Quelles actions pour la biodiversité

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Quelles
actions
Réseau Ferré de France
Direction régionale
Languedoc-Roussillon
185 rue Léon Blum
BP 9252
34043 Montpellier Cédex 1
Tél. : 04 99 52 52 70
Fax : 04 99 52 21 80
www.rff.fr
pour la
Conception/Réalisation Biotope • Novembre 2011
biodiversité
T
Le développement durable est dans l’ADN
du Contournement de Nîmes et Montpellier…
ous nos grands chantiers doivent avoir pour dénominateur commun de
toujours progresser vers des démarches en faveur de l’environnement. Nous
avons choisi ici en toute transparence de montrer comment RFF prend en
compte la biodiversité sur le chemin que la nouvelle ligne à Grande Vitesse va
prochainement dessiner entre Nîmes et Montpellier.
Par ailleurs, le rail est, par nature, un mode de transport respectueux de l’environnement qui
s’inscrit dans la logique des objectifs du Grenelle de l’environnement : il consomme moins…
Pour une même quantité d’énergie, un voyageur parcourt 172 kilomètres sur une LGV contre
18 kilomètres en avion. Il produit moins de gaz à effet de serre : 20 fois moins que la route et
45 fois moins que l’avion. Il entraîne moins de pollution de l’air. Le Contournement de Nîmes
et Montpellier améliorera significativement les services ferroviaires en Languedoc-Roussillon :
meilleure régularité des trains, plus de trains pour les trajets du quotidien, plus de trains de fret
sur le Contournement de Nîmes et Montpellier pour les grands voyages, plus de trains de fret
sur le Contournement et moins de fret en ville.
Pascal Bidan, Directeur du projet Contournement de Nîmes et Montpellier
D
Comprendre la nature
pour s’inscrire dans la durée
ès l’origine du projet de Contournement de Nîmes et Montpellier,
de nombreux inventaires écologiques ont été ciblés sur les
secteurs patrimoniaux, afin de tenir compte des enjeux de
conservation de la faune et de la flore. Les conclusions de ces
expertises, mises en lumières au même titre que les contraintes
techniques et financières, ont permis de concevoir un projet le plus respectueux possible
de son environnement.
L’étude présentée ici a pour objectif de mieux connaître la biodiversité des territoires
concernés par le projet afin d’affiner les mesures proposées selon le principe « éviter – réduire
– compenser ». Ces expertises de terrain ont permis d’inventorier un grand nombre d’espèces
patrimoniales et une centaine d’espèces protégées.
Vous trouverez donc dans cet ouvrage un aperçu des 4 grands ensembles naturels traversés
par le tracé du contournement de Nîmes et Montpellier et les principales mesures qui sont
aujourd’hui proposées pour préserver cette biodiversité.
Réseau Ferré de France s’engage également à définir, suivre et publier les indicateurs de
développement durable de ses projets de lignes nouvelles. Un dispositif de suivi de ces mesures
sera donc mis en place après la mise en service du contournement de Nîmes et Montpellier.
Crédits
Suivi de projet : RFF (V. Durand,
V. Bernard)
Réalisation : Biotope (M. Briola,
B. Garnier, T. Menut)
Photos, schémas :
Biotope : B. Adam (21, 27 Euphorbe
characias, 28 bas) ; S. Albinet (28
haut) ; M.-A. Bouchet (26 bas) ; M.
Briola (18-19, 27 Ophrys jaune,
Aphyllanthe de Montpellier, 29 haut,
4e couv. gauche) ; A. Chapuis (27
Liseron cantabrique) ; T. Disca (24-25,
26 centre, 27 Crapaudine de Rome,
Dorycnie sous-ligneuse, Fumana à
feuille de Thym, Asphodèle-cerise,
Phlomis lychnite, 34 bas) ; B. Garnier
(6-7, 11, 31, 38-39, 41) ; M. Geng (14,
16 haut, 16 centre, 17 centre) ; V. Koch
(29 bas) ; H. Lagrange (44) ; O. Larrey
(1re de couv. gauche, milieu, 15, 16 bas,
17 haut, bas, 37, 47, 48 49, 50) ; P.
Legay (3 gauche) ; F. Melki (45) ; V. Prié
(34 haut) ; F. Pruneau (12-13, 4e couv.
milieu bas) ; J. Marmayou (27 Orchis
géant, 42) ; T. Menut (1re de couv. droit,
2, 9 bas, 22, 23 centre, bas, 26 haut,
27 Iris nain, 40) ; T. Roussel (23 haut), V.
Rufray (30 toutes) ; N. Sourgens (42) ; G.
Tavan (27 Narcisse d'Asso).
X. Boutolleau (20).
RFF / R.ARTIGES (8, 43).
RFF / CAPA / Frédéric Christophorides
(TOMA) (4-5).
RFF / FRAYSSEIX Philippe (9 haut).
RFF / CAPA / Christel Sasso (TOMA) (3).
RFF / GIRAUD Philippe (4e couv. milieu
haut).
Glossaire
Anthropique : Relatif à l'activité humaine.
Écholocation, ou écholocalisation, consiste
à envoyer des sons et à écouter leur écho
pour localiser et dans une moindre mesure
d'identifier les éléments désirés.
Hydrophyte : plante qui vit immergée dans
l'eau.
Lek : aire de parade, place de chant.
LGV : ligne à grande vitesse.
Plante messicole : les messicoles sont des
plantes principalement annuelles ayant un
cycle biologique comparable à celui des
céréales et sont très inféodées au milieu
“moisson”.
Plantes rudérales : Plantes qui poussent
spontanément dans les friches, les décombres
le long des chemins, souvent à proximité des
lieux habités par l'homme.
Ripisylve : du latin ripa, « rive » et sylva,
« forêt ». La ripisylve représente les formations
boisées présentes sur les rives d'un cours
d'eau.
ZNIEFF : Zone Naturelle d'Intérêt Écologique,
Faunistique et Floristique.
Jean-François RUIZ,
responsable Environnement Direction
Régionale RFF Languedoc-Roussillon
et Violaine BERNARD,
chargée de Mission Environnement Direction
Régionale RFF Languedoc-Roussillon
2
51
sommaire
Un projet utile à tous
Des contraintes techniques à prendre en compte
Chiffres clés du projet
Étapes à venir
Les ensembles naturels
Les zones de culture
Les cours d’eau et leurs ripisylves
Les garrigues
Les zones boisées
Protéger la biodiversité
étape 1 Mettre en évidence les enjeux
étape 2 Éviter
étape 3 Réduire
étape 4 Compenser
Quelles perspectives ?
4
8
9
9
10
12
18
24
32
36
38
40
42
44
48
3
Un projet utile à tous
Une nouvelle voie de
développement régional
Le contournement de Nîmes et
Montpellier, déclaré d’utilité publique le
16 mai 2005, est destiné au transport
de marchandises (fret), et au transport
de voyageurs à très grande vitesse.
Depuis la ligne de Givors-Nîmes jusqu’à
Lattes, le projet s’étend sur plus de
70 kilomètres dans les départements
de l’Hérault et du Gard. Au total,
31 communes sont concernées.
