Façades. Physique du bâtiment et constructions

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Façades
Conception
Réalisation
Construction
Physique du bâtiment
Ecologie
La bonne enveloppe
La pierre suisse et sa force naturelle
Sommaire
La façade: davantage qu’un bel habit
3
L’élément le plus important d’une maison 4
La physique de la construction des façades 6
Protection thermique
8
Ponts thermiques
10
Protection contre l’humidité
12
Protection contre l’incendie
14
Protection acoustique
16
Utilisation de la lumière du jour
18
Protection thermique en été 20
Ecologie22
Isolation thermique extérieure crépie 24
La façade compacte dans la construction massive
26
Et lors d’un assainissement
27
Système de crépi à couche épaisse
28
Façade compacte dans la construction en bois 29
Façade ventilée
31
Le fibrociment
32
Panneaux Rockpanel
34
Le bois et les dérivés du bois 36
Les métaux
42
La pierre naturelle
46
Façades en verre
49
Façades en verre avec laine de pierre visible 50
Enveloppe filigrane en matière synthétique
52
Mur apparent
55
La façade usine électrique
59
La technique pour la construction durable
63
Un projet phare à Flums
65
Annexe67
Impressum
Editeur: Flumroc SA, 8890 Flums
www.flumroc.ch
Texte, mise en page, production:
Faktor Journalisten AG, 8005 Zurich
www.fachjournalisten.ch
Version française: www.adapteam.ch
La façade: davantage qu’un bel habit
La façade définit l’aspect extérieur d’une maison. Qu’il
soit extravagant ou sobre, le matériau choisi est de
toute première importance. Mais les façades sont bien
davantage que de belles enveloppes: elles ont une fonction clé du point de vue de la physique du bâtiment. Les
façades qui répondent au standard technique le plus
récent sont soumises à des exigences de construction
élevées. Les matériaux utilisés pour l’isolation thermique, pour la sous-construction et pour l’enveloppe
extérieure doivent parfaitement s’harmoniser. Si tel est
le cas, on aura un système qui fonctionnera pendant
des décennies et un bâtiment qui aura une esthétique
attractive. La présente brochure décrit quels matériaux,
formes et couleurs peuvent entrer en ligne de compte
pour construire des façades de qualité. Outre des critères relevant de la physique du bâtiment, l’écologie
des constructions est un thème central, car la durabilité
d’une construction est une tâche commune. Les aides à
la planification présentées ci-après contiennent de précieuses informations utiles.
3
L’élément le plus important d’une maison
Des millions de mètres carrés
Parts de marché
L’élément de construction qu’est la façade n’a cessé de
gagner en importance ces dernières années. On constate
en effet un véritable changement de paradigme, conséquence de la crise pétrolière du début des années 70. Le
message que porte la diminution des sources énergétiques est clair: une protection thermique lacunaire ne
saurait être compensée par une mise à niveau des installations techniques, ou seulement si l’on délaisse les
principes écologiques. La façade n’en est donc devenue
que plus importante: c’est là en effet, dans ces quelques
centimètres qui habillent l’extérieur d’une maison, que se
manifeste la qualité d’un objet. Si l’on parvient à optimiser cet élément de construction essentiel, l’énergie nécessaire pour chauffer ou climatiser sera réduite au minimum,
tout en créant une ambiance agréable.
La statistique établie par Wüest & Partner/Baublatt Infodienst ne relève pas de grands changements au niveau
des matériaux utilisés pour les façades. La façade crépie
occupe depuis des années une part de marché de 60 %,
quoique l’on constate une légère tendance à la baisse. Le
bois, les façades rideaux ainsi que les façades en verre/
métal gagnent certes un peu de terrain, mais occupent encore et toujours une part de marché modeste. La pierre et
la brique de parement conservent le même niveau (Illustration 1).
Conception, physique du bâtiment et coûts
Ce développement a généré une très grande diversité de
matériaux et de solutions pour les façades. Il s’agit en premier lieu, lors de la planification et durant la phase de projet, d’évaluer les aspects esthétiques, physiques et financiers des différentes solutions envisagées, afin de pouvoir
choisir en toute connaissance de cause.
Retard dans l’assainissement?
L’Office fédéral de la statistique (OFS) a recensé en
2010 près de 1,4 million d’immeubles d’habitation en
Suisse, soit 945 110 maisons individuelles et 419 723
maisons à plusieurs logements (les immeubles de bureau, industriels et artisanaux ne sont pas répertoriés
par l’OFS). La surface totale des façades devrait représenter quelques centaines de millions de mètres carrés. Avec un taux de rénovation annuel de 1,6 %, que
l’EPF de Zurich estime nécessaire pour éviter un retard
dans l’assainissement, plusieurs millions de m2 de façade devraient être rénovés chaque année.
Part de marché
80%
Crépi
Bois
70%
Pierre/brique de parement
60%
Verre/métal
50%
Façade rideau
40%
30%
20%
10%
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11
Année
4
Illustration 1: Parts de marché des
matériaux utilisés pour les façades
des nouvelles constructions, de
2001 à 2011. Source: Baublatt Info-Dienst; Wüest & Partner
Illustration 2: Rangée d’immeubles en milieu urbain. On remarque bien les
différences de profondeurs des façades (assaini / non assaini).
5
La physique de la construction des façades
La façade d’un bâtiment constitue l’interface entre l’environnement et les utilisateurs. Elle doit donc relever des
défis importants, qui peuvent également entraîner des
conflits au niveau des buts recherchés. La partie en vitrage d’une façade est un bon exemple de conflit de ce
type, puisqu’elle est censée permettre une utilisation optimale de la lumière du jour, mais représente en même
temps un danger de surchauffe, en particulier si l’on prend
en compte les changements climatiques actuellement
pronostiqués. Pour construire une façade optimale selon
l’emplacement choisi et l’utilisation prévue, il est important d’observer strictement les critères de la physique
de la construction. Le tableau ci-dessous en présente les
principaux. Source: TU München
Intérieur
Façade
Extérieur
Eclairage
Parts de vitrage
Rayonnement solaire
Eblouissement
Vue
Protection solaire
Verre de protection
solaire
Protection contre
l’éblouissement
Température ambiante
Isolation thermique
Température des
surfaces extérieures
Température de l’air
extérieur
Fenêtre de protection
thermique
Masses
d’accumulation
Température de
Aération des fenêtres
Qualité de l’air
l’air frais
Qualité de l’air
Appareils intégrés
dans la façade
Charge sonore
Protection phonique
Sources phoniques
Vitesse de l’air
Protection de
convection
Vent
Illustration 3: La façade et les exigences auxquelles elle doit faire face.
6
Illustration 4: Construction compacte dans un contexte urbain, comme par exemple cet immeuble d’habitation à la Schaffhauserstrasse à Zurich.
7
Protection thermique
Les directeurs cantonaux de l’énergie
veulent des maisons plus efficientes
Les exigences légales s’orientent vers le modèle de prescriptions énergétiques des cantons de 2008. Ces dernières seront
encore plus sévères à partir de 2014. De l’avis des directeurs
cantonaux de l’énergie, les nouveaux bâtiments doivent, dès
2020, «autant que possible subvenir à leurs propres besoins
en chaleur». Un objectif qui n’est envisageable qu’avec des
constructions bien isolées, comme une simple estimation
le montre. Les maisons répondant à un standard d’isolation
basé sur les prescriptions légales de 1980 devraient afficher
une surface de toit trois fois plus grande pour couvrir leur
propre besoin en chauffage. Ce n’est qu’avec une bonne isolation que l’on pourra avoir une surface solaire utile réduite
et donc financièrement abordable.
Proche de zéro
Pour respecter les limites légales imposées aux nouvelles
constructions, il est nécessaire d’avoir des épaisseurs d’isolation de 20 cm environ. Cette valeur sera de 14 cm pour
les rénovations et les transformations. Ces valeurs correspondent presque au niveau Minergie. Le durcissement prévu des prescriptions relatives à l’isolation thermique les rap-
prochera en outre du standard Minergie-P. Cette approche
correspond à la tendance constatée au niveau européen.
L’UE entend en effet imposer le principe «Nearly Zero Energy Buildings» pour toutes les nouvelles constructions à
partir de 2020. L’énergie nécessaire pour couvrir le besoin
restant doit provenir de sources renouvelables.
Courant d’air froid le long des murs extérieurs
La norme SIA 180 «Isolation thermique et protection
contre l’humidité dans le bâtiment» exige que le confort
thermique doit être assuré en toutes saisons et pendant
la durée d’occupation des locaux dans la zone de séjour.
Selon la norme SIA 180, cette zone de séjour correspond
à l’ensemble de la surface utile d’un local, à l’exception
d’une zone de 0,5 m. à proximité des parois. Pour les fenêtres, la distance entre la zone de séjour et la face intérieure doit être de 1,0 m. La SIA se réfère ainsi au courant
d’air froid qui se propage le long des parois extérieures et
des fenêtres, resp. des portes-fenêtres. Ce courant d’air
est négligeable lorsqu’il s’agit de bâtiments bien à très
bien isolés, étant donné que la température des surfaces
intérieures est suffisamment élevée.
Tableau 1: Epaisseur d’isolation optimisée pour minimiser les coûts
Isolation minimale
Isolation optimale
Isolation surdimensionnée
Nécessite de grandes surfaces solaires
Réduit les surfaces solaires néces-
Permet certes de petites surfaces
pour couvrir les besoins.
saires pour couvrir les besoins et
solaires pour la couverture des besoins,
permet des constructions simples.
mais signifie toutefois une construction
plus coûteuse (suspension, etc.).
Coûts totaux élevés
Coûts moindres
Coûts totaux plus élevés
Tableau 2: Loi sur l’énergie: Exigences posées à la valeur U des constructions
Nouvelles constructions
* Parois et sols:
0,28; ** Parois
et sols: 0,30
8
Rénovations et transformations
Eléments directement
Eléments adjacents
Eléments directement
Eléments adjacents
exposés au climat
à des locaux non
exposés au climat
à des locaux non
extérieur
chauffés
extérieur
chauffés
Eléments opaques
0,17 W/(m2 K)
0,25 W/(m2 K) *
0,25 W/(m2 K)
0,28 W/(m2 K) **
Epaisseur d’isolation
20 cm
14 cm
14 cm
12 cm
Fenêtre
1,3 W/(m2 K)
1,3 W/(m2 K)
1,0 W/(m2 K)
1,3 W/(m2 K)
Fenêtre avec radiateur
1,0 W/(m2 K)
1,3 W/(m2 K)
1,0 W/(m2 K)
1,3 W/(m2 K)
Asymétrie de rayonnement
Le confort d’une pièce dépend également d’une éventuelle
asymétrie de la température de rayonnement. Si une paroi extérieure émet un rayonnement froid à l’intérieur, il en
résulte en général une telle asymétrie par rapport aux parois intérieures chaudes. L’illustration 5 indique le nombre
d’insatisfaits en raison de l’asymétrie de température. Le
pourcentage d’insatisfaits est très élevé lorsque les différences de température sont importantes. Les asymétries
en raison des parois chaudes sont considérées comme
moins critiques.
Pourcentage d’insatisfaits
100 %
Paroi froide
10 %
Paroi chaude
1%
0
5
10
15
20
25
Asymétrie de rayonnement en K
30
35
Illustration 5: Part d’insatisfaits en % selon l’asymétrie de la température
de rayonnement en K. Source: SIA 180
Epaisseur de la couche d’isolation thermique pour des valeurs U variables
λD resp. λres
[W/(m K)]
Laine minérale
entre structure
porteuse en bois
50
45
40
Laine minérale
0,04
35
Laine minérale
0,035
30
25
20
15
10
Panneaux
isolants sous
vide PIV
5
0
0,30
PIV pour dWD jusqu’à 25 mm PIV pour dWD dès 30 mm
0,25
0,20
Valeur U [W/(m2 K)]
0,15
0,10
Et dans la protection des monuments
historiques?
D’autres mesures d’assainissement sont indiquées dans
de rares cas, comme par exemple pour des bâtiments protégés, où l’on privilégiera l’isolation des combles, resp. du
toit, ainsi que des plafonds de cave. On pourra également
opter pour une isolation à l’intérieur. L’isolation de la surface
intérieure d’éléments de construction externes doit toutefois être soigneusement planifiée afin d’empêcher que l’humidité ne pénètre dans la construction. La mesure la plus
importante sera ici de séparer la construction elle-même de
la pièce qui doit être protégée contre l’humidité. Il s’agira
donc de poser un pare-vapeur ou une barrière-vapeur avec
une étanchéité à l’air conséquente du côté de la pièce.
Forte diminution des coûts accessoires: les coûts de
base pour la planification, le montage, le revêtement et
les échafaudages sont relativement élevés et totalement
indépendants de l’épaisseur de l’isolation. En d’autres
termes, il est très avantageux d’ajouter les centimètres
d’isolation supplémentaires nécessaires, puisque pratiquement seuls les coûts du matériau entrent encore en
ligne de compte dans ce cas. Cette règle ne s’applique
toutefois plus (ou moins) lorsque l’épaisseur d’isolation
choisie nécessite que l’on adapte la sous-construction.
Illustration 6: Valeurs U selon l’épaisseur et le type de
matériau isolant. Une valeur U de 0,2 W/(m2 K) peut
être obtenue avec une couche continue d’isolation de
16 cm. Intégrée dans une structure porteuse en bois,
la même épaisseur d’isolation affiche une valeur U de
0,28 W/(m2 K) seulement. Source: Minergie-P
9
Ponts thermiques
Les éléments de fixation qui maintiennent la couche d’isolation entraînent des pertes dues aux ponts thermiques
ponctuels ou linéaires qu’ils induisent. Lorsque les éléments de construction extérieurs sont bien isolés, le pourcentage de la perte globale de chaleur due aux ponts thermiques peut être sensiblement plus importante que celle
de la surface des éléments de construction. L’influence des
éléments de fixation peut être telle qu’il n’est pas possible
d’obtenir des maisons à faible énergie, resp. Minergie P,
comme le montre l’illustration 9: dans une maison isolée
selon les prescriptions modérées de la loi sur l’énergie, les
ponts thermiques représentent 60 % de la perte de chaleur
de la surface construite continue. Pour une maison Minergie-P, cette perte doit être plus du double pour quantifier la
perte totale. Les calculs se réfèrent à une façade ventilée
comportant deux consoles en alu par m2.
L’illustration 10 représente une fixation avec de très
bonnes propriétés. Une telle configuration est possible
Toiture plate avec bord de toiture
grâce à une console d’isolation thermique qui traverse
la couche isolante. La suspension en forme d’épée est
en plastique renforcé de fibres de verre. Les profils en
alu thermoconducteur sont disposés du côté chaud, resp.
froid, et traversent à peine la couche isolante. Le nombre
des consoles par unité de surface dépend du poids du revêtement de la façade. Pour des matériaux classiques tel
le fibrociment, il faut 1,5 à 2 consoles par m2. Une telle
fixation est pratiquement exempte de pont thermique.
Ponts thermiques géométriques
La SIA distingue entre les ponts thermiques géométriques
et les ponts thermiques constructifs. Selon la norme
SIA 380/1, les ponts thermiques géométriques peuvent,
moyennant une isolation thermique continue (p.ex.: angles
de bâtiment), être négligés dans le calcul des besoins de
chaleur de chauffage. Les ponts constructifs doivent en revanche être optimisés et pris en compte dans ce calcul.
