Octobre 2015
Editorial
S’il était une préoccupation marginale il y a encore quelques
décennies, le développement durable est aujourd’hui une
thématique que nul ne peut plus ignorer. Dans bien des
domaines, notre Institution se positionne à l’avant-garde
dans les mesures qu’elle introduit, dont beaucoup vont au-
delà des exigences légales. Elle n’est d’ailleurs pas seule
dans ces démarches : en tant que membre de la FHV,
son engagement en faveur du développement durable est
formalisé par une charte (voir page 3). Citons également
une enquête « éco-entreprise » proposée par la FHV, que
nous avons réalisée en 2012, en même temps que l’hôpital
de Lavaux, qui a démontré que pour les 4 thèmes retenus
(eau/air/énergie/odeurs), notre Institution se situe en zone
verte et respecte les normes légales, avec un taux de cor-
respondance aux recommandations de 77%.
Mais ces différents indicateurs ne sont pas des buts en
eux-mêmes : tout comme l’amélioration de la qualité, le
développement durable est un processus continu, un
chemin. Il n’est pas possible de tout révolutionner du jour
au lendemain mais nous pouvons chaque jour faire des
choix ou prendre des mesures qui vont dans le sens de
l’économie des ressources naturelles et du développe-
ment durable. Un chemin dans lequel nous avons besoin
des contributions de chacun : collaborateurs, personnes
accueillies et partenaires.
Ces actions sont souvent instaurées dans les coulisses
de notre Institution, ce qui de fait les rend peu visibles.
Mises bout à bout, elles témoignent néanmoins d’une
préoccupation constante et d’un souci d’amélioration per-
manent, dont le bulletin de ce mois souhaite vous donner
un aperçu. Ce dossier met en lumière quelques aspects,
dans l’objectif de brosser en quelques traits le visage d’une
institution qui s’engage au quotidien, dans les grandes
comme dans les petites décisions, pour réduire son impact
écologique.
Rappelons encore qu’aux aspects économiques et
écologiques, le développement durable ajoute un troisième
volet : la dimension sociale. Trois enjeux entre lesquels
un équilibre cohérent et viable doit être visé. Pour ce
troisième axe, les missions-mêmes de notre Institution
et ses valeurs, telles qu’énoncées dans notre charte,
représentent un engagement pour la société d’aujourd’hui
et pour celle de demain, formulé dans notre vision : « afin
que toute personne accueillie ne vive plus dans un monde
à part, mais fasse partie du monde. »
Efficacité économique, préservation environnementale et
équité sociale : d’une certaine manière, c’est aussi ça,
«Agir pour la vie».
Thierry Siegrist
Directeur général
Pour ce dossier, nous avons choisi
de vous présenter six axes : l’eau,
l’énergie, le chauffage, les bâti-
ments, les déchets et les achats.
Un panel non-exhaustif, mais qui
donne un aperçu des nombreuses
mesures prises par l’Institution en
matière de développement durable.
Lavigny,
une institution verte
« Le développement durable est un développement qui
répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre à leurs
propres besoins. »
Wikipedia
Sommaire
Dossier :
Lavigny, une institution verte
Coup d’oeil
Le nouveau département
Logistique
Focus :
L’enquête de satisfaction du ser-
vice Intendance & Maintenance
Il s’est passé :
Don Quichotte à la Passerelle
Clic-clac :
Lavigny joue aux cow-boys
3e Swisscup de Swin-golf
Exercice incendie
Infos
Rédaction, illustrations
et mise en page
Amélie Buri
021 821 45 56
Bulletin d’information
Octobre 2015
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Dunnar Klinke
Responsable du Service
d’Accueil de Jour
Eau
La buanderie de Lavigny a
récemment mis en place un
nouveau système de lavage
(produits spécifiques et
adaptation des équipements,)
qui a permis une importante réduc-
tion de la consommation d’eau (entre
35% et 40%), mais aussi d’électricité
(entre 15% et 20%)
Notre buanderie est équipée de bacs de
rétention qui, en cas de déversement,
évite que les produits chimiques ne se
déversent dans le réseau.
Les serres des ateliers jardins, actuelle-
ment en construction, seront alimentées
par l’eau d’une source existante sur le
terrain de l’Institution, actuellement inex-
ploitée. Cette eau sera captée et stockée
dans une gigantesque citerne de 35’000
litres et pour un rendement optimal, sa
distribution dans les tables de culture sera
entièrement automatisée et pilotée par
ordinateur.
Dans le futur bâtiment des ateliers jardins,
la toiture végétalisée permettra la réten-
tion de l’eau et enverra ainsi moins d’eaux
claires dans le réseau d’évacuation.
