IHK-Infos 09/2013 Seite 34
8.4. La Suisse : Ici les entrepreneurs sont considérés comme des clients
Pensez-vous à la Suisse lorsque vous envisagez de franchir les frontières? La première chose qui
saute aux yeux est que ce pays a énormément d’opportunités à offrir. La Suisse est très attirante,
surtout pour les PME. Mais même si les possibilités y sont très nombreuses, ce pays peut également
se révéler complexe. Nous allons passer en revue quelques faits remarquables dont, en tant que
PME belge, il vaut mieux être informé lorsqu’on ambitionne de se tourner vers la Suisse. Tous nos
remerciements à Kris Castelein, Représentant économique de Flanders Investment & Trade à
Zurich, pour sa collaboration. (M.V.)
La Suisse et la crise
Contrairement à ce qui se passe dans presque tout le reste de l’Europe, l’économie suisse se porte
bien et a peu souffert de la crise économique et financière. On a parlé tout au plus d’un certain
ralentissement de la croissance, dû au fait que l’UE et les États-Unis sont les principaux partenaires
commerciaux du pays. Les autorités suisses ont pris certaines mesures pour remédier à cela. Ainsi,
en 2011, elles ont limité la valeur maximale du taux de change du franc suisse par rapport à l’euro.
À l’époque, la valeur à laquelle on l’évaluait était trop élevée, ce qui nuisait à l’exportation. Une
autre mesure a été l’introduction de ce qu’on appelle le Kurzarbeit ou réduction temporaire du
temps de travail, ce qui permet aux entreprises de se montrer plus flexibles vis-à-vis du travail. En
outre, on a également accordé quelques incitants afin de maintenir à niveau la consommation
nationale.
Bien comprendre la politique
La Suisse comprend 26 cantons et quatre communautés linguistiques. Ces cantons disposent d’une
grande autonomie, et chacun d’entre eux a sa propre constitution, son gouvernement, ses
tribunaux et sa fiscalité. Il n’existe pas de différences fondamentales entre eux, ce qui signifie que
les entrepreneurs belges n’ont pas de souci à se faire à ce sujet. Le centre de l’économie de la
Suisse germanophone est constitué d’une gigantesque industrie pharmaceutique et chimique à
Bâle, de banques et de compagnies d’assurances à Zurich, ainsi que du secteur très prospère de la
construction de machines et de l’équipement de précision. La Suisse francophone est également
très influente puisque Genève est le quartier général européen des NU et le second plus important
centre financier du pays. Les deux communautés linguistiques comportent de nombreux
groupements d’entreprises à la pointe de la technologie, surtout dans les régions de Zurich et de
Lausanne, qui constituent de gigantesques pôles de croissance. Dans la partie italophone du pays,
Lugano est un centre financier à ne pas négliger.
Erreurs à éviter...
L’une de ces erreurs consiste à considérer la Suisse comme un prolongement de l’Allemagne ou de
la France. Bien que l’on mène depuis des années des discussions bilatérales qui ont débouché sur
plusieurs traités, la Suisse ne fait pas partie de l’UE, ni d’ailleurs de l’Espace économique européen.
Je vous conseille donc vivement de ne pas oublier les droits d’importation. Si vous êtes actif dans le
secteur alimentaire, vous devez également tenir compte des règles strictes relatives à l’importation.
On ne peut pas non plus considérer la Suisse comme un seul et même marché. Les affaires ne se
font pas de la même façon en Suisse germanophone et francophone.
Différences culturelles
La société suisse est caractérisée par son
niveau élevé « d’institutionnalisation ». On crée une fonction
pour traiter pratiquement tous les problèmes existants ou éventuels. Dans ce domaine, les exemples sont
légion. Autre caractéristique culturelle : la plupart des entreprises sont apparemment de
ouvertes et transparentes comportant de nombreux groupes de travail et organes de concertation. Il
n’est pas inhabituel de voir un directeur visiter régulièrement son département de production et se
conduire de façon très détendue et cordiale
avec ses collaborateurs. Mais, en dépit de cette culture de la
concertation, on ne communique pas directement en cas de conflits. On essaie de les éviter, plutôt que
d’attaquer le problème à la racine. On agit donc tout à fait différemment par rapport à ce
exemple aux Pays-Bas ou aux États-
Unis. Les Suisses appliquent le proverbe qui affirme que la parole est
d’argent mais que le silence est d’or. Et, en raison de ce qui précède, les grèves sont pratiquement
inexistantes en Suisse