KALI REPREND LE MONDE : LA NUIT OBSCURE DE L'ÂME DU MONDE - VERA DE CHALAMBERT

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KALI REPREND LE MONDE :
LA NUIT OBSCURE DE L’ÂME DU MONDE
VERA DE CHALAMBERT
Enfant prématuré née en Ukraine, Vera de Chalambert
est une conteuse spirituelle, ainsi qu’une spécialiste des
religions comparées. Elle s’exprime et elle écrit sur la
culture spirituelle, la pleine conscience et le Divin
Féminin. Elle propose une orientation spirituelle et un
travail sur le processus de guérison. Elle est l'une des
oratrices de la Science and Nonduality Conference aux
États-Unis et en Europe. Elle est titulaire d'une maîtrise
de la Harvard Divinity School, où elle a étudié le
mysticisme comparé, et d'une licence de l'université de
Floride en religion et littérature. Son travail explore les
points de convergence entre la créativité, la psychologie et la spiritualité et s'inspire des philosophies
orientales et occidentales. Elle est également diplômée de la Barbara Brennan School of Healing, et
elle a étudié le travail de Jason Shulman sur la guérison non-duelle.
Quand au cours de l'été 2015,
j'ai vu l'image spectaculaire
de la déesse Kali, la grande
déesse hindoue de la mort,
de la destruction et de la
libération, la langue pendante
et le troisième œil rayonnant,
projetée au sommet de
l'Empire State Building pour le
documentaire
Racing
Extinction
1
, j'ai rugi : "C'est un
signe des temps - Kali a
investi New York !". Un an
plus tard, alors que les
résultats choquants de
l'élection de 2016 étaient
projetés de la même manière
au sommet de l'Empire State
Building et que je voyais le sourire suffisant et le regard torve de Donald Trump
contemplant victorieusement l'âme ébranlée du pays, je me suis exclamée : "C'est un
signe des temps : Kali investit l'Amérique !"
1
https://www.youtube.com/watch?v=j1yCb3_k66I
Le mois dernier, j'ai pris le sinistre numéro du
New York Magazine,
intitulé "Doomed
Earth Catalog" (le catalogue de la Terre condamnée), qui s'est ouvert directement
sur la page centrale : "The Uninhabitable Earth" ("La Terre inhabitable"). Je n'étais
certainement pas insensible aux réalités du changement climatique, et les
connotations souvent sensationnalistes ne m'avaient pas échappé. Mais cet article et
ses images saisissantes comme un squelette arborant des lunettes de soleil Ray-
Ban fondu dans le béton, et ces descriptions crues du risque d'être intérieurement
cuite, si la température de la terre augmente encore de quelques degrés, m'ont fait
suffoquer. J'ai soudain eu envie de chialer, mais aucun son n'est sorti. J'ai soudain
eu envie de me sauver, mais il n'y a plus nulle part où fuir la réalité. Si vous ne l'avez
pas vu, ce numéro est la seule et unique iconographie tantrique de la Grande Mère
dont vous aurez jamais besoin. Elle accomplit ce que toutes les statues et les images
de la Mère Ténébreuse ont toujours été censées faire : nous ébranler, secouer nos
fausses personnalités et nos certitudes vides, nous dépouiller de nos illusions. La
voix qui grondait impitoyablement au travers des pages du magazine était sans
équivoque. Elle aurait tout aussi bien pu être projetée à nouveau là-haut, sur le toit
du monde. Cette fois, je le savais au fond de mes tripes. C'est un signe des temps :
Kali investit le monde !
KALI
Ces nuits obscures dénudent l'âme d'idées spirituelles et d'attachements anciens, et
à travers une désorientation spirituelle radicale, l'abandon et pour finir l'annihilation,
elles amènent l'âme à l'union ultime.
En substance, le mythe de Kali est le suivant :
l'apocalypse est arrivée. Les démons
investissent le monde. Et, surprise, ils ne
peuvent être vaincus que par une femme ! En
désespoir de cause, les dieux font appel à
Devi. Entre en scène Durga. La Déesse
chevauche son tigre, magnifique et féroce.
Elle combat vaillamment, mais alors qu'elle
blesse un grand démon, pour chaque goutte
de son sang, un millier d'autres démons
surgissent. La Mère se rend compte qu'elle
est en train de perdre la bataille pour le
monde. "Pas sous ma protection !", clame-t-
elle alors. Et, à la dernière seconde jaillit de
son troisième œil la forme la plus profonde, la
plus sombre et la plus terrifiante du féminin,
et c'est Kali. C'est la plus terrible. Rien
n'échappe à sa sainte obscurité. Elle lèche le sang qui gicle avant qu'il ne touche le
sol, triomphe des démons et sauve le monde. Et elle se met à danser.
