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L’ORIENT ANCIEN AU IIIE MILLÉNAIRE AV. J.-C.
I - PROGRAMME ET ÉCLAIRAGE SUR LE THÈME
Le programme (extrait du texte offi ciel)
I. L’Orient ancien
(environ 20 % du temps consacré à l’histoire)
Connaissances
L’Orient ancien au IIIe millénaire
av. J.-C. : premières écritures
et premiers États.
Démarches
Étude au choix : un site ou un monument de Mésopota-
mie ou d’Egypte du IIIe millénaire av. J.-C. (œuvres de
référence à l’école primaire : une sculpture égyptienne,
un bas-relief mésopotamien…). Cette étude est remise
en perspective dans l’espace de l’Orient ancien.
Capacités
Connaître et utiliser les repères suivants :
— Le site étudié, la Mésopotamie et l’Égypte, sur une carte.
— Les premières civilisations (IIIe millénaire av. J.-C.)
Décrire un monument de Mésopotamie ou d’Égypte.
Expliquer le rôle de l’écriture.
Éclairage et problématiques sur le thème
Le premier chapitre du programme d’histoire s’ordonne autour de la question des
premières civilisations de l’écrit dans le monde. Le cadre chronologique est quant à
lui désigné clairement : le IIIe millénaire avant notre ère. Le programme ne vise donc
pas directement l’étude des premiers temps d’installation de la civilisation urbaine (en
Mésopotamie), du pouvoir monarchique (Égypte), et de l’élaboration de l’écriture. Préci-
sons que la très grande majorité des documents présentés dans le manuel appartiennent
à ce millénaire.
Contrairement aux anciens programmes, il ne s’agit plus d’évoquer dans un premier
temps la révolution néolithique, mais au contraire de présenter dès la première leçon
une civilisation dans laquelle l’écriture d’une part, l’organisation du pouvoir royal et
de l’État d’autre part, sont des aspects essentiels. Il faut néanmoins faire attention à
ne pas laisser supposer aux élèves qu’une civilisation qui n’a pas d’écrit ne serait pas
une civilisation. L’étude en cinquième d’une civilisation de l’Afrique au Moyen Âge est
là pour en témoigner.
Ainsi s’offre aux enseignants le choix entre l’étude d’une civilisation liée à la mul-
tiplicité des cités-États avec une ville principale, un chef, une divinité tutélaire, une
campagne mise en valeur par un système d’irrigation que seul un pouvoir organisé
pouvait réaliser et entretenir, enfi n des croyances religieuses qui ne laissent pas de
place à un espoir de vie dans l’au-delà. L’écriture mise au point dans cette région du
monde a donné naissance bien plus tard à l’alphabet. Sur le versant égyptien, nous
sommes confrontés à une monarchie, avec un roi tout-puissant régnant sur un territoire
HISTOIRE PARTIE 1
L’Orient ancien au IIIe
millénaire av. J.-C.
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extrêmement étendu, et à une religion qui offre une perspective de vie dans l’au-delà.
L’écriture mise au point dans ce contexte a plusieurs formes : l’écriture hiéroglyphique
– celle qui est présentée dans le manuel – a une vocation religieuse, magique et esthé-
tique. Mais il existait aussi une écriture simplifi ée, l’écriture hiératique. Aucune de ces
écritures, malgré leur exceptionnelle longévité, n’a eu de postérité.
II - LA MISE EN ŒUVRE DU CHAPITRE
Structure du chapitre
La double page « Repères sur… » (p. 6-7) en présentant une carte et une frise
chronologique, invite immédiatement à la comparaison entre les civilisations égyp-
tienne et mésopotamienne. Dès le départ le thème de l’écriture est mis en avant. La
carte permet également de situer géographiquement dès le départ Saqqarah et Uruk qui
font l’objet de deux dossiers découvertes dans les pages suivantes.
Le premier dossier découverte (p. 8-9) propose de découvrir la ville antique d’Uruk
et de confronter les traces archéologiques à L’Épopée de Gilgamesh, qui raconte les
exploits de ce roi légendaire d’Uruk. Un ensemble de documents variés vient en appui
des questions.
Le second dossier découverte, « Un site funéraire égyptien, Saqqarah » (p. 10-11)
présente la civilisation égyptienne au travers du célèbre site de Saqqarah. Les élèves
pourront voir comment se présente une pyramide et aborder leur conception de la
mort.
La leçon (p. 12-13) aborde la constitution et l’organisation des premières sociétés
humaines en croisant la Mésopotamie et l’Égypte comme les programmes le demandent.
Les questions permettent aux élèves de sélectionner l’information et de mettre en rela-
tion les documents. Elles participent à la construction du raisonnement en classe.
