Le XVIIe siècle : Absolutisme, Littérature et Théâtre Classique Français

Le XVIIème siècle est défini comme étant la période comprise entre l’assassinat du roi Henri IV
en 1610 et la mort de Louis XIV en 1715. Nous parlons donc d'une période qui comprend la
régence de Marie de Médicis et de Richelieu, le règne de Louis XIII, la régence d'Anne d'Autriche
et Mazarin et le long règne de Louis XIV.
Cette période est synonyme de l'apogée de l'absolutisme: le roi ne rend de compte qu'à Dieu.
Pour etouffer les complots et s'assurer le pouvoir, le roi oblige la noblesse à devenir rentière.
Elle doit rester à la Cour et vivre des faveurs du souverain. Mais elle fait face à une bourgeoisie
riche qui achète ses titres de noblesse.
Cette autorité n'est pas uniquement politique. Elle apparaît aussi dans d'autres domaines
comme la littérature. En effet, l'Académie Française et les grammairiens imposent des règles de
bon usage. L'autorité et les règles sont des concepts qui se retrouvent dans l'étiquette et la
bienséance. La France devient l'exemple du bon goût et des belles manières.
"L'homme honnête" qui se caractérise à la fois par son élégance extérieure et par son élégance
intérieure, signe distinctif d'une société basée sur la bienséance - est l'idéal de la pensée
humaniste du XVII ème siècle.
Dans ce contexte de contrôle et de normes, les hommes de lettre doivent plaire au roi pour
recevoir une pension et écrire. Ce jeu de séduction passe par l'imposition d'un style classique
qui construit sur les notions de naturel, vraisemblance et bienséance.
Le XVIIème siècle est le siècle du théâtre.
Nous ne pouvons oublier de parler des courants de pensée qui seront illustrés dans le théâtre.
La raison et l'enthousiasme : ce courant dans le rayonnement du rationnalisme cartésien
soutient que la raison et la volonté dominent les passions. Le molinisme, doctrine
religieuse du jésuite Molina, qui distingue entre "la grâce suffisante" que Dieu accorde
à tous les hommes et la "grâce efficace" qui dépend de l'homme, complémente ce
courant. Le héros cornélien incarne cette liberté et cette responsabilité.
Le pessimisme janséniste: contrairement au courant précédent, celui-ci soutient que
l'homme est esclave de ses passions. Il ne trouvera son salut que dans le détournement
des tentations terrestres. Nous retrouvons ce pessisme dans le théâtre de Racine
Le juste milieu: ni l'enthousiasme ni le pessimisme, il faut vivre avec sagesse et sobriété,
comme le fait l'honnête homme. Dans le théâtre de Molière, les personnages excessifs
sont motifs de face et connaissent l'échec.
Corneille, Racine, Molière illustrent les courants de pensée de ce siècle à travers leurs oeuvres
théâtrales.
1.- Le théâtre: la tragédie et les règles.
Le XVIIème siècle est le grand siècle pour le théâtre. Il est considéré comme cérémonie, un rite
social, un prolongement de ceux de la cour et des salons.
La tragédie reflète les convulsions et les guerre de ce debut de siècle. Ne suivant aucune règle
et fortement influencée par la tragédie classqiue, le héros malheureux protagonise des scènes
tragiques et pathétiques oú il lutte contre son destin. Les bains de sang sont
Mais ce type de théâtre se voit menacé par des genres intermédiaires: la tragi-comédie
tragédie dont le sujet est romanesque - et la pastorale qui met en scène des idylles entre bergers
et bergères dans un cadre féerique. Ces amours, au départ contrariées, terminent victorieuses.
Le théâtre barroque qui préfère le romansque, la fantaisie et l'imagination aux notions d'unités
et de vraisemblance, fait place à la tragédie à partir de 1630 dans ce siècle oú triomphent les
règles. Hercule mourant de Rotrou ou Mariane de Tristan l'Hermite mettent en scène des motifs
classiques de la Rome Antique. La règle des trois unités s'impose pour donner accroître
l'efficacité théâtral et rendre l'action plus vraisemblable.
Unité d'action: une seule intrigue
Unité de temps: un jour
Unité de lieu: un lieu unique
L'unité d'action conduit à une unité de ton, c'est-à dire, un seul genre, et la reprise des
bienséances internes et externes: le caractère du personnage est cohérent dans l'oeuvre et
l'oeuvre respecte la morale et son public .
Alors que Corneille a du mal avec ces impositions, Racine trouvera le cadre idéal de sa tragédie.
Ce genre théâtral permet à ce dernier à une meilleure exploration des passions et meilleure
observation de la condition humaine.
A partir de 1640, la comédie trouve sa place. Ce genre populaire d'inspiration italienne (la
Commedia dell'Arte ) et espagnole (on imite le théâtre de Lope de Vega ou de Calderón de la
Barca) obtient ses titres de noblesse avec Molière. Pour ce dramaturge, la comédie doit
s'attacher à la nature et à la vérité. Il donne donc de l'importance aux moeurs et aux caractères.
2. Les auteurs
2.1 : Corneille ( 1606 1684) est un auteur polyfacétique qui écrit des comédies, des tragédies-
ballet et des tragédies.
Les comédies : Corneille commence par la comédie et réussit à faire rire sans avoir
recours au ridicule. Mélite est sa première comédie. La place royale laisse entrevoir le
futur conflit cornélien: le héros souffre d'aimer parce que l'amour le rend esclave.
Les tragédies: 1637: le cid qui est une adaptation dans laquelle Rodrigue est déchiré
entre obéîr à son père et tuer son futur beau-père, et son amour pour Chimène. Mais
l'Académie critique car elle considère que la pièce ne répond pas aux règles de
bienséance ni aux règles. On peut citer des oeuvres comme Horace et Cinna, écrites
dans les règles imposées. Polyeucte marque le sommet de sa création. Il bataille entre
son désir de plaire et celui d'innover. En1644, il écrit des mélodrames: Rodogune et
Héraclius. Après son succés avec Nicomède en 1651, commence son déclin et est
remplacé à la cour par Racine.
Le système dramatique cornélien se caractérise par :
Un sujet tragique : action illustre, extraordinaire
Un épisode basé sur une histoire ou une légende
Des personnages hors du commun par leur rang ou grandeur d'âme
Corneille apprécie les intrigues compliquées.
Il insiste sur la dignité de l'action tragique. L'intérêt d'état est supérieur à l'amour. Les passions
amoureuses ne sont pas aussi intéressantes que l'honneur ou la vengeance.
Le personnage est partagé donc entre la passion et le devoir. Il cherhce la plus haute réalisation
de lui-même. L'optimisme cornélien met l'accent sur la grandeur de l'homme pour conquérir sa
liberté.
Cette conception de la tragédie et du héros cornélien est le contraire de de l'homme dans
l'oeuvre de Racine.
2.2: Jean Racine (1639-1699)
Proche du monastère de Port-Royal, porteur des idées jansénistes, Racine conçoit l'homme d'un
point de vue pessimiste: c'est un être faible agité par des passions et condamné au péché.
1667: Andromaque est son premier chef d'oeuvre.
1669: dans Britannicus rend évident son désir de remplacer Corneille à la cour.
Mithridate: oeuvre aux accents cornéliens lui permet d'être sous protection de la cour.
Après Phèdre (1676) - Pdre est mariée à Thésée mais elle aime Hyppolite, le fils de celui-ci
Racine revient vers Port Royal et laisse le théatre.
Racine dans son systéme dramatique suit les règles et l'idéal classique de la vraisemblance.
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