprimés
sujets âgés
nouveau-nés et jeunes enfants
sujets hospitalisés en service de
long séjour
immunodéprimés
transplantés
hémodialysés
hémophiles
hémodialysés
personnel soignant
Prise en compte dans les
enquêtes de surveillance
très correcte
fortement sous-estimée
Principaux éléments de
prévention et de
traitement spécifiques
antibioprophylaxie
antibiothérapie curative
traitements antifongiques
vaccination
traitements antiviraux
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