nouvelle fiscalité commune, qui soit effectivement progressive et par un
système de “welfare” moderne et davantage réactif, les deux éléments devant
être de plus en plus globaux. Redistribuer reviendra également à répartir le travail
existant. Il ne suffira pas d'en inventer du nouveau: déjà aujourd'hui en Italie, si on
travaillait en moyenne autant qu'on travaille en Allemagne, on aurait quelque millions
de travailleurs en plus. Par ailleurs, il ne faut pas du tout oublier que la crise à
laquelle nous sommes actuellement confrontés émane de la
déréglementation financière qui a acquis dans les années passées un pouvoir sans
précédent, en passant d'instrument et service à l'économie réelle à lieu d'exploitation
et domination de l'économie réelle.
Dans le monde, une masse de produits financiers dérivés se meut sans règles ni
transparence. Très peu de banques, trop grandes (avec des chiffres d'affaires
supérieures au PIB de nations entières), en contrôlent la majorité, en les transférant
des capitaux en quelques millésimes de seconde et en utilisant des algorithmes que
quelques rares personnes connaissent uniquement et savent manoeuvrer. Nous
jetons en moyenne un demi kilo de nourriture par jour, alors qu'un milliard de
personnes est dans une situation de pauvreté extrême. Un nombre limité de
multinationales décident et influencent les traités intercontinentaux de libre échange
que les Parlements ne peuvent pas connaître avant qu'ils ne soient finalisés.
Voici quelques éléments d'un scénario encore plus vaste et diffus qui de par lui-même
alimente de plus en plus l'idée que nous ne sommes pas vraiment tous égaux mais qui,
face aux grandes décisions, encore une fois, comme dans la “Ferme des Animaux” de
G. Orwell, quelqu'un soit plus égal que d'autres. La souveraineté populaire est
objectivement en train de se dégrader, un peu comme si la démocratie, pour
faire face à la complexité de la mondialisation, avait choisi de négocier avec
l'économie contemporaine au lieu de procéder à son propre développement.
Dès lors, on ressent le besoin d'une Europe unie et plus forte, plus
démocratique et sociale. Pour cela, nous considérons que l'agenda future doit
inclure ce qui suit:
1. Un “Social compact”: un plan avec des objectifs contraignants en termes de
dépenses et de résultats liés à des politiques de travail et de “welfare” communs;
protections sociales communes; mesures de lutte contre la pauvreté; mesures
pour l'accueil et l'intégration et pour consentir la citoyenneté à qui réside en Europe
de manière stable depuis une longue période.
2. Relancer les négociations entre 11 Pays, parmi lesquels l'Italie, sur l'application
d'un Impôt sur les Transactions Financières, qui, avec un prélèvement minimal
rendrait dys-économiques les opérations à haute fréquence (échanges en millésimes
de seconde), à savoir les opérations très spéculatives. Cet impôt européen
assurerait 35 milliards de recettes annuelles, ce qui correspondrait à un dixième des
ressources employées dans le plan Junker.
3. La séparation des Banques commerciales des banques d'affaires et une
agenda pour la réforme de la finance comprenant aussi: la réglémentation des
dérivés; la lutte aux paradis fiscaux et à l'évasion ainsi qu'à l'élusion; le parcours vers
l'Union fiscale; la définition de limites maximales dans les salaires des managers.
4. La transparence et la remise en question des TTIP et des rapports
commerciaux avec l'Afrique et avec les autres continents en les orientant vers
une logique de co-développement, de coopération effective, pour un progrès civil,
spirituel et matériel commun.
5. Une certification sociale des produits pour lutter contre la vente sur nos
marchés de la part de ceux qui ne respectent pas le travail digne.
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