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Les cétones
Pr Bruno MEGARBANE, PU-PH
Toxicologue, Réanimateur médical
Hôpital Lariboisière de Paris
Université Paris Diderot France
A. Généralités sur les cétones
1. Utilisations
Elles sont très utilisées comme solvants de peintures, laques, vernis, colles, encres et des
matières plastiques comme agent d’extraction et intermédiaire de synthèse dans la fabrication
de certaines matières plastiques et pesticides.
2. Toxicocinétique
En milieu professionnel, la voie principale d’absorption est pulmonaire par inhalation de
vapeur. L’absorption cutanée est possible en cas de contact avec du liquide. L’élimination se
fait par voie pulmonaire et par voie urinaire sous forme de métabolites.
3. Toxicité aigue
La toxicité des cétones est réputée faible mais certains (méthyl-n-butylcétone) a une toxicité
neurologique périphérique spécifique. A forte concentration, on observe les effets classiques
des solvants associés à une irritation oculaire et respiratoire et une action dégraissante
cutanée.
4. Toxicité spécifique et biométrologie
- L’acétone : les manifestations apparaissent vers 750 ppm. Son principal métabolite est le
1,2-propanediol. Le principal test utilisable est le dosage de l’acétone urinaire mais il est non
spécifique.
- La méthyléthylacétone : le métabolite principal est la 3-hydroxy-2-butanone. Le principal
test utilisable est le dosage de la méthyléthylcétone urinaire.
- La méthyl-n-butylcétone : elle est responsable de polyneuropathies sensitivo-motrices. Le
principal métabolite est la 2,5-hexanedione, commun avec le n-hexane. Le dosage des
métabolites est possible en fin de poste.
- La méthylisobutylcétone : une grande partie est métabolisée et éliminée sous forme de
CO2. Le principal test utilisable est la méthylisobutylcétone urinaire.
- La cyclohexanone : son métabolisme est mal connu mais le principal métabolite urinaire est
le cyclohexanol dont le dosage est possible.