Parfums de l’Antiquité 
La rose et l’encens en Méditerranée 
Exposition 7 juin – 30 novembre 2008 
 
 
Commissaires de l’exposition: Annie Verbank-Piérard (Musée royal de Mariemont) et Nata-
cha Massar (Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles) 
Exposition ouverte tous les jours, sauf les lundis non fériés, de 10h à 18h de juin à septem-
bre et de 10h à 17h d’octobre à novembre. 
Entrée : 4€ tarif plein (3€ senior, 2€ étudiant) 
 
Couronnes fleuries, huiles capiteuses, fumées entêtantes de l’encens,… Dans l’An-
tiquité classique, comme dans le monde d’aujourd’hui, les parfums accompagnent 
tous les moments de la vie et laissent dans leur sillage un rêve de luxe et de séduc-
tion. Or les parfums antiques, tant célébrés par les textes, par les images, et bien 
attestés  par  des flacons  aux formes  élégantes  retrouvés  par milliers,  n’ont guère 
été étudiés si ce n’est dans des travaux ponctuels.  
L’exposition inédite du Musée royal de Mariemont a donc l’ambition de présenter un 
bilan des connaissances sur ce produit d’une richesse incomparable mais difficile à 
saisir et qui, jusqu’ici, n’a jamais fait l’objet d’une présentation au public. Toute la 
chaîne  de  vie  du  parfum  est  évoquée,  depuis  sa  fabrication  jusqu’aux  contextes 
d’utilisation : gymnases et banquets, marchés et habitats, fêtes et funérailles... 
 
Cette exposition rend compte de la diversité des pratiques sociales, médicales, reli-
gieuses, qui régissent les « gestes du parfum » dans l’Antiquité et qui témoignent 
des structures et de l’imaginaire des sociétés classiques. 
 
Emportant le visiteur dans une promenade odorante de la Grèce et des rives 
orientales  de  la  Méditerranée  jusqu’en  Etrurie  et  en  Gaule,  en  passant  par 
Athènes,  Alexandrie  ou  Rome,  elle  révèle  les  pouvoirs  et  les  mystères  des 
senteurs antiques. 
 
Bien plus qu’un plaisir futile et éphémère, cette approche novatrice des parfums an-
tiques permet de  redécouvrir le  sens  profond de  leurs arômes : l’espoir de l’éter-
nelle jeunesse et le bonheur de vivre. Sentir l’Antiquité est peut-être l’une des meil-
leures façons de l’approcher. 
 
L’exposition bénéficie de la collaboration internationale de nombreux chercheurs et 
fait appel à de grands  musées européens. Elle est accompagnée d’un catalogue 
scientifique très complet et superbement illustré. 
Résumé du parcours de l’exposition 
 
Introduction 
 
L’introduction est consacrée à une première présentation des principes de base de 
la parfumerie antique : l’environnement de plantes fraîches et d’aromates, les par-
fums huileux, les résines (encens) qui se consument en fumées odorantes. A partir 
de recettes transmises par divers auteurs, on peut déterminer les ingrédients et les 
manipulations requises pour la fabrication d’huiles parfumées. Ces textes permet-
tent de reconstituer la fonction des diverses composantes, mais également d’évo-
quer les goûts et les modes antiques en matière de senteurs. Par ailleurs, les ana-
lyses chimiques contemporaines aident  à déceler et redécouvrir certains des pro-
duits utilisés. 
 
Bref prologue : les traditions à l’âge du bronze 
 
Dans les cultures de l’âge du bronze en Méditerranée orientale, la production et l’u-
tilisation des parfums sont déjà bien développées, et de mieux en mieux connues 
des  chercheurs  modernes.  Après  un  rappel  général  des  traditions  attestées  en 
Egypte et à Chypre, l’accent sera mis brièvement sur le monde mycénien. 
 
1. De la Grèce de l’Est à l’Etrurie archaïque et classique 
 
Dans le monde grec historique, la première mention d’huile parfumée (à la rose) se 
trouve dans les poèmes homériques, où elle a fonction d’onguent protecteur. Dès le 
7e siècle et surtout au 6e siècle av. J.-C., les cités du monde grec , en particulier 
dans certaines îles (Rhodes, Samos, Chypre), ont développé une gamme de vases 
à parfums qui s’inspirent de représentations, parfois de matériaux, venus d’ailleurs, 
Égypte ou Perse. Ces objets en céramique ou en faïence, aux symboliques évoca-
trices (sirène, guerrier, lièvre…), trouvés dans les tombes locales, seront également 
exportés vers l’Ouest, pour eux-mêmes ou pour leur contenu. Ces vases, et ceux 
produits à Corinthe, ont été retrouvés en grand nombre en Etrurie. Notre regard se 
portera dès lors vers l’Italie : quels usages les Etrusques ont-ils fait des parfums ou 
des encensoirs? Les peintures funéraires étrusques, les reliefs ou les terres cuites 
permettent  de  mettre  en  évidence  certaines  croyances,  certains  gestes  associés 
aux odeurs agréables dans cette culture. 
 
2. Athènes archaïque et classique 
 
Les parfums et l’encens sont d’un usage fréquent dans le monde grec. Pour abor-
der les époques archaïque et classique, nous nous arrêtons à Athènes où l’abon-
dance des sources permet de rendre compte des pratiques dans un certain détail. 
Que ce soit les hommes et les jeunes gens, au gymnase et lors de jeux de séduc-
tion, ou les femmes et les jeunes filles, au gynécée et à l’agora, tous les Athéniens 
font  usage de fragrances pour se mettre  en valeur. Les parfums  représentent un 
ingrédient essentiel de la cérémonie de mariage. Les images et les objets révèlent 
également la place importante des vases à parfum lors des rites funéraires. L’en-
cens est utilisé dans de nombreuses cérémonies, lors de rituels publics et privés. 
Les mythes viennent  préciser les nombreuses  valeurs symboliques des  senteurs. 
Enfin, les  images et  les textes permettent  d’évoquer concrètement  la boutique du 
parfumeur, les gestes qu’on y accomplit, et les conversations qui s’y déroulent.