Enveloppe thermique
du bâtiment
Détail du raccord avec
indications supplémentaires
Négligeable en cas
d’exécution courante
Toiture plate avec
avant-toit, mur
d’acrotère et bord
de toiture
Jonction mur extérieurs/
dalle des combles
Chassis de fenêtre
avec caisson store
Chassis de fenêtre
Dalle de balcon
Dalle d’étage
Pied de façade
sous-sol chauffé
Pied de façade
sous-sol non chauffé
Jonction mur extérieurs
dans sous sol
Jonction de mur au
plafond du sous-sol
Jonction de mur
au sous-sol
Illustration 7: Une vue d’ensemble des points faibles d’un bâtiment permet
de constater une grande variété de ponts thermiques, dont bon nombre se
trouvent dans les façades. Source: Element 29/EnFK
10
Les principaux ponts thermiques résultent des fenêtres
ainsi que de ses éléments de construction que sont l’embrasure, le linteau avec caisson de store et la tablette de
fenêtre. Dans les nouvelles constructions, ces parties de
la façade peuvent en général être construites de manière
optimale, de telle sorte que l’effet des ponts thermiques
reste limité. Il en va autrement pour les rénovations. L’embrasure et le linteau restent alors d’importants ponts thermiques, car il n’est guère possible de dimensionner suffisamment l’isolation.
Installations
Les ponts thermiques et, plus encore, les ponts de convection constituent également des éléments de construction
qui traversent la façade, comme par exemple les chevrons
situés au niveau des égouts d’une maison ou des installations techniques telles que les manivelles des stores.
Afin de minimiser ces ponts thermiques, on ajoute à la
construction un plan d’installation, en règle générale du
côté de la pièce où se trouve l’isolation thermique et la
structure primaire. Cela n’empêche pas toutes les pénétrations, mais leur nombre en sera sensiblement réduit.
Quant à la manivelle de store, elle est de plus en plus remplacée par un système électrique.
Illustration 8: Une thermographie du bâtiment permet
d’en constater les points faibles. Les caissons de
stores et les embrasures des fenêtres forment souvent
des ponts thermiques particulièrement efficaces.
Epaisseur de la couche d’isolation (cm)
25
Eléments de construction dans le contexte Minergie-P:
une perte d’énergie supérieure à un facteur 2,2
20
6
15
5 4
10
Eléments de construction dans le contexte
«loi sur l’énergie»: une perte d’énergie
5
0
supérieure à un facteur 1,6
0
0,1
0,2
avec 2 consoles alu
par m2 de paroi
Sans pont thermique
0,3
0,4
0,5
0,6
Valeur U d’une paroi [W/(m2 K)]
Illustration 9: Valeurs U des couches d’isolation thermique avec ponts
thermiques (rouge) et sans ponts thermiques (jaune). Il n’est pas possible
de réaliser des constructions très bien isolées avec des ponts thermiques
importants. Source: Rapport final Empa n° 158 740
0,7
0,8
3
2
1
1 Crépi intérieur
2 Paroi porteuse, p.ex. briques
3 Couche d’isolation thermique en
laine minérale
4 Espace de ventilation
5 Revêtement de la façade
6 Console d’isolation thermique
(en matière plastique renforcée de
fibres de verre)
Illustration 10: Coupe verticale d’un élément de
construction extérieur avec sous-construction limitant
la déperdition (consoles d’isolation thermique en plastique). Source: Minergie-P
11
Protection contre l’humidité
L’eau et les édifices
Eau de condensation
L’eau provoque en général des dégâts dans les bâtiments,
et ce, indépendamment de l’utilisation quotidienne qu’en
font les usagers. En effet, l’eau se présente sous cinq
formes différentes à l’intérieur d’une maison, dont quatre
ont un impact direct sur les façades, à savoir:
]] la pluie battante contre les façades
]] l’humidité relative dans l’air ambiant
]] la condensation sur les surfaces intérieures
]] la vapeur d’eau et/ou la condensation à l’intérieur de la
construction
]] les eaux souterraines dans les sous-sols
Des parois extérieures non protégées peuvent être attaquées par des moisissures. La raison en est simple: pour
un confort de vie et de travail normal avec une humidité
relative de 50 % et une température ambiante de 20 °, il y
a risque de condensation à proximité des parois. Ce risque
résulte d’une humidité relative de 80 % le long de la paroi extérieure, qui est due à la température intérieure des
surfaces qui est de 12,6 ° lorsque la température ambiante
est de 20 °C et la température extérieure de -10 °C (Illustration 11). Seule une isolation ultérieure de la paroi extérieure permet d’éviter ce phénomène.
Extérieur
12 °C
13 °C
Angles
Paroi
Intérieur
20 °C
-10 °C
Illustration 11: Les angles des bâtiments fonctionnent
comme des nervures de refroidissement; ils sont donc
considérés comme des ponts thermiques géométriques.
Lorsque l’isolation est insuffisante et que les températures extérieures sont basses, la température à la surface intérieure de la paroi extérieure non protégée peut
descendre en dessous du point de condensation. Il en
résulte donc un danger de formation d’eau de condensation sur les surfaces supérieures de la construction.
Illustration 12: Constructions avec des zones de condensation typiques. La règle qui prévaut est la suivante: la
condensation touche principalement le côté froid d’un
élément de construction isolé. Dans la mesure où une
paroi homogène est construite sans isolation thermique
séparée, la paroi fonctionne comme un élément isolant
et présente donc des zones de condensation typiques.
Les façades ventilées sont moins exposées à ce niveau,
car elles sont conçues de manière à évacuer la vapeur
d’eau grâce à la couche d’air adjacente.
Pour garantir une construction saine, deux conditions
essentielles doivent être remplies: elle doit être étanche à
l’air et avoir une isolation thermique suffisante. La norme
SIA 180 stipule ce qui suit à ce propos: en hiver, la vapeur
d’eau peut se condenser dans les parties froides des éléments de construction non étanches, puis être transportée
avec l’air qui passe par les fuites du bâtiment. «La quantité d’eau de condensation ne doit causer aucun dégât à
la construction.» Un simple exemple de calcul montre que
ce danger est bien réel: 1 m3 d’air à 20 °C et 50 % d’humidité relative contient plus de 3 g d’eau de condensation
en transition à 0 °. Dans un attique, un seul m2 de plafond
lambrissé sans étanchéité à l’air peut produire 300 g d’eau
de condensation par jour!
Dans une construction, la couche d’étanchéité à l’air
devrait en principe être appliquée du côté chaud de l’isolation thermique. La feuille de protection contre la convection est souvent combinée avec le pare-vapeur, resp. la
barrière-vapeur.
Parois homogènes avec Isolation thermique intermédiaire Isolation thermique externe Isolation thermique interne
couche de finition externe
12
Illustration 13: Immeuble résidentiel au Freihofweg à Aarau.
13
Protection contre l’incendie
Principes généraux
Construction en bois de plusieurs étages
Un objectif important de la protection contre l’incendie est
la circonscription d’un incendie ainsi que la configuration
des voies de fuite. Des compartiments coupe-feu séparent
des locaux et des groupes de locaux qui sont ainsi entourés de parois et de plafonds présentant une durée de résistance au feu de 90 minutes au moins.
Etant donné que les dispositions relatives à la protection incendie des constructions dépendent beaucoup de la taille, de
la forme et de la réalisation d’une maison, les mesures nécessaires doivent être planifiées et mises en œuvre en fonction de l’objet lui-même. L’Association des établissements
cantonaux d’assurance incendie (AEAI), à Berne, ainsi que
les autorités communales responsables des autorisations de
construire (et le chargé de la protection incendie compétent)
fournissent toutes les informations utiles à ce sujet. Pour les
constructions en bois de plus de quatre étages, il faut soumettre un concept de protection incendie établi par un ingénieur accrédité, spécialisé dans la construction en bois.
La protection incendie des façades est essentiellement déterminée par la spécificité des éléments de
construction extérieurs qui recouvrent habituellement plusieurs compartiments coupe-feu. Cette configuration est
typique dans un immeuble d’habitation ou de bureaux à
plusieurs étages: les différents étages ou appartements
constituent des compartiments coupe-feu qui sont reliés
par une façade commune. Afin d’appliquer de manière
conséquente le principe de la séparation de ces compartiments, les façades en matériau combustible doivent respecter cet impératif de séparation.
Cette configuration spécifique s’impose particulièrement pour les façades en bois et en produits dérivés du
bois. En d’autres termes, les façades en bois d’objets de
plusieurs étages sont réparties en compartiments coupefeu par le biais de mesures architecturales ad hoc. Le
même principe s’applique en général pour les matériaux
isolants intégrés dans les parois extérieures. Cette règle
ne s’applique naturellement pas aux constructions isolées
avec de la laine minérale, pour autant que le revêtement
soit également incombustible.
L’espace de ventilation fait que les matériaux isolants sont soumis à un risque incendie plus important. Ce
risque peut être fortement accentué par des matériaux de
construction combustibles adjacents, par exemple des matériaux dérivés du bois. Les matériaux isolants non combustibles comme la laine de pierre réduisent dans tous les
cas fortement la charge incendie d’une construction, et ce,
indépendamment des autres matériaux utilisés.
14
Les matériaux de construction sont classés selon leur
comportement au feu, qui est déterminé par leur incombustibilité et la densité de fumée. L’incombustibilité et la
vitesse de combustion déterminent quant à elles l’indice
d’incendie. Ce classement est établi sur la base de tests
réalisés par des instituts indépendants, par ex. l’EMPA.
L’Association des établissements cantonaux d’assurance
incendie (AEAI) et la norme européenne utilisent différents indices d’incendie pour établir ce classement. Selon
la terminologie suisse, les matériaux «incombustibles» et
«quasi incombustibles» ont un indice d’incendie de 6, resp.
de 6q. Les produits Flumroc sont classés de cette manière.
Afin de diminuer leur combustibilité, les fabricants
mélangent les matériaux avec des composants anti-incendie qui certes freinent la propagation du feu, mais qui sont
également hautement toxiques. La toxicité de certains de
ces composants est si élevée que l’UE prévoit leur interdiction totale.
La pierre ne brûle pas. La laine de pierre non plus! Ce
matériau isolant reste stable de forme jusqu’à 1000 °C.
A une telle température, la pluspart des matériaux isolants fondent. Les matériaux de construction combustibles
contribuent donc beaucoup à la charge d’incendie d’une
maison. La laine de pierre offre non seulement une bonne
protection thermique et contre l’humidité, mais également
contre l’incendie.
Illustration 14: Cette imposante tour d’habitation située à La Tour (Valais) ne correspond pas aux prescriptions actuelles
en matière de protection incendie.
15
Protection acoustique
Une bonne isolation phonique est de toute première importance pour le confort de vie et de travail. Cela concerne
notamment et surtout les façades. Il ne s’agit pas seulement ici d’optimiser la partie plane d’une façade, mais également d’éliminer les ponts acoustiques, resp. de réduire
leurs effets. Et ce ne sont pas les ponts acoustiques qui
manquent dans une façade traditionnelle. En effet, comme
pour les ponts thermiques, le son est transmis de manière
particulièrement efficiente via les liaisons rigides que comporte cet élément de construction, à savoir les fixations, les
sous-constructions, les ouvertures pour les installations et
les caissons de stores. Il convient donc d’optimiser l’isolation phonique aux endroits les plus sensibles de la façade
(et du toit).
et la résonance de couplage. Selon la loi de masse, l’efficacité de la protection acoustique est proportionnelle à
la masse surfacique de la construction. Les éléments de
construction lourds présents dans la façade constituent
donc une protection efficace contre le bruit. L’effet de coïncidence se manifeste dans des éléments de construction
où l’onde sonore incidente coïncide avec l’onde de flexion
de l’élément en question. La mise en place d’un parement supplémentaire permet d’atténuer cet effet. La résonance de couplage, enfin, apparaît lorsque les éléments
de construction sont reliés par des lames d’air ou des systèmes de liaison. Des matériaux avec des pertes inertes
élevées, comme les produits en laine minérale, réduisent
la résonance de couplage.
Le son est une énergie ondulatoire mécanique dont
l’ampleur diminue en fonction de la distance qui sépare la
source du récepteur. Une bonne protection acoustique d’une
façade requiert principalement deux mesures importantes:
premièrement, les ponts acoustiques doivent être réduits
au minimum et, deuxièmement, les matériaux utilisés, à savoir les matériaux d’isolation thermique et les éléments de
construction «qui avalent le son», doivent afficher des pertes
internes élevées. Ces éléments sont en règle générale également fabriqués à partir de matériaux d’isolation thermique.
Des limites sévères
Trois effets importants
La propagation du son dépend en particulier de trois phénomènes physiques: la loi de masse, l’effet de coïncidence
Le tableau 3 indique les exigences relatives à la protection contre le bruit venant de l’extérieur, selon la norme
SIA 181 «Protection contre le bruit dans le bâtiment». Les
exigences minimales s’appliquent de manière générale et
les exigences élevées pour des propriétés par étages et
dans le cadre de conventions spécifiques. En règle générale, ce sont les exigences élevées qui doivent être respectées pour les propriétés par étages et les maisons individuelles. La différence de 3 dB, relativement modeste, par
rapport au seuil standard ne devrait pas dissimuler le fait
que, sur la base de l’échelle logarithmique, la protection
mise en place selon les normes plus sévères est nettement
plus efficace.
Tableau 3: Protection contre le son venant de l’extérieur: exigences selon la norme SIA 181
Dérangement dû au bruit extérieur
Faible à modérée
forte à très forte
A l’écart des transports,
Dans le voisinage des transports ou d’entre-
pas d’entreprises bruyantes
prises bruyantes
Charge sonore
Lieu de réception
Remarque:
Les exigences
minimales sont
indiquées en
caractères
gras, les
exigences
renforcées en
caractères normaux. Source:
Norme SIA 181
16
Période d’évaluation
Jour
Nuit
Jour
Nuit
Niveau d’évaluation
60 dB
52 dB
60 dB
52 dB
Sensibilité au bruit
Exigences relatives à la protection contre le bruit venant de l’extérieur
(différence de niveau sonore standard)
faible
25 dB/22 dB
Lr –35 dB/–38 dB
Lr –27 dB/–30 dB
moyenne
30 dB/27 dB
Lr –30 dB/–33 dB
Lr –22 dB/–25 dB
élevée
35 dB/32 dB
Lr –25 dB/–28 dB
Lr –17 dB/–20 dB
Parois porteuses extérieures
Isolation acoustique
aérienne
R’w + Ctr (dB)
35 40 45 50 55 60
Brique de terre cuite de 17,5 cm
Isolation thermique extérieure crépie avec
isolant fibreux (laine minérale)
Béton armé de 18 cm ou brique de terre
cuite de 20 cm Calmo
Isolation thermique extérieure crépie avec
isolant fibreux (laine minérale)
Brique de terre cuite de 17,5 cm
Isolation thermique extérieure avec isolant
fibreux (laine minérale) et revêtement de façade ventilé
Béton armé de 18 cm ou brique de terre
cuite de 20 cm Calmo
Isolation thermique extérieure avec isolant
fibreux (laine minérale) et revêtement de façade ventilé
Double mur avec isolation intermédiaire
avec isolant fibreux (laine minérale)
Mur en briques, isolation thermique
Constructions légères à structure en bois
(isolation thermique entre cadres en bois)
avec revêtement interne et externe ainsi
que revêtement de façade ventilé
Illustration 15: Parois extérieures classiques avec des valeurs d’isolation acoustique atteignables. Source: Element 30
17
Utilisation de la lumière du jour
La façade cache une contradiction: elle devrait en effet séparer le plus efficacement possible les pièces d’habitation et les locaux de travail du climat extérieur tout en
créant un lien entre l’intérieur et l’extérieur, que ce soit
pour la vue ou pour l’aération. Un grand écart qui est désormais possible avec des fenêtres très bien isolées. Ces
dernières devraient donc également comporter des cadres
minces afin de laisser passer le maximum de lumière du
jour. Un tel cadre présente également des avantages sur le
plan énergétique, car le vitrage protège mieux de la perte
de chaleur que les cadres tout en permettant un apport
solaire plus élevé.
Si les pièces sont ombragées par d’autres bâtiments,
comme cela est notamment le cas dans les centres villes
et les quartiers à haute densité, la position dans une pièce
peut être calculée lorsque le ciel est encore visible à hauteur de table. Ce point est appelé «Position of no Skyline».