Le dossier thématique (p. 14-15) traite de l’écriture, aspect fondamental des civi-
lisations égyptiennes et mésopotamiennes. Il s’agit de voir ici quels sont les outils des
écritures cunéiforme et hiéroglyphique, puis de les caractériser et de voir en quoi elles
ont changé la vie des hommes.
Les exercices (p. 16-17) sont progressifs. Ils permettent dans un premier temps
aux élèves de simplement réactiver leurs acquis et de les appliquer à des documents.
Dans un second temps, ils utilisent ces connaissances pour les réinvestir dans des exer-
cices d’écriture simples tout en les croisant avec différents documents.
La double page « Le petit musée » (p. 18-19) aborde les sceaux-cylindres et
permet de présenter aux élèves, dans le cadre de l’histoire des arts, les types de repré-
sentations gravées sur ces objets bien particuliers et leur fonction.
Commentaires sur les choix documentaires
L’objet d’étude (les civilisations de l’Antiquité) autant que la place de ce chapitre
dans le programme (premier de l’année) nous ont amenés à privilégier fortement les
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L’ORIENT ANCIEN AU IIIE MILLÉNAIRE AV. J.-C.
documents iconographiques. Le choix documentaire s’appuie sur quelques fi ls conduc-
teurs dominants induits par le programme : l’écriture, les divinités et les œuvres d’art.
D’autre part, nous avons veillé à respecter un équilibre dans le corpus proposé entre les
documents touchant à la Mésopotamie et ceux touchant à l’Égypte.
Enfi n, nous avons eu le souci de proposer, pour la Mésopotamie comme pour l’Égypte
au moins deux documents qui permettent d’aborder aussi la question des femmes.
Les objectifs pédagogiques
Les objectifs du premier chapitre de l’année sont multiples mais il s’agit à chaque
fois d’engager la réfl exion sur une notion ou une capacité qui sera retravaillée au cours
de l’année :
– L’approche du cadre géographique : partie orientale du bassin méditerranéen et
Moyen-Orient.
– L’approche, car la maîtrise ne peut en aucun cas être attendue chez tous les élèves
au terme de ce chapitre, de la frise chronologique « avant notre ère ».
– Les notions de pouvoir, de société, d’organisation qui pourront par exemple être
réinvesties dans le chapitre sur Rome.
– Enfi n, la question du récit, centrale dans ces nouveaux programmes. Il s’agit de
favoriser, dès les premiers cours, une écriture en autonomie des élèves. Une ou deux
phrases suffi sent en début d’année, l’essentiel est que les élèves soient amenés à les
rédiger seuls. Les exercices de la fi n du chapitre sont conçus en ce sens.
Progression pédagogique possible
Un choix possible, comme nous l’avons vu, est d’étudier la Mésopotamie. Pour cela,
il est possible de partir de la photographie de la ziggourat (p. 7). Ce monument énig-
matique doit permettre d’avancer quelques hypothèses sur sa fonction. Pour s’aider,
on peut utiliser la plaque de Tello (p. 6) qui présente le roi de Lagash, Ur-Nanshe,
en roi-bâtisseur. Le couffi n qu’il porte sur sa tête contient des briques destinées à la
construction d’un temple en l’honneur de sa divinité poliade (Ningirsu). Ainsi, nous
avons un édifi ce à but religieux, passablement ruiné (parce que l’argile s’est effritée au
l du temps), un roi bâtisseur, une divinité poliade pour chaque cité.
Dès lors, l’étude d’Uruk peut être menée telle que le suggère le dossier des pages 8
et 9, et complétée ou contextualisée, par exemple lors d’un travail à la maison. Ainsi :
– en haut à droite de la photo d’Uruk (doc. 1), on peut apercevoir le tracé d’un
ancien canal d’irrigation, ce qui peut être mis en parallèle avec le doc. 2 p. 13.
– le doc. 3 permet de compléter la question de l’irrigation par la dimension pro-
prement agricole. Il est aussi intéressant de remarquer le panier conique ou pyramidal
d’offrandes que l’on retrouve sur la tête du roi de Lagash aussi bien que sur celle de la
jeune femme égyptienne (p. 6). Les questions agricoles sont aussi abordées grâce aux
pages « Petit musée » sur les sceaux-cylindres (p. 18-19).
– La déesse Ishtar (doc. 3) est aussi représentée page 12, d’une façon qui évoque
mieux ses fonctions de déesse de l’amour et de la guerre.
– Le motif artistique du héros terrassant un animal est très courant : on le retrouve
sur l’un des sceaux-cylindres de la page 18.
Autre piste possible : on peut travailler sur la question de la défi nition de la cité-
État en partant de ce que nous propose le site d’Uruk (les ruines, la ziggurat, les offran-
des à Ishtar, le récit de Gilgamesh bâtisseur de murailles) et en utilisant la maquette
d’Ur pour résumer l’ensemble en un schéma.