L’origine du projet, à l’est, se situe sur
la commune de Redessan. C’est le
prolongement de la LGV Méditerranée.
Le raccordement à la ligne GivorsNîmes s’effectue sur les communes
de Marguerittes, Saint-Gervasy et
Bezouce (voir carte en pages 6 et 7).
4
Son extrémité ouest se situe sur la
commune de Lattes (raccordement de
la ligne nouvelle à la ligne existante).
Un goulot d’étranglement
ferroviaire à supprimer
La seule ligne existante ne peut plus
absorber l’augmentation des trafics
de fret et de voyageurs, notamment
depuis l’arrivée du TGV Méditerranée :
entre Nîmes et Montpellier, ce sont
aujourd’hui plus de 230 trains qui
circulent chaque jour ! La mise en
service de la liaison à grande vitesse
Barcelone-Perpignan à l’horizon 2012
accentuera encore l’engorgement de
la ligne.
Des objectifs volontaristes
pour le développement du fret
Le contournement de Nîmes et
Montpellier constituera l’un des fers de
lance de la politique de transfert des
marchandises de la route vers le rail :
selon les études socio-économiques,
ce sont près de 20 millions de
tonnes qui devraient transiter sur
cette nouvelle ligne ferroviaire,
évitant la circulation quotidienne de
3 000 poids lourds sur l’autoroute
A9. L’accroissement du nombre de
TER entre Nîmes et Montpellier, et
un gain de temps supplémentaire de
20 minutes pour certains TGV entre
Paris et Montpellier, devrait également
permettre une augmentation de
100 000 voyageurs par an, dont près de
75 % reportés de l’aérien.
Éviter la
circulation
quotidienne
de 3000 poids
lourds sur l’A9
Au total, le contournement de Nîmes
et Montpellier pourrait, dès sa première
année d’exploitation, apporter un gain
d’environ 250 000 tonnes de CO2,
faisant de ce projet l’un des plus
intéressants en matière de lutte contre
le changement climatique.
5
Saint- Raccordement
à la ligne de
Gervazy Givors à Nîmes
Bezouce
Marguerittes
Nîmes
Redessan
Rodilhan
GARD
i
Le V
Bouillargues
dou
rle
Milhaud
Tracé du contournement
de Nîmes et Montpellier
Caissargues
Bernis
Manduel
Raccordement
à la ligne LGV
Méditerranée
Raccordement
à la ligne
Tarascon-Sète
Garons
Uchaud
Bellegarde
Aubord
AiguesVergèze
Vives
Vestric et
Candiac
Générac
Codognan
GallarguesSaturargues
Beauvoisin
le-Montueux
HÉRAULT
Lunel-Viel
Valergues
SaintBrès
Baillargues
Le
Lez
Lunel
Aimargues
Le Cailar
Vauvert
Mudaison
Montpellier
Mauguio
BOUCHESDU-RHÔNE
stre
i
Le V
Lattes
Raccordement vers la
ligne Tarascon-Sète
6
7
Des contraintes techniques
à prendre en compte
La création d’une ligne à grande
vitesse impose le respect de
certaines normes techniques
rendant la réalisation du tracé peu
flexible…
• La pente ne doit pas excéder 12,5
pour mille pour permettre de faire
circuler des trains de fret ;
• Le rayon de courbure est de l’ordre
de 7 500 mètres pour permettre la
circulation de TGV à 300 km/h ;
• Les voies doivent avoir un entraxe de
4,80 mètres afin de limiter l’effet de
souffle lors du croisement des TGV et
des trains de fret.
Chiffres clés du projet
3 000 poids lourds en moins
chaque jour sur l’autoroute.
30 000 emplois.an créés, dont la
moitié en Languedoc-Roussillon.
20 minutes de moins entre
Montpellier et Paris.
Plus de 60 km de mur anti-bruit.
500 millions d’euros de
retombées économiques dans
la région.
Étapes à venir
Le début des travaux est prévu pour
2013 pour un mise en service fin
2017. Les travaux de terrassement
s’échelonneront sur les 3 premières
années. La mise en service du projet
est prévue dans le courant de 2017
(temps essais sur la ligne : 6 mois).
8
9
Quelle emprise
sur les milieux naturels ?
Les ensembles naturels
Ce sont les milieux cultivés (cultures
annuelles, vignobles, vergers…) qui
occupent les plus grandes surfaces
avec 50 % de la superficie totale
du tracé. À ces espaces agricoles
s’ajoutent aussi les friches qui
totalisent 27 %.
Les ensembles naturels présentés sur la carte ci-dessous sont la synthèse des nombreux milieux naturels du territoire regroupés selon des
caractéristiques communes. Ainsi, l’ensemble « Forêts et boisements »
rassemble aussi bien les hêtraies ou pinèdes de montagne que la chênaie
verte de plaine.
En retirant les autres terrains
anthropiques, correspondant aux
zones rudérales, urbanisées, etc., l’aire
d’étude comprend un peu moins
de 7 % de milieux semi-naturels à
naturels (ripisylves, garrigues, zones
humides, etc.). Moins de 2 % des
milieux naturels à valeur patrimoniale
(intérêt communautaire lié au réseau
Natura 2000) seront touchés.
ourle
Le Vid
Utilisations du territoire
sur l’emprise du tracé
2%
2,2 %
2,8 %
16 %
50 %
Le V
i
Le
Le
z
stre
27 %
Zones agricoles
(cultures, 50 % et friches, 27 %)
Forêts et boisements
Espaces ouverts et milieux à végétation arbustive
Milieux aquatiques
Zones urbaines
10
11
Les zones de culture
Les zones de culture
Les cultures constituent l’habitat dominant de la plaine languedocienne
(entre Montpellier et Nîmes) et des Costières du Gard.
La vigne constitue la principale
production de la région. Cependant,
elle a régressé de 50 % en 20 ans.
La polyculture s’est fortement
développée, à l’instar des céréales et
des cultures industrielles. On trouve
dans ces habitats quelques fleurs telles
que la Fausse Roquette ou la Muscari
en grappe qui tolèrent les traitements
phytosanitaires et les fertilisants, dont
l’usage est aujourd’hui généralisé.
À la faveur de cultures peu traitées,
il est possible de trouver quelques
plantes messicoles. Il s’agit d’espèces,
telles que le Bleuet, la Nigelle de
Damas ou encore la Nielle des blés.
Ces plantes sont souvent originaires du
Moyen-Orient, mais leur présence en
Europe date du début de l’agriculture.
Cela fait d’elles des espèces à forte
valeur patrimoniale. En effet, on
les retrouvait fréquemment au
milieu des céréales à l’époque où
l’agriculture était extensive et les
parcelles faiblement traitées contre
les ravageurs ou les espèces végétales
indésirables. Il faut dire que leurs
semences, de très petite taille, étaient
mélangées aux graines de céréales
cultivées. Certaines plantes messicoles
sont à présent protégées car devenues
très rares suite à l'intensification des
pratiques agricoles et surtout l'usage
des herbicides.