Ce type de toiture présente également
l’avantage de permettre l’évaporation de
l’eau retenue, et son inertie face à la
chaleur et au froid permet une isolation
naturelle.
Electricité
Depuis deux ans, l’Institution a opté pour
un approvisionnement en courant 100%
vert : une décision qui a évidemment
son coût, mais que l’Institution a choisi
d’assumer.
Grâce à différentes mesures, notre consomma-
tion d’électricité annuelle a été réduite de manière significative,
alors même que le nombre de bâtiments a augmenté.
Éclairage : la grande majorité de nos installations d’éclairage
sont équipées d’ampoules économiques, souvent à LED,
présentant le double avantage d’une faible consommation et
d’une très longue durée de vie. Le remplacement progressif de
la totalité des ampoules devrait être atteint en 2018.
Afin de réduire les coûts, l’activité des différents services a
été organisée de manière à éviter les pics de consommations
d’électricité : le calandrage, à la buanderie, est ainsi planifié
tôt le matin, pour ne pas avoir lieu simultanément avec le
fonctionnement des équipements de la cuisine, gourmands
en électricité.
Notre consommation d’électricité :
2’200’000 Kwh d’électricité consommé
en 2010, contre 1’900’000 Kwh en
2014.
A titre comparatif : une maison indi-
viduelle de 5 pièces avec cuisinière
électrique, chauffe-eau électrique et sèche-linge
consomme annuellement 7’500 Kwh
Durée de vie d’une ampoule à incandescence clas-
sique : 1000 heures ; durée de vie d’une ampoule
LED : 20’000 à 50’000 heures
« Nous faisons de grands efforts pour
grouper les commandes auprès des
différents fournisseurs, afin d’éviter
de multiplier les livraisons.»
Guillaume Gardette
Responsable service
restauration
«Plus de 60% du béton de l’ancien bâtiment
de Plein Soleil a été recyclé pour la construc-
tion des nouveaux aménagements du site, no-
tamment les extensions enterrées.»
Alain Combe
Responsable du service technique
de Plein Soleil
« Depuis deux ans, l’Institution a opté pour
un approvisionnement en courant élec-
trique provenant exclusivement de sources
renouvelables (hydraulique et éolien). »
Silvio Costantini
Responsable du département
Logistique
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Chauffage
Sur ses différents sites, notre Institution
dispose d’un assortiment varié
d’installations de chauffage :
Sur le site de Lavigny, les bâti-
ments les plus anciens sont chauf-
fés au mazout. Songer à changer
ce système n’est pour l’heure pas
réaliste, mais nous avons récemment opté pour le
« Neoflamme confort », l’huile de chauffage la moins
polluante du marché, donc avec le moins d’émission de
CO2. Le prix plus élevé de ce carburant est légèrement
contrebalancé par le meilleur rendement qu’il permet sur
les chaudières, ce qui réduit notre consommation.
Les pavillons de l’Hébergement (Vents du Lac, Archipel
et Epices) sont chauffés par une chaudière à bois, qui
chauffera également les nouveaux bâtiments des ateliers
jardins, dans la zone attenante.
Les bâtiments locatifs du quartier des Dalfines sont
raccordés au gaz de ville, ce qui sera aussi le cas de
l’internat et du centre d’activités de la Passerelle, après
la rénovation de l’ancienne ferme. Pour ce quartier, une
pompe à chaleur avait été envisagée, mais les forages
géothermiques ont révélé la présence d’une nappe
phréatique sous cette zone, empêchant le recours à
cette technologie.
Les locaux attenants au manège sont quant à eux
chauffés par une pompe à chaleur air-air.
A Plein Soleil, le nouveau bâtiment est raccordé au
chauffage à distance de la Ville de Lausanne qui utilise
l’énergie produite par l’usine d’incinération Pierre-de-
Plan: la chaleur est distribuée via un réseau d’eau chauf-
fée sur un réseau de 105km et dans 1300 immeubles de
la ville. L’installation de chauffage au sol basse tempéra-
ture (30 à 35°) a le léger inconvénient d’avoir un temps
de réaction assez lent, mais le grand avantage d’être
très peu gourmand en énergie.
Enfin, les différents immeubles des sites décentralisés
sont tributaires des systèmes de chauffage en place.
Des engagements qui s’inscrivent dans un contexte global
En 1992, lors du sommet de la Terre à Rio, 178 chefs d’Etat adoptaient l’Agenda 21, un
plan d’action pour le 21e siècle, dont le 2e objectif prioritaire vise à développer la coo-
pération internationale, en vue d’accélérer le développement durable.
