See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/353243793 Analyse agri-paysagère des vergers agrumicoles de Hammamet pour une gestion différentielle

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Analyse agri-paysagère des vergers agrumicoles de Hammamet pour une
gestion différentielle
Conference Paper · January 2017
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Malek Lataoui
High Agronomic Institute of Chott Mariem
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Hichem Rejeb
ISA-IRESA-Sousse University
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Analyse agri-paysagère des vergers agrumicoles
de Hammamet pour une gestion différentielle
W. LATAOUI(1), M. LATAOUI(1) et H. REJEB(1).
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(1) Unité de Recherche Horticulture, Paysage, Environnement de l’ISA,
[email protected] [e-mail]
hrejeb62 @yahoo.fr

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RESUME
L’agrumiculture constitue une richesse et une ressource pour le Cap
Bon. Il semble que cette région ait été tout le temps une terre qui a
étonné les voyageurs par la richesse de son agriculture. Les phéniciens
y avaient fait leurs premières plantations et crée leur plus anciens
jardins (Despois, 1961). Les vergers agrumicoles de Hammamet de part
leur histoire et leur caractère traditionnel constituent un bien commun.
La reconnaissance de ce paysage passe par une analyse agri-paysagère
qui montre l’importance et la singularité des vergers-jardins sur le
littoral. La valorisation et la patrimonialisation des vergers traditionnels
demandent une lecture paysagère et une approche permettant de
montrer la réalité d’une ville-jardin qui s’harmonise avec la
planification de « ville durable ». Aujourd’hui avec le développement
urbain et touristique, la ville de Hammamet cherche une gestion
différentielle en s’appuyant sur l’héritage culturel de son agriculture.
Mots clés : Agrumiculture, Agri-paysage, Patrimonialisation, Ville
durable, Gestion différentielle.
ABSTRACT
The citrus agriculture is an asset and a resource for the Cap Bon. It
seems that this region has been a land that has astonished visitors by the
wealth of its agriculture. The Phoenicians used it for their first plantings
and made the oldest gardens there. Citrus orchards in Hammamet,
thanks to their history and traditional character, are a common resource.
Recognition of this landscape gets through an agricultural landscape
analysis which shows the importance and uniqueness of orchards on the
coast. Recovery and the Patrimonialisation orchards require a landscape
approach to show the reality of a garden city that is harmonious with
the planning of "sustainable city". Today with urban development and
tourism, the city of Hammamet seeks a differential management based
on the cultural heritage of its agriculture.
Keywords: The citrus agriculture, agricultural landscape,
Patrimonialisation, sustainable city, differential management.

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INTRODUCTION
L’activité agrumicole est enracinée dans l’héritage culturel de la ville
de Hammamet. La communauté Hammamétoise vivait au rythme d’une
activité agricole familiale; c’était la principale fonction maintenue par
le paysan de la région. Il s’agit là de petits fellahs, travaillant de leurs
propres mains, leurs terres constituées de parcelles prises en métayage
dans le cadre d’exploitations familiales traditionnelles (Sethom, 1977).
Dans le bassin méditerranéen, la culture du Citronnier s’est bien
prospérée dans les années 1900.Le climat tempéré, sans excessives
chaleurs d’été, sans froids rigoureuse d’hiver, a favorisé le
développement de cette culture. La presqu’île du Cap Bon tunisien au
fil des ans, s’est imposée comme la principale région agrumicole. La
région de Hammamet-Nabeul était une zone d’agrumiculture depuis les
années 1881. Adossée aux collines, ouvrant ses bras vers la mer, la ville
de Hammamet, avec sa richesse agricole, écologique et naturelle s’est
distinguée dans le temps par une construction urbaine en parfaite
symbiose avec son paysage littoral. Par sa médina et ses orangeraies,
une certaine poésie urbaine transforme Hammamet en un véritable
berceau d’attraction d’artistes voyageurs. Il est probable que les
rapports commerciaux avec la Sicile qui est la plus grande région de
culture du Citronnier du bassin méditerranéen depuis le XIXe siècle,
aient joué un rôle important dans la culture du Citronnier. Cette espèce
fut acclimatée en Mésopotamie bien avant l’ère chrétienne. Elle passa
ensuite en Egypte et en Palestine, avant de conquérir, avec l’invasion
arabe, le nord de l’Afrique. C’est à la suite des croisades qu’elle
débarqua dans le Sud de l’Italie (Sicile) (Lemoine, 1998). La
description de ce paysage comme étant un bien à intérêt patrimonial,
demande une lecture agri-paysagère. Une approche qui permettrait de
monter une typologie de vergers qui se rapporte à un savoir faire
ancestral. Parallèlement à l’agrumiculture l’état a choisi le
développement de l’activité touristique, un produit basé sur le concept
de tourisme balnéaire. Ainsi le tourisme, activité récente et en
expansion rapide, est en train de modifier profondément le visage de la
région (Kassab et al., 1981). Une certaine concurrence des terres, de la
main d’œuvre et de l’eau s’installe dans une zone d’agrumiculture
intensive. Ce grignotage parfois dangereux des espaces agricoles et ce
développement linéaire s’est fait au détriment des espaces agricoles
fertiles et où l’agriculture est l’une des plus intensives (Belhedi, 1999).
Devant cette situation, il serait judicieux de réfléchir sur une stratégie

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globale d’une agrumiculture littorale durable du Cap Bon qui tient
compte non seulement de l’aspect productif ou économique, mais aussi
de l’aspect paysager et patrimonial.
Dans cet article on cherche à montrer l’intérêt de la durabilité de
l’activité agrumicole, à travers une analyse agri-paysagère. Cette
démarche vise à exploiter toutes les ressources naturelles, culturelles et
agricoles d’une ville touristique en pleine expansion. Il s’agit aussi de
redonner à l’agriculture une valeur intrinsèque, de développement
durable. Ainsi, le maintien de cette activité pourrait caractériser
l’identité de Hammamet comme « Ville des jardins ».
MATERIEL ET METHODES
1. Caractérisation naturelle du site d’étude
Située sur une frange de terre étendue dans la mer sous forme de Cap, à
63Km de Tunis, qualifiée de « Dakhla », Hammamet occupe le point le
plus avancé dans la mer. Avec un relief de montagnes qui ne dépassent
pas 300m d’altitude, offrant un écran physique aux vents du secteur
Nord. Le vent d’Est, chargé d’humidité, contribue au rafraîchissement
et à la régulation de la température estivale qui varie de 20 à 25 °C.
L’humidité relative oscille entre 75% et 92% en hiver. La pluviométrie
de la région varie de 300 à 400 mm/an. Ce sont des précipitations du
Nord Ouest aux flux maritimes de l’Est. Bien qu’il s’agit de plaines de
petite largeur, la baie de Hammamet d’une superficie de 5300 hectares,
était depuis toujours, une zone agricole. La terre est composée d’un
matériel assez varié, d’argile, de marne et surtout de sable. Les sols
sableux alluviaux, sont des sols d’apports dont la nature dépend des
formations géologiques des terrains en amont.
Pour tous ces potentiels naturels (climatique, topographique…),
l’activité agrumicole semble bien s’adaptée aux conditions du site
naturel. Ben Gharbia la qualifie par le concept « d’aménagement
agricole traditionnel » (Ben Gharbia, 2008) mais elle reste en rapport
avec les systèmes socio-économiques locaux (Chrif, 1995).