Parc des Princes : Plan de leçon d'art pour l'école primaire

Telechargé par chacha 7c
Introduction
L’œuvre Parc des Princes (1952) de Nicolas de Staël, artiste franco-russe majeur du XXe
siècle, se situe à la croisée de la figuration et de l’abstraction. Cette huile sur toile de grand
format représente un match de football, non par une narration réaliste, mais par des masses
colorées dynamiques qui traduisent la vitalité et l’intensité du jeu. Cette œuvre singulière
attire l’attention par sa capacité à exprimer le mouvement, l’énergie collective, et l’émotion
d’un instant à travers une approche plastique innovante.
Choisir Parc des Princes comme point de départ d’une réflexion pédagogique à l’école permet
de croiser les champs disciplinaires (arts plastiques, éducation physique, français) et de
s’adresser aux sensibilités variées des élèves. Dans un contexte scolaire où l’expression, la
perception et la réflexion sont au cœur des compétences artistiques, cette œuvre devient un
levier pertinent, du cycle 1 au cycle 3.
Nous nous demanderons alors : comment une œuvre à la frontière de l’abstraction et de la
figuration, portant sur un sujet universel comme le sport, peut-elle nourrir des apprentissages
sensibles, moteurs et artistiques à l’école primaire ?
Pour y répondre, nous analyserons d’abord le contexte artistique et formel de l’œuvre, avant
de dégager ses enjeux pédagogiques, puis nous proposerons des séquences adaptées à chacun
des cycles de l’école primaire.
II. Contexte et analyse de l’œuvre
1. L’artiste et son époque
Né en 1913 en Russie et mort tragiquement en 1955 en France, Nicolas de Staël est une figure
essentielle de la peinture moderne européenne. Marqué par les bouleversements du XXe
siècle, il développe une œuvre singulière, caractérisée par une tension constante entre
abstraction et figuration. Proche de poètes comme René Char, il écrit dans une lettre en 1952 :
« Une tonne de muscles voltige en plein oubli de soi, avec toute la présence que cela requiert.
»
Les années 1950, dans lesquelles s’inscrit Parc des Princes, sont une période de renouveau
artistique en France. L’art se libère des conventions, explore la matière, le geste, le
mouvement – autant de préoccupations que l’on retrouve dans la peinture de Staël. Il s’inscrit
dans la mouvance de l’abstraction lyrique, mais revendique aussi une attache à la réalité
visible.
2. Analyse formelle de l’œuvre
L’œuvre Parc des Princes (1952) est une huile sur toile monumentale (250 x 200 cm) qui
évoque un match de football au stade du même nom. Aucun joueur n’est distinctement
identifiable. L’espace est structuré par de grands aplats de couleurs – rouges, bleus, verts –
organisés selon une composition rigoureuse, où la verticalité des formes évoque les corps en
mouvement, les gradins, le terrain.
Staël ne cherche pas à illustrer le match mais à en rendre l’intensité, la vibration, la tension
collective. Les touches sont denses, la matière est travaillée avec vigueur. L’artiste capte le
moment, l’effort, l’énergie, par la couleur et le geste. Comme il le note dans son journal : «
Une peinture devrait être à la fois abstraite et figurative. Abstraite en tant que mur, figurative
en tant que représentation d’un espace. »
C’est dans cette dualité que réside la richesse pédagogique de l’œuvre : elle ne livre pas un
sens unique, elle invite à l’interprétation, à la sensation, à l’émotion.
III. Enjeux pédagogiques de l’œuvre à l’école
1. Une œuvre accessible et transversale
Parc des Princes présente un intérêt pédagogique majeur : elle aborde un sujet familier aux
élèves – le sport – à travers un langage plastique non conventionnel. Cette tension entre une
scène du quotidien et une représentation abstraite stimule la curiosité et l’expression
personnelle.
Par ailleurs, le match de football est un référent commun à tous les cycles. Il mobilise le
corps, les émotions, l’esprit d’équipe – autant de dimensions que l’école valorise par les
programmes, notamment en EPS, en arts plastiques et dans les compétences émotionnelles et
langagières.
2. Développement de compétences variées
L’œuvre permet de travailler :
En arts plastiques : la couleur, la matière, l’abstraction, la composition, l’expression
d’un moment vécu.
En EPS : lien avec la dynamique corporelle, mémoire du geste, rapport à l’espace.
En français : expression orale (décrire l’œuvre, débattre) et écrite (évoquer un
souvenir, rédiger une narration).
En philosophie (cycle 3) : réflexion sur le réel et la représentation, l’art et le sport.
Ainsi, une œuvre comme celle-ci ouvre la voie à une pédagogie du sensible et de l’expérience,
où les élèves sont à la fois observateurs, interprètes et créateurs.
IV. Propositions de séquences pédagogiques
1. Cycle 1 Petite à Grande Section
Thème : Le corps qui bouge, les couleurs qui dansent
Objectifs :
Expérimenter les effets du geste sur la matière.
Exprimer des sensations liées au mouvement à travers des formes simples et des
couleurs.
Développer un début de regard esthétique sur une œuvre.
Séance 1 :
Observation sensible
Temps collectif devant une reproduction de l’œuvre (zoom sur les couleurs et les
formes).
Questions guidées : “Qu’est-ce que tu vois ?”, “Est-ce qu’on dirait que ça bouge ?”.
Expression corporelle libre (imiter un footballeur en musique).
Séance 2 :
Je bouge et je trace
En lien avec une séance de motricité : courir, sauter, se figer.
Ensuite, en salle : sur grandes feuilles, peindre avec les mains ou gros pinceaux selon
ce que le corps a vécu.
Consigne : utiliser 3 couleurs différentes pour représenter les moments “calmes”,
“rapides” et “forts”.
Séance 3 :
Création collective
Fresque commune : chaque élève ajoute sa “tâche de mouvement”.
Restitution orale : “Qu’est-ce que tu as peint ? Est-ce que ça bouge dans ton dessin ?”.
Compétences travaillées :
Exprimer par des moyens plastiques ce qu’on a ressenti.
Coopérer dans un projet commun.
Verbaliser une expérience sensible.
2. Cycle 2 CP à CE2
Thème : Peindre un match sans dessiner de joueurs
Objectifs :
Comprendre que l’on peut représenter une scène sans la dessiner “comme en vrai”.
Traduire une action vécue en EPS par des formes, couleurs, compositions.
Mobiliser des souvenirs et des émotions dans la création plastique.
Séance 1 :
Qu’est-ce qu’on voit dans le tableau ?
Débat guidé autour de l’œuvre : “Est-ce que tu reconnais quelque chose ?”, “Qu’est-ce
que ça pourrait représenter ?”.
Découverte de la notion d’abstraction (sans nommer l’élève comme “abstrait”, mais
par observation).
Séance 2 :
Souvenir de sport
Après une séance d’EPS, retour en classe : discussion collective sur les moments forts
vécus.
Élaboration d’un croquis rapide ou d’un schéma de ce souvenir.
Séance 3 :
1 / 8 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!