Entre celui-ci et la fenêtre, il y a suffisamment de lumière
du jour disponible; en-deçà, la lumière naturelle nécessaire pour le travail usuel est insuffisante.
Pour évaluer si une pièce reçoit suffisamment de lumière du jour, on utilise la règle des 30 °. Celle-ci permet de voir que la hauteur de l’allège ne joue pratiquement aucun rôle. Sont en effet pertinentes ici la position et
la forme du linteau, resp. des éventuels encorbellements.
S’applique ensuite la règle d’or suivante: la profondeur de
la lumière du jour correspond environ au double de la hauteur entre le plancher et le linteau.
Position of
no-skyline
0,85 m
Illustration 16: Détermination de la «Position of no-skyline» dans une pièce de travail. Source: Licht im Haus
Zones fonctionnelles
Zone de lumière du jour
Cette zone garantit l’éclairage naturelle en profondeur; le moins d’ombragement
possible afin de faciliter la diffusion de la lumière; si une aération transversale
est recommandée pour rafraîchir les pièces durant la nuit, le vantail devrait pou-
30°
H
voir s’ouvrir, car cette position permet une meilleure thermique.
Zone de vue
2H
Cette zone garantit le contact visuel avec l’extérieur, une variation de surfaces
opaques et transparentes est judicieuse dans ce contexte; un ombragement extérieur est recommandé afin de limiter l’apport solaire et d’empêcher le rayonnement de frapper directement les usagers; un pare-soleil tamisé à l‘intérieur
augmente le confort.
30°
H
Zone d’allège
Cette zone garantit une protection contre la vue depuis l’extérieur; importance
marginale pour l’utilisation de la lumière du jour; peut donc être constituée d’un
élément de construction opaque; convient pour le placement d’appareils de ven-
2H
tilation décentralisée (intérieur) ou de surfaces solaires (extérieur).
Tableau 4: Les zones fonctionnelles des façades. Source: Lehrstuhl für
Bauklimatik und Haustechnik, Technische Universität München
18
Illustration 17: Application de la règle des 30 ° pour
estimer la quantité de lumière du jour dans une pièce.
Source: Licht im Haus
Illustration 18: La lumière du jour comme critère de confort.
19
Protection thermique en été
Ce n’est qu’à première vue que la protection thermique et
l’utilisation de la lumière naturelle semblent s’opposer. En
effet, les pièces avec une profondeur qui correspond à deux
fois la hauteur intérieure entre le plancher et le linteau, et
qui sont donc, de ce fait, suffisamment pourvues de lumière
du jour, peuvent être protégées de la chaleur excessive de
l’été. Cinq règles s’appliquent dans ce contexte:
]] une part de vitrage modérée dans la paroi extérieure:
façade trouée de fenêtres de grande qualité
]] parties vitrées placées en hauteur, par exemple au niveau du linteau ou des lanterneaux
]] pourvues d’une protection solaire très efficace et placée
à l’extérieur
]] garantir la commande de la protection solaire (stores réglables au moyen d’un moteur)
]] les masses d’accumulation réduisent les pointes de
température
Les façades avec une part de vitrage importante représentent toutefois également un risque de surchauffe. Avec
des températures moyennes en augmentation, comme la
science le prévoit, le problème ne cesse de s’accentuer.
On peut en déduire une règle simple: les façades trouées
conventionnelles avec une part de vitrage de moins de
50 % et des fenêtres bien placées donnent de très bons
résultats au niveau confort et besoin énergétique. «Bien
placé» signifie que les éléments de constructions trans-
parents sont situés autant que faire se peut dans la partie
supérieure de l’étage, c’est-à-dire au niveau du linteau. On
peut utiliser ainsi la lumière naturelle également pour les
pièces internes qui sont éloignées de la façade.
Dans la mesure où la part de vitrage d’une façade est supérieure à 40 % la transmission énergétique globale des
éléments de construction devrait être réduite, en règle générale avec des stores placés à l’extérieur (Illustration 21).
La protection qu’offrent des stores placés à l’intérieur est
nettement moins efficace (Illustration 20).
Les ombragements fixes sont également efficaces, même
si ces derniers ne sont pas du tout souhaités. En effet,
pendant la période de transition et les périodes de chauffage, les rendements thermiques solaires couvrent une
part importante des pertes de chaleur. Un ombragement
fixe n’est judicieux que pour des façades qui sont orientées plein sud, car il protège ces dernières du rayonnement solaire direct pendant la période chaude. Même pour
un ombragement fixe, il faut prévoir une protection solaire
mobile, car sinon il pourrait y avoir des surchauffes, par
exemple lors d’une journée d’octobre ensoleillée.
En résumé: Dans les maisons d’habitation, la part de vitrage ne devrait pas excéder 60 à 70 %, tandis que dans
les pièces d’angle, un taux de 50 % est déjà considéré
comme élevé.
Coefficient de transmission d’énergie globale g
0,5
13%
0,4
6%
27%
46%
0,3
Nord
0,2
Nord-est, Nord-ouest
0,1
17%
14%
27% 54%
13%
avec store intérieur
16%
5%
48%
86%
14%
avec store extérieur
Est, Sud-est, Sud,
Sud-est, Ouest
0,0
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1,0
Part de vitrage de la façade fg
Illustration 19: La transmission d’énergie globale exigée dépend de la part
de vitrage que comporte une façade. Source: norme SIA 382/1
20
Illustration 20: Comparaison entre la protection qu’offre
des stores intérieurs et extérieurs. Au lieu de 54 %,
l’apport solaire n’est plus que de 14 % du rayonnement. Pour un rayonnement de 1 kW par m2 de façade,
comme cela peut être le cas lors d’une journée estivale chaude, la différence est de 400 W par m2.
Illustration 21: Protection contre le rayonnement solaire sur une façade sud
Tableau 5: Part de vitrage maximale pour les pièces avec fenêtres sans ombragement fixe
Commande manuelle
Commande automatique
Module Protection solaire
avec capteur de rayon-
Minergie et module
nement
Fenêtres Minergie
Masse d’accumulation thermique suffisante
élevée
moyenne
élevée
moyenne
élevée
moyenne
Seule une façade avec fenêtres
70 %
60 %
90 %
70 %
100 %
80 %
50 %
40 %
70 %
60 %
70 %
70 %
Pièce d’angle avec fenêtres sur les deux
façades
Remarque: Exigences selon Minergie pour les immeubles d’habitation concernant la protection thermique durant l’été. Pour les
constructions usuelles, il faut compter avec une masse d’accumulation thermique moyennement efficace.
21
Ecologie
Il s’agit, lors de la conception d’une façade, de réduire au
minimum la consommation des ressources et de l’énergie,
les déchets non recyclables et les émissions toxiques. La
réalisation a un impact immédiat sur la qualité écologique
d’une enveloppe de bâtiment, tout comme la forme de la
construction ou le choix de la sous-construction.
L’utilisation parcimonieuse des ressources est un
principe important de la construction écologique. Les
sous-constructions en bois sont avantageuses du point
de vue de leur bilan écologique et se basent sur une matière première renouvelable. L’utilisation de bois extra-européens devrait se faire exclusivement avec des produits
certifiés. Mais la compatibilité écologique d’une façade ne
s’arrête pas à son bilan écologique; il faut en effet favoriser des circuits fermés en matière de ressources. L’utilisation de béton recyclé permet par exemple d’économiser
sur les réserves locales de gravier. C’est pour les éléments de construction métalliques que le recyclage améliore sensiblement le bilan écologique d’une façade. Par
exemple, l’énergie nécessaire pour une sous-construction
en aluminium recyclé ne représente que 10 % de celle nécessaire à une nouvelle fabrication. La réutilisation directe
de composants entiers donne des résultats encore meilleurs que le recyclage (www.bauteilnetz.ch).
L’énergie grise désigne la dépense énergétique
pour la construction d’un bâtiment ainsi que sa déconstruction, y compris l’énergie de fabrication de tous les
Tableau 6: Ecologie des façades: 7 points importants
Ménager les ressources
Matériaux simples à obtenir et disponibles en
suffisance
Energie grise
Quantité d’énergie nécessaire pour la fabrication et
l’acquisition
Charges environnemen-
Emissions de matériaux et de systèmes (produits
tales directes
polluants)
Durée d’utilisation
Possibilité de maintenance, mesures architecturales, construction appropriée
Facilité d’entretien
Accessibilité, possibilité de compléter et de rénover
Démontabilité
Séparabilité des composants, exploitation
Fonctionnalité
Qualité architecturale, orientation vers l’utilisation
22
éléments qui y ont été intégrés. L’énergie grise d’un bâtiment efficient du point de vue énergétique équivaut à
l’énergie d’exploitation pendant son utilisation. Ces deux
types d’énergie peuvent être optimisés dès la phase de
planification. Un mode de construction compact permet
ainsi de minimiser non seulement le besoin en énergie
d’exploitation, mais également la quantité de matériau
nécessaire (et donc l’énergie grise qui y est liée). Le
volume est souvent déterminant pour le choix des matériaux: des systèmes légers d’isolation extérieure tels
que des revêtements ventilés en bois ou en fibrociment
combinés avec une isolation en fibres minérales affichent
généralement un besoin d’énergie moindre qu’un mur
en brique pleine. L’énergie de fabrication incorporée des
sous-constructions en bois est nettement moindre que
celle d’une construction en aluminium.
Les charges environnementales directes résultant
des revêtements de façades sont à éviter pour des
raisons écologiques et sanitaires. Le label Minergie-Eco
exige donc l’utilisation de filtres métalliques pour des revêtements métalliques pleine surface. La tôle en acier zingué, en cuivre ou en zinc-titane peuvent, sous l’effet des
intempéries, libérer des métaux lourds, comme d’ailleurs
les matériaux de construction contenant du plomb, ce qui
entraîne des charges dans les sols et les eaux. Pour le revêtement en bois, on préférera une protection architecturale aux biocides et autres produits chimiques.
La durée d’utilisation d’une façade influe considérablement sur sa qualité écologique. La résistance aux intempéries de l’enveloppe extérieure, du socle de façade et
des fenêtres est donc décisive. Les mesures de protection
architecturales telles que des avant-toits – surtout pour
des revêtements bois non traités – prolongent la durée
d’utilisation d’une façade. La protection contre l’humidité
joue elle aussi un rôle important. Des revêtements bien
dimensionnés et perméables à la vapeur d’eau empêchent
la formation d’humidité dans la construction, humidité qui
peut provoquer des dégâts. L’utilisation de matériaux de
qualité et une planification minutieuse sont rentables à
long terme.
La facilité d’entretien de toutes les parties d’une
façade permet l’utilisation à long terme d’un bâtiment.
Etant donné que le gros œuvre affiche une durée d’utilisation supérieure à celle de l’enveloppe du bâtiment, le
remplacement de cette dernière doit être planifié au préalable. On veillera donc à ce que tous les éléments soient
facilement accessibles et démontables. L’utilisation de
mousses de montage ou de remplissage rend nettement
plus difficile le remplacement de ces éléments.
bilan. Elle doit donc permettre de réduire le besoin en
énergie de chauffage au moyen d’une isolation thermique
adéquate, d’optimiser les apports solaires passifs ou empêcher l’accumulation de chaleur via une protection thermique durant l’été.
Evaluation quantitative
Le catalogue électronique d’éléments de construction
est un instrument neutre qui permet de calculer les valeurs U et les caractéristiques écologiques (énergie gri-
La démontabilité d’une façade relève du principe du
circuit fermé. Les éléments de construction devraient pouvoir être démontés et réutilisés sans provoquer de nuisances. Si la durée d’utilisation a été dépassée, le recyclage des composants doit être garanti. Il convient donc
de privilégier, et ce, dès la phase de planification, des matériaux séparables, resp. homogènes.
se, points de charge environnementale, effet de serre).
L’outil, qui est également disponible en version Web,
remplace la documentation SIA DO 123 «Hochbaukonstruktionen nach ökologischen Gesichtspunkten».
Flumroc propose un nouveau catalogue de produits qui
permet aux planificateurs de calculer les parois extérieures isolées, les toits, les plafonds ainsi que les planchers, et ce, sans acquérir de licence pro ou expert du
L’enveloppe du bâtiment doit fonctionner. Une façade influe considérablement sur le bilan énergétique
d’un bâtiment et a donc un impact immédiat sur son écoIllustration 22: Flumroc met gratuitement à disposition des planificateurs, via le catalogue d’éléments de
construction online, toutes les données concernant
ses systèmes d’isolation.
catalogue de construction. Le changement dynamique
des divers matériaux et épaisseurs de couche permet
de trouver la solution optimale pour chaque élément
de construction. Le programme présente sous forme de
tableaux et de graphiques les résultats selon les matériaux et les phases. www.catalogueconstruction.ch
23
Isolation thermique extérieure crépie
Les façades compactes sont plus simples à construire et
donc moins chères que les constructions ventilées. Ce
type de façade est donc le plus courant en Suisse en raison de son rapport coûts-bénéfices. La construction suit en
effet la structure primaire et convient donc très bien pour
des assainissements, car le caractère des enveloppes
de bâtiments est largement conservé. L’absence d’une
sous-construction signifie qu’il n’y aura pratiquement pas
de ponts thermiques. Et pour ce qui est des couleurs et de
la structure de la surface, ces façades compactes offrent
de nombreuses possibilités de configuration grâce aux différents crépis et peintures disponibles. Conformément à
leur configuration spécifique – les panneaux isolants sont
fixés directement au mur et crépis du côté extérieur – on
désigne également ce type de façade par les expressions
«isolation extérieure crépie» ou «système d’isolation thermique extérieure (ITE)».
Protection des façades
Outre la surchauffe et les variations de température, un
autre danger menace les surfaces des façades compactes:
l’humidité. Les algues, les champignons et les lichens
peuvent parfois proliférer sur des surfaces où la rosée se
forme. Sur les façades isolées à l’extérieur, la couche la
plus extérieure est séparée du reste de la paroi et a une
petite capacité de stockage de la chaleur. Par nuits claires,
cette couche peut refroidir et de l’eau de condensation
peut se former – un terrain favorable pour les algues et
les champignons. Une protection contre les intempéries
(avant-toit) ainsi qu’une couche de peinture pour diminuer
la radiation ou l’apport de biocide, permettent de réduire
l’ampleur de ce phénomène.
Avantages
Inconvénients
Coloration
Les façades compactes peuvent en principe être recouvertes de différents crépis de finition et peintures. Cela
étant, il existe des limitations techniques concernant la
coloration. Un crépi plus ou moins clair influera sur l’absorption de la chaleur par une façade. Les façades chauffent davantage si elles sont de couleurs foncées et on aura
plutôt des dommages structurels. C’est pourquoi la couche
de finition d’une façade compacte doit, selon la norme SIA
243, avoir une valeur de référence lumineuse de 30 au minimum (voir encadré). Des valeurs inférieures peuvent entraîner de fortes tensions dans le matériau et donc des
fissures. Des températures élevées entraînent une diminution de la masse des isolations thermiques à base de matière synthétique. Les conséquences en seront une surface
inégale et un effet isolant réduit. La laine minérale affiche
en revanche une bonne stabilité à température élevée et
nécessite moins de précaution lors du choix de la couleur.
Valeur de référence lumineuse
La valeur de référence lumineuse exprime le degré de
réflexion d’une couleur par rapport à une surface blanche et dans des conditions d’éclairage identiques. Cette
valeur varie entre 0 (point de noir) et 100 (point de blanc);
une teinte ayant une valeur de 15 est en conséquence
très foncée. Les valeurs de référence lumineuse peuvent
varier selon les fournisseurs, en raison des différentes
méthodes de mesure utilisées.
