
en santé publique sont généralement attribuées à la description du syndrome de «kwashiorkor» 
par Williams (1933), qui travailla dans la région nommée à l’époque «Côte-de-l’Or» (Ghana) 
en Afrique de l’Ouest dans les années 1930. Ce syndrome était fortement létal, et pouvait être 
traité et guéri par l’administration d’une alimentation de haute qualité (Ashworth ,1979). En 
fait, la dénutrition est reconnue comme un problème clinique de santé publique que depuis 7 
décennies.  Après  la  description  du  kwashiorkor,  l’attention  nutritionnelle  du  monde  s’est 
focalisée  sur  la  dénutrition  sévère.  La  première  échelle  diagnostique  pour  la  classification 
clinique  de  la  dénutrition  protéino-énergétique  a  été  proposée  en  1956  par  une  équipe  de 
pédiatres dirigée par le Dr. Federico Gomez (1956) à l’Hôpital Pédiatrique de Mexico (Mexico 
City). Ils ont défini trois degrés de dénutrition, le troisième degré étant caractérisé par un poids 
inférieur à 60% du poids de référence rapporté à l’âge, associé à des signes cliniques de la 
dénutrition. Alors que la classification de Gomez était utilisée dans les services cliniques et 
médicaux, elle n’était pas satisfaisante pour répondre à des besoins de santé publique. Dans les 
années 1970, le Wellcome Trust (1973)  a proposé un système de classification de la dénutrition 
basé  sur  3  critères.  Le  premier  était  une  taille  trop  petite  par  rapport  à  l’âge,  un  arrêt  de 
croissance indiquant une dénutrition chronique. Le deuxième était une maigreur excessive par 
rapport à la taille, une fente musculaire permettant de diagnostiquer une dénutrition aigüe. Le 
troisième, dérivé de la classification mexicaine, était un faible poids comparé à la valeur de 
référence  par  rapport  à  l’âge.  Le  poids  étant  systématiquement  mesuré  avec  une  précision 
raisonnable, contrairement à la taille, le poids rapporté à l’âge est devenu un critère universel 
utilisé  par  les  épidémiologistes  de  santé  publique  et  les  organismes  des  Nations  Unies. 
Néanmoins, il a été reconnu très tôt que ce critère de poids en fonction de l’âge présentait des 
limites (Trowbridge, 1979). Si une personne était trop petite, elle ne pouvait pas s’attendre à 
avoir le poids d’un enfant du même âge mais beaucoup plus grand. Un petit enfant pouvait donc 
avoir une composition corporelle normale – voire une obésité – tout en ayant un faible poids 
par rapport à la valeur de référence pour son âge. De même, un enfant très grand pouvait être 
extrêmement maigre pour sa taille mais avoir un poids similaire à la valeur de référence pour 
son âge. Il était alors nécessaire de normaliser le poids par la taille, par un indice tel que celui 
de masse corporelle de Quetelet (IMC, kg/m 2), pour pouvoir comparer des populations de taille 
différente. Il a cependant fallu attendre jusqu’en 2000 pour que des valeurs de référence d’IMC 
pour  les  enfants  de  la  naissance  à  20  ans  soient  publiées  et  puissent  être  utilisées 
internationalement (National Center for Health Statistics, 2000 ; Cole TJ et al, 2000).