Vente de la Louisiane La vente de la Louisiane (en anglais : Louisiana Purchase « l'achat de la Louisiane ») est la cession par la France de plus de 2 144 476 km2 (529 911 680 acres) de territoire aux États-Unis en 1803 au prix de 3 cents par acre, soit plus de 15 millions de dollars[1] ou 80 millions de francs au total[2] . Ce territoire représente 22,3 % de la superficie actuelle des États-Unis. En effet, la colonie française de Louisiane comprend beaucoup plus de territoires que l'État actuel de Louisiane. Les territoires vendus incluent des parties situées à l'ouest du fleuve Mississippi dans l'Arkansas, le Missouri, l'Iowa, et le Minnesota actuels, des parties du Dakota du Nord, le Dakota du Sud, le Nebraska, des par- États et territoires des États-Unis d'Amérique entre le 30 avril ties du Nouveau-Mexique, du nord du Texas, l'Oklahoma, 1803 et le 27 mars 1804 le Kansas, des portions du Montana, du Wyoming, et la partie du Colorado située à l'est des montagnes Rocheuses, des portions au sud du Manitoba, au sud de la Saskatchewan et au sud de l'Alberta situées dans le bassin fluvial du fleuve Missouri, et la Louisiane actuelle de part et d'autre du Mississippi, incluant la ville de La NouvelleOrléans. pas se faire d'ennemi, car l'Angleterre convoite ses colonies d'Amérique du Sud. La France et l'Espagne sont alors toutes les deux fragilisées, même si les Français ont obtenu des succès militaires. Leurs empires coloniaux sont confrontés à des révoltes, leurs gouvernements instables. Côté anglo-saxon, la situation politique, clarifiée, facilite l'éclosion d'une industrie. Les succès des premiers entrepreneurs du coton britannique dopent les cours du coton et la spéculation sur les terres de l'Ouest des États-Unis. En cédant la Louisiane à Bonaparte, l'Espagne espérait reprendre les choses en main à Saint-Domingue, mais c'est Toussaint Louverture qui agit le premier en s’emparant de la partie orientale de l'île en janvier 1801, obligeant les planteurs espagnols à fuir vers Cuba. L'expédition de Saint-Domingue, dont l'échec entraînera le renoncement à la Louisiane, est un quitte ou double. Elle est conçue comme une base d'approvisionnement en bois et produits alimentaires, de Saint-Domingue qui produisait en 1789 la moitié du coton et du café mondial et plus du tiers du sucre. Le territoire vendu dépasse les 2 millions de km2 1 Le préalable : l'achat secret de Bonaparte en 1800 En cinq ans, la France a obtenu deux concessions majeures de l'Espagne : la partie orientale de SaintDomingue, par le traité de Bâle (22 juillet 1795), et la Louisiane, par le traité de San Ildefonso (1800). Les deux traités, signés par un Empire espagnol en difficulté, ne sont pas appliqués. L'Espagne a aussi cédé tout le nord du Mississippi aux États-Unis en 1795, par souci de ne De plus, le contenu du traité secret de San Ildefonso a transpiré, et le retour en force potentiel de la France dans le Golfe du Mexique inquiète les Américains. Au point que le pourtant francophile Jefferson déclare que si la France prenait possession à nouveau de la Louisiane, il n'aurait pas d'autre choix que de se jeter dans les bras de l'Angleterre ! 1 24 NOUVELLE IDÉE, PROPOSÉE PAR SAMUEL DU PONT DE NEMOURS : ACHETER TOUT LE TERRITOIRE À L'OUEST 2 Le contexte : la nouvelle vocation du Mississippi La Nouvelle-Orléans contrôle le fleuve Mississippi, qui joue déjà un rôle important dans le transport des produits agricoles entre les régions de l'ouest des Appalaches et la côte est. Elle représente aussi un débouché potentiel sur le golfe du Mexique, ce dont manque cruellement la jeune république américaine. Grâce au traité de Madrid (1795) conclu avec l'Espagne, les marchands américains disposent déjà d'un « droit de dépôt » de leurs marchandises, créant une zone franche de La Nouvelle-Orléans Après l'armistice du 30 mars 1798, les réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique commencent à affluer dans le Natchez District et à La Nouvelle-Orléans. L'histoire de la culture du coton vient d'être bouleversée par l'invention d'Éli Whitney, le cotton gin. Le négociant Daniel Clark en fait la promotion auprès des planteurs du Natchez District, dont la production quadruple en deux ans[3] . Pour tenter d'attirer les colons français, Daniel Clark et les Espagnols activent en 1798 la zone franche de La Nouvelle-Orléans. Mais la majorité des colons, anglophone, arrivée dans les années 1788 à 1790, aspire à une situation politique stable, sur fond de spéculations sur le traité de San Ildefonso, resté secret : la Louisiane reste entre les mains espagnoles jusqu'à une prise de possession par les Français qui reste à organiser. Le président Thomas Jefferson estime que la meilleure façon d'assurer l'accès au Mississippi est d'acheter La Nouvelle-Orléans : il envoie Robert Livingston et James Monroe à Paris pour en négocier l'achat. 3 La Louisiane française vue par les États-Unis de l'expédition de Saint-Domingue, Napoléon sera moins enclin à la vente de la Louisiane. Les actifs de la société sont transférés à sa branche parisienne et une nouvelle société créé par l'autre fils, Victor du Pont de Nemours, pour exécuter le contrat. Le père, Pierre Samuel du Pont de Nemours se concentre sur ses talents de diplomate. 4 Nouvelle idée, proposée par Samuel du Pont de Nemours : achePremière mission pour Livingter tout le territoire à l'ouest ston, pris par une autre affaire : acheter seulement La NouvelleRésident aux États-Unis, Pierre Samuel du Pont de NeOrléans mours est en étroites relations avec le président Thomas Jefferson, qui l'autorise à se lancer dans une diplomatie La première mission des deux envoyés est d'acheter seule- parallèle avec Bonaparte, que Nemours rencontre lors de ment La Nouvelle-Orléans. Mais ils essuient un refus son voyage en France en 1802. C'est lui qui propose à français. Bonaparte une transaction beaucoup plus importante : céRobert Livingston est par ailleurs associé, à titre privé, à der aux États-Unis toute la Louisiane, y compris les imun contrat d'approvisionnement des 35 000 soldats fran- menses territoires de l'ouest. çais de l'expédition de Saint-Domingue[4] par une entreprise basée à Wilmington, dans le Delaware, qui vient d'être fondée par Eleuthère Irénée du Pont de Nemours et son père Pierre Samuel du Pont de Nemours, qui deviendra la multinationale DuPont. Le principal financier est Pierre de Bauduy de Bellevue, dont le frère, Louis Alexandre Amélie Bauduy, est capitaine dans l'expédition de Saint-Domingue. Jefferson affiche une certaine méfiance pour cette idée : acheter toute la Louisiane implique de reconnaître à la France des droits sur l'ouest du continent. Il précise que les présidents ne sont pas compétents pour une telle négociation, car ce n'est pas spécifié dans la constitution. Côté français, Talleyrand est aussi très hostile à ce projet, qui selon lui réduirait à néant les plans français de colonisation de l'Amérique du Nord. Le consul de France à Washington, Louis-André Pichon, Mais l'idée de doubler la taille du pays séduit quand même y voit un conflit d'intérêt manifeste : en cas de réussite Thomas Jefferson, qui est aussi une figure de ce qu'on 3 appelle le parti français à Washington, et dont la nouvelle clientèle électorale est au sud et à l'ouest. Coloniser l'ouest des États-Unis, y développer la culture du coton, est susceptible de donner une majorité durable au parti républicain, plus favorable à l'esclavage et à la conquête de l'Ouest, alors que les fédéralistes tablent plutôt sur l'industrialisation de la Nouvelle-Angleterre, leur bastion électoral. Bonaparte va présenter la vente de toute la Louisiane comme un geste de bonne volonté à l'égard des