Alors que la polyculture
progresse, la viticulture
régresse
Bleuet
12
13
Les zones de culture
Les zones de culture
L’ Outarde Tetrax tetrax
canepetière
un oiseau suivi de près…
• Directive Oiseaux : Annexe I • Protection nationale : L.411-1 et L.411-2 du code de l’environnement
• Liste rouge nationale : Espèce rare
Malgré une envergure
de plus d'un mètre,
l'Outarde canepetière
reste un oiseau très
discret.
L’Outarde canepetière est un oiseau
de la taille d’une poule faisane. Elle se
nourrit de gros invertébrés (sauterelles,
araignées, voire de petits escargots),
et des parties de plantes comme les
feuilles de luzerne ou de trèfle. Pour
mener à bien sa reproduction, elle a
besoin d’un milieu composé d’une
mosaïque d’habitats. En effet, les
mâles se concentrent sur des places
de chant dans des zones prairiales bien
dégagées. Les femelles ont besoin d’un
milieu herbacé relativement haut pour
pondre et dissimuler leur nid. Ce même
milieu doit permettre de nourrir les
14
soit une régression d’environ 80 % !
Les prospections très soutenues dans
quatre départements méditerranéens
attestent toutefois d’une augmentation
régulière des populations depuis le
début du XXIe siècle. En 2008, une
hausse de 12 % a été constatée sur
le territoire national avec des valeurs
comprises entre 1 677 et 1 875 mâles.
L’augmentation, qui se poursuit en
2010, est en grande partie due à la
véritable explosion démographique
de cet oiseau sur les départements du
Gard (principalement dans la costière
nîmoise, environ 80 % de la population)
et de l’Hérault. La déprise viticole, à
l’origine d’une disponibilité accrue de
friches herbeuses, explique en partie ce
phénomène.
Une chute de
80 % des effectifs
nationaux entre
1980 et 2004,
puis une
augmentation de
12 % entre 2004
et 2008
spécifiquement
dans la Costière
gardoise
adultes et les juvéniles.
En région méditerranéenne, les
Outardes canepetières sont sédentaires.
Les oiseaux rassemblés en leks lors de la
reproduction au printemps, s’éparpillent
ensuite par petits groupes en automne
pour se nourrir, puis se rassemblent en
grand nombre en hiver sur différents
sites d’hivernage : principalement situés
au niveau des aérodromes, aéroports ou
camps militaires.
En 2004, la population française a
été estimée à 1 550 mâles chanteurs,
contre 1 270 en 2000 et 7 200 en 1980,
15
Les zones de culture
Les zones de culture
Oiseaux remarquables
L'Œdicnème criard
• Directive Oiseaux : Annexe I • Protection nationale :
L.411-1 et L.411-2 du code de l’environnement • Liste
rouge nationale : Espèce rare
Principalement crépusculaire et nocturne,
l’Œdicnème criard se nourrit de gros insectes, escargots, limaces, voire de petits reptiles ou micromammifères. La popu­lation nicheuse française
est estimée entre 5 000 à 9 000 couples en 1993,
son effectif et sa distribution sont en diminution
probable de 20 à 50 % depuis les années 1970 ;
il semble toutefois que les populations des Costières soient au contraire en hausse.
Couples concernés par le projet : 53.
Le Guêpier d’Europe
• Protection nationale : L.414-1 et L.414-2 du
code de l’environnement • Liste rouge nationale :
Préoccupation mineure
Le Guêpier d'Europe est un insectivore strict
venu d'Afrique pour la belle saison. Il est
bien présent en Languedoc-Roussillon. Si
l’espèce ne voit pas sa population diminuer
fortement, elle reste néanmoins fragile.
Plusieurs petites colonies sont concernées
par le projet mais la zone sert surtout pour
la chasse.
Le Pipit rousseline
• Directive Oiseaux : Annexe I • Protection nationale : L.414-1 et
L.414-2 du code de l’environnement • Liste rouge nationale :
Espèce à surveiller
L'Alouette lulu
• Directive Oiseaux : Annexe I • Protection nationale :
L.414-1 et L.414-2 du code de l’environnement •
Liste rouge nationale : Espèce à surveiller
Le Pipit rousseline est strictement insectivore et donc
migrateur. Il arrive en France aux environs de la fin mars
et en avril. En Languedoc-Roussillon, l’espèce n’est pas
vraiment menacée. La population régionale ­représente
toutefois plus de 25 % de l’effectif français, d’où la forte
responsabilité de notre région en terme de conser­va­
tion de l’espèce.
Couples concernés par le projet : 25.
L’Alouette lulu est à la fois insectivore et
granivore, ce qui lui permet de passer l’hiver sur place. L’espèce est relativement
commune dans la région méditerranéenne.
Couples concernés par le projet : 202.
Le Rollier d’Europe
• Directive Oiseaux : Annexe I • Protection nationale :
L.414-1 et L.414-2 du code de l’environnement • Liste
rouge nationale : Espèce rare
Le Rollier d'Europe est une espèce diurne se
nourrissant essentiellement de gros insectes.
C’est un migrateur transsaharien, qui arrive en
France aux alentours de la fin avril et du début
du mois de mai. En Languedoc-Roussillon, la
population représente plus de 25 % de l’effectif français, d’où la forte responsabilité de notre
région en terme de conservation de l’espèce.
Couples concernés par le projet : 14.
16
La Chouette chevêche
• Protection nationale : L.414-1 et L.414-2 du
code de l’environnement • Liste rouge nationale :
Préoccupation mineure
Surtout insectivore, la Chouette chevêche
chasse également des mammifères de petite taille et des passereaux. Elle est encore
relativement commune dans la région bien
que ses effectifs aient diminué en lien avec
le développement de l’agriculture intensive.
Couples concernés par le projet : 29.
17
Les cours d’eau et leurs ripisylves
Les cours d’eau et leurs ripisylves
Les cours d’eau constituent des espaces naturels fondamentaux. Sur
le fuseau d’étude, la plupart d’entre eux abritent au moins une espèce
patrimoniale. Ils servent également de corridor entre les espaces
naturels. Voici les plus notables sur le plan écologique :
Le Vidourle est caractérisé par un
courant lent et des eaux relativement
claires. Il est également marqué par des
crues très violentes lors des épisodes
pluvieux qui peuvent être intenses en
automne. Ces crues, faisant parfois
déborder la rivière, remanient le lit
mineur et les berges.
La ripisylve est habitée par de nombreux
oiseaux et insectes, et possède un
rôle fonctionnel en tant que corridor
écologique. La zone a été intégrée au
réseau Natura 2000, étant donné la
présence du Gomphe de Graslin (libellule
protégée) et d'un habitat d'intérêt
communautaire : « Forêts galeries à
Saules blancs et Peupliers blancs ».
La Mosson et le Rieucoulon
Dans le secteur concerné par le passage
du projet, la Mosson ne possède pas
de valeur patrimoniale faunistique
ou floristique très importante, du
fait de la forte urbanisation. Seules
quelques zones apportent un intérêt
écologique ponctuel par leur fonction
de corridor écologique local (plages,
atterrissements, bosquets de vieux
arbres, ambiance paysagère, etc). Le
Rieucoulon, un affluent de la Mosson,
possède une ripisylve très mince. Elle
présente néanmoins une biodiversité
élevée pour ce type de milieu relique en
zone périurbaine, affirmant sa fonction
de corridor écologique.
