Histoire du patient :
Ahmed est âgé de 12 ans, et est en classe de 6ème au collège. Il vient en consultation avec sa
mère sur la recommandation du médecin de famille. Il est le premier d’une fratrie de 4 enfants
(deux petits frères de 10 et 8 ans et une petite sœur de 3 ans). Il y a deux ans la famille a fait face
au décès de son père dans un tragique accident de voiture.
Les troubles ont commencé à ce moment.
Selon sa mère :
« Ahmed est un garçon jovial et joyeux, il a toujours aimé jouer, sortir et s’amuser dehors avec
ses amis. Il a grandi sans difficulté particulière et a eu une scolarité normale jusqu’ici. Depuis
le décès, il n’est plus le même. Il avait sa chambre à lui, mais maintenant, il dort avec ses frères,
car il ne veut plus rester seul la nuit. Lorsque les crises le prennent il perd tous ses moyens et
se met dans un état qui l’inquiète. Latmosphère de la famille est impactée car tout le monde
est inquiet de la prochaine crise. »
Selon Ahmed :
« Lorsque mon père est mort j’ai eu très mal au cœur, mais les crises n’ont pas commencé tout
de suite. Javais peur de dormir seul dans ma chambre, car jétais sûr que j’allais mourir moi
aussi, mais je me forçais, pour ne pas inquiéter ma maman, comme elle était déjà triste. Un jour
quelques mois après sa mort, je me suis réveillé dans mon lit et j’ai commencé à ne plus pouvoir
respirer, j’avais mal ici (montre sa poitrine) et je transpirais. J’ai essayé de me lever et j’ai eu
la tête qui tournait, je suis tombé par terre et tout le monde est venu me trouver. Quand je me
suis réveillé, ma mère m’a dit que je m’étais évanoui.
Cétait la première crise.
Après ça j’ai continué à en faire mais c’était pas aussi fort, à chaque fois j’ai peur. Je me dis que si
ça me trouve dans la rue, je peux tomber comme ça et il peut m’arriver quelque chose de
grave, comme un accident de voiture. Maman m’a amené chez le docteur, on m’a donné des
vitamines, mais c’est toujours resté. Là c’est arrivé à l’école plusieurs fois alors le docteur ma
demandé de venir ici pour me soigner.»
Tableau clinique :
Sommeil : des difficultés d’endormissements car il est préoccupé par cette maladie qu’il ne
comprend pas.
Pensée : encore beaucoup de tristesse quand il pense à son père.
Humeur : de l’angoisse et de la peur car quand il repense à cette première crise, on dirait qu’il
a vraiment failli mourir. Il se dit que l’une des crises pourra peut-être le tuer.
Alimentation : pas de problème particulier
Vie sociale : a manqué beaucoup de jours d’école, et sort peu pour voir ses amis, depuis que les
troubles ont commencé
Questions :
1. Décrivez l’entretien clinique initial avec ses différentes phases.
2. Comment nommer le trouble dont souffre Ahmed ?
3. Quel traitement peut-on lui proposer ?
4. Comment impliquer sa famille ?
5. Imaginez des objectifs et un plan pour dix séances de psychothérapie à mener avec
Ahmed.
Reponses
1. Lentretien clinique initial est constitué de différents phases. Il s’agit d’abord de la phase
d’accueil et de mise en confiance, la prise de contact avec le patient. Dans cette phase, le
clinicien a pour rôle d’accueillir le patient dans de meilleur condition et cherche à savoir le
but sa présence. Dans cette phase le clinicien cherche d’instaurer un climat de sécurité en
présentant le du rôle du thérapeute et le respect de la confidentialité. Dans ce cas clinique la
présence de la mère lors du début de l’entretien permettrait de sécuriser Ahmed.
Ensuite, la phase de l’anamnèse qui consiste à recueillir les informations sur les
symptômes, leur apparition, leur évolution, et leur impact sur la vie quotidienne du
patient. Lanamnèse nous permet dexaminer les antécédents médicaux du patient, son
développement psychomoteur, sa scolarité et ses relations sociales.
En fin la Phase de synthèse et de restitution : cela consiste à reformuler ce qui a été
compris lors de l’entretien pour donner du sens et de se rassurer d’avoir bien compris
l’explication du patient. Cela nous permettra de pouvoir appréhender les prochaines
étapes du suivi.
2. D’après le tableau clinique, Il est pertinent de parler d’un trouble de stress post-traumatique
(TSPT) avec le décès du père comme événement déclencheur. Ahmed présente des
manifestations de panique, selon la dominance des symptômes de reviviscence et
d’évitement (…la tristesse quand il pense à son père... à chaque fois j’ai peur). Cette trouble
se manifeste dans sa vie quotidienne par son absentéisme à l’école devenu récurant et son
retrait social. Donc nous pouvons dire que Ahmed a été affecté par le décès tragique de son
figure paternelle.
3. Le traitement que nous pourrions luis proposer serait les thérapies cognitivo
comportementales adapté à l’adolescent. Les TCC lui permettrons d’apprendre des stratégies
de régulation émotionnelle (respiration, relaxation). Cela favorise une meilleure stabilité
émotionnelle et une diminution des comportements impulsifs.
4. Nous proposons le EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) dans un
premier temps. Nous pouvons aussi faire un entretien familial pour améliorer la
communication familiale et restaurer la dynamique sécurisante. Cette thérapie permet aussi
une expression collective du deuil.
5. Objectifs et plan de 10 séances de psychothérapie (type TCC adaptée à l’enfant)
1. La première séance aura pour objectif de Créer une alliance thérapeutique, comprendre
le vécu d’Ahmed à travers l’entretien semi directive, le dessin de la « peur » et
l’établissement d’un climat de confiance.
2. A la deuxième séance, nous procéderons à la Psychoéducation sur les crises d’angoisse.
Les Jeux interactifs pour différencier “danger réel” / “danger imaginaire”.
3. Ensuite Identifier les pensées anxieuses. Travail sur les pensées automatiques :
“Quand j’ai mal au cœur, je crois que je vais mourir. Introduction d’un carnet de bord
des crises.
4. Suivi d’une séance pour apprendre à gérer les symptômes physiques par les exercices
de respiration, de relaxation musculaire et de visualisation apaisante.
5. A la cinquième séance : travailler sur les émotions liées à la mort du père. Faire du
Dessin, récit symbolique, mise en mots du chagrin et des souvenirs positifs.
6. Par la suite, corriger les pensées catastrophiques. Restructuration cognitive : distinguer
“peur” et “danger réel”. Utilisation de cartes de pensées.
7. Séance sept, travailler sur les évitements, la hiérarchie des situations anxiogènes
(dormir seul, sortir seul, aller à l’école) et exposition graduelle.
8.Impliquer la famille. Séance conjointe mère-enfant : communication sur les peurs, rôle
de soutien, valorisation des progrès.
9. Consolider les apprentissages, renforcement des techniques de relaxation et de pensée
réaliste.
10.La dernière séance peut être consacré à la prévention de la rechute. Identifier les
signaux précoces d’anxiété, plan d’action, clôture symbolique (dessin ou lettre à son père)
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