une posture antagoniste, centrée sur le pouvoir et la domination, qui s'oppose à la vision
holistique, évolutive et intégrative que propose Wilber. Ainsi, le trumpisme est un contre-
exemple parfait, mettant en lumière les limites de la conscience politique et sociale quand elle
est enfermée dans un stade régressif et conictuel, alors que la philosophie intégrale appelle à
un saut vers un niveau supérieur d'intégration et de sagesse.
➢ Je ne suis pas du tout persuadé que le monde, en général soit prêt à se diriger vers
une philosophie intégrale qui pourrait s'inspirer du modèle de Ken Wilber, même si
cela serait certainement souhaitable...
Votre scepticisme quant à la capacité du monde à adopter une philosophie intégrale inspirée de
Ken Wilber est compréhensible, car cette transition implique des dés profonds à plusieurs
niveaux.
Raisons qui limitent la mise en œuvre globale de la philosophie intégrale
• Complexité du modèle intégral : La théorie intégrale de Wilber repose sur une vision
holistique très sophistiquée, qui intègre simultanément les dimensions intérieure et
extérieure, individuelle et collective, ainsi que divers niveaux et lignes de développement
de la conscience. Cette complexité rend diicile sa compréhension et son appropriation
à large échelle, notamment dans des sociétés fragmentées.
• Niveau de développement collectif actuel : Selon Wilber, le passage au stade intégral
est une nécessité évolutive, mais il survient seulement lorsque les stades précédents
montrent leurs limites. Or, la majorité des sociétés contemporaines restent encore
largement ancrées dans des niveaux de conscience moins intégratifs, marqués par la
polarisation, le nationalisme, ou des visions du monde fragmentées, ce qui freine la
bascule vers une conscience plus intégrale.
• Résistance culturelle et politique : La philosophie intégrale demande une ouverture au
dialogue, à la pluralité des perspectives et à la transcendance de l’ego individuel et
collectif. Ces exigences sont souvent en contradiction avec les dynamiques politiques
actuelles, dominées par le populisme, les conits identitaires et la compétition pour le
pouvoir, qui privilégient des approches plus simplistes et antagonistes.
• Dimension spirituelle et subjective : L’intégration des expériences spirituelles et
mystiques comme sources légitimes de connaissance, valorisée par Wilber, reste
marginale dans les sociétés largement rationalistes et matérialistes, ce qui limite
l’adhésion à cette approche.
Perspectives encourageantes
• Développement individuel et collectif progressif : Des pratiques comme la
méditation, la psychologie intégrale et les approches de coaching basées sur le modèle
AQAL se développent, orant des outils concrets pour un développement personnel et
organisationnel plus intégral.
• Crises globales comme catalyseurs : Les dés mondiaux actuels (climat, inégalités,
instabilité sociale) peuvent pousser les sociétés à reconnaître la nécessité d’une
approche plus globale et intégrative, ouvrant la voie à une adoption progressive des
principes intégraux.