Dans la foulée des engagements pris par la communauté internationale durant ce som-
met, et suite à la démarche lancée par la Confédération à l’échelle nationale, le gouverne-
ment vaudois mène une réflexion continue sur le thème du développement durable. Un
grand nombre de politiques publiques et d’actions sont conduites dans cette perspec-
tive, dans différents domaines (marchés publics, développement économique, politique
forestière, concours d’architecture, etc.). A son échelle, l’Institution de Lavigny applique les recommandations du
Canton, mais dans bien des domaines, elle va au-delà des exigences légales. Membre de
la Fédération Vaudoise des Hôpitaux (FHV), elle est notamment signataire de sa charte de
développement durable et adhère à ses principes fondamentaux :
préserver l’environnement et la qualité de vie pour les générations futures
agir concrètement et donner l’exemple
gérer les ressources énergétiques de manière rationnelle
Les détails de cette charte sont à découvrir au bas de la page www.ilavigny.ch/#institution ou
en scannant le code ci-contre.
Les bâtiments du quartier des Dalfines sont reliés
au gaz de ville.
« Assurer un projet répondant aux critères du développement
durable, c’est trouver un équilibre entre les aspects écono-
miques, environnementaux et sociaux.»
Julien Grisel
Architecte Bureau Bunq (Dalfines)
suite >>
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Bâtiments
Bâtiment de Plein Soleil
XIl est certifié Minergie Eco
XLe bâtiment est équipé
d’échangeurs à plaques qui permettent
de récupérer la chaleur de l’eau, de même
que l’énergie dégagée par les frigos par
exemple.
XLes « jardins suspendus » entre les tours
des résidences amènent naturellement
fraîcheur et humidité.
XLe jour où le bâtiment sera obsolète et
devra être démonté, 95% de ses matériaux
de construction pourront être recyclés.
Quartier des Dalfines
XLes bâtiments composant le nouveau
quartier ouest sont réalisés avec des maté-
riaux simples, mis en œuvre avec une
économie de moyens.
XLes matériaux utilisés sont peu transfor-
més. Ils sont donc facilement démontables
(façade en tuile et ossature en bois) et réu-
tilisables ou recyclables.
XLe projet favorise la mixité sociale en
offrant aux habitants du quartier un grand
jardin ouvert aux rencontres, aux loisirs,
aux échanges. Cet espace de référence
permettra aux enfants de l’internat, aux
éducateurs, aux locataires, aux résidents et
aux villageois de partager des événements
en commun. La ferme une fois rénovée en
centre d’activités, viendra ajouter à la vie de
ce quartier un lieu animé faisant le lien avec
le village de Lavigny.
Projet DSP
XLe bâtiment répondra aux critères « Société
à 2000 W », qui tient compte non seule-
ment de l’énergie nécessaire à l’exploitation
du bâtiment, mais aussi de l’énergie grise
nécessaire pour sa construction, ainsi que
de l’énergie consommée par ses futurs
habitants pour se déplacer.
XLe bâtiment est entièrement réalisé en bois
Suisse certifié COBS.
XL’isolation est réalisée en ouate de cellu-
lose compressée, insufflée dans l’épaisseur
de la façade bois.
X20% de l’électricité des bâtiments sera
produite sur place par des panneaux
solaires photovoltaïques
Bâtiments les plus anciens
XIl serait trop onéreux et compliqué de trans-
former complètement les anciens bâtiments
de Lavigny (bâtiment de l’hôpital, foyers,...).
Néanmoins, chaque transformation ou
rénovation est l’occasion d’introduire des
mesures d’amélioration, comme la mise en
place de fenêtres à double ou triple vitrage,
ou les récents travaux d’isolation de la
chapelle (toiture, vitraux), qui ont permis de
réduire la perte énergétique du chauffage
de manière significative.
Les éléments de construction du
bâtiment DSP ont été préfabriqués
dans une menuiserie.
Vue en coupe de la
composition de la façade
préfabriquée en bois du
bâtiment DSP.
Un échantillon à l’échelle
1:1 est mis en
exposition à la
réception de
Lavigny.