Façade ventilée
Façade compacte
]] Meilleure évacuation de l’humidité
]] Meilleur marché qu’une façade ventilée
]] Nombreuses possibilités de conception
]] Constructions fines possibles
]] (bois, pierre, métal, fibrociment)
]] Moins de solutions de détail onéreuses
]] Plus chère qu’une façade compacte
]] Capacité de résistance réduite contre les
]] Plus coûteux en cas d’assainissement
contraintes mécaniques.
]] Durée de vie plus courte.
24
Illustration 23: Très répandue et construite en de
nombreuses variantes – la façade compacte.
25
La façade compacte dans la construction massive
Toutes les parties de la façade compacte sont en général livrées par le même fournisseur. Les divers éléments
doivent être en effet parfaitement adaptés les uns aux
autres, étant donné que la durée de vie d’un système de
façade dépend beaucoup de l’interaction entre les matériaux utilisés. Le système consiste la plupart du temps en
sept couches, à savoir: mur porteur, mortier-colle, isolation
thermique, treillis d’armature, crépi de fond, crépi de finition et éventuellement peinture de finition.
Les panneaux isolants sont fixés en une ou plusieurs
couches au mur porteur, avec de la colle et éventuellement des chevilles synthétiques. Les panneaux d’isolation
doivent être posés à joints serrés et les éventuels espaces
comblés avec le même matériau isolant. Le treillis d’armature est ensuite posé sur l’isolation puis recouvert de crépi. Afin d’éviter des dégâts dus à l’humidité provenant de
la construction, une façade compacte doit être perméable
à la vapeur vers l’extérieur.
Isolation thermique
Les façades compactes avec support massif sont le plus
souvent isolées avec des panneaux en laine minérale ou
en polystyrène. Ces panneaux sont simplement collés au
mur ou fixés avec des chevilles en matière synthétique.
Avant l’application du crépi de fond, la surface d’isolation
thermique doit être dépourvue d’aspérités, de poussières
et d’humidité afin de permettre une bonne adhésion du
crépi. On propose parfois également, pour l’isolation des
façades compactes, des briques poreuses et des crépis
isolants, dont les propriétés ne sont toutefois pas comparables à celles des panneaux isolants.
fissures, que les différentes couches soient compatibles
entre elles, ce qui explique pourquoi tous les produits proviennent du même fournisseur. Ce dernier veille à ce que
les coefficients d’expansion thermique soient compatibles
entre les différents composants. La structure du crépi varie
selon les fournisseurs. On utilise souvent une combinaison
de crépi de fond et de crépi de finition minéral. On ajoute
parfois également un crépi d’adhérence entre les panneaux
isolants et le crépi de fond. Ce dernier peut absorber provisoirement de l’eau et la restituer en permanence à l’air
extérieur. Il est souvent appliqué avec un treillis d’armature (un tissu de fibre de verre fixé aux panneaux isolants).
L’utilisation de crépi d’armature améliore la résistance de
la paroi en cas de fortes pluies et de variations de température importantes. On utilise un crépi de fond spécial pour le
socle de la façade. Le crépi de finition forme la protection
contre les intempéries. Ce crépi offre en outre des possibilités intéressantes au niveau des couleurs ou de différents
types de revêtement, comme par exemple le mortier minéral à structure noble d’enduit gratté.
Illustration 24: Coupe verticale d’une isolation
­thermique extérieure crépie.
Crépi intérieur
Brique terre cuite
B17.5/24
Mortier colle
Crépi extérieur
Crépi extérieur
En tant qu’enveloppe la plus extérieure d’un bâtiment, le
crépi extérieur en est la partie visible et, en même temps,
celle qui est exposée aux effets de la météo. Outre le respect d’exigences architectoniques spécifiques, il doit donc
également supporter des contraintes dues à la pluie, aux
variations de température, aux effets du gel et du vent. La
qualité du crépi extérieur et la manière dont on l’applique
influent donc directement sur la durée de vie d’une façade
et d’un mur. Il est important, notamment pour éviter les
26
Panneau isolant Flumroc
COMPACT PRO
Et lors d’un assainissement
Les améliorations énergétiques des enveloppes de bâtiments ont le vent en poupe, notamment en raison du
soutien financier accordé par la Confédération via son
programme Bâtiments. Il faut rénover d’innombrables
constructions massives si l’on veut atteindre les objectifs
de la politique énergétique.
Les murs non isolés sont simples à assainir, à condition
que l’on procède de manière correcte. Avantage: mur porteur et crépi restent en place. L’isolation thermique est
mise en place et ensuite crépie (voir Illustration 26). Les
éléments de construction existant doivent être expertisés
par des spécialistes avant l’assainissement, afin de définir
les mesures nécessaires pour leur réfection. Trois points
doivent être observés dans ce contexte afin que la nouvelle façade soit stable, étanche et durable.
Préparation: On procède tout d’abord à un nettoyage radical des surfaces existantes afin d’éliminer les algues, les
lichens et les salissures. Cela permet également d’améliorer l’adhérence du mortier utilisé pour fixer les panneaux
isolants. Un crépi extérieur bien conservé ne nécessite
qu’un simple nettoyage. Mais, en général, le crépi de surface a subi des dégâts et doit être réparé.
Illustration 25: Assainissement d’une façade compacte,
étape par étape
Nettoyage de la façade existante
Fixation: L’isolation thermique est placée au moyen de
mortiers usuels sur la surface préparée. Contrairement
aux nouvelles façades, les panneaux isolants doivent être
fixés mécaniquement lors d’un assainissement. On utilise pour ce faire des chevilles en matière synthétique,
qui sont enfoncées dans le mur à travers le crépi existant
jusqu’à une profondeur de 4 cm.
Raccords: Les raccords de fenêtres ou les caissons de
stores méritent une attention toute particulière. Lors de
l’assainissement d’une façade, il est recommandé de remplacer les anciennes fenêtres par des vitrages de protection thermique. C’est la seule manière d’optimiser énergétiquement une enveloppe de bâtiment. Si l’on garde les
vieilles fenêtres, il s’agira d’éviter les ponts thermiques
aux raccords. Il faudra donc, le cas échéant, obtenir à
chaque endroit une épaisseur d’isolation minimale.
Illustration 26: Lors de l’assainissement d’une façade,
le crépi et le mur restent, comme le montre cette
coupe verticale.
Maçonnerie
composée existante 320 mm
Mortier-colle
et fixation
mécanique
Evacuation des morceaux de crépi détachés
Egalisation des aspérités
Collage des nouveaux panneaux isolants
Fixation mécanique de l’isolation
Panneau isolant
Flumroc COMPACT PRO
Crépi extérieur
Application du crépi extérieur
27
Système de crépi à couche épaisse
Crépir les isolations thermiques comme des murs conventionnels n’est plus possible sans autre. En règle générale, on travaille dans ce cas avec de faibles épaisseurs
de crépi afin de garantir la stabilité de la façade. Une limitation que certains systèmes de crépi, comme Robusto
par exemple, parviennent à respecter grâce à l’intégration
d’une armature supplémentaire composée d’un treillis métallique. Cette manière de procéder permet de réaliser des
couches de plus de 20 mm, ce qui augmente la résistance
de la façade aux chocs. Outre la stabilité, la masse thermique du crépi augmente en fonction de son épaisseur. La
surface de la façade refroidit donc plus lentement et empêche ainsi la formation d’eau de condensation, qui peut
favoriser l’apparition d’algues et de lichens.
Comparés aux systèmes de crépi plus fins, qui réagissent
par un son creux lorsqu’on les tape, les façades compactes
à couche de crépi épaisse produisent le son d’une paroi
massive. La structure armée plus massive améliore l’ad-
hérence du crépi de fond, ce qui ouvre des possibilités de
configuration supplémentaires. Outre les crépis de finition
habituels et les couches de peinture, la façade peut ainsi
être recouverte de panneaux en céramique, en granit ou
klincker, ou être recouverte d’un crépi au grattoir.
Un treillis métallique pour la stabilité
L’élément clé des systèmes de façades à couche épaisse
sont les treillis métalliques. Ces derniers sont fixés directement aux panneaux en laine de pierre, par exemple
avec des chevilles spéciales placées du côté extérieur
du treillis. Des clips supplémentaires en matière synthétique garantissent une distance égale entre l’isolation thermique et l’armature. Un crépi de fond de 15 mm
environ recouvre le treillis métallique et forme la base
du crépi extérieur. On ajoute ensuite une épaisseur de 4
mm de colle de construction spéciale avec tissu conventionnel intégré comme support pour la surface de façade
souhaitée.
Illustration 27: Crépi au grattoir sur une façade compacte isolée,
home pour personnes âgées de Wettsteinpark, à Bâle.
28
Façade compacte dans la construction en bois
Les isolations thermiques extérieures crépies ne sont pas
seulement destinées aux murs massifs, mais également
de plus en plus en combinaison avec des structures porteuses en bois. La construction légère faisant appel à des
cadres de bois est de plus en plus répandue pour les façades compactes. Un gros avantage de cette méthode
est le degré élevé de préfabrication. Les parois, avec leur
isolation thermique, sont en effet fabriquées à l’atelier
– parfois même avec leurs fenêtres – et ne doivent plus
être qu’assemblées sur le chantier. Les gros œuvres sont
construits plus rapidement et les coûts baissent.
Ce type de construction consiste en une structure porteuse
faite de poutres en bois et de panneaux cloués. Afin d’éviter
Propriétés de la construction en bois
Avantages
Inconvénients
]] Possibilité de préfabrication (temps
]] Faible masse thermique (variations
de montage réduit)
]] Construction sèche (pas de temps
d’attente)
]] Avantageux
]] Construction mince possible avec
une bonne isolation
]] écologie (matériau renouvelable)
de température)
]] Protection acoustique (mesures
nécessaires dans des immeubles à
plusieurs familles)
les ponts thermiques, on remplit entièrement les espaces
entre les parties porteuses – les cadres en bois – avec des
panneaux isolants. Pour les bâtiments construits selon ce
procédé, trois partenaires ont développé, en collaboration
avec Greotherm, un système de façade compacte appelé
M-HFix. Des entreprises spécialisées dans l’isolation thermique, la fixation et le crépi ont rassemblé leur savoir-faire
dans un produit unique. Le résultat est une construction qui
peut être montée rapidement selon une technique de montage à sec et au moyen d’un système de fixation simple.
Le temps de montage s’en trouve encore réduit lorsque le
matériau isolant – en l’occurrence de la laine de pierre –
est déjà monté à l’atelier. Les fibres de laine de pierre sont
résistantes aux moisissures, à la putréfaction et à la vermine. Elles ne gonflent pas ni ne se déforment lorsqu’elles
sont soumises à des variations de température et en présence d’humidité. Grâce à leur conductivité thermique et
à leur bonne perméabilité à la vapeur d’eau, les panneaux
isolants en laine de pierre se marient particulièrement bien
avec le crépi des constructions en bois. Un avantage écologique de ce système de façade est en outre le fait que ses
composants sont recyclables.
]] Protection incendie (mesures nécessaires pour des bâtiments de plus de
3 étages)
Illustration 28: Coupes verticale et horizontale d’une
façade compacte en construction légère.
Evtl. revêtement intérieur
Evtl. espace pour installations techniques
Panneau OSB 3 18 mm
Panneau isolant Flumroc SOLO ou panneau isolant Flumroc 1
Panneau DWD 16 mm
Colle ou agrafes en acier inox, p.ex. Haubold
Panneau isolant Flumroc COMPACT PRO
Crépi extérieur
Evtl. revêtement intérieur
Evtl. espace pour installations techniques
Panneau OSB 3 18 mm
Panneau isolant Flumroc SOLO ou panneau isolant Flumroc 1
Panneau DWD 16 mm
Colle ou agrafes en acier inox, p.ex. Haubold
Panneau isolant Flumroc COMPACT PRO
Crépi extérieur
29
Illustration 29: Les systèmes de façade compacte sont également
utilisés dans la construction en bois.
30
Façade ventilée
Structure et construction
Les façades ventilées possèdent des propriétés physiques
particulièrement intéressantes. Ces avantages sont essentiels pour la structure des couches que comporte une
construction ventilée. En simplifiant, on dira que la façade
ventilée consiste en quatre couches: la structure primaire
en bois, en béton ou en éléments en pierre inertes, l’isolation thermique, un espace intermédiaire où l’air circule
ainsi que le revêtement. Les possibilités de réalisation et
d’ancrage statique de ce revêtement sont pratiquement
illimitées.
Cette configuration en plusieurs couches fait de ces façades une construction particulièrement appréciée des architectes, car chacune de ces couches peut être choisie
et optimisée selon des exigences spécifiques. Une façade
dépendra donc des conditions locales, des intentions du
maître d’ouvrage et de la solution architecturale retenue.
Les combinaisons possibles des différentes couches sont
très nombreuses.
La structure porteuse est la structure primaire du bâtiment. Les matériaux souvent utilisés ici sont les suivants:
]] la pierre comme les murs en briques, en grès, la pierre
naturelle, la pierre en béton poreux et la pierre Durisol
]] Béton
]] Bois et dérivés du bois et, de plus en plus, le bois massif
Comme ancrage on utilise en règle générale des chevilles
ou des étriers avec lesquels la sous-construction est fixée
à la structure porteuse. Le dimensionnement des ancrages
est défini par la norme SIA 260, un aspect qui est en général pris en charge par le fournisseur de systèmes. La résistance à la corrosion des chevilles et des étriers utilisés est
un critère de qualité important dans ce contexte.
On utilise souvent le bois et le métal pour la sous-construction; de nombreuses solutions font également appel aux
deux matériaux, par exemple des poutres en bois verticales vissées sur des rails métalliques horizontaux fixés à
la structure porteuse au moyen de consoles.
Fonctionnalité et réalisation
Chaque couche que comporte une façade ventilée a des
fonctions totalement différentes. Ceci permet d’optimiser chacune d’elle ainsi que la construction dans son ensemble. Compte tenu du vaste choix de matériaux et de
variantes possibles, la construction ventilée peut parfaitement s’adapter aux conditions cadres légales et architecturales. De plus, cette optimisation relève de la compétence du fournisseur de systèmes, de sorte que le maître
d’ouvrage ou l’architecte reçoit une façade toute prête.
L’ancrage, resp. la sous-construction ont une énorme importance statique pour les façades ventilées. Les constructeurs de façades distinguent entre la structure porteuse, la
sous-construction et l’ancrage.
31
Le fibrociment
L’architecture ne peut plus se passer des panneaux en
fibrociment. Ces derniers sont utilisés aussi bien pour le
revêtement des façades que pour la couverture des toits et
l’aménagement intérieur. Les panneaux en fibrociment sont
très résistants aux influences de l’environnement comme
l’humidité, les variations de température, la grêle et la lumière du soleil. Il s’agit donc d’un matériau de construction
qui possède une longue durée de vie. Ce type de panneau
est en outre incombustible (classification: 6 ou 6q), raison
pour laquelle il est volontiers utilisé lorsque les exigences
de protection incendie sont particulièrement sévères.
Les panneaux en fibrociment se composent de ciment (env.
40%), de fibres d’armature et de fibres opératoires. Les
fibres d’armature sont d’origine synthétique, tandis que
les fibres opératoires se composent de cellulose. A quoi
il faut ajouter les peintures et les matériaux qui influent
sur la structure de la surface. Les panneaux en fibrociment
contiennent en outre environ 12 % d’eau et 30 % d’air. Cet
air forme de petits pores microscopiques qui servent d’espace d’expansion pour l’eau en cas de gel, ce qui permet
d’éviter les dégâts dus à ce dernier.
Une multiplicité de formes et de couleurs
Les panneaux de façade existent en différentes exécutions: lisse, ondulé ou perforé. Plusieurs centaines de tonalités de couleurs peuvent être utilisées pour la couche
de revêtement. Il existe également des panneaux en fibrociment qui imitent très bien d’autres matériaux, comme le
bois ou l’ardoise naturelle.