Les Dardaillons ouest et est :
Le Dardaillon est n’est pas trop dégradé.
Il possède une eau claire peu polluée,
avec une couverture boisée sur une
majorité de sa longueur. Le débit en
revanche est très faible. Le Dardaillon
ouest possède une ripisylve encore
bien préservée. Son débit est un peu
supérieur à celui du Dardaillon est, avec
plus de vasques à eau permanente.
Certains secteurs favorables permettent
l’installation d’une flore aquatique
intéressante pour une libellule protégée,
l’Agrion de Mercure.
Les gravières de Vestric
Au bord du Vistre, d’anciennes gravières
ont été progressivement recolonisées par
la végétation. Elles offrent un espace de
loisirs et sont régulièrement fréquentées
par les promeneurs et les pêcheurs.
Elles présentent toutefois un intérêt
patrimonial faible.
La ripisylve du
Vidourle accueille
le Gomphe de
Graslin, une espèce
protégée.
18
19
Les cours d’eau et leurs ripisylves
Les cours d’eau et leurs ripisylves
L’ Alose Alosa fallax
feinte
Le Castor Castor fiber
d'Europe
• Protection nationale • Directive Habitats : Annexes II et V • Liste rouge nationale de 2009 : Espèce
vulnérable
Protection nationale • Directive Habitats : Annexe II, Annexe IV • Liste rouge nationale de 2009 :
Préoccupation mineure
L’Alose feinte est un poisson migrateur. Elle vit la majeure partie de sa vie
en mer, non loin des côtes. Les adultes
remontent en général dans les fleuves
où ils sont nés, d’avril à mai, pour venir
se reproduire dans les frayères. Ce sont
des sites typiques caractérisées par une
plage de gravier délimitée en amont par
une zone profonde et en aval par une
zone peu profonde à courant rapide.
L'aire de répartition de l'Alose s’est
très fortement réduite dès le début du
XIXe siècle et au cours du XXe siècle en
raison des activités humaines (pollution de l’eau, construction de ­barrages
empêchant la migration et l’accès aux
zones de frayères, reprofilages, recalibrages des cours d’eau, extractions de
granulats qui détruisent les zones de
frayères…).
Actuellement, la population d’aloses
fréquentant le Vidourle est probablement de quelques centaines d’individus au maximum. L’espèce peut à ce
jour remonter jusqu’en aval de Gallargues-le-Montueux. C’est en effet à ce
niveau, en aval du pont ferroviaire de la
ligne classique, que se situe le premier
seuil infranchissable pour les poissons
migrateurs. RFF réalise aujourd'hui des
études visant à restaurer la continuité
écologique de ce seuil.
Un poisson migrateur
encore présent dans
le Vidourle.
20
Après avoir quasiment
disparues de France,
les populations de
castors recolonisent
peu à peu leurs
anciens territoires et
se stabilisent.
Le Castor vit en petits groupes familiaux
de 4 à 6 individus. Il se sert de marquages
olfactifs pour délimiter son territoire.
Arbres et branches écorcées, coulées,
gîtes sont autant de signes permettant de
repérer l’occupation de cette espèce sur
un cours d’eau. Exclusivement végétarien, son régime alimentaire et très éclectique (écorces, jeunes pousses ligneuses,
feuilles, végétation herbacée, hydrophytes, fruits, etc.). Parmi les essences
ligneuses, les saules et les peupliers sont
particulièrement recherchés. En cas d’absence, des espèces telles le Cornouiller
sanguin, l’Orme champêtre, le Noisetier
sont également consommées.
Suite à un piégeage intensif, le Castor a bien failli disparaître du territoire
national. Au début du XXe siècle, il ne
restait plus qu’un noyau de population
dans la basse vallée du Rhône. En 1909,
l’espèce a été protégée sur les dépar-
tements du Gard, du Vaucluse et des
Bouches-du-Rhône et sa répartition a
alors progressé graduellement. Ses effectifs sont maintenant stables.
La France a une responsabilité pour la
conservation de cette espèce parce
qu’elle est la seule à avoir conservé avec
l’Allemagne sa population naturelle.
En Languedoc-Roussillon, le Castor n’est
présent que dans l’Hérault (essentiellement dans le Vidourle), le Gard (Gardon,
Cèze, Vidourle et quelques affluents)
et la Lozère (Gardon, Gardon de Mialet,
­Gardon d’Alès, Luech, Cèze, bassin du
Tarn). À présent, il occupe quasiment
l’ensemble des tronçons du Vidourle qui
lui sont favorables. Sur la zone d’étude
(entre l’autoroute A9 en amont et le
pont de Lunel à l’aval), on compte ainsi
3 familles, soit entre 10 et 20 individus
environ. Ce nombre n’a pratiquement
pas évolué depuis 2001.
21
Les cours d’eau et leurs ripisylves
Les cours d’eau et leurs ripisylves
La Cordulie à corps fin
Des libellules hautes en couleurs
(Oxygastra curtisii)
• Protégée en France, Annexes II et IV de la
directive Habitats 44 espèces de libellules ont été observées sur la zone d’étude du projet.
Cela représente 72 % des libellules qu’il est possible d’observer dans
le Gard et l’Hérault. Cette valeur est ici un indicateur de la diversité
d’habitats et d’une certaine qualité des milieux aquatiques traversés.
Parmi ces espèces, 4 sont particulièrement remarquables.
La période de vol des adultes commence
en mai et se poursuit jusqu'en août. En
France, l’espèce est assez commune
sur les façades atlantique et méditerranéenne, mais se raréfie dans la moitié
nord et à l’est du pays. Le LanguedocRoussillon est une région phare pour
l’abondance de ses populations.
La Cordulie splendide
(Macromia splendens)
• Protégée en France, Annexes II et IV de la directive Habitats, statut 3 en liste rouge française.
Les adultes de la Cordulie splendide affectionnent les berges ensoleillées pourvues
d'une végétation bien développée. Celles-ci leur servent de lieux de chasse et de rencontres de partenaires. L’émergence des adultes se fait dans la première quinzaine
de juin. La répartition mondiale de cette libellule se limite à l’Espagne, au Portugal et
à la France. Les départements du Sud-Ouest (hors zone pyrénéenne) possèdent les
effectifs les plus importants. Sur la zone d’étude, on ne la trouve que sur le Vidourle.
L'Agrion de Mercure
(Coenagrion mercuriale)
• Protégé en France, Annexe II de la directive Habitats L’Agrion de Mercure est bien répandu en
France, parfois même localement abondant.
Il semble plus rare dans le nord du pays. Deux
populations ont été identifiées dans la zone
d’étude. La première dans les environs de
Marguerittes, sur le cours d’eau du Vieux
Vistre et de ses affluents, et la seconde dans
les environs d’Aubord, sur les cours d’eau du
Grand Campagnole et du Rieu. Les effectifs
y sont peu nombreux et la population très
fragmentée étant donné la qualité d’accueil
des milieux qui est très variable d’un endroit
à l’autre.
