11e colloque de prévention et de lutte contre le dopage – Maison du sport français, 1er avril 2011 5
La définition de ces boissons fait l’objet d’une véritable ambiguïté, largement entretenue par les
industriels eux-mêmes. La notion d’énergie qu’ils mettent en avant doit être considérée au plan
psychologique, avec la part d’irrationnel que cela comporte. En l’absence de définition formelle, ces
boissons se caractérisent par leur contenu, certains ingrédients étant systématiquement retrouvés
dans leur composition : la taurine, la caféine, le glucuronolactone (dont les effets physiologiques
sont discutés), des vitamines du groupe B, des glucides, etc.
L’ambiguïté qui entoure ces boissons, sur leur définition et leurs effets allégués, porte également sur
leur utilisation dans les disciplines sportives. En effet, les fabricants font de très nombreuses
références implicites au monde sportif dans leurs allégations et leurs indications, mais aussi parfois
des références explicites. Certaines de ces firmes, et notamment la plus connue, sont très impliquées
dans le soutien financier de manifestations sportives, de disciplines ou d’équipes de sports
collectifs, ce qui contribue à entretenir cette ambiguïté.
.1 Effets ergogéniques de ces boissons ?
Depuis dix ans, des expériences ont été menées afin de vérifier les effets de ces boissons sur les
performances de modèles animaux et humains. L’enrichissement de la ration alimentaire des
animaux par la taurine, cet acide aminé qui constitue la principale originalité des boissons
énergisantes, permet une amélioration du temps maximal de course, c’est-à-dire de la capacité
d’endurance. Toutefois, ces résultats n’ont pas toujours été démontrés, et l’étude rapportant ces
résultats n’a pas été publiée dans une revue de haut niveau.
Les effets de la taurine ont aussi évalués sur la performance musculaire. Pour une fréquence de
stimulation donnée, des animaux dont le régime alimentaire préalable a été appauvri en taurine
manifestent une diminution de la force musculaire produite en réponse à une stimulation, même si
la résistance à la fatigue est améliorée.
Effets sur les performances
A la lecture de ces résultats obtenus dans une situation de privation, il est difficile de conclure aux
effets de l’ajout de taurine au dessus des besoins physiologiques, afin d’améliorer les performances.
Une étude préalable, menée sur modèles animaux a aussi suggéré que l’administration de taurine à
différentes doses permettait d’améliorer le maintien d’exercices à la course. Ces résultats sont
néanmoins peu reproductibles, et largement discutés par de nombreux scientifiques. Ils doivent
également être confirmés, et surtout expliqués par des mécanismes biologiques précis, ce qui n’est
pas encore le cas.