La palette de ce type de panneaux va du bardeau de 6 centimètres de large au panneau grand format de plus de 3
mètres de long. Les panneaux en fibrociment permettent
donc de très nombreuses possibilités d’expression architecturale, qui peuvent aller de la maison rustique avec des bardeaux petit format au complexe de bureaux moderne avec
des panneaux grand format aux couleurs lumineuses. Les
bâtiments dont la façade et le toit sont revêtus des mêmes
panneaux en fibrociment sont toujours autant prisés.
Plutôt des façades ventilées
Les panneaux en fibrociment sont fixés à la structure porteuse du bâtiment au moyen d’une sous-construction. Celleci peut être en bois, en métal léger ou une combinaison des
Illustration 30: Les panneaux en fibrociment d’une autre couleur mettent en évidence les encorbellements; ils
sont isolés de manière optimale.
32
deux; elle consiste en des lattes de soutien horizontales et
des lattes porteuses verticales. Les lattes horizontales sont
montées directement sur la couche d’isolation ou y sont
intégrées. Elles sont maintenues par des vis d’ancrage qui
traversent la couche d’isolation et se fixent dans le mur.
Les lattes porteuses verticales sont vissées aux lattes de
soutien auxquelles les panneaux de la façade sont fixés
– généralement au moyen de vis à tête ronde. On peut
également utiliser des profils métalliques en lieu et place
de lattes en bois. Les profils métalliques ont en effet une
plus grande force de retenue que les sous-constructions
en bois et sont surtout utilisés pour les grandes façades
ainsi que pour le montage de panneaux en fibrociment
grand format (et donc lourds).
cas, l’eau de pluie peut pénétrer le long des vis de fixation qui servent à fixer les panneaux au lattage porteur.
Conséquence: la sous-construction peut pourrir et la performance du matériau isolant diminuer en raison de l’humidité. La qualité des vis et des bandes d’étanchéité est
donc déterminante pour la durée de vie et la performance
d’une façade en fibrociment.
Les modules et les panneaux doivent être montés en l’absence de contrainte mécanique, il ne doit y avoir aucune
tension. Il est en outre important que les têtes des vis
de fixation soient posées à niveau sur les panneaux en
fibrociment. Si tel n’est pas le cas, d’éventuelles tensions
peuvent provoquer des fissures dans les panneaux lors de
variations de la température.
Le montage doit être précis
Là où les panneaux en fibrociment forment des jointures
(s’ils ne se chevauchent pas) et là où ils sont vissés à des
lattes porteuses en bois, il convient de recouvrir avec
une bande d’étanchéité EPDM les parties situées entre
les panneaux et les lattes porteuses. Si tel n’est pas le
Crépi intérieur
Brique en terre cuite
B 17.5/24
Panneau isolant
Flumroc DUO
Tableau 7: Dimensionnement de l’espace ventilé
(Source: Eternit)
Hauteur du bâtiment
Dimension minimale de
l’espace ventilé
Jusqu’à 6 m
20 mm
Jusqu’à 22 m
30 mm
Au-delà de 22 m
40 mm
Espace ventilé
Revêtement
Panneau isolant
Flumroc MONO
Illustration 31: Des consoles de paroi avec des
­thermostops en matière synthétique réduisent les
ponts thermiques
33
Panneaux Rockpanel
Les panneaux Rockpanel sont fabriqués à partir de basalte. La roche est fondue à une température supérieure
à 1200 degrés, puis transformée en plaques de façades.
Un mètre cube de basalte permet de fabriquer environ 400
mètres carrés de plaques Rockpanel.
le bois ou le métal. Etant donné que le panneau Rockpanel est flexible et comparativement léger, il peut, dans une
certaine mesure, être cintré et torsadé lors du montage,
ce qui permet de créer de superbes effets de façades sans
qu’aucun usinage spécial ne soit nécessaire.
Ces panneaux sont entièrement recyclables et les plaques
disponibles dans le commerce consistent aujourd’hui en
plus de 25 % de matériau recyclé. Les plaques de façades
Rockpanel ont une longue durée de vie et sont résistantes
aux intempéries. La réaction au feu du matériau a été dûment testée; il est classé Type B-s2,d0, soit «difficilement
inflammable» selon la norme DIN EN 13501-1.
Les panneaux de façade Rockpanel sont disponibles en
différents formats qui vont de la planchette longue à la
plaque grand format. En outre, le matériau est simple
à travailler et à adapter à un objet: scier et percer peut
être fait avec de simples outils manuels. Les panneaux
peuvent enfin, dans certains cas, être posés sans joints
visibles.
Des couleurs codifiées
Fixation simple
Les panneaux Rockpanel sont disponibles en plus de 100
coloris, codifiés selon le système RAL. Cette variété de
couleurs permet de choisir des panneaux de façades Rockpanel qui s’harmonisent parfaitement avec les autres éléments construits. Diverses finitions sont également disponibles: outre des surfaces planes et rugueuses, il existe
également celles qui imitent d’autres matériaux, comme
Les panneaux Rockpanel peuvent être fixés au moyen de
vis, de rivets ou de systèmes spéciaux. On peut également
les coller. Les panneaux peuvent aussi bien revêtir un système de façade ventilée que non ventilée.
Ils sont en général utilisés pour des façades ventilées.
En raison des nombreuses possibilités de fixation, ils
Illustration 32: Une réussite: des panneaux Rockpanel imitation bois.
34
s’adaptent à diverses sous-constructions. De simples
­lattages en bois conviennent tout aussi bien que des profils en métal ou en matière synthétique. Etant donné que
les panneaux peuvent être cintrés, des tensions modérées
lors du montage ne posent donc aucun problème. Les façades peuvent ainsi supporter de grandes variations de
température.
Crépi intérieur
Brique en terre cuite
B 17.5/24
Panneau isolant
Flumroc DUO D 20
Le basalte: un matériau traditionnel
Le basalte est une roche d’origine volcanique. Il est
composé essentiellement de silicates de fer et de magnésium ainsi que d’autres silicates. Le basalte, qui est
la roche la plus répandue au monde, a généralement
une couleur gris foncé à noir. Le basalte est utilisé de-
Espace ventilé
Support pour
crépi extérieur
Crépi extérieur
puis des siècles pour différents types de constructions
massives, ainsi que pour les revêtements de sol, les
plaques de pierre, les monuments et les mosaïques.
Pour fabriquer des panneaux de façades et du matériau
isolant en laine minérale, le basalte est fondu, puis fibré et entrelacé. On obtient ainsi un matériau résistant
et durable possédant de très bonnes propriétés au niveau de la protection acoustique et incendie.
Illustration 33: Revêtement ventilé: le montage est effectué au moyen de vis de distance et de profilés.
35
Le bois et les dérivés du bois
Le bois comme revêtement extérieur des maisons a une
longue tradition, que se soit sous forme brute ou travaillée. L’architecture rurale nous en fournit de nombreux
exemples, ainsi que des bâtiments historiques richement ornés. Le bois reste aujourd’hui un matériau prisé pour la construction des façades, et ce, pas seulement dans les zones rurales. Nombre de projets actuels
le prouvent, comme par exemple l’immeuble de la coopérative Gesewo destiné à accueillir plusieurs générations, construit à Winterthour en 2012, ou encore l’école
Büttenen en ville de Lucerne, construite en 2009. Quant
à savoir si les revêtements en bois ou en dérivés du bois
doivent être peints pour les protéger du grisage ou s’il
faut privilégier un matériau brut, voilà qui soulève des
discussions passionnées. Que le bois non traité vieillit
bien, d’innombrables façades noircies au soleil de la zone
alpine le prouvent indubitablement. A condition que les
matériaux soient correctement utilisés ou préfabriqués
en conséquence, les façades en bois sont non seulement
belles, mais également durables.
Une utilisation multiple et diverse
Le bois ou les dérivés du bois peuvent être utilisés de nombreuses manières pour le revêtement d’une maison, avec
divers impacts architecturaux. On distingue en général
deux revêtements en bois massif: le bois raboté comme
les planches ou les planches profilées et les éléments de
façades en produits dérivés du bois se présentant sous
forme de panneaux. Il existe également d’autres produits
Tableau 8: Bardages
fermé
]] En général des planches profilées avec
rainure et languette ou des planches
fabriqués à partir du bois, qui se caractérisent soit par un
usinage spécial (p.ex. les bardeaux) ou un traitement spécifique (p.ex. l’imprégnation sous pression).
Bardages
Des épaisseurs de planche allant de 20 à 26 mm sont courantes de nos jours pour des types de revêtement tels que
les bardages à clins, avec rainure et languette, et à chevauchement ou avec de simples planches (horizontales ou
verticales). La largeur des planches se situe généralement
entre 70 et 140 mm. Des largeurs supérieures à 160 mm
sont à déconseiller en raison des mouvements de dilatation et de retrait (Illustration 35). Les bardages peuvent
être ouverts ou fermés (Tableau 8).
Revêtement avec des panneaux
Il est également possible de réaliser de grandes façades en
utilisant des panneaux en bois ou en dérivés du bois. Outre
l’effet de surface ainsi obtenu, la rapidité de montage de ce
type de revêtement présente un autre avantage notable. Le
tableau 9 fournit une vue d’ensemble des matériaux possibles et de leur utilisation comme revêtement extérieur.
Mesures architecturales
Un revêtement en bois est soumis à des contraintes les
plus diverses (soleil, pluie battante, vent, variations de
température). L’intensité de ces dernières dépend de l’emplacement de l’objet, de son exposition et des mesures
de protection. Tout ce qui permet de réduire les effets de
la météo et d’empêcher la pénétration de l’humidité prolonge la durée de vie d’une façade en bois. La configuration des détails architecturaux est donc de toute première
importance pour la qualité d’une façade de ce type.
à chevauchement (de 15 mm au moins)
ouvert
]] Généralement des lames avec un profil
rhomboïde ou en forme de lamelles et
de lattes
]] Etant donné que l’eau peut atteindre
l’arrière du bardage (pluie battante ou eau de condensation), la
sous-construction doit faire l’objet
d’une attention particulière.
36
Les principaux critères sont:
]] éviter les surfaces horizontales
]] protéger le bois de bout
]] éviter la stagnation de l’eau
]] pratiquer des larmiers
]] pratiquer des joints de plus de 10 mm pour le séchage
des pièces de construction
]] permettre la dilatation et le retrait grâce à une fixation
adaptée
Illustration 34: La façade en bois de cette habitation de Meilen est dotée en sus d’un avant-toit.
Tableau 9: Aptitude des panneaux en bois et en dérivés du bois comme revêtement
­extérieur (Source: Lignum)
Type de panneau
Aptitude
Panneaux en bois massif
monocouche
non
3 couches ou plus fermées
oui, sous réserve (protection des bords)
Panneaux plaqués
Panneaux avec placage non fermé
non
Contreplaqué collé
oui, sous réserve (protection des bords et de la
surface, utilisation de qualités spéciales)
Panneaux agglomérés
Collé à la résine
non
Lié au ciment
oui
OSB
non
Panneaux de fibres, MDF
oui, sous réserve (collage spécial, protection des
bords et de la surface)
37
]] utiliser des moyens de fixation inoxydables
]] assurer une ventilation efficace
]] ménager un espace contre les projections d’eau (en général au moins 300 mm du sol)
Types de bois
Les types de bois disponibles ne répondent pas de la
même manière aux différentes contraintes. Ceci ne vaut
toutefois pas uniquement pour la simple altération de la
surface (décoloration et érosion): tous les bois se comportent en effet de la même manière à ce niveau. Il ne
vaut donc pas la peine, s’il s’agit d’exigences esthétiques, de préférer des bois soi-disant «résistants aux intempéries» (la plupart du temps plus chers) aux bois de
conifères locaux qui ont fait leurs preuves.
Les bois se distinguent toutefois par leurs propriétés physiques en présence d’humidité et leur résistance face aux
maladies cryptogamiques. Les bois possédant les propriéTableau 10: Propriétés des bois de conifères et de feuillus
(­Source: Lignum)
Type de bois
Durabilité
Capillarité à
Stabilité di-
naturelle
l’eau
mensionnelle
moyenne
très faible
moyenne
Bois de conifères
Douglas
durable à peu
durable
Epicéa
peu durable
faible
moyenne
Mélèze
moyenne durable
faible
moyenne
faible
moyenne
moyenne à
moyenne
à peu durable
Pin
moyenne durable
à peu durable
Sapin (sapin blanc)
peu durable
grande
Western Redcedar
durable
faible à moyenne
grande
Châtaignier
durable
faible
moyenne
Chêne
durable
faible
moyenne à faible
Robinier (faux
très durable à
très faible
moyenne
acacia)
durable
Bois de feuillus
38
Illustration 35: Coupes verticales de différents
­bardages: bardages profilés, fermés avec rainure et
languette (en haut), bardages à chevauchement,
­ouverts et fermés (au milieu), bardages à clins, ouverts
et fermés. (Source: fiche technique Montage de
façades en bois, VSH et Holzbau Schweiz)
Tableau 11: Traitement de la surface des façades en bois (Source: Lignum)
Les façades en bois peuvent être réparties en quatre catégories:
Non traité
]] Sans imprégnation, couche de fond ou autre peinture.
]] Change de couleur et de structure de surface lorsque soumis aux intempéries (une patine gris
argenté régulière se forme après un à deux ans sur les éléments de façade soumis régulièrement
aux intempéries).
]] Les parties soumises à de fortes intempéries peuvent noircir.
]] Les parties protégées de la façade (par des avant-toits, des balcons, des corniches, des tablettes
de fenêtre) se dégradent plus lentement (elles restent brunes).
]] Les changements superficiels (formation de fissures, érosion des surfaces) n’influent pas sur la
résistance.
]] Bien construite et exécutée, on peut obtenir une durée de vie de plusieurs dizaines d’années.
Non filmogène
]] Traitements des surfaces qui ont pour but de donner une apparence uniforme à la façade en bois
(protection contre la lumière, protection contre l’humidité, protection contre les champignons et
les algues qui décolorent la surface, «vernis anti-grisage», imprégnation sous pression).
]] Souvent utilisé de manière combinée.
]] Protection contre l’humidité: traitement ultérieur possible et nécessaire.
Coloré transparent
]] La structure du bois reste reconnaissable.
]] La petite quantité de pigment de la couche de vernis ne peut empêcher la décoloration du bois.
]] Les couleurs naturelles (brun ou foncé) conviennent mieux que des couleurs claires, jaunes et
blanches.
]] Vérifier la résistance à la lumière pour les coloris multicolores.
Coloré couvrant
]] Les peintures de couleurs excluent pratiquement tout changement de couleur du bois.
]] Couche de fond pour stopper le jaunissement du bois.
]] Les liaisons et les dommages de montage doivent être impérativement recouverts de deux couches.
]] La couche finale hydrogue augmente la durée de vie de la peinture de couleurs.
]] Le système doit pouvoir être repeint.
tés suivantes conviennent pour les façades qui doivent
répondre à des exigences élevées en matière d’intempéries et d’humidité:
]] Durabilité naturelle
]] Capillarité
]] Stabilité dimensionnelle (faibles mouvements de dilatation
et de retrait)
Les exigences relatives aux planches pour façades sont
définies dans les Critères de qualité de la constrution et
l’aménagement intérieur – Bois et panneaux à base de
bois – Usages du commerce – Edition 2010.
La protection incendie doit faire l’objet d’une attention
particulière en ce qui concerne les façades en bois (voir
page 14). Le type de traitement de la surface choisie joue
également un rôle au niveau de l’application de critères
écologiques (p.ex. écolabel). Il existe des tabelles qui indiquent les intervalles de rénovation des revêtements si
ceux-ci sont entretenus régulièrement et selon l’intensité de l’exposition aux intempéries (p.ex. fiche technique
N° 3-6-07/F, VSH/Holzbau Schweiz). On procèdera à des
tests spécifiques dans certains cas.