Le Gomphe de Graslin
(Gomphus graslinii)
• Protégé en France, Annexes II et IV de la
directive Habitats Les adultes volent à partir du début
du mois de juin et jusqu’à la fin du
mois d’août. Comme pour la Cordulie splendide, le Gomphe de Graslin n’est présent au sein de la zone
d’étude que sur un seul cours d’eau :
le Vidourle.
22
23
Les garrigues
Les garrigues
Les garrigues sont des paysages ouverts, arides et caillouteux, recouverts
d’herbe à moutons (Brachypode rameux) et de quelques arbustes (cistes,
romarin, thym, filaires…).
Au début du XX siècle, les garrigues
étaient encore très présentes dans
l’Hérault et le Gard, mais depuis les
années 1960 la déprise agricole laisse
une végétation arbustive, puis forestière,
s’installer. C’est en effet le pastoralisme,
les coupes de bois et les brûlis répétés
qui ont façonné ces paysages. À présent,
il ne reste que quelques petites zones
de garrigues. Trois d’entre elles sont
concernées par le projet.
e
24
Les collines de la Jasse de Maurin
et du mas Manier (Lattes), se situe
au sud-ouest de Montpellier. Une
partie de cette zone ayant récemment
brûlé, une belle diversité floristique s’y
est exprimée avec quelques espèces
d’intérêt dont l’Ail Petit Moly (une
cinquantaine de pieds), la Gagée de
Granatelli (plus d’une centaine de pieds)
et quelques orchidées.
La colline de la « Grand Gorge », au
nord-ouest du Mas des Caves (LunelViel). Plusieurs pieds de Gagée de
Granatelli y ont été notés, ainsi que
la rare Bugrane à fleurs courtes et le
Plumet chevelu, juste en dehors de la
limite de la zone d’étude.
Les garrigues du Mas de la Plume et
de « Pisse Saumes - les Courantes »
à Lunel possèdent une belle diversité
de petites espèces botaniques avec pas
moins de 5 espèces d’astragales. D’autres
plantes d’intérêt, mais moins rares, y
sont également présentes (Rue des
montagnes, Fumana à feuilles de Thym,
Bugrane renversée, Fer-à-cheval cilié,
Plantain pucier, Stipe capillaire, Égilope
long de deux pouces…). Ce secteur a la
particularité de représenter l’avancée la
plus méridionale de garrigues encore peu
fragmentée dans une plaine dominée par
les activités agricoles, avec une faune à
forte valeur patrimoniale (Lézard ocellé,
Magicienne dentelée, etc.).
"Ce pays de garrigue
procède de la
géographie physique
d'une part mais
aussi, et surtout,
de l'Histoire de ses
hommes"*.
* MARTIN C., 1996, La garrigue et ses hommes.
Une société traditionnelle, Espace-Sud Édition, 271 p.
25
Les garrigues
Les garrigues
D’autres plantes remarquables, mais moins rares, sont également présentes.
Flore remarquable
Les promontoires calcaires des garrigues accueillent des espèces
protégées liées aux zones rases de pelouses sèches. Le projet évite la
majorité des zones où se trouvent ces espèces, mais une partie reste
concernée. Les fleurs les plus remarquables sont présentées ci-dessous :
L'Astragale glaux est une espèce protégée
au niveau régional. Cette plante est très rare
en Languedoc-Roussillon, où se trouve l’essentiel des populations. Sur 16 localités anciennement connues, seules cinq subsistent
actuellement. La station la plus importante
de France se trouve à Lunel avec au minimum
une centaine de pieds. L’impact ne concerne
qu’une partie des plantes rassemblées sur
une station, la majorité pouvant être évitée.
Iris nain
Orchis géant
Crapaudine de Rome
Dorycnie sous-ligneuse
Fumana à feuille de Thym Asphodèle-cerise
Narcisse d'Asso
Ophrys jaune
Phlomis lychnite
Liseron cantabrique
Euphorbe characias
Aphyllanthe de
Montpellier
L’Ail Petit-Moly est une fleur extrêmement
rare qui se rencontre uniquement sur la frange
littorale méditerranéenne. Elle est protégée
en France. Cette espèce très discrète fleurit
dès le mois de mars. L’impact concerne une
faible partie de l’ensemble des pieds de la
Jasse de Maurin.
La Gagée de Granatelli fait l’objet d’une protection nationale.
Cette liliacée se reconnaît à ses
deux grandes feuilles en gouttière et ses pétales à revers velus. Impacts sur la Gagée de Granatelli : L’impact concerne une
faible partie de l’ensemble des
pieds de la Jasse de Maurin.
26
27
Les garrigues
Les garrigues
Le Lézard Timon lepidus
ocellé
La Magicienne Saga pedo
dentelée
• Protection nationale : protégé
art. 3 • Liste rouge nationale : Vulnérable
• Protection nationale : protégé
art. 2 • Directive Habitats : Annexe IV • Liste rouge nationale : 3
Protégé au niveau national, le
plus grand lézard de France,
aux magnifiques ocelles bleus,
bénéficie d’un Plan National
d’Actions. Ce reptile est en
forte régression presque partout en Europe (destruction
et cloisonnement de son habitat, herbicides, insecticides,
circu­lation routière…). Il utilise les zones ouvertes bien
ensoleillées, souvent sèches,
buissonnantes et rocailleuses
telles que : les anciennes oliveraies, les garrigues, les friches et pelouses, les zones de remblais ou bords de chemins. L’espèce est
concernée par le projet qui favorisera la fragmentation de son milieu de vie au niveau des garrigues du Mas de plume.
La Magicienne dentelée
est la seule sauterelle protégée en France, c’est également la plus grande ! Le
long du fuseau, elle n’est
présente que dans le secteur de Saturargues, où elle
va trouver de nombreuses
proies et abris. L’espèce est
concernée par le projet qui
favorisera la fragmentation
de son milieu de vie au niveau des garrigues du Mas
de plume.
Le Pélodyte Pelodytes punctatus
ponctué
• Protection nationale : protégé art. 3
• Liste rouge nationale : Espèce à
surveiller
Également appelé Crapaud persillé, le Pélo­dyte est assez commun en Méditerranée. Il passe la
majeure partie de son existence
loin de l’eau, ne s’y rendant que
pour se reproduire (essentiellement dans les mares). Ses
zones de reproduction principales ne sont pas concernées
par le projet.
28
La Proserpine Zerynthia rumina
• Protection nationale : protégé
art. 3 • Liste rouge nationale :
Espè­ce vulnérable
Ce magnifique papillon de
jour se retrouve uniquement dans les garrigues aux
alentours de Saturargues
et Gallargues-le-Montueux.
Les femelles pondent sur
une plante en particulier :
l’Aristoloche pistoloche, qui
se trouve en grand nombre
dans la zone. L’espèce est
concernée par le projet qui
favorisera la fragmentation
de son milieu de vie au niveau des garrigues du Mas
de plume.
29
Les garrigues
Les chauves-souris
La France compte 33 espèces de chauves-souris sur les 35 présentes en
Europe. Toutes sont protégées et figurent au moins à l’annexe IV de la
directive Habitats. Elles se déplacent et chassent grâce à l’écholocation.