Américains, dans une stratégie d'encerclement du RoyaumeUni. Les historiens jugent probable qu'il ait ainsi tenté de les encourager à participer au Blocus continental. Bonaparte craint que la Grande-Bretagne, maîtresse des mers, ne profite d'un conflit en Europe pour s’emparer de la Louisiane et accroître ainsi sa puissance. Vendre la Louisiane aux États-Unis est le moyen de couper l'herbe sous le pied aux Anglais. Bonaparte fait aussi valoir aux Américains que l'accord leur permet d'éviter de s’impliquer dans le conflit franco-britannique. L'opposition des fédéralistes américains relève de la crainte de voir les États-Unis changer de nature, moins de vingt ans après leur création, en développant à l'ouest et au sud une économie de plantation, basée sur des cultures de rente, dépendantes de l'exportation et du maintien de l'esclavagisme. La Nouvelle-Angleterre, bastion des sociétés abolitionnistes et des fédéralistes table plutôt sur une industrialisation, protégée par des barrières douanières, et susceptible de diminuer la dépendance aux importations. Étendre le territoire à l'ouest serait faire basculer la majorité du pays au profit des grands planteurs du sud. Les racines de tous les conflits qui suivront et amèneront la guerre de Sécession sont déjà là. Pour les fédéralistes, l'achat est par ailleurs anticonstitutionnel, et cette énorme dépense n'éviterait pas un conflit avec l'Espagne. Un groupe de fédéralistes mené par le sénateur Timothy Pickering avance même l'idée d'une confédération du Nord et en propose la présidence au vice-président Aaron Burr, pourvu que New York se joigne à la sécession. Alexander Hamilton, s’oppose aussi à l'achat. L'hostilité entre Burr et lui, qui s’accroît encore Le parti français à Washington de Thomas Jefferson est lors des élections de 1801, aboutit au duel au cours duquel sensible à ces arguments, dans la ligne défendue dans les il perd la vie. années 1790 pour prendre ses distances avec l'Angleterre, préoccupation politique qui est à la racine de la théorie de la destinée manifeste et de la conquête de l'Ouest, même s’il est encore trop tôt pour en faire un thème officiel de 6 Bonaparte confronté à une noucampagne électorale. Durant toute cette période, les services secrets américains tiennent Thomas Jefferson au courant des activités militaires de Bonaparte. Le président américain axe sa stratégie sur la ruse : donner à Pierre Samuel du Pont de Nemours des informations que Robert Livingston ignore. Intentionnellement, il leur donne deux instructions contradictoires. L'un de ses coups les plus habiles est d'envoyer à nouveau James Monroe à Paris en 1803. Monroe avait été déclaré officiellement persona non grata lors de sa précédente mission à Paris, mais Thomas Jefferson le choisit à nouveau, pour signifier qu'il veut être pris au sérieux. 5 L'opposition des fédéralistes, dans les régions industrielles du nord-est Battus lors de l'élection présidentielle américaine de 1800, les fédéralistes s’opposent à l'achat de la Louisiane, marquant leur préférence pour un rapprochement avec le Royaume-Uni, même s’ils veulent lui imposer des droits de douane. Par la convention commerciale tripartite de 1799, soutenant Toussaint Louverture, ils s’étaient fâchés avec le puissant lobby colonial français, qui entoure Bonaparte et l'aide dans son ascension. Ce soutien à la première révolution noire a aussi révulsé les grands planteurs blancs du sud des États-Unis, qui entourent Thomas Jefferson. velle donne dans la Caraïbe Dès mars 1802 l'expédition de Saint-Domingue, souffre de l'opposition des généraux français de la Colonie et de difficultés d'approvisionnement. Le corps expéditionnaire commandé par le capitaine-général Charles Leclerc, beau-frère de Bonaparte, est plus que décimé par la fièvre jaune. Fin mars, il a déjà perdu 5 000 hommes. Le maintien de