39
Sous-construction et fixation
Certificats et labels
En règle générale, les bardages de façades sont montés
sur un lattage simple ou double. Cette sous-construction
doit notamment remplir les fonctions suivantes:
]] Transmettre la charge due à l’action du vent à la structure porteuse
]] Assurer durablement la liaison entre le revêtement et la
structure porteuse
]] Transmettre la propre charge du revêtement de façade à
la structure porteuse sous-jacente
]] Constituer une base pour les moyens de fixation du revêtement
]] Assurer la circulation de l’air sur toute la hauteur de la
façade, resp. de bord à bord
]] Assurer l’évacuation, resp. l’évaporation de l’humidité
pénétrante (p.ex. pluie battante)
L’ancrage doit fixer durablement les différents éléments
en bois. On utilise principalement des clous et des vis
comme moyens de fixation (au moins aciers de qualité
A2). Les moyens de fixation doivent être dotés d’une protection efficace et durable contre la corrosion (pour éviter
les traînées sur la façade dues à la corrosion des pièces en
métal). La fixation peut être visible ou non.
L’Association Suisse des Raboteries ASR délivre un certificat pour les bardages industriels en bois utilisés principalement pour les façades en bois. Plus d’informations à ce
sujet sur le site www.vsh.ch.
Lignum a développé, en collaboration avec l’Empa et des
organisations intéressées, un label de qualité pour les revêtements de façades en bois. Ce label est une marque
protégée et enregistrée, il est utilisé par diverses entreprises de production sous la surveillance de Lignum. La labellisation certifie que la sélection du support (le bois), le
système de traitement et l’application correspondent aux
exigences définies par le règlement. Plus d’informations à
ce sujet sur le site www.lignum.ch.
On trouvera d’autres informations sur le montage de façades en bois dans la fiche technique N° 4-2-07/F de l’Association Suisse des Raboteries ASR et Holzbau Schweiz
(www.vsh.ch et www.holzbau-schweiz.ch).
Evtl. revêtement intérieur
Evtl. local d’installations techniques
Panneau OSB 3 15 mm
Panneau isolant Flumroc 1 ou
panneau isolant Flumroc SOLO
Coupe-vent
Espace ventilé
Bardage à clins
Evtl. revêtement intérieur
Evtl. local d’installations techniques
Evtl. Innenverkleidung Panneau OSB 3 15 mm
Evtl. Installationsraum Panneau isolant Flumroc 1 ou
panneau isolant Flumroc SOLO
OSB 3-Platte 15 mm
Flumroc-Dämmplatte 1 oder
Flumroc-Dämmplatte SOLO
Coupe-vent
Espace ventilé
Bardage à clins
Winddichtung
Hinterlüftungsraum
Stülpschalung
Illustration 36: Coupe verticale (à gauche) et horizontale d’une paroi extérieure avec bardage à clins ventilé en bois.
40
Illustration 37: Les lambris bruts de sapin blanc structurent
la façade de cet immeuble résidentiel à Aarau.
41
Les métaux
L’architecture des façades métalliques se remarque au premier coup d’œil. Outre l’acier, l’aluminium et le zinc, les
constructeurs font également appel au cuivre, au bronze,
au laiton et, plus rarement, au plomb. Le cuivre et le plomb
en particulier ne sont pas des matériaux sans risque: ils
peuvent en effet être toxiques pour les organismes lorsqu’ils se dissolvent dans l’eau sous forme de sels. Les
métaux interviennent la plupart du temps sous forme d’alliages, étant donné que ces derniers possèdent de meilleures propriétés physiques comparés aux métaux purs.
Les métaux offrent de très nombreuses possibilités de
design: les métaux résistants à la corrosion conservent
leur éclat spécifique, comme par exemple l’acier inoxydable. D’autres forment une couche de protection contre
la corrosion sous la forme d’une patine. Si l’on veut éviter
qu’elles ne se corrodent, les façades métalliques en acier
doivent être recouvertes d’une couche qui peut consister
en un vernis ou une matière synthétique (film, couche de
poudre).
Le métal est également souvent utilisé sous la forme d’éléments en sandwich. De tels matériaux composites sont formés de deux tôles qui sont collées au moyen d’une âme
en matière synthétique ou en matériau isolant minéral. Les
éléments en sandwich présentent une meilleure isolation
phonique et une meilleure statique que le métal pur.
Les métaux déployés offrent de nombreuses possibilités
architectoniques. Le matériau consiste en des tôles do-
tées de coupes décalées qui sont ensuite déployées. On
obtient ainsi des plaques de métal sous forme de grilles,
resp. de tôles qui présentent une rigidité élevée. Elles
restent néanmoins filigranes et légères, elles permettent
également des formes de façades arrondies. Etant donné
que les métaux déployés ne protègent pas contre la pluie
battante, on place habituellement une membrane en matière synthétique perméable à la vapeur entre le matériau
isolant et le revêtement métallique.
Préfabriqué ou fait main
Les métaux peuvent être travaillés de multiples manières
pour les revêtements de façades. Ils sont disponibles sous
forme de bandeaux et de tablettes, de profils trapézoïdaux, ondulés et en zigzag, de cassettes, de paneels, de
panneaux à clins ainsi que de tôles perforées et de tôles
déployées. Ces revêtements sont fixés directement à la
sous-construction. Il existe également des éléments de façades métalliques préfabriqués.
Les façades métalliques fabriquées artisanalement ont
une longue tradition, comme l’attestent les bâtiments historiques. Ces façades, construites par des ferblantiers, se
composent d’éléments maintenus ensemble au moyen de
la technique d’agrafage. La construction ne se distingue
pas d’un toit métallique; l’ensemble de la surface de la
façade est fermé et étanche à la pluie. Les façades métalliques construites selon cette technique ne sont pas autoporteuses et nécessitent donc un support plane afin de
garantir la stabilité.
Tableau 12: Les types de matériau les plus souvent utilisés pour le revêtement des façades
Matériau
Propriétés
Zinc
L’alliage zinc-titane est utilisé pour les revêtements de façades (part de zinc supérieure à 99,9 %).
La patine varie de gris à bleu et empêche la tôle de zinc de se corroder davantage.
Acier
L’acier de construction normal doit être protégé de la corrosion en le galvanisant ou en le recouvrant
d’un matériau synthétique. L’acier chromé représente une alternative, car il est inoxydable, mais cher.
Aluminium
Le métal léger est souvent utilisé pour le revêtement des façades. Il est résistant aux intempéries
et a une longue durée de vie; il peut toutefois subir des déformations en cas de forte grêle.
Cuivre et alliages
Un matériau malléable que l’on trouve souvent dans des bâtiments historiques. Le processus de
de cuivre
corrosion est interrompu par une patine protectrice. Le cuivre n’est pas sans risque du point de vue
écologique.
42
Illustration 38: Deux constructions de façades différentes, qui semblent se chevaucher.
43
Minimiser les ponts thermiques
Les revêtements en métal doivent être fixés à une
sous-construction. En outre, l’évacuation de la vapeur
d’eau qui diffuse vers l’extérieur par les parois est un aspect particulièrement important dans un revêtement de
façade relativement étanche à la vapeur tel que le métal.
La sous-construction peut être en bois ou en des profils
d’acier ou d’aluminium.
Les ponts thermiques au niveau de la sous-construction
et des éléments d’ancrage sont pratiquement inévitables.
Afin de limiter autant que faire se peut les pertes de chaleur dues aux percements dans le matériau isolant, il
convient d’optimiser la disposition et la forme des profils
porteurs du point de vue de leur comportement en tant
que ponts thermiques ainsi que de limiter le nombre de
consoles. Ceci est particulièrement important pour les façades métalliques, étant donné qu’elles peuvent, en raison de leurs propriétés physiques, devenir des conducteurs, resp. des échangeurs thermiques de grande surface,
ce qui n’est pas souhaitable.
Comparés à d’autres matériaux utilisés dans la construction des façades, de nombreux métaux et alliages présentent une dilatation thermique considérable. La
sous-construction doit donc être disposée de telle sorte
que les mouvements des panneaux de façade puissent
être absorbés sans que la façade n’en souffre. Il convient
en outre de prévoir des joints suffisamment bien dimensionnés ainsi que des raccords coulissants.
Comme pour toutes les façades ventilées, il est impératif
de prévoir une protection contre les insectes, et ce, malgré
les zones tampons nécessaires pour absorber la dilatation
thermique. Les treillis métalliques ou les tôles perforées
disposées aux raccords et aux joints empêchent la vermine de nidifier dans l’espace ventilé.
Cassettes métalliques 500/600 mm
Panneau isolant Flumroc DUO C
Revêtement extérieur en tôle
Cassettes métalliques 500/600 mm
Panneau isolant Flumroc DUO C
Revêtement extérieur en tôle
Illustration 39: Isolation à une couche dans des cassettes métalliques.
44
Illustration 40: Les métaux déployés allègent les façades de grande surface.
45
La pierre naturelle
On dispose d’un vaste choix de pierres naturelles pour la
construction de façades. Les silicates durs ainsi que les
calcaires et les grès durs et compacts conviennent particulièrement bien dans ce contexte, car ils résistent bien
aux intempéries et aux contraintes mécaniques. Certaines
roches métamorphiques comme le marbre peuvent perdre
leur solidité et se déformer sous l’influence des intempéries. De telles roches requièrent donc une fixation qui soit
spécialement adaptée à chaque pierre.
Les pierres naturelles offrent une incroyable variété de
couleurs et de structures. Les plaques de pierre peuvent
ainsi être traitées de multiples manières: elles peuvent
en effet être poncées, polies, taillées, sablées ou fendues
pour n’en citer que quelques-unes. Les façades en pierres
naturelles peuvent en outre être imprégnées, ce qui les
rend résistantes aux intempéries.
Trois types de construction
Les pierres naturelles possèdent des propriétés physiques
très différentes. Le calcul statique de la façade doit donc
tenir compte des propriétés spécifiques de chaque matériau. Les points suivants sont cruciaux:
]] A quel point la pierre résiste-t-elle au gel et aux intempéries?
]] Quelle est sa résistance aux contraintes de l’environ­
nement (p.ex. pluies acides)?
]] Comment la pierre devient-elle patinée?
]] Le matériau sera-t-il encore disponible dans le futur
(­réparations, entretien)?
Les façades en pierre naturelle peuvent être érigées selon les trois modes de construction suivants: mur massif
ancré autoporteur, revêtement cimenté avec ancrage et
façade suspendue ventilée. Etant donné que les façades
en pierre cimentée ne peuvent pratiquement pas être isolées, celles-ci sont réalisées actuellement essentiellement sous la forme de façade ventilée ou de mur massif
à double couche.
Tableau 13: Types de pierre pour la construction de façades
Type de pierre
Exemples et propriétés
Roche magmatique
P.ex. le granit, le basalte et les roches magmatiques se forment par cristalli­sation
du magma. La plupart de ces roches sont des roches dures que l’on peut utiliser de
­multiples manières dans la construction.
Roche sédimentaire
Les roches calcaires et le grès sont des roches cohérentes et dures qui présentent une
bonne résistance au gel.
Les grès sont souvent sensibles aux influences de l’environnement.
Roche métamorphique
P.ex. le marbre, l’ardoise, le gneiss.
Ces roches proviennent de roches magmatiques ou sédimentaires qui ont subi des
­changements de température et de pression (on les appelle donc également roches
de transformation). Les roches métamorphiques possèdent des propriétés très
­différentes, nombre d’entre elles conviennent bien pour la construction de façades.
46
Illustration 41: La pierre naturelle enveloppe la façade bien isolée d’un immeuble de bureau.
47
Fixation métallique
L’idéal: l’isolation minérale
Les revêtements en pierre naturelle sont fixés au mur au
moyen de systèmes d’ancrage en acier inoxydable ou en
aluminium. On fait généralement appel à des systèmes
de cadre (sous-constructions) ainsi qu’à des ancres. Pour
la sous-construction, on utilise par exemple des rails métalliques perforés contre lesquelles les plaques de pierre
sont fixées au moyen de broches. Cette méthode permet
de décaler légèrement les plaques et de bien les ajuster,
ce qui optimise l’aspect général de la façade. De tels systèmes de cadre conviennent également pour les façades
de grande surface ainsi que pour les immeubles.
La perte de chaleur par la façade dépendra de la section
des ancres et de leur nombre. Etant donné la charge que
doivent supporter les façades en pierre naturelle, il est toutefois difficile de réduire radicalement le nombre de ces
ancres, comme on peut le faire dans les constructions de
façades plus légères. La sécurité est en effet impérative en
ce qui concerne la fixation de plaques de façades en pierre.
L’ancrage avec un mortier et des consoles est plus simple:
il prend en effet directement dans le mur et les plaques de
pierre de la façade, et sont donc plus avantageux que les
sous-constructions métalliques. Seuls des types d’acier
inoxydable doivent être utilisés pour la sous-construction
et pour l’ancrage.
Crépi intérieur
Béton 200 mm
Panneau isolant
Flumroc DUO
Espace de ventilation
Revêtement en pierre
naturelle
Panneau isolant
Flumroc MONO
Illustration 42: Compte tenu de leur poids, les plaques
de pierre naturelle sont fixées au moyen de systèmes
d’ancrage massifs en métal.
48
Il n’est pas possible de procéder à un jointoyage en ciment dur pour les façades en pierre en raison de la dilatation thermique. On utilisera donc des mastics compatibles
avec la pierre. On peut également utiliser des joints ouverts pour les endroits qui sont soumis à des précipitations normales. Lorsque les façades sont exposées à des
pluies battantes, il faudrait que les joints ouverts soient
pourvus d’un composant hydrofuge. Les matériaux minéraux conviennent tout particulièrement pour l’isolation: ils
présentent des propriétés optimales au niveau de la résistance au vent et du comportement à l’humidité, et complètent parfaitement la pierre naturelle.
Façades en verre
Le verre est utilisé pour de nombreux types de façade
(opaques, translucides ou transparentes). Il permet donc
des réalisations qu’il est impossible d’envisager avec
d’autres matériaux. Les façades en verre sont très courantes dans la construction industrielle. Mais ce matériau
est également utilisé dans la construction d’immeubles
d’habitation en raison des nombreuses possibilités de réalisation qu’il offre.
Le poids du verre nécessite toutefois des sous-constructions solides. Les bords extérieurs des châssis de fenêtres
peuvent par exemple servir comme support de fixation
pour les vitrages d’une façade. Les sous-constructions
sont généralement réalisées en métal, auquel cas les
ponts thermiques générés par les éléments d’ancrage devraient être réduits par des cales et des clips Thermostop.
Les éléments en verre de grande surface peuvent être en
outre stabilisés au moyen de profils fixés à l’arrière, ce qui
leur confère une meilleure résistance au vent.
Illustration 43: Les façades média permettent de présenter des images
comme sur un écran
Un impératif: des matériaux isolants
stables de forme
Les façades en verre doivent être dotées d’un espace de
ventilation afin que la chaleur accumulée par le rayonnement solaire puisse être évacuée. Etant donné que la paroi extérieure qui se trouve derrière le verre de la façade
peut parfois chauffer considérablement, les matériaux isolants à base de laine minérale conviennent tout particulièrement puisque leur forme et leur dimension ne changent
pas, même soumises à des températures élevées.
Pour qu’une façade en verre résiste également à la grêle
et à d’autres influences de l’environnement, elle doit être
réalisée avec un verre de sécurité. Non seulement ce type
de verre rallonge la durée de vie des façades, mais il remplit également les normes de sécurité: il présente en effet
une résistance élevée à la flexion ainsi qu’une résistance
supérieure aux changements de température. S’il venait
malgré tout à se briser, ce type de verre se subdiviserait
en un filet d’agglomérats cohérents qui présente un faible
risque de blessure.
Châssis de
fenêtre (fixation)
Verres de sécurité
émaillés teints
Panneau isolant
Flumroc DECO
Stores
Plaques
d’aluminium
composites
Illustration 44: Tête de dalle avec linteau et rebord de
fenêtre d’une façade en verre.