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Dans tous les cas, l’étude d’Uruk nous amène naturellement à la question de l’écriture
puisque c’est à Uruk qu’ont été découvertes les plus anciennes tablettes. Les tablettes
présentées page 14 nous permettent d’aborder la question de l’utilité de l’écriture et
l’ingéniosité des scribes (tablette ordonnée rigoureusement, doc. 2 ; tablette éton-
namment protégée, doc. 3). C’est sans doute la question de l’écriture qui peut le plus
nous inviter à comparer avec l’Égypte : écriture à caractère esthétique et magique, mais
écriture sans postérité.
Bibliographie pour le professeur
a) Ouvrages généraux
J.-P. Corteggiani, Les grandes Pyramides,
chronique d’un mythe, Découvertes Gallimard,
2008.
G. Jean, L’écriture, mémoire des hommes,
Découvertes Gallimard, 2007.
J.-Cl. Margueron et L. Pfi rsch, Le Proche-
Orient et l’Égypte antiques, Hachette, 1996.
J. Vercoutter, À la recherche de l’Égypte
oubliée, Découvertes Gallimard, 2006.
b) Revues et autres publications
B. André-Salvini, Babylone, catalogue de
l’exposition (14 mars-2 juin 2008), Musée du
Louvre éditions / Hazan, 2008.
E. Gubel et B. Overlaet, De Gilgamesh à
Zénobie. Proche-Orient et Iran Millénaires,
catalogue de l’exposition (6 décembre 2007-
27 avril 2008), Imprimerie Nationale éditions,
2008.
« Babylone », TDC, n° 962, mars 2008.
« Babylone de Hammourabi à Saddam
Hussein », L’Histoire, n°301, septembre 2005.
Ressources pour la classe et les élèves
a) Ouvrages généraux
L. Bavay, L. Gallet, P. Tallet, L’Égypte, Tout
ce qu’on sait et comment on le sait, De La
Martinière Jeunesse, 2003.
G. Hart, Mémoire de l’Égypte, Les yeux de la
découverte, Gallimard Jeunesse, 2007.
V. Koenig, Contes de l’Égypte ancienne,
Poche, Hachette Jeunesse, 2008.
L’Égypte, Larousse Junior, 2004.
b) Bandes dessinées
J. Martin, Les voyages d’Alix : L’Égypte, tomes
1, 2, 3, Casterman, 2000-2009.
Liens Internet utiles
www.louvre.fr : site du musée du Louvre.
www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/
saqqara/fr : site du gouvernement sur le
site de Saqqarah. Visite en ligne du mastaba
d’Akhethétep.
www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/
thebes/fr : site du gouvernement intitulé «
Les monuments d’éternité de Ramsès II ».
www.canalacademie.com/Semaine-
speciale-Egypte.html : site de Canal
Académie. On peut y écouter trente émissions
sur l’Egypte. Elles ont été réalisées par des
Académiciens et abordent des sujets variés tels
que Champollion, Mariette, les hiéroglyphes…
www.diplomatie.gouv.fr/fr/actions-
france_830/archeologie_1058 : à propos
du site de Saqqarah mais aussi de fouilles
mésopotamiennes.
www.ville-boulogne-sur-mer.fr/le-chateau-
musee : site du Château-Musée de Boulogne-
sur-Mer.
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L’ORIENT ANCIEN AU IIIE MILLÉNAIRE AV. J.-C.
Les passerelles avec les fi chiers d’activités
a) Fiches « savoirs » :
L’Orient ancien au IIIe millénaire av. J.-C.
b) Fiches « régions » :
Visiter un Château-Musée : Boulogne-sur-Mer
(Pas-de-Calais) (Fichier Nord – Est).
Découvrir une collection d’antiquités
orientales : le Louvre (Paris) (Fichier Île-de-
France).
Découvrir un musée des écritures : le musée
Champollion à Figeac (Lot) (Fichier Midis –
Corse).
Découvrir une collection d’antiquités
orientales : le musée des Beaux-arts de Lyon
(Rhône) (Fichier Centre – Rhône).
Découvrir une collection d’antiquités
orientales : site du musée du Louvre (Fichier
Outre-Mer).
Les passerelles avec le manuel vidéoprojetable enrichi
Carte interactive : Les civilisations de
l’Orient ancien.
Image didactisée : L’aménagement d’une
pyramide (doc. 5 p. 11) ; La princesse
égyptienne Néfertiabet devant son repas (doc.
4 p. 15).
Une activité complémentaire classe : La cité
d’Ur.
Des activités Tice : La cité d’Uruk et ses
habitants ; Les différentes écritures.
Diaporama : Les étapes de la fabrication du
papyrus.
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