l'esclavage dans les colonies restituées par la paix d'Amiens, du 30 floréal an X, 20 mai 1802, fait craindre un retour de l'esclavage à Saint-Domingue qui n'était pas concerné par ce traité, et fait basculer la population dans une opposition définitive au corps expéditionnaire. Privé de moyens militaires en Amérique, Bonaparte affiche une nouvelle motivation : il recherche la paix avec le Royaume-Uni pour prendre possession de la Louisiane avant que les Britanniques ne s’en emparent. Mais le Royaume-Uni rompt sa promesse de la paix d'Amiens, d'évacuer Malte au plus tard en septembre 1802. Début 1803 la reprise du conflit franco-britannique semble probable. Le 11 mars 1803, Bonaparte change même de stratégie : il fait construire une flottille en prévision de l'invasion du Royaume-Uni. Ces rebondissements le conduisent finalement à abandonner ses projets d'empire français au Nouveau Monde : le 11 avril 1803, le ministre français du trésor, le marquis de Barbé-Marbois, propose, cette fois officiellement, à Robert Livingston la vente non pas de la seule NouvelleOrléans mais de toute la Louisiane, depuis le golfe du Mexique jusqu'à la Terre de Rupert, et du Mississippi aux 48 POUR RALLIER LA NOUVELLE-ANGLETERRE, RÉPARER LES DOMMAGES CAUSÉS PAR LES PIRATES FRANÇAIS Rocheuses. André Pichon (1771-1850) écrit au gouvernement américain pour tenter de le rassurer, mais le 1er octobre, l'intendant espagnol confirme que la zone franche est suspendue[6] , déclenchant la colère des colons, puis des campagnes de presse enflammées[6] . La polémique donne des arguments au parti républicain de Thomas Jefferson, arrivé au pouvoir lors de l'élection présidentielle américaine de 1800[6] . Thomas Jefferson déclara dans un message du 22 décembre 1802 à la Chambre des représentants qu'il fallait garantir ce droit par « les moyens honorables et justes qui convenaient au caractère des États-Unis ». On ignorait alors si la France ne prétendrait pas assigner de nouvelles frontières à sa province, et faire revivre d'anciens titres contraires aux traités et aux intérêts des États-Unis[7] . L'historien américain Arthur P. Whitaker[6] estime que la décision de fermer la zone franche a en réalité été prise au plus haut niveau, par le président Thomas Jefferson lui-même, pour faciliter la vente de la Louisiane, les États-Unis ayant obtenu au même moment la réparation aux dégâts des pirates français, par Napoléon, qui prend conscience des handicaps de l'expédition de Saint-Domingue, mais ne peut pas lâcher immédiatement son propre beau-frère, déjà en difficulté. Le traité original de la vente de la Louisiane, conservé aux National Archives à Washington DC. Les négociateurs officiels des États-Unis se disent abasourdis par la proposition française : doubler la surface du territoire des États-Unis, pour 15 millions de dollars, soit onze fois plus que la transaction envisagée, deux millions de dollars pour la seule Nouvelle-Orléans. Avec un prix du kilomètre carré de seulement 7 dollars (ou 3 cents par acre). Mais James Monroe et Robert Livingston reconnaissent là une chance historique. 8 Pour rallier la NouvelleAngleterre, réparer les dommages causés par les pirates français Pour décider les Américains, il faut vaincre les résistances des marchands, banquiers et armateurs de la côte est, plutôt proche des fédéralistes. Les Français font alors une proposition supplémentaire : signer un grand contrat de Réparation aux dégâts des pirates français, pour 20 millions de francs, soit le tiers du montant retiré par la France de la vente de la Louisiane, somme qui bénéficiera à l'élite commerçante de la côte est, jusqu'alors opposée aux Français, car elle commerce avec Saint-Domingue, en bénéficiant de la convention commerciale tripartite de 1799. Sur les 80 millions de francs (15 millions de dollars) de vente de la Louisiane, 