"Si vous attendez un quelconque avantage de votre quête, qu’il soit matériel, mental
ou spirituel, vous êtes passé à côté de l'essentiel. La vérité ne confère aucun
avantage. Elle ne vous donne aucun statut supérieur, aucun pouvoir sur les autres ;
tout ce que vous obtenez, c'est la vérité et la délivrance par rapport au faux." ~
Nisargadatta Maharaj
Au moment même où j'écris, l'ouragan Harvey fait toujours rage. Simultanément,
cette semaine, de terribles inondations en Inde, au Bangladesh et au Népal ont tué
des milliers de personnes et laissé des millions de sans-abri. Alors que nous
regardons avec incrédulité les images de quartiers entiers engloutis sous les eaux,
de personnes qui pataugent dans les flots avec leurs animaux, leurs enfants et leurs
affaires dans un sac poubelle noir, et de milliers de personnes entassées dans des
abris, ce qui s'infiltre furtivement dans la psyché collective c'est que le cours normal
des choses est terminé. Dans nos cœurs, nous ne pouvons pas nous empêcher de
pressentir que ce n'est que le premier avant-goût de cycles météorologiques aussi
extrêmes, et que n'importe lequel d'entre nous pourrait être le prochain parmi la foule
des réfugiés climatiques submergés par des eaux en crue ou victimes d'une future
sécheresse. Nous croisons lentement le terrible regard de Kali, son puissant
shaktipat
étant destiné à nous réveiller du sommeil de la séparation, à brûler nos
voiles d'illusion et à faire mûrir notre âme collective.
Dépouillés de nos commodités, de nos certitudes et de nos fausses hypothèses sur
la vie, confrontés directement à la vulnérabilité de l'existence, nous en venons à
ressentir plus intimement le creux de nos os. C'est lorsque tout s'écroule que nous
rencontrons l'indestructible. Pour pouvoir se développer, une graine doit se
transformer complètement, s'ouvrir, détruire entièrement son ancienne forme. Pour
ceux qui ne sont pas familiers avec les cycles de croissance, la fertilité peut avoir l’air
d’un anéantissement. De même, ceux qui ne sont pas familiers avec les cycles de la
croissance spirituelle pourraient ne pas être en mesure de reconnaître que
l'obscurcissement est une condition de l'Illumination, et la kénose une condition de la
résurrection dans la vie divine. Carl Jung a dit : "Seul ce qui peut se détruire est
totalement vivant". Tout destin finit par s'accorder une danse dans les feux de
l'annihilation spirituelle. Il est important d'honorer l'obscurité sacrée au gré des
saisons de notre vie spirituelle. L'obscurité de la tombe de l'ego devient le portail de
l'obscurité sacrée de la matrice de la Grande Mère.
Paradoxalement, dans la vie spirituelle, le progrès est marqué par la crise, et le seul
moyen d'atteindre l'intimité avec le divin, c'est de passer par le creuset, encore et
encore. La croissance spirituelle est ponctuée par des nuits obscures de l'âme - des
périodes de difficulté, de désespoir, de désillusion et de déception. Ces nuits
obscures dénudent l'âme d'idées spirituelles et d'attachements anciens, et à travers
une désorientation spirituelle radicale, l'abandon et pour finir l'annihilation, elles
amènent l'âme à l'union ultime.
C'est pourquoi la Grande Mère apparaît
si souvent en brandissant des armes,
puisque la vérité transperce l'illusion. La
vérité délivre l'âme des artifices
spirituels et des fausses certitudes. C'est
pourquoi sa forme est terrifiante, parce
que la vérité est une pure terreur -
féroce, implacable, impitoyable. La vérité
n'offre aucun réconfort, aucune
protection, elle ne produit que la
déception pour le faux moi. C'est
pourquoi elle apparaît nue, car elle va
nous dépouiller de toute sécurité
artificielle, nous enlever tout ce que nous
utilisons pour nous cacher et nous
sauver du réel. Elle va briser nos projets
les plus précieux et arracher les
masques que nous portons pour rester
intéressants, avant de nous trancher la
tête, de briser notre cœur et de danser
sur nos cendres. Il n'y a aucun espoir d'amélioration, aucune chance de résistance,
aucun endroit où se cacher, aucune raison d'argumenter avec la réalité. Notre seule
chance c'est de nous pencher pour un baiser.
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Cela me rappelle ce petit poème que j’avais écrit, il y a bien longtemps :
VICTOIRE À GAYATRI
Gayatri au lit et je perds la tête.
Gayatri jolie, ton parfum m’entête.
Gayatri bandit, ravisseuse de cœur.
Gayatri merci, tu es mon âme-sœur.
Victoire à Gayatri, destructrice des illusions,
Victoire à Gayatri qui élimine tous les poisons,
Victoire à Gayatri, Purificatrice enchantée,
Victoire à Gayatri, Restauratrice illuminée !
- Pierre-Albert Hayen
Gayatri est un autre nom de la Grande Déesse, NDT. (En fait, moins on fait de compromis avec la vérité et
plus vite on est restauré à notre propre divinité innée qui est la pure Conscience absolue, au-delà du
mental et de toutes ses trames illusoires !)
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