49
Façades en verre avec laine de pierre visible
Etant donné que dans les façades en verre l’isolation qui
se trouve à l’arrière reste visible, le matériau isolant doit
répondre à des exigences élevées. Les panneaux isolants
peints confèrent aux façades en verre une originalité incomparable. Le verre permet d’obtenir des effets très variés: opaques, ils changent de couleur selon l’incidence de
la lumière, les panneaux isolants peints ne transparaissant que légèrement. Les verres transparents permettent
eux aussi des jeux de couleurs très variés, aussi variés que
les teintes que l’on aura données aux panneaux.
La vaste gamme de couleurs utilisables – elles sont en
principe toutes résistantes aux UV – en combinaison avec
des verres traités selon différents procédés offre un choix
pratiquement infini de façades. Certains effets optiques
peuvent également être obtenus selon le type de montage de l’isolation que l’on aura choisi. On peut obtenir
par ailleurs des effets supplémentaires en traitant spécifiquement la matériau isolant (surface lisse ou brute, joints
ouverts ou fermés).
sont simplement traités par un peintre qui met une couche
de fond avant d’appliquer la couleur choisie. La structure
à double couche des panneaux DECO – une couche inférieure élastique et une couche extérieure plus dure composée d’une structure en fibres ondulées – simplifie le travail sur le chantier.
De même, la laine de pierre respecte les prescriptions
particulièrement sévères en matière de protection incendie et ralentit la propagation des flammes en cas d’incendie. Cette propriété est de toute première importance
pour les immeubles qui sont souvent pourvus de façades
en verre.
Appliquer la première couche et peindre
Le matériau isolant qui se trouve derrière le verre de la
façade doit être résistant aux UV et supporter des températures élevées, tout comme d’ailleurs la couleur de revêtement. Les matériaux isolants minéraux et les couleurs
minérales remplissent tous deux ces exigences. Le panneau isolant Flumroc DECO a été spécialement développé
pour les façades en verre. Après le montage, les panneaux
Tableau 14: Variantes de façades en verre
Opacité
transparente et
pas transparente
pas transparente
translucide
mais translucide
et pas translucide
Types de verre
verre de sécurité
verre de sécurité
verre de sécurité
possibles
simple, clair
simple, parfois
simple, émaillé
sablé
50
Illustration 45: Immeuble avec façade vitrée et isolation thermique apparente, à Steinentorberg, à Bâle.
51
Enveloppe filigrane en matière synthétique
Les façades textiles confèrent aux bâtiments un aspect
homogène, indépendamment de la base de l’ancrage. La
membrane protège l’enveloppe du bâtiment contre les intempéries. Le choix du matériau et de la couleur permet en
outre diverses configurations possibles.
Lorsqu’on regarde la façade noire pourvue du logo blanc de
Keramikland, on ne soupçonne pas que l’enveloppe cache
une rénovation réalisée a posteriori. Le contraste noirblanc entre l’arrière-plan et le logo souligne au contraire
la Corporate Identity de ce fournisseur d’accessoires pour
salles de bain haut de gamme. Le nouveau bâtiment d’exposition de Keramikland situé dans la zone industrielle
de Cham n’est pourtant pas une nouvelle construction. Il
s’agit en effet d’une rénovation d’un bâtiment industriel
de deux étages, auquel on a ajouté un attique. Ce bâtiment abrite aujourd’hui des bureaux, une cafétéria et une
surface d’exposition de près de 2500 m2.
Un aspect uniforme
La devise qui prévaut lorsqu’on songe à transformer un
bâtiment est la suivante: «Conserver ce qui vaut la peine
de l’être». C’est ainsi que l’on a pu réutiliser des parties
de la sous-construction de l’ancienne façade en tôle – une
combinaison d’éléments en bois, en métal et en briques.
L’isolation en laine minérale a elle aussi été conservée;
elle a simplement été renforcée par une couche de 20
cm du même matériau. Dans les parties supérieures, on
a utilisé des panneaux isolants qui répondaient aux exigences plus sévères en matière de protection incendie.
Les parties opaques de l’enveloppe ont été recouvertes
d’une membrane perméable à la vapeur d’eau. Les zones
des fenêtres de la façade assainie ont été en partie rénovées. Parmi les divers matériaux utilisés pour l’enveloppe
du bâtiment figure également une membrane textile suspendue. Quelque 1000 m2 de surface de façade tendue
soulignent la forme cubique du bâtiment avec son entrée
principale.
Tendu sur un cadre
La sous-construction de la façade textile suspendue est limitée aux zones extérieures, ce qui a laissé toute latitude
aux architectes pour réaliser l’enveloppe du bâtiment. La
membrane PVC est tendue sur un cadre le long des bords
du bâtiment (voir Illustration 47), une bande de l’enveloppe
en béton restant visible dans la partie inférieure. Le cadre
consiste en des profils en aluminium spécialement développés pour cette application. Ils permettent de tendre la
membrane avec une force pouvant aller jusqu’à 150 kg par
mètre courant. La tension des bandes de textile soudées
à haute fréquence peut être ensuite ajustée au moyen de
vis de réglage. La façade textile reste ainsi bien tendue,
même lorsqu’il y a du vent. Les crochets métalliques sont
fixés à des consoles ad hoc.
Divers éléments tendus
Outre la réalisation de grandes surfaces, les façades
Système de tension
Console
Coupe-vent
Panneau isolant
Flumroc 1
Tension du textile
FTP 35
textiles peuvent également être construites avec des
systèmes de cassettes. Des éléments métalliques tendus avec des tissus sont combinés pour en faire une façade autoporteuse. La forme et la taille de ces éléments
varient en fonction de l’esthétique que l’on souhaite
obtenir. La sous-construction disponible permet d’ancrer
la façade à cassettes avec différents systèmes de fixation.
Illustration 46: La coupe verticale montre un système de
tension ajustable qui maintient la membrane textile sur
les bords.
52
Illustration 47: La halle de production de BikeTec AG où les fameux vélos électriques sont fabriqués.
53
Une protection translucide contre les
intempéries
La membrane textile ressemble à un fin tamis en tissu
polyester recouvert de PVC. Le PVC présente deux avantages: on peut le souder et il résiste aux UV. Comme le tissu se présente sous la forme d’un treillis, il est translucide
et n’empêche donc pas de voir à l’extérieur du bâtiment.
Mais la façade textile de Keramikland sert également de
protection solaire. Un écran anti-éblouissement est toutefois nécessaire selon la position du soleil. La membrane
stoppe en outre la grêle et affaiblit la pluie battante. La
façade textile suspendue sert ainsi de protection mécanique de la sous-construction. Le matériau utilisé, dont
l’indice d’incendie est 6q.3, est donc considéré comme
quasi incombustible et remplit ainsi les exigences de l’assurance-bâtiments et de la protection incendie.
de la Croix-Rouge Internationale, une sorte d’énorme
tente blanche, construit non loin de l’aéroport de Genève. Ses architectes souhaitaient que ce centre rappelle
les tentes de la Croix-Rouge utilisées dans les zones de
guerre et ont opté pour une façade textile. Le centre logistique est supporté par une structure en acier et béton
armé. Des éléments en sandwich ont ensuite été utilisés pour l’enveloppe thermique. La membrane textile est
tendue au-dessus de cette façade de béton. Elle forme
une surface composée de triangles et de carrés irrégulièrement posés les uns à côté des autres. L’enveloppe
blanche ventilée couvre l’ensemble presque jusqu’au
sol et sa surface n’est interrompue que par les ouvertures des portes et des fenêtres. Cette enveloppe extérieure étanche fait également office de protection solaire,
d’auvent et d’allège.
Un centre logistique emblématique
Si les façades textiles sont utilisées pour des assainissements, elles ouvrent également de nouvelles possibilités
de réalisation pour les nouvelles constructions. On mentionnera ici à titre d’exemple le nouveau centre logistique
Tableau 15: Types de façades textile
Matériau
Nom
Tissu en polyester r­ ecouvert
Tissu en fibres de verre
Membrane imprimée avec du
Bâche en polyester recou-
de PVC (mesh ou tissu
recouvert de téflon
polyester recouvert de PVC
verte de PVC
grillage)
(mesh ou tissu grillage)
Stamisol FT 381
FT P 35
Divers (presque tous en
Précontraint 1002 S
polyester/PVC)
Protection
5.3 (difficilement inflammable,
6q.3 (quasi incombustible,
D’inflammable à difficilement
D’inflammable à difficilement
incendie
faible dégagement de fumée)
faible dégagement de fumée)
inflammable
inflammable
Propriétés
]] Soudable à haute fréquence
]] Soudable avec accessoire
]] Soudable à haute
]] Soudable à haute
]] Disponible en standard en
27 couleurs
]] Stable aux UV
de soudure à barres
chaudes
]] Noir ou argenté
]] Stable aux UV
­fréquence
]] Imprimé en standard en
54
]] Façades
]] Façades
]] Protection visuelle
]] Protection visuelle
]] Standard en diverses
blanc et 4 couleurs
couleurs
]] Stable aux UV sous
]] Opaque
condition
Application
­fréquence
]] Affiche publicitaire
]] Stable aux UV
]] Tentes
(intégrable dans la façade
]] Halles
textile)
]] Façades
Mur apparent
Les briques cuites sont un matériau de construction très
ancien. Il y a plus de 10 000 ans, en effet, les hommes
utilisaient déjà des briques en limon séchées à l’air pour
bâtir leurs demeures. Les briques seront ensuite cuites
pour produire le matériau que nous connaissons. Les
constructions en brique sont résistantes et attestent de
la longue tradition culturelle et architecturale dont jouit
ce matériau, en particulier lorsqu’il reste apparent. On
mentionnera ici à titre d’exemple le bâtiment du Parlement de la Principauté du Liechtenstein mis en service
en 2008. Mais l’histoire de l’architecture moderne regorge elle aussi de constructions de ce type, comme celle
conçues par Walter Gropius, Mies van der Rohe ou encore Frank Lloyd Wright. Les méthodes de fabrication moderne au moyen de robots développés par Fabio Gramazio et Matthias Kohler à l’EPF de Zurich en collaboration
avec l’entreprise Keller AG, permettent des constructions
innovantes à partir de ce matériau traditionnel: le projet d’immeuble d’habitation sis à la Eierbrechtstrasse, à
­Zurich, en est un bon exemple.
La règle: construction à deux couches
Aujourd’hui, on trouve en général des murs apparents
dans les constructions à deux couches: la couche extérieure est en brique, la couche intérieure est la paroi qui
fait office de mur porteur et l’isolation thermique est placée entre les deux. Il existe en outre des constructions
monolithiques avec un mur d’isolation thermique. Ces
constructions sont en fait un développement du support
de maçonnerie avec couches de panneresses et couches
de boutisses qui caractérisaient les façades classiques. La
construction à deux couches nécessite l’ajout de joints de
dilatation. Ceux-ci consistent le plus souvent en des joints
verticaux qui peuvent également être utilisés comme éléments de design. La longueur des différentes portions de
parois est en général limitée (de 8 à 12 mètres).
Les facteurs suivants influent sur la disposition des joints
de fractionnement:
]] longueur et hauteur des parois
]] emplacement et taille des ouvertures dans les parois
]] contrainte changeante de la couche extérieure (porteuse
et non porteuse)
]] raccord des éléments de construction longs à la con­struction intérieure
]] couleur de la surface des façades
Joints horizontaux et verticaux
On prévoit en général des joints horizontaux et verticaux
de 10 mm. Afin de compenser d’éventuelles déformations
du matériau, il est recommandé de prévoir des joints de 12
à 13 mm pour des pierres pleines rustiques. Il est important que ces joints remplissent complètement les espaces
et qu’ils soient étanches. Ces joints peuvent ensuite faire
l’objet d’un traitement spécifique si on entend leur conférer une touche esthétique particulière (Illustration 51).
Ancrages
La couche extérieure doit être reliée à la construction porteuse afin de garantir la stabilité et la sécurité structurale de
la construction. Les ancrages doivent donc pouvoir supporter les fluages de traction et de compression qui s’exercent
perpendiculairement au mur ainsi que les mouvements
dus aux changements de température qui s’exercent parallèlement au mur. L’ancrage doit en outre dévier dans la
construction intérieure la charge due au vent qui s’exerce
sur la couche extérieure. On peut obtenir cet effet avec des
ancres spéciales pour double paroi et des renforts de joints.
Façade en klinker
Les klinkers sont des briques cuites à haute température.
Elles absorbent peu d’humidité grâce à leur densité élevée
et sont très résistantes au gel. Les klinkers conviennent
donc pour des façades très exposées. Il est recommandé
de prévoir un espace de tolérance de 2 cm entre l’isolation
thermique et la couche extérieure en klinker. Au pied du
mur et à sa couronne, cette couche est aérée, resp. ventilée avec de petites fentes verticales (Illustration 49).
Une multiplicité de couleurs et de surfaces
La structure, la couleur et la surface des briques apparentes et des klinkers varient selon le matériau brut utilisé
et le traitement choisi. Les murs de brique sont montés
selon des règles déterminées. Outre le design spécifique
produit par les joints qui en résulte, ces derniers peuvent
être peints de différentes couleurs.
55
Illustration 48: Immeuble de bureaux à Vaduz
56
Aussenschale in Sichtbackstein
Aussenschale in Sichtbackstein
Tolérance 2 cm
Panneau
Tolérance
2 cm isolant
Flumroc DUO
1 1
1
14
1
1 1414 14
14 1
1
diminue de
la propagation
2.Couche
mortier
des ondes acoustiques
longitudinales
p.ex. B 12/14
protéger la couronne
du mur de l’humidité
14
1. La couche de séparation
diminue la propagation
des ondes acoustiques
longitudinales
1. La
couche de séparation
Renfort deisolant
joint
Panneau
Flumroc DUO
p.ex. B 12/14
Renfort de joint
1
2.Couche de mortier
protéger la couronne
du mur de l’humidité
1. Enduit lisse de mortier
2. La couche de séparation
diminue la propagation des
ondes lisse
acoustiques
1. Enduit
de mortier
longitudinales
2. La couche de séparation
diminue la propagation des
ondes acoustiques
longitudinales
Panneau isolant
Flumroc DUO
1
25
A
tracé de biais
tracé de niveau
étendu pressé
fond continu
lisse
creusé
25
25 11
Ancrage pour
double paroi p.ex.
Ancrage articulé KEA
Ancrage en spirale ZZ
Ancrage pour
Disposer
les ancres à
double paroi
proximité
desp.ex.
joints
Ancrage
articulé
KE
de dilatation
Ancrage en spirale ZZ
Disposer les ancres à
proximité des joints
de dilatation
A
25 11
A
Panneau isolant
Flumroc DUO
1
Joint de dilatation
Joint de dilatation
Illustration 49: Coupe verticale (en haut) et coupe horizontale (en bas) à
travers un mur à deux couches avec une couche extérieure en brique apparente.
Illustration 50: Différentes possibilités de réaliser des
jointures.
57
Illustration 51: Immeuble résidentiel et immeuble de bureaux
Mur en pierre
Parois non chargées
épaisseur brute
de la paroi (mm)
50
60
75
100
parois chargées
125
150
175
200
Classes de résistance au feu pour des parois en briques contiguës
crépie 1)
EI 30 EI 60 EI 90 EI 120
REI 120 REI 120 REI 180 REI 180
non crépie 2)
EI 30 EI 30 EI 60
REI 60 REI 90 REI 120 REI 120
1)
crépi des deux côtés (min. 10 mm de chaque côté) avec ou sans cimentation des joints
250
300
365
REI 240
REI 180
REI 240
REI 240
REI 240
REI 240
2)
paroi brute, joints cimentés
Illustration 52: Résistance au feu du mur en brique: EI est approprié pour des parois non chargées, REI pour des parois chargées. Les
classes de résistance au feu reposent sur les autres conditions suivantes: les valeurs s’appliquent pour un taux d’utilisation Ed/Rd < 6,
pour un taux supérieur l’épaisseur de la paroi doit être augmentée de 25 mm au moins (Ed = valeur de calcul de la sollicitation au feu, Rd
= valeur de calcul de la résistance du profilé), hw ≤ 27 tw pour les parois chargées et les piliers, hw ≤ 40 tw pour les parois non chargées.