20 millions sont réservés au compte personnel de Talleyrand (ministre des Affaires étrangères). Et pour payer les 15 millions de dollars en une fois à Napoléon, désireux de financer sa guerre contre l’Angleterre, les Américains doivent les emprunter à un Ce type de réparation financière était envisagé, mais de taux de 6 % à la Barings, une banque… anglaise [5] ! façon floue, par le traité de Mortefontaine, signé trois ans avant, en 1800, pour tenter de mettre fin à la quasi-guerre, appelée aussi « guerre des pirates », entre les corsaires américains appro7 L'émotion créée par le blocus français et les navires de commerce visionnant l'île de Saint-Domingue[8] lors de l'armistice surprise du Mississippi en 1802 du 30 mars 1798. Selon le consul américain à SaintDomingue, Edward Stevens : « quelques 1 500 « piEntre-temps, une coalition d'intérêts américains favo- rates » embarqués sur trente-sept pinasses[9] attaquaient rable à l'opération s’est mise en place. Le 16 juin 1802, les bâtiments marchands américains se rendant à SaintJuan Ventura Morales, l'intendant espagnol, déclare son Domingue ». Ces corsaires sont à l'origine de la piraterie intention de suspendre la zone franche de La Nouvelle- des années 1800 dans la Caraïbe, qui vit de grands avenOrléans. L'ambassadeur de France à Washington Louis- turiers comme Jean Lafitte ou Louis-Michel Aury devenir 5 célèbres. Les réparations des dommages causés par les corsaires français sont à sens unique, alors que le traité de Mortefontaine prévoyait des compensations réciproques. Elles comptent symboliquement pour les marchands et armateurs de la côte est, car les États-Unis n'ont pas de marine nationale, ce qui a conduit le 27 avril 1798 le congrès à voter des crédits militaires pour acquérir six frégates destinées à protéger les navires de commerce battant pavillon des États-Unis tant contre les corsaires français que contre la piraterie du dey d'Alger et du bey de Tripoli. 9 La signature du traité, soulagement pour Bonaparte et endettement des États-Unis Plaque commémorative de la signature du traité à Paris. Cette manne permettra à Bonaparte devenu l'empereur Napoléon Ier de lever des troupes importantes, pour acquérir dans les années 1805-1807 la suprématie sur la majeure partie de l'Europe, l'Autriche et la Prusse étant battues. Le 30 avril 1803, le traité est signé à Paris par Robert Livingston, James Monroe, Barbé Marbois et Michael Ryan Toussaint. Ce traité est signé sans consulter l'Assemblée nationale, qui aurait refusé une telle perte pour la France. Selon la Constitution française, la vente de propriétés d'ordre national nécessitait l'approbation de l'Assemblée Nationale[réf. nécessaire] , ce que Napoléon n'a pas sollicité. Il se dépêcha de vendre avant que l'assemblée s’en rende compte. Les frères de Napoléon, Lucien et Joseph, étaient si indignés de cette vente qu'ils ont eu une sérieuse confrontation avec Napoléon lorsqu'il prenait son bain aux Tuileries. Napoléon leur a dit qu'il se moquait de la constitution française ou de l'assemblée des députés. Il se leva de son bain furieux, lança une boîte de tabac par terre, et dit à ses frères qu'il les écraserait comme cette boîte de tabac s’ils osaient questionner son jugement à nouveau. [réf. nécessaire] Les États-Unis ratifient le traité le 20 octobre[10] et, le 31 octobre, autorisent le président Jefferson à prendre possession du territoire et à y établir un gouvernement militaire provisoire. On décide également d'organiser une mission d'exploration et de cartographie : l'expédition Lewis et Clark. La bannière étoilée des États-Unis remplace le drapeau de la France sur la Place d'Armes de la Nouvelle-Orléans. Le 30 novembre 1803, la France prend officiellement possession de la Louisiane après rétrocession des Espagnols[11] . Puis la France remet La Nouvelle-Orléans aux