Celle-ci étant limitée dans l’espace, les chauves-souris ont besoin
de structures paysagères pour se déplacer telles que les berges des
cours d’eau, les haies, les alignements d’arbres… Sur le fuseau, trois
gîtes principaux sont connus et hébergent différentes espèces : Grand
Rhinolophe, Murin de Naterrer, Murin de Blyth, ou encore Minioptère de
Schreibers.
Le Murin de Blyth est une espèce
méditerranéenne qui se rencontre de
la péninsule Ibérique jusqu’en Turquie.
Elle vit uniquement dans des cavités
souterraines. Le projet concerne une
population d’environ 70 individus.
Le Grand Rhinolophe est l’espèce la
plus patrimoniale que l’on rencontre
dans le secteur du projet. La population
reproductrice de Languedoc-Roussillon
est estimée à environ 1 500 individus.
Suivi d’une colonie de Murin de Blyth
Sur la commune de Lunel-Viel, le projet passe au nord d’une colonie
de Murin de Blyth. Une étude a donc été menée afin d’évaluer l’impact
de l’infrastructure sur le déplacement des chauves-souris. Des puces
électroniques, posées sur deux individus, ont permis de connaître les
déplacements des chauves-souris (méthode de « radio-tracking »). Les
résultats ont confirmé l’importance des structures paysagères qui sont
suivies par les chauves-souris pour se déplacer. Selon cette analyse,
quelques aménagements simples, comme la plantation de haies, pourront
permettre de réduire de façon notable l’impact du projet (cf. schéma cidessous).
AVANT
APRÈS
Pont
Risques de
collision
Zone
de chasse
30
31
Les zones boisées
Les zones boisées
32
Les boisements sont assez rares dans la plaine languedocienne et constituent de petits îlots, vestiges des anciens massifs forestiers qui recouvraient de grandes surfaces par le passé. Les deux plus intéressants se
situent sur un sol acide :
se trouve au centre du site, le long du
canal qui coupe le bois. À l’origine, les
bois mixtes à Chêne blanc et à Chêne
vert devaient recouvrir une grande
partie des Costières. Le bois sera
traversé par le projet là où il est le plus
étroit.
Le bois de Signan, situé dans les
Costières de Nîmes, se trouve un
peu isolé au milieu d’une région
essentiellement vouée à l’agriculture.
Long de 5 km sur une largeur de
400 m environ, il s’étend des abords
de Caissargues jusqu’à l’aéroport de
Bois de la Mourre et du Limousin
Le bois du Limousin et le bois de la
Mourre sont deux entités forestières
proches l’une de l’autre et séparées par
des cultures sur seulement quelques
centaines de mètres environ. Ils sont
localisés dans la plaine languedocienne
entre l’agglomération de Montpellier
Nîmes-Garons, au sud. Il est dominé par
le Chêne blanc dans les parties basses,
notamment le long du ruisseau qui
le traverse, et par le Chêne vert dans
les parties les plus élevées et les plus
sèches. Une petite pinède à Pin parasol
(cf. page 50), plantée de longue date,
et Mauguio. Malgré un isolement
très net et la proximité immédiate de
l’agglomération de Montpellier, ces bois
ont encore un intérêt patrimonial du fait
des plantes rares qu’ils accueillent. Le
tracé de la future ligne évite totalement
le bois de la Mourre qui ne devrait subir
aucun impact direct lié à l’emprise des
travaux, tandis que le bois du Limousin
est concerné par la future ligne. Des espaces originaux
au milieu des cultures
33
Les zones boisées
Conclusion
La faune…
La faune présente au sein des boisements est assez commune, elle appartient
à l’ensemble de la nature « ordinaire ». Celle-ci comprend toutefois des espèces
remarquables comme le magnifique Triton marbré (photo ci-dessous).
La biodiversité
du territoire
L’ensemble des études réalisées donne un bon aperçu des richesses
naturelles du territoire concernées par le projet. Voici quelques chiffres
qui en illustrent la teneur :
44 habitats naturels, dont 13 habitats
d’intérêt européen (3 d’entre eux
sont des habitats prioritaires). Ces
13 habitats présentent un enjeu
modéré à très fort.
36 espèces végétales à enjeu,
dont 10 espèces sont protégées
au niveau national, 1 espèce
est protégée au niveau régional,
25 espèces non protégées mais
patrimoniales.
34
… et la remarquable flore
des terrains acides
1 mammifère aquatique remarquable
(le Castor d’Europe) et 13 espèces
de chauves-souris parmi lesquelles
4 sont des espèces patrimoniales.
Une flore peu banale s’épanouit sur les terrasses
formées de galets acides. Cette florule acidophile
(qui se plaît sur sol acide) se compose d’espèces
telles que Petite Amourette, Fausse Canche
délicate, Laîche à style bulbiforme, Lupin à petites
fleurs (photo ci-contre), Orchis couleur de lait,
Sérapias en soc, le tout présent sur les sites des bois
de la Mourre et du Limousin.
Les principaux enjeux « oiseaux » sont
essentiellement liés à la présence de
3 espèces : l’Outarde canepetière,
l’Œdicnème criard et le Rollier
d’Europe.
Ils sont également complétés
par la présence d’espèces moins
patrimoniales (Pies-grièches à tête
rousse et méridionale, Huppe fasciée,
Guêpier d’Europe, Pipit rousseline,
Chevêche d’Athéna…), mais dont les
effectifs et la diversité sont importants
sur le fuseau.
9 amphibiens et 13 reptiles ont été
recensés, dont un introduit à caractère
invasif (Tortue de Floride). 18 d’entre
eux ont été identifiés à enjeu pour le
projet, principalement le Lézard ocellé
et la Tortue cistude.
Les insectes patrimoniaux et protégés
comprennent 4 espèces de libellules,
2 papillons de jour, 1 sauterelle et
1 criquet.
35
Protéger la biodiversité
Tenant compte des obligations légales et réglementaires, des engagements de l’État et des résultats de la concertation avec les élus et
les associations de riverains, Réseau Ferré de France a pris en compte
la ­dimension environnementale du projet. L’objectif est de concilier au
mieux les contraintes techniques et les exigences environnementales.
Principe de protection
de la biodiversité en France
À l’instar de tous les projets
d’aménagement, le projet du
Contournement de Nîmes et de
Montpellier est soumis à une étude
d’impact. Cette étude a pour buts :
1) de définir la sensibilité écologique de
sites pouvant abriter une biodiversité
importante, voire des espèces ou des
habitats patrimoniaux ;
2) d’estimer alors les impacts probables
sur ce patrimoine biologique, que ce
soit en terme de destruction partielle
de populations d’espèces, ou bien
d’affaiblissement de la fonctionnalité
écologique des sites ;
3) de proposer enfin des mesures de
réduction ou de suppression d’impact
(mesures d’atténuation), et des
mesures de compensation lorsque des
impacts résiduels subsistent.
Par ailleurs, les sites Natura 2000 (cf.
encart ci-contre) doivent également
faire l’objet d’une étude d’incidences au
regard des enjeux à l'échelle européenne.
Le territoire concerné par le projet
comprend deux sites Natura 2000 :
• la Zone de Protection Spéciale
(ZPS) « Costières nîmoises » (code :
FR9112015) ;
• le Site ou proposition de site
d'Importance Communautaire
(SIC/pSIC) « Le Vidourle » (code :
FR9101391).