58
La façade usine électrique
Des modules solaires intégrés dans une façade produisent
non seulement de l’énergie, mais en forment en même
temps l’enveloppe. Les dépenses de montage sont semblables à celles d’une façade en verre. Les façades solaires deviendront une véritable alternative au fur et à mesure que les coûts des installations baisseront.
Les installations solaires sont en principe posées sur le
toit: c’est là en effet que le soleil brille le plus et que l’on
y dispose du plus de surface. Dans les immeubles à plusieurs familles, la place disponible sur le toit n’est toutefois pas suffisante pour fournir le courant nécessaire. Si
l’on excepte les petites maisons individuelles, la surface
du toit de ces immeubles est extrêmement petite comparée
à la surface utile et à la surface d’une façade. Les façades
solaires ont certes un rendement moindre par mètre carré,
en particulier en été, mais elles utilisent toute leur surface.
La façade a une fonction clé
L’intégration du photovoltaïque dans une façade peut se
faire aussi bien lors d’une modernisation d’un immeuble
que lors d’une nouvelle construction. On en trouve un bel
exemple à Romanshorn: le bâtiment de la Alleestrasse
44 est le premier immeuble locatif en Suisse qu’un assainissement a transformé en une construction à énergie positive. Le concept d’énergie positive repose sur des
Egalement pour des immeubles
Les modules solaires doivent en principe être orientés au sud et avoir une inclinaison de 30 degrés. L’influence de l’inclinaison et l’orientation au sud est
néanmoins relativement modeste: des tests ont en effet montré que, par exemple, une orientation à l’ouest n’est sanctionnée que par une perte de rendement
de 15 % seulement; les modules montés sur la façade se comportent de la
même manière. Il est toutefois important que les modules solaires ne soient
pas ombragés par des arbres ou des immeubles voisins. Les façades revêtues
de cellules solaires conviennent donc particulièrement pour les immeubles à
plusieurs étages. Le rapport entre la surface de la paroi extérieure et celle du
toit est un argument qui parle en faveur d’une telle configuration. Pour fixer les
modules solaires sur le toit ou contre la façade, il faut une sous-construction.
On veillera ici à ce que la partie du bâtiment qui est porteuse soit en bon état
et qu’elle ne doive pas être assainie dans quelques années. Les installations
photovoltaïques peuvent en effet atteindre une durée de vie de 25 ans.
modules photovoltaïques posés sur la façade et des collecteurs solaires thermiques installés sur le toit pour le
chauffage et l’eau chaude, ainsi que d’autres panneaux
photovoltaïques.
La nouvelle façade permet non seulement de produire du
courant, mais également de réduire considérablement la
consommation de chaleur de chauffage grâce à une isolation thermique efficace. Le bâtiment est en grande partie isolé avec de la laine de pierre d’une épaisseur de 28
cm pour la façade, de 20 cm pour le plafond de la cave
et de 30 cm pour le toit. La valeur U moyenne des parois
extérieures est désormais de 0,1 W/(m2 K), et celle des
fenêtres de 0,5 W/(m2 K).
Egalement pour le revêtement des façades
Les panneaux photovoltaïques forment l’enveloppe extérieure du bâtiment côté sud et ouest. Les architectes du
bureau Viridén + Partner AG ont pu utiliser ici des modules
de forme standard disponibles dans le commerce. Des
modules qui conviennent parfaitement pour le revêtement
des façades: les cellules solaires sont en effet résistantes
aux intempéries et à la grêle; de plus, combinées avec une
isolation thermique incombustible, elles remplissent les
exigences les plus élevées en matière de protection incendie.
Ce projet a toutefois requis un solide savoir-faire au niveau de la planification, car il s’agissait de placer sur la
façade des modules photovoltaïques aux dimensions standard et de faire en sorte que l’aspect soit homogène. La
façade est construite comme une façade ventilée. Les modules sont maintenus au moyen de pinces de fixation en
aluminium et la construction est pratiquement la même
que pour d’autres façades ventilées.
Un excédent de courant électrique
Grâce à l’espace de ventilation, les cellules solaires chauffent moins, ce qui a un effet positif sur le rendement de
l’installation, qui est de 18 % au maximum. L’installation
photovoltaïque occupe une surface totale de 405 m2 et
fournit une puissance de 81 kWpeak. Le bâtiment produit
donc chaque année environ 58 500 kWh de courant.
59
Grâce à la bonne isolation thermique, à l’utilisation de
l’énergie solaire et d’appareils électroménagers de la
meilleure classe d’efficience qui soit, on enregistre même
un excédent de courant électrique: environ 4 000 kWh par
année, ce qui représente autant que l’électricité consom-
mée par un ménage de quatre personnes. Ce même bâtiment consommait auparavant 25 000 l de mazout par
année. Aujourd’hui, grâce à une façade innovante et aux
collecteurs solaires installés sur le toit, il produit un excédent d’énergie.
Illustration 53: Modernisé et transformé en une construction à énergie positive: un immeuble locatif à Romanshorn
60
Illustration 54: Façade recouverte de modules photovoltaïques.
Panneau isolant Flumroc DUO
Ouverture de ventilation
Châssis en aluminium
thermolaqué
Stores à lamelles
Pince de fixation PV
Module PV
Construction de la façade
Sous-construction PV au
niveau de la ventilation
Illustration 55: Les modules photovoltaïques de la façade solaire sont suspendus à un profil en aluminium.
61
Illustration 56: La destination touristique du Petit Cervin est un peu plus près du soleil. Une situation qui signifie
un apport en énergie solaire sensiblement plus élevé que cela ne serait possible sur le Plateau.
Deuxième peau pour climat d’altitude
La plus haute façade solaire d’Europe se trouve à 3883
mètres d’altitude, sur le Petit Cervin, au-dessus de Zermatt
(Illustration 56). On y jouit non seulement d’une vue imprenable sur 38 sommets de 4000 mètres, mais les conditions
météo extrêmes qui y règnent sont particulièrement rudes,
notamment avec des vents qui peuvent souffler jusqu’à
300 km/h. Des conditions extérieures que les visiteurs ne
perçoivent pas grâce à l’épaisse double façade dont cette
construction est dotée. Le bâtiment a été construit avec
des éléments en bois préfabriqués et posés sur un socle de
béton. La construction en bois est dotée d’une enveloppe
épaisse isolée avec de la laine de pierre de 52 cm d’épaisseur et des fenêtres à triple vitrage isolant. Afin de garantir l’étanchéité de l’enveloppe dans des conditions météo
extrêmes, la construction comporte une deuxième peau en
verre et en métal. La façade extérieure est constituée d’un
système poteaux/traverses avec rebords de fenêtres conti-
62
nus en verre de sécurité composite, de tôles d’aluminium
éloxées et de panneaux solaires côté sud. Grâce à la structure de la façade SSG (structural-sealant-glazing), aucun
couvre-joint ne peut ombrager les modules photovoltaïques.
Les joints à lèvres en silicone spécialement développés
pour ce bâtiment sont placés entre les différents éléments
de vitrage de l’enveloppe extérieure entièrement plane.
L’orientation au sud de la façade et son inclinaison de 70 °
lui donnent un rendement élevé, au point que le bâtiment
présente un bilan énergétique positif. La sous-construction
de la façade poteaux/traverses est utilisée pour dissiper la
chaleur et abriter le câblage des panneaux solaires. La chaleur qui provient de la ventilation de l’enveloppe extérieure
de la façade sert à préchauffer l’air frais pour le bâtiment.
La façade sud fonctionne donc comme un collecteur d’air
thermique, ce qui permet de réduire les besoins d’énergie
de chauffage. On obtient en même temps un effet rafraîchissant qui améliore le rendement des cellules solaires.
La technique pour la construction durable
Flumroc recommande des solutions durables aux architectes
et aux maîtres d’ouvrage, et montre l’exemple en rénovant
son immeuble de bureaux selon les mêmes principes. Avec
des sous-constructions adaptées.
Un cours de bonnes pratiques
La centrale Flumroc offre aux architectes et aux constructeurs de façades une excellente leçon de choses. L’enveloppe du bâtiment comporte en effet cinq différents systèmes d’isolation hautement performants:
Les façades sud-est, sud-ouest et nord-est sont ventilées. Isolation avec des panneaux DUO Flumroc de 30 cm
d’épaisseur. Les modules photovoltaïques suspendus sont
fixés à des sous-constructions innovantes en deux versions.
La façade nord-ouest est compacte et dotée d’une isolation thermique crépie. Ce n’est que grâce à la grande stabilité de forme de la laine de pierre utilisée que ces couleurs
foncées sont possibles. Construction: brique 15 cm; isolation thermique Flumroc COMPACT 32 cm; crépi extérieur
0,7 cm, resp. 1,5 cm.
Les terrasses praticables sont protégées avec de la
laine de pierre Flumroc et isolation sous vide. Construction:
plafond en béton 34 cm; isolation thermique Flumroc FBD
550 14 cm; isolation sous vide 2 fois 2,5 cm; isolation thermique avec pentes Flumroc MEGA 2 cm à 10 cm; 2 couches
d’étanchéité bitumes polymères 1 cm; membrane de séparation 0,5 cm; remplissage avec compensation de la hauteur de 3 à 5 cm; plaques de béton 4 cm.
Toit plat: Le bord du toit a été surélevé afin de pouvoir
monter des modules photovoltaïques dans la même grille;
une solution raffinée qui permet de disposer de plus
d’espace pour une isolation thermique supplémentaire.
Construction: plafond en béton 22 cm; isolation thermique
Flumroc FBD 550 36 cm; isolation thermique Flumroc MEGA
6 cm (cale d’isolation le long du bord du toit, Flumroc MEGA
8 à 6 cm); 2 couches d’étanchéité bitumes polymères 1 cm;
élément de drainage 2 cm et substrat végétal pour toiture
verte 8 cm ou tapis de caoutchouc recyclé 1 cm et gravier
rond 6 cm pour fixer le système de montage des modules
photovoltaïques.
Isolation du plafond de la cave avec 20 cm de TOPA
Flumroc.
Sous-construction
Dans les constructions de parois extérieures hautement
isolées, la plupart des pertes de chaleur se font davantage
par les ponts thermiques que par les parois peu protégées.
Dans une façade ventilée avec une sous-construction en
aluminium avec Thermo-Stopper, 40 % des pertes sont
à mettre sur le compte des ancres de fixation (épaisseur
d’isolation 30 cm). Pour une épaisseur d’isolation de 14 cm,
ces pertes ne sont que de 25 %. Ce qui est encore beaucoup lorsque l’on sait que des systèmes comme GFT Thermico de Gasser Fassadentechnik ou RSD de Rogger Fasteners réduisent les pertes à quelques petits pour cent.
Illustration 57: La façade ventilée avec le système GFT
Thermico, qui réduit presque à zéro les pertes dues
aux ponts thermiques. Les modules photovoltaïques
sont suspendus à la construction.
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Illustration 58: Les bandes de cellules solaires couleur anthracite définissent l’identité visuelle de l’immeuble de bureaux du pays
de Sargans. Beaucoup de lumière et de courant proviennent des fenêtres et des onduleurs installés dans le bâtiment. Pour faciliter
le travail.
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Un projet phare à Flums
Le fabricant de produits isolants Flumroc est étroitement
lié au pays de Sargans. Depuis des décennies, on produit
à Flums de la laine de pierre pour l’isolation thermique
de bâtiments et d’installations. Les spécialistes de l’entreprise sont parvenus à optimiser, en plusieurs étapes, le
processus de production, au point qu’il
Confort, santé, écologie et est désormais possible d’en fabriquer
fonction de modèle en un. de manière très efficiente du point de
vue énergétique, avec une part considérable d’énergies renouvelables provenant de la force
hydraulique et de cellules solaires. La grande installation
photovoltaïque placée au-dessus de l’aire logistique atteste de cet engagement. Avec la transformation de son
siège principal en bâtiment à énergie positive, Flumroc
donne un nouveau signal pour la mise en œuvre conséquente de ses objectifs en matière de durabilité.
Construire pour l’avenir
«A partir de l’année 2020, les nouveaux bâtiments doivent
autant que possible produire eux-mêmes l’énergie qu’ils
consomment», stipulent dans leurs lignes directrices les
directeurs cantonaux des départements de l’énergie.
Flumroc a pris ces exigences à la lettre, même si son
propre immeuble de bureaux a plus de 30 ans. La rénovation globale de ce dernier a permis de remplir les trois critères clés de la construction durable, à savoir: l’apport en
énergie grise est faible pour les mesures de construction,
car la structure de base du bâtiment reste. Deuxièmement,
l’objet est qualifié comme une construction à énergie positive et, troisièmement, la rénovation de l’immeuble en
fait une construction durable, c’est-à-dire utilisable pour
des décennies.
Quatre objectifs clés
Les mesures architecturales ont été conçues et mises en
œuvre pour garantir un maximum de confort de travail
pour les collaboratrices et les collaborateurs, ainsi que
des places de travail qui aient de faibles impacts sur l’environnement. En voici les quatre principaux objectifs:
 Modèle: Le bâtiment rénové s’inscrit dans le cadre de
la stratégie énergétique 2050, il est modulable et a donc
un caractère exemplaire.
 Concept de mise en oeuvre: Très bonne isolation
thermique, production de courant à partir du photovoltaïque et des installations techniques modernes.
 Architecture: Une intégration esthétique des cellules solaires dans l’enveloppe du bâtiment.
 Confort des utilisateurs: Des conditions de travail
améliorées – air ambiant, lumière naturelle, plans – ainsi
qu’une nouvelle zone clients.
Tous ces critères peuvent se combiner dans le cadre d’une
rénovation globale. Autrement dit: confort, santé, écologie
et fonction de modèle en un.
Pour Flumroc, l’immeuble de bureaux rénové offre bien davantage que plus de places de travail confortables et rationnelles, c’est également une puissante profession de
foi à l’égard du site de Flums et un projet phare qui indique
une portée qui va bien au-delà du pays de Sargans: avec
l’énergie positive vers un futur énergétique durable.
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Illustration 59: L’immeuble de bureaux entièrement rénové est une construction du futur. Flumroc montre
ainsi que le concept fonctionne dans la pratique, qu’une bonne architecture est possible et que le
confort des usagers n’est pas un vain mot.
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Annexe
Sources des illustrations
N° 13, 18 + 37: Ernst Niklaus Architekten, photos: Hannes Henz
N° 14: Foto: Julien Hamad-Gibert
N° 30: Eternit
N° 32: Rockpanel
N° 34: Renggli AG
N° 38: Nadig U. + H. Fassadentechnik AG
N° 40, 41, 45, 48 + 51: Flumroc SA
N° 43: FRERICHS GLAS GmbH
N° 47: BikeTec AG
N° 49 + 52: Swissbrick AG
N° 53 + 54: Viridén + Partner AG
N° 56: Bron Helbling Fotografie
N° 58 + 59: L’immeuble de bureaux Flumroc SA
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FLUMROC AG,Industriestrasse 8, Postfach, CH-8890 Flums, Tel. 081 734 11 11, Fax 081 734 12 13, [email protected]
FLUMROC SA, Route du Bois 1, Case postale 94, CH-1024 Ecublens, Tél. 021 691 21 61, Fax 021 691 21 66, [email protected]
12.14 f G 1’000 Imprimé sur du papier blanchi sans chlore.
www.flumroc.ch
Sous réserve de modifications. En cas de doute, veuillez prendre contact avec nous.
Les exemples d’applications décrits dans ce document ne peuvent pas prendre en compte des conditions particulières et sont donc donnés sans garantie.
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