Juin 2014 133
19 Infection par le VIH
La présente fiche contient de l’information générale. Pour obtenir des renseignements complémentaires, se
référer aux lignes directrices publiées par les organismes reconnus et aux outils d’aide à la pratique
clinique, que l’on trouvera sur le site suivant : [http://www.msss.gouv.qc.ca/itss], section
« Documentation », rubrique « Professionnels de la santé/Outils », page « Intervention préventive relative
aux ITSS ».
Définition
Infection causée par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
Tableau clinique
En l’absence de traitement, l’infection par le VIH évolue en quatre phases.
Infection primaire ou aiguë : la majorité des personnes en primo-infection
présenteront des symptômes (syndrome rétroviral aigu). Ceux-ci sont souvent non
spécifiques ou de faible gravité et se résolvent généralement spontanément. Ils
s’apparentent à ceux d’autres syndromes viraux, de même qu’à ceux de la grippe
et de la mononucléose (fièvre, myalgies, maux de gorge, céphalées, nausées,
diarrhée et vomissements, etc.). Ils peuvent être accompagnés d’adénopathies
généralisées, d’une éruption cutanée, d’une candidose buccale et d’une ulcération
des muqueuses. Des ulcérations de la cavité buccale sont également souvent
rapportées.
Infection chronique asymptomatique : période de latence clinique
(asymptomatique) qui suit l’infection primaire ou aiguë.
Infection chronique symptomatique : lorsque la réplication virale affaiblit le
système immunitaire, cela peut entraîner une difficulté à combattre des infections.
Les personnes infectées peuvent alors ressentir des symptômes tels que fatigue,
diarrhée constante et fièvre persistante.
Le sida est l’étape la plus avancée de l’infection. L’effondrement graduel du
système immunitaire peut conduire à des manifestations cliniques liées à des
infections opportunistes et à certains cancers.
Durée de l’infection
Une fois contractée, l’infection persiste toute la vie (infection chronique).
Infection primaire ou aiguë : les symptômes persistent de une à trois semaines
dans la majorité des cas.
Infection chronique asymptomatique : durée variable, de sept à dix ans sans
traitement.
Infection chronique symptomatique et sida : environ un an (survie sans
traitement).
Complications
En l’absence de traitement, complications ayant un lien avec l’immunodéficience :
infections opportunistes (p. ex. : pneumonie à Pneumocystis jiroveci,
toxoplasmose cérébrale, infection à complexe Mycobacterium avium
disséminée) ;
maladie neurologique primaire (p. ex. : démence liée au sida) ;
cancers (p. ex. : lymphome, sarcome de Kaposi).
Réactions psychosexuelles : stigmatisation intériorisée, sentiment de culpabilité,
« self-blame », symptômes dépressifs et anxiété, impression d’être victime de la
fatalité, idées suicidaires, retrait social, diminution du désir sexuel, malaise social,
léthargie.
Période
d’incubation
Infection primaire ou aiguë : de deux à quatre semaines après l’exposition au
VIH.
Sida : plusieurs années après l’exposition au virus ; varie d’une personne à l’autre
en fonction de diverses caractéristiques.
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Période de
contagiosité
Le risque de transmission de l’infection apparaît rapidement après que l’infection a
été contractée et persiste indéfiniment. Le risque de transmission est plus élevé
lorsque la charge virale est très élevée, par exemple :
pendant l’infection primaire ou aiguë (un risque de transmission très élevé peut
persister jusqu’à six à douze semaines après que l’infection a été contractée) ;
pendant la phase de sida.
Réservoir
L’être humain. Des virus similaires ont été détectés chez certaines espèces de singes.
Épidémiologie
Au Québec :
plus de 300 nouveaux cas enregistrés chaque année ;
touche particulièrement les HARSAH, les UDI et les personnes originaires de
pays où l’infection par le VIH est endémique.
Pour en savoir davantage à ce sujet, consulter le document suivant : [http://www.inspq
.qc.ca/pdf/publications/1741_ProgSurvInfectionVIHQc_CasCumul2002-2012.pdf].
Modes de
transmission
Contact avec des sécrétions génitales infectées :
o dans un contexte sexuel ;
o de la mère infectée à son enfant au moment de l’accouchement.
Transmission transplacentaire : de la mère vivant avec le VIH à son fœtus.
Transmission postnatale : se produisant par l’allaitement (en Amérique du Nord,
l’allaitement est contre-indiqué pour les mères infectées par le VIH).
Transmission sanguine :
o par transfusion sanguine, lorsque les mesures de sécurité transfusionnelles ne
sont pas appliquées notons qu’elles sont appliquées universellement au
Canada ;
o lorsqu’il y a partage de matériel de préparation, d’injection ou d’inhalation de
drogues ou partage de la drogue elle-même ;
o par le tatouage ou le perçage dans des conditions non stériles ;
o par une exposition percutanée accidentelle ou par une exposition accidentelle
des muqueuses à des liquides biologiques contaminés, incluant les piqûres
avec des seringues à la traîne ;
o par contact direct du sang avec de la peau non intacte.
Pour en savoir davantage sur les modes de transmission du VIH, consulter les
documents suivants :
l’outil d’aide à la pratique clinique intitulé « Estimation du risque associé aux
activités sexuelles » : [http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/publication.nsf/4
b1768b3f849519c852568fd0061480d/48ba712817d5747685257d11005e1999?Ope
nDocument] ;
Guide pour la prophylaxie postexposition (PPE) à des liquides biologiques dans le
contexte du travail : [http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/publication.nsf/4b
1768b3f849519c852568fd0061480d/24578ea647005722852571480070070f?Open
Document] ;
Guide pour la prophylaxie après une exposition au VIH, au VHB et au VHC dans
un contexte non professionnel : [http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/
publication.nsf/4b1768b3f849519c852568fd0061480d/23a42408ae65cdab8525777
0006c0153?OpenDocument].
Juin 2014 135
Période fenêtre