Natura 2000
L'action de l'Union européenne en faveur de la préservation de la
diversité biologique repose en particulier sur la création d'un réseau
écologique cohérent d'espaces dénommé Natura 2000 institué :
• par la directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant
la conservation des habitats naturels ainsi que la faune et la flore
sauvages, dite directive « Habitats » ;
• par la directive 79/409/CEE, dite directive Oiseaux.
Bien que ces directives n'interdisent pas
formellement la conduite de nouvelles activités sur
un site Natura 2000, les articles 6-3 et 6-4 imposent de
soumettre des plans et des projets dont l'exécution
pourrait avoir des répercussions significatives sur le
site, à une évaluation appropriée de leurs incidences
sur l'environnement.
Pour en savoir plus : www.natura2000.fr
Qui valide ?
Les mesures de suppression, de réduction et de compensation proposées par Réseau Ferré
de France sont soumises à l’avis de différentes instances au cours de la vie du projet, parmi
lesquelles le ministère chargé de l’écologie et le Conseil national pour la protection de la
nature (CNPN), quand des espèces protégées sont impactées.
Le Conseil national pour la protection de la nature (CNPN )
Créé en 1978 et placé auprès du ministre chargé de l’écologie, le CNPN a pour mission de
donner au ministre son avis sur les moyens propres à :
• préserver la diversité de la flore et de la faune sauvages et des habitats naturels ;
• assurer la protection des espaces naturels et le maintien des équilibres biologiques
auxquels ils participent, notamment en matière de parcs naturels et de sites d'importance
communautaire.
36
37
Protéger la biodiversité
Protéger la biodiversité
étape 1
Mettre en évidence
les enjeux
L’analyse des caractéristiques du
projet de contournement, au regard
des richesses naturelles du territoire
traversé, permet d'identifier et
d'apprécier l'importance des enjeux.
La carte ci-dessous présente la
synthèse des principaux enjeux mis en
évidence par l’ensemble des expertises
réalisées sur la zone d'étude.
De cette synthèse, il est ensuite
possible d'estimer les impacts en
fonction de la sensibilité des habitats et
des espèces.
Zone d’étude
Sites Natura 2000
Enjeux Habitats et Flore
r
idou
Le V
Enjeux Mammifères
Étang de
Manduel
le
Enjeux Reptiles et Amphibiens
Vistre Canal Lamour
Enjeux Insectes
Bois de Signan
et Mas Saint-Gabriel
Vidourle
Enjeux Oiseaux
Dardaillon
est
Viredonne
Le
Lez
Jasse de Maurin
Bois du Limousin et
Bois de la Mourre
Grand Gorge
Rhôny
Garrigues de
Lunel (Les
Courantes,
Dardaillon Pisse-Saumes,
ouest et
Mas de Plume)
Mas des
Caves
stre
i
Le V
Mosson
38
39
Protéger la biodiversité
Protéger la biodiversité
étape 2
Supprimer
Préserver les pieds des espèces
protégées par piquetage
Une fois les impacts potentiels identifiés, le premier objectif est de les
réduire, voire de les supprimer. Voici deux mesures qui pourront être
appliquées au projet de Contournement de Nîmes et Montpellier.
Adapter le calendrier des
travaux aux périodes de
sensibilité des espèces
De mai à fin août, l’Alose feinte se
reproduit dans certaines zones
favorables du Vidourle. Une mesure
peut, dans ce cas, préconiser
l'évitement total des opérations ou des
travaux dans le lit mineur pendant la
période sensible pour la reproduction
et le développement des alevins.
Pendant la réalisation des travaux, les
pieds des plantes protégées, comme
la Gagée de Granatelli, peuvent être
marqués. De cette façon, les pistes
empreintées par les véhicules seront
tracées de telle sorte qu’elles évitent
les plantes en place.
étape 1 :
repérage des pieds de
l’espèce protégée par des
botanistes experts
étape 2 :
délimitation d’une zone de protection
pendant la phase chantier
chantier
en cours
zone de chantier
emprise de la future voie
40
41
Protéger la biodiversité
Protéger la biodiversité
étape 3
Réduire
Maintenir les corridors écologiques
Lorsqu’il n’est pas possible de supprimer un impact, l’objectif est alors de
le réduire au maximum.
Le concept de corridor écologique est lié au dispositif des Trames verte et bleue
(TVB) instauré dans le Grenelle 1 et inscrit dans le Code de l’environnement par la
loi Grenelle 2. Les corridors représentent l’ensemble des « voies de déplacement
empruntées par la faune et la flore » : structures linéaires (haies, ripisylves),
îlots-refuges (mares, bosquets). Elles relient les « réservoirs » de biodiversité.
Ces liaisons naturelles entre les zones de vie d’une espèce (alimentation,
reproduction, repos…) permettent sa dispersion et sa migration. Afin de les
prendre en compte dans le projet de contournement de Nîmes et Montpellier, RFF
a engagé diverses études dont les objectifs étaient d’identifier les corridors et
d’en estimer l’intérêt pour les espèces (cf. p. 31).
Après la mise en service
Une fois les travaux terminés, ce
sont principalement des mesures de
restauration écologiques qui sont
mises en œuvre.
Aménager un passage à faune
Le coordinateur environnemental veille au respect
et à la bonne application des mesures
La voie ferrée représente un obstacle
pour de nombreuses espèces, surtout
si elle est bordée de clôtures. À cela
s’ajoute un risque de collision avec
les trains. L’installation de passages
adaptés pour la faune en dessous
ou au-dessus de la voie permet alors
de réduire l’impact du projet sur les
continuités écologiques du territoire.
Planter une flore favorable
à la faune impactée
Au niveau de la traversée du Vidourle, la
ripisylve devra être coupée. Ce secteur
accueille pourtant des libellules
protégées comme le Gomphe de
Graslin. Une mesure de réduction est
donc de replanter, après travaux, une
végétation favorable à l’espèce (saules
ou frênes).
En phase de travaux
La phase de chantier peut être à
l’origine d’impacts mal maîtrisés sur
le milieu naturel. La mise en place
d’un suivi des travaux confié à un
expert (coordinateur environnemental)
permet de réduire un certain nombre
d’impacts. En complément, la
réussite de ces mesures passe par la
sensibilisation du personnel aux
enjeux.
Une autre mesure consiste à
optimiser la délimitation des
emprises du chantier afin d’éviter la
surconsommation inutile de milieux
naturels. Cette délimitation rigoureuse
doit être menée en préalable du
chantier et validée par un écologue. Un
marquage strict des éléments clés (ex. :
haies, muret, arbre…) à conserver doit
ainsi être mené.
Passage à faune
42
43
Protéger la biodiversité
Protéger la biodiversité
étape 4
Compenser
Favoriser la nidification
d’oiseaux à forte valeur
patrimoniale
Dans le cas où tout a été essayé pour supprimer et réduire les impacts, mais
qu’un impact résiduel significatif subsiste, il convient de mettre en œuvre
des mesures compensatoires. La compensation vise à contrebalancer les
effets négatifs du projet pour l'environnement par une action positive.
Relevant du génie écologique, celle-ci vise un bilan écologique neutre (pas
de perte de biodiversité), voire une amélioration globale de la valeur écologique du site et de ses environs. Les mesures compensatoires doivent
être techniquement et foncièrement faisables, et pérennes. Voici quelques
mesures compensatoires envisageables dans le cadre du projet :
Maintenir et revitaliser la
population d’Astragale glaux
Le tracé passe sur des pieds d’Astragale
glaux. Afin de compenser cet impact,
diverses actions compensatoires
peuvent être réalisées :
• Maintenir et favoriser la pratique
du pâturage dans les zones où
l’espèce est encore présente. En
effet, le piétinement qui en résulte
est favorable à l’espèce car il limite la
concurrence végétale.
• Maintenir la pratique du
débroussaillage le long des routes
et dans les zones non régulièrement
pâturées aux abords des secteurs où
l’espèce est présente.
• Aider la création d’une banque
de graine par la mise en place de
récoltes.
Le pastoralisme est favorable à la
présence de l'Astragale glaux.
Certains secteurs sont favorables à la
nidification d’oiseaux comme la Piegrièche à poitrine rose (disparue il y a
10 ans environ d’un secteur situé un
peu plus au nord du tracé) ou le Rollier
d’Europe.
• Créer des bandes enherbées et des
friches au sein des zones agricoles
pour favoriser la présence de proies
(insectes).
Quelques actions supplémentaires
peuvent être mise en œuvre dans le
cadre de mesures compensatoires afin
d’augmenter les chances de retour de
ces espèces :
• Conserver les ruines et les grands
arbres où le Rollier peut établir son
nid ;
• Poser des nichoirs pour compenser
la perte de sites favorables pour la
nidification (destruction de grands
arbres comme les platanes) ;
La destruction de vieux arbres peut
être compensée par la pose de
nichoirs artificiels.
44
45
Protéger la biodiversité
Protéger la biodiversité
étape 4
Compenser (suite)
Mise en place d’un statut
de protection
Le bois du Limousin, bien qu’inclus
dans le périmètre d’une Zone Naturelle
d'Intérêt Écologique, Faunistique et
Floristique (ZNIEFF), ne possède pas de
protection réglementaire. Il est donc
intéressant de le doter d’un statut
permettant de garantir sa conservation
et surtout la protection de sa flore
remarquable.
Deux types de statuts pourraient être
envisagés : le classement par « Arrêté
de Protection de Biotope » (APB) ou le
classement en « Espace classé boisé »
(ECB).
Les mesures compensatoires
pour l'Outarde seront
accompagnées d'un suivi
environnemental sur plus de
dix années.
Sauvegarder les populations
d’Outarde canepetière et
d’Œdicnème criard
Les incidences du projet sont notables
pour les deux espèces. Afin de
compenser les impacts occasionnés,
une surface d’un millier d’hectares
environ pourra être aménagée
favorablement : entretien d’un
couvert herbacé ouvert au pâturage,
maintien des chaumes après récolte,
implantation de luzernières, etc.
Certaines de ces mesures sont
communes aux deux espèces et
d’autres seront plus spécifiques pour
l’Outarde ou l’Œdicnème. Elles seront
également intéressantes pour les
autres espèces d’oiseaux présentes sur
le site Natura 2000.
46
Ces mesures seront mises en œuvre
grâce à la maitrise foncière, avec une
gestion agricole appropriée, mais
également avec la mise en œuvre de
mesures agro environnementales
contractuelles supplémentaires
avec des exploitants volontaires. Ces
deux outils sont complémentaires,
le premier procurant des garanties
de pérennité des bonnes pratiques
agricoles, le second s’intégrant
parfaitement dans le contexte agricole
dynamique et en mutation constante
dans les Costières.
47
Quelles perspectives ?
Dans le cadre du projet du contournement de Nîmes et Montpellier, Réseau
Ferré de France et ses partenaires peuvent s’appuyer sur l’expérience
acquise au cours de projets similaires, telles que les lignes à grande
vitesse (LGV) Rhin-Rhône, Méditerranée ou Est.
Certaines mesures ont d’ores
et déjà prouvé leur efficacité,
comme la création de corridors de
déplacement pour les chauves-souris
par la plantation d'arbres (cf. schéma
p. 31). Sur le projet de LGV Est, une
zone impactée a rapidement été
recolonisée. Les chauves-souris ont
reconstitué leurs « routes de vol »
en lien avec le développement des
plantations.
Évidemment chaque projet est unique
et les solutions envisageables pour l’un
ne sont pas forcément adaptées à un
autre. C’est pour cela que les mesures
feront l’objet d’un suivi important (cf.
encart ci-contre).
La mise en place de suivis
environnementaux
Un dispositif de suivi est nécessaire afin de
s’assurer que les engagements fixés dans les
mesures sont tenus. Ceci est d’autant plus
important lorsque les mesures sont expérimentales.
Ainsi, il permet d’évaluer la pertinence des
préconisations et, le cas échéant, de les corriger.
Un comité, constitué d’organismes scientifiques, de
partenaires, de gestionnaires et d’administrations,
suit les différentes étapes depuis la conception
jusqu’aux travaux écologiques.
Concernant les suivis liés à l'Outarde, diverses actions ont
été et seront mises en place comme le comptage régulier des
populations. Celui-ci, initié depuis 2006, se poursuivra jusqu’en
2024. Ce suivi porte sur l’ensemble des populations de la ZPS
Costières nîmoises et ce sur l’ensemble des cycles écologiques
(reproduction, hivernage…). Des suivis télémétriques
(émetteurs fixés sur des outardes) seront également mis en
place en étroite collaboration avec le CNRS de Chizé qui en
assurera l’encadrement scientifique, dès 2012.
Vignes des Costières
48
49
Pour en savoir plus
• DIREN Midi-Pyrénées – BIOTOPE.
Guide sur la prise en compte des
milieux naturels dans les études
d'impact. 76 pages, 2003.
• BIOTOPE. Analyse des impacts du
contournement ferroviaire de Nîmes
et Montpellier sur la colonie de
chiroptères du Mas des caves. 2004.
• BIOTOPE. Document d’évaluation des
incidences du projet de LGV entre
Nîmes et Montpellier, au regard des
objectifs de conservation des habitats
et espèces du site NATURA 2000
FR9101391 : « le Vidourle ». 2011.
• BIOTOPE. Contournement
Nîmes/Montpellier. Études
environnementales : Population de
l’Astragale glaux au Mas de la Plume
(Lunel, Hérault) : proposition d’un
programme de sauvegarde et de
renforcement. 2007.
• BIOTOPE, ECOTER, GINGER et
EGIS EAU. Synthèse intermédiaire
des expertises écologiques du
contournement ferroviaire de Nîmes
et Montpellier. 2011.
• BIOTOPE. Contournement ferroviaire
de Nîmes et Montpellier : étude
d’incidence du projet en costière
Bois de Signan
50
nîmoise (Gard) au regard du site
Natura 2000 (ZPS FR9112015 :
« costière nîmoise »). 2009.
• DIREN PACA. Les mesures
compensatoires pour la biodiversité.
Principe et projet de mise en œuvre
en région PACA. Février 2009.
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