5/11
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF3380.php
© 1998-2017 DHS: tous les droits d'auteur de cette publication sont réservés au Dictionnaire historique de la Suisse, Berne. Les textes sur
support électronique sont soumis aux mêmes règles que les textes imprimés. Droits d'utilisation et modalités de citation (PDF)
ministre de Suisse aux E. (1882-1888), fut nommé à cause des liens qu'il avait avec ce pays (soldat dans les
troupes nordistes pendant la guerre de Sécession, il avait été fait prisonnier à Gettysburg en 1863).
Les relations américano-suisses connurent des moments difficiles au XXe s., du fait des tensions engendrées
par les deux guerres mondiales. En février 1917, lorsque le président Wilson annonça la rupture des relations
avec l'Allemagne, les pays neutres furent informés du souhait américain de les voir suivre cet exemple. Après
avoir déclaré la guerre à l'Allemagne en avril 1917, les E., tout en affirmant vouloir respecter la neutralité
helvétique, envisagèrent la possibilité d'intervenir en Suisse, au cas où la Condéfération n'aurait pas été en
mesure de défendre son territoire face aux empires centraux. Ils instaurèrent un embargo sur les exportations
vers les pays neutres. Le Conseil fédéral envoya une mission commerciale à Washington pour négocier des
mesures permettant à la Suisse de se ravitailler aux E., notamment en blé, ce qui fut obtenu en 1918. Par
ailleurs, le gouvernement américain s'associa à une liste noire, établie par les puissances alliées, de toutes les
sociétés suisses travaillant avec les puissances centrales. Un accord entre les E., la Grande-Bretagne, la
France et la Suisse, signé à Washington le 22 janvier 1919, régla l'ensemble des questions concernant les
échanges commerciaux, le ravitaillement, les transports, le transit et les crédits consentis pour la période du
premier après-guerre, jusqu'à la signature du traité de Versailles.
Lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclata, le souci majeur de la Suisse n'était plus le ravitaillement, mais
la crainte d'être envahie et de perdre son indépendance. Tant que les E. restèrent hors de la guerre, les
importations de denrées américaines furent autorisées, mais le blocus britannique les rendit difficiles. La
diplomatie suisse tenta d'éviter le blocage des avoirs des pays neutres, finalement décrété par le
gouvernement américain en juin 1941. Malgré tous ses efforts, le Conseil fédéral ne réussit pas à obtenir sa
suppression ni à récupérer les réserves-or de la Banque nationale suisse, déposées par sécurité à New York.
Bien au contraire, dès l'entrée en guerre de l'Amérique en décembre 1941, la pression des Alliés s'accentua
et continua après la fin des hostilités. Les Alliés demandèrent ainsi à la Suisse de restreindre ses échanges
avec l'Allemagne, de réduire le trafic ferroviaire entre l'Allemagne et l'Italie et de participer à l'opération
"Safehaven". Programme de sanctions économiques élaboré par le gouvernement américain et approuvé par
les Alliés lors des accords de Bretton Woods en juillet 1944, "Safehaven" avait pour but d'empêcher les
criminels de guerre allemands de trouver refuge dans les pays neutres et d'y transférer le butin accumulé
pendant leurs conquêtes. En vue de s'assurer la collaboration de la Suisse sur le plan économique et
financier, les Alliés envoyèrent une délégation à Berne, en février 1945 (mission Currie-Foot). L'Américain
Laughlin (ou Lauchlin) Currie réussit à obtenir des Suisses des restrictions importantes dans le domaine des
échanges commerciaux et financiers et du transit avec le IIIe Reich, sans oublier le blocage des avoirs
allemands en Suisse, décidé par le Conseil fédéral avant la négociation avec les Alliés. En août 1945, les
Américains et leurs alliés demandèrent le droit de contrôle sur tous les avoirs allemands en Suisse. En 1946,
l'accord de Washington décidait de leur liquidation, le gouvernement suisse s'engageant à payer la somme de
250 millions de francs suisses au Fonds de réparations des Alliés. Tant que cette liquidation ne fut pas
achevée, les Américains maintinrent le gel des avoirs suisses aux E., tout en menaçant de saisir l'or suisse à
New York et de cesser leurs livraisons de blé et de charbon.
Les années 1945 et 1946 représentèrent donc un moment particulièrement difficile des relations américano-
suisses dans les domaines diplomatique, économique et financier. Cependant, le temps joua en faveur de la
Suisse. Elle entama des pourparlers avec la République fédérale d'Allemagne (RFA), devenue un bastion
important dans la guerre froide, et trouva une solution acceptable aux yeux des Alliés. En août 1952, deux
nouveaux traités remplacèrent la convention de Washington, le premier signé par la RFA et la Suisse, le
second par les Alliés et la Suisse.
Un autre contentieux américano-suisse issu des opérations de la guerre elle-même concerna les dommages
(morts, blessés et destructions) subis en 1944, à la suite des bombardements de Schaffhouse, Zurich et Bâle
par des avions américains. Le gouvernement américain regretta les faits, les attribuant à des erreurs
humaines et, en 1949, versa à la Suisse plus de 62 millions de francs à titre de dédommagement. Dans un