Bardage extérieur
vertical ajouré en
bois
Bardage horizontal
en bois
Etanchéité
de façade
Isolation en fibre
de bois
Isolation
en fibre de
cellulose
Structure
porteuse
Panneau de
finition intérieure
en sapin
« Tous les matériaux utilisés pour la construction du complexe, que ce soit
pour la structure, l’isolation ou par exemple les façades, ont été choisis pour
leur durabilité et leur écobilan positif. »
Florence Pulicani
Architecte Bureau Ferrari (DSP)
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Déchets
Sur le site de Lavigny, c’est l’atelier peinture et multiservices qui se
charge d’une bonne partie de l’évacuation des déchets : régulièrement, le
papier, le carton, le verre, le PET, l’alu et le fer blanc sont
ramassés pour être recyclés, de même que les vieux habits
et les objets encombrants. Les déchets de peintures sont récupérés
pour subir un retraitement spécialisé.
A Lavigny, des moloks enterrés ont été installés dans différents points
du site, et depuis le 8 septembre dernier, les containers à poubelle
mobiles ont été totalement supprimés. Les avantages sont multiples:
réduction de la manutention, limitation des odeurs, économie de
place, simplification au niveau de l’hygiène.
Du côté de nos cuisines, les déchets alimentaires sont éliminés par une
entreprise spécialisée, et les huiles alimentaires usagées sont retraitées par
l’entreprise Howeg, et converties en diesel BIO pur, utilisé pour sa flotte de
véhicules.
A Lavigny comme à Plein Soleil, les protections représentent une partie
importante des déchets, que l’on ne peut malheureusement pas éviter, et
pour lesquelles il n’existe à l’heure actuelle aucune solution entièrement
satisfaisante.
Le projet Incamail (envoi des fiches salaires par e-mail), qui sera prochaine-
ment introduit, réduira considérablement le gaspillage de papier.
Achats
Le service Adminis-
tration et Achats
de notre Institution
mène une politique
d’achat respon-
sable, favorisant notam-
ment le plus possible les fournisseurs
locaux, et réduisant ainsi l’énergie
grise nécessaire au déplacement des
marchandises.
Une attention particulière est portée
aux produits utilisés par nos ser-
vices de logistique. Les insecticides
employés sont par exemple 100%
bio, et le service technique utilise un
excellent dégraissant à base de con-
centré d’écorce d’orange !
Après une période de test, un nou-
veau produit de vaisselle est désor-
mais utilisé dans les cuisines et les
lieux de vie, avec un double avantage :
réduction de 40% de la
quantité de produit à
utiliser, et réduction
de 40% de l’impact
écologique. Un
test similaire est en
cours à la buan-
derie.
Labels
Beaucoup de produits et marchandises sont labellisés, dans une
dimension écologique et/ou éthique. Par exemple :
FSC : Tous les papiers utilisés par l’Institution sont certifiés
Forest Stewardship Council, un label qui assure que la pro-
duction de bois ou d’un produit à base de bois respecte les
procédures censées garantir la gestion durable des forêts,
à un niveau environnemental, social et économique.
MSC : Le Marine Stewardship Council a été fondé en 1997
par le WWF et par le géant de l’agroalimentaire Unilever afin
de trouver une solution au problème mondial de la surexploi-
tation des mers. Cette organisation indépendante s’engage
en faveur d’une pêche durable et responsable.
Gamme Maya : L’entreprise Steinfels nous fournit en
produits de la gamme Maya (nettoyage des locaux et
cuisines, soins des textiles), qui contribuent de manière
significative à préserver la qualité de l’eau, du sol et de l’air.
Sur le site de Lavigny,
ce sont en moyenne
chaque mois...
170 kg d’aluminium
120 kg de PET
1’100 kg de carton
... qui sont ramassés
par les employés de l’atelier
multiservices, en vue d’être
recyclés.
Nous avons besoin de vous!
Les changements globaux ne peuvent se faire
que si la prise de conscience a lieu à tous les
niveaux, du plus général à l’individuel : pour
réduire son impact environnemental, l’Institution
a besoin de chacun de ses collaborateurs, béné-
ficiaires, visiteurs. Des petits gestes simples, qui
mis bout à bout, participent à préserver nos res-
sources. Par exemple :
Eteindre la lumière quand un local n’est pas utilisé
Eteindre votre ordinateur à la fin de la journée
Ne pas laisser d’appareil non-utilisé en stand-by
Ne pas systématiquement jeter le papier, mais
utiliser par exemple le verso des feuilles impri-
mées comme papier brouillon.
« Les peintures synthétiques sont aujourd’hui le plus possible
remplacées par des peintures à eau, dont l’élimination ne pose
pas de problèmes.»
Jim Knuchel
Responsable Atelier peinture et multiservices
Amélie Buri
« Le défi est de trouver l’équilibre entre économie et écologie : les
contraintes budgétaires sont importantes, et les changements de
fond ne peuvent être menés qu’avec le soutien de l’Etat. »
Antonio Gallo
Responsable Administration et Achats
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