États-Unis le 20 décembre 1803[12] . Les lois du 31 octobre 1803 établissent la continuité de l'administration locale civile en prolongeant les usages acquis durant les périodes de souverainetés française et espagnole et autorisent le président à utiliser l'armée pour le maintien de l'ordre. La vente de la Louisiane est financée par la banque Barings via deux conventions financières qui se compensent partiellement. La première, du 30 avril 1803, organise le paiement de 60 millions de francs (11 250 000 dollars). La seconde dédommage pour 20 millions de francs (3 750 000 dollars) les citoyens américains victimes des corsaires français, par la perte de vaisseaux ou de cargaisons lors de la quasi-guerre entre 1798 et 1800, Les 9 mars 1804 et 10 mars 1804, une cérémonie fordans l'esprit du traité de Mortefontaine. melle dénommée Journée des trois drapeaux, est conduite 6 12 ANNEXES à Saint-Louis pour transférer le territoire de l'Espagne à l'Arkansas et le 42e parallèle. la France puis de la France aux États-Unis. À compter du 1er octobre 1804, le territoire acquis devient officiellement un « territoire organisé » des États-Unis consti- 11 Notes et références tué du territoire d'Orléans (dont la majeure partie forme la Louisiane actuelle) et du district de Louisiane pla- [1] Christian Dalacampagne, Histoire de l'esclavage. De cé temporairement sous l'administration du territoire de l'Antiquité à nos jours, Paris, Le livre de poche, 2002 l'Indiana. C'est en 1804 qu'est lancée l'expédition Lewis (ISBN 2-2539-0593-3), p. 176 et Clark chargée d'explorer l'intérieur du continent et de [2] ce qui équivaut à 390 milliards de dollars en 2003, en extrouver un passage vers l'océan Pacifique. Cette expéditrapolant en termes de pourcentage de produit intérieur tion se basera sur les descriptions du Journal de voyage brut ) dans le Haut Missouri rédigé par Jean-Baptiste Truteau un négociant et explorateur installé à Saint-Louis du Mis- [3] (en) Angela Lakwete, Inventing the Cotton Gin : Machine and Myth in Antebellum America, p. 60 souri. 10 Le conflit avec l'Espagne L'achat de la Louisiane entraîne les États-Unis et l'Espagne dans une querelle sur les frontières du territoire acquis par les États-Unis. Pour les Espagnols, la Louisiane ne va pas au-delà de la moitié occidentale des États actuels de Louisiane, Arkansas et Missouri. De leur côté, les États-Unis revendiquent un territoire allant jusqu'au Río Grande et aux Rocheuses, ce que l'Espagne ne peut pas accepter, puisque cela englobe le Texas et la moitié du Nouveau-Mexique, tous deux colonies espagnoles. [4] (en) Dorothy Garesché Holland, The Garesché, de Bauduy, Ano des Chappelles families : History Ano genealogy de Launay (Not authenticated), page 30 [5] Jacques Attali, Tous ruinés dans dix ans ?, Fayard 2010, p. 67 [6] (en) Junius P. Rodriguez, The Louisiana Purchase : a historical and geographical encyclopedia, page 234 [7] Histoire de la Louisiane, précédée d'un discours sur la constitution Par François de Barbe-Marbois, page 237 [8] voir : Michel Roudigneaux : La guerre de course en Guadeloupee : XVIIIe siècle et XVIIIe siècle siècles ou Alger sous les tropiques. L'Harmattan. 2006. ISBN 2-296-01531-X. [9] Caraïbes entre liberté et indépendance : réflexions critiques autour d'un bicentenaire, 1802-2002, par Oruno D. Lara L'Espagne dénonce par ailleurs une illégalité majeure : le [10] Dans la paragraphe « 1803 (Achat de la Louisiane à la traité de San Ildefonso (1800), maintenu secret, interdiFrance) », sur le site medarus.org sait à la France de revendre la Louisiane à un État tiers. [11] Gilles Havard, Cécile Vidal, Histoire de l'Amérique franElle ajoute que Napoléon n'a pas tenu un autre engageçaise, Flammarion, 2003, p. 716 ment, celui du traité de San Ildefonso (1796), consistant à donner un royaume en Italie au beau-frère de Charles [12] Gilles Havard, Cécile Vidal, Histoire de l'Amérique française, Flammarion, 2003, p. 717 IV. S'ajoute un désaccord sur la Floride occidentale, entre les fleuves Mississippi et Perdido. Les États-Unis affirment qu'elle fait partie de l'achat. L'Espagne estime qu'à l'est 12 Annexes du Mississippi, seule La Nouvelle-Orléans est américaine. Les traités, flous sur la question, favorisent une intense 12.1 Sources et bibliographie spéculation foncière menée par le négociant Daniel Clark • (en) Marc Duke, The du Ponts : Portrait of a Dynaset John Smith. ty, Saturday Review Press, 1976 (ISBN 0-8415-0429Tous deux envoient leurs agents immobiliers, les frères 6) Kemper en Floride occidentale, qui organisent une agitation contre les Espagnols. Les États-Unis annexeront en 1810 la région, qu'on appelle aujourd'hui les « paroisses 12.2 Articles connexes floridiennes » située entre le Mississippi et la rivière aux Perles. En 1812, le district de Mobile, correspondant à la • Histoire des États-Unis région entre les rivières des Perles et Perdido, est annexé • Louisiane (Nouvelle-France) à son tour : il forme aujourd'hui les extrémités méridionales de l'Alabama et du Mississippi. • en:Historic regions of the United States (en anglais) En 1819, par le traité d'Adams-Onís, l'Espagne cède aux États-Unis la totalité de la Floride et reconnaît comme frontières de la Louisiane la Sabine, la Rivière Rouge, • Fulwar Skipwith • Chronologie de l'esclavage 12.3 12.3 Liens externes Liens externes • Traités et convention de vente, sur le site tlfq.ulaval.ca • (fr)+(en) Histoire de la Louisiane française (16821803), sur le site louisiane.culture.fr • (en) Texte du traité de vente, sur le site archives.gov • (en) Collection de documents relatifs à l'achat de la Louisiane à la bibliothèque du Congrès, sur le loc.govsite • (en) Documents pédagogiques, sur le site ericdigests.org • (en) Site officiel du bicentenaire 1803-2003, sur le site louisianapurchase2003.com • Portail de la Louisiane • Portail de la France • • • • Portail des États-Unis Portail de la Nouvelle-France Portail des relations internationales Portail du XIXe siècle 7 8 13 13 SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE Sources, contributeurs et licences du texte et de l’image 13.1 Texte • Vente de la Louisiane Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Vente%20de%20la%20Louisiane?oldid=110163291 Contributeurs : ( :Julien :), Koyuki, Marc Mongenet, MedBot, Phe-bot, Urban, Weft, Goliadkine, Romary, Sting, Jef-Infojef, Clio64, Bob08, Teofilo, Bbullot, L'amateur d'aéroplanes, Henry Salomé, Stéphane33, Stanlekub, Like tears in rain, Zetud, David Berardan, Pok148, Coyau, RobotQuistnix, EDUCA33E, YurikBot, Eskimbot, Oxam Hartog, Jerome66, Litlok, Felipeh, Bobochan, 16@r, Loveless, TCY, Noel.guillet, Laocian, Michel Boutet, Soilac, Sjperrin, Vinz1789, AntonyB, Camster, PetetheJock, NicoV, Thijs !bot, Escarbot, Hypersite, Treehill, Rémih, Pj44300, Starus, Thesupermat, PouX, Erabot, Greteck, M-le-mot-dit, Analphabot, Wikig, Salebot, Parigot, DodekBot~frwiki, Priper, Nono le petit robot, VolkovBot, AmaraBot, Chicobot, El Marsupio, AlleborgoBot, Orthomaniaque, Lysosome, SieBot, YonaBot, Skiff, Durifon, MystBot, Lynntoniolondon, Wanderer999, Ange Gabriel, Vlaam, Dhatier, Jean-Jacques Georges, Konstantinos, ToePeu.bot, Aruspice, Mro, Pmiize, HerculeBot, WikiCleanerBot, ZetudBot, WikiDreamer Bot, Charluber, Luckas-bot, Ladonne, Maitre.bidet, Carbone14, Penjo, Pacmaniak, BestOfTheWorld, Abracadabra, Xqbot, RibotBOT, Tango Panaché, Daxterminator, BenzolBot, TobeBot, NicoScPo, JeanRémy Homand, Dr Bot, EmausBot, Maxhi, Sisqi, ZéroBot, S0l0xal, Dakeo, WikitanvirBot, Prv14, Yaumi41, Passing.Stranger, Javeec, Profd, Captain Thor, LoveBot, OrlodrimBot, Pano38, Iberville, YFdyh-bot, Ramzan, Illur, Addbot, Coznerol, Jeremy0212, Benoit21 et Anonyme : 32 13.2 Images • Fichier:Fairytale_bookmark_gold.svg Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/66/Fairytale_bookmark_gold.svg Licence : LGPL Contributeurs : File:Fairytale bookmark gold.png (LGPL) Artiste d’origine : Caihua + Lilyu for SVG • Fichier:Fairytale_bookmark_silver.svg Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a0/Fairytale_bookmark_silver.svg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : File:Fairytale bookmark silver.png (LGPL) + Travail personnel Artiste d’origine : Hawk-Eye • Fichier:Flag_of_France.svg Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c3/Flag_of_France.svg Licence : Public domain Contributeurs : http://www.diplomatie.gouv.fr/de/frankreich_3/frankreich-entdecken_244/portrat-frankreichs_247/ die-symbole-der-franzosischen-republik_260/trikolore-die-nationalfahne_114.html Artiste d’origine : This graphic was drawn by SKopp. • Fichier:Flag_of_Louisiana.svg Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e0/Flag_of_Louisiana.svg Licence : Public domain Contributeurs : From the xrmap flag collection 2.7. Artiste d’origine : User :.... • Fichier:Flag_of_the_United_States.svg Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a4/Flag_of_the_United_States.svg Licence : Public domain Contributeurs : SVG implementation of U. S. Code : Title 4, Chapter 1, Section 1 [1] (the United States Federal “Flag Law”). Artiste d’origine : Dbenbenn, Zscout370, Jacobolus, Indolences, Technion. • Fichier:Journal-des-chemins-de-fer-image-titre.png Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4d/ Journal-des-chemins-de-fer-image-titre.png Licence : Public domain Contributeurs : Image titre du Journal des Chemins de Fer de 1845 Artiste d’origine : Bruno Corpet (Quoique) • Fichier:Les-etat-unis-en_1803-04-1804-03.jpg Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/99/Les-etat-unis-en_ 1803-04-1804-03.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : ? Artiste d’origine : Hypersite • Fichier:Louisiana1804a.jpg Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b1/Louisiana1804a.jpg Licence : Public domain Contributeurs : Cette map est disponible sur la Geography & Map Division de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis sous le numéro d’identification g4050.ct000654. Ce bandeau n’indique rien sur le statut de l’œuvre au regard du droit d'auteur. Un bandeau de droit d’auteur est requis. Voir Commons :À propos des licences pour plus d’informations. Artiste d’origine : Samuel Lewis (ca.1753-1822) • Fichier:LouisianaPurchase-fr.png Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a8/LouisianaPurchase-fr.png Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : ? Artiste d’origine : ? • Fichier:Louisiana_Purchase_New_Orleans_Thure_de_Thulstrup.jpg Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ eb/Louisiana_Purchase_New_Orleans_Thure_de_Thulstrup.jpg Licence : Public domain Contributeurs : Above described painting, via copy at [2] (somewhat better resolution than others seen online) Artiste d’origine : Thure de Thulstrup • Fichier:Louisiana_purchase_treaty.jpg Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6f/Louisiana_purchase_treaty.jpg Licence : Public domain Contributeurs : ? Artiste d’origine : ? • Fichier:Louisianna_purchase.JPG Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e3/Louisianna_purchase.JPG Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Charluber • Fichier:MapL.png Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/17/MapL.png Licence : CC0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Stefan Kühn • Fichier:Royal_Standard_of_King_Louis_XIV.svg Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6d/Royal_Standard_ of_King_Louis_XIV.svg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Sodacan 13.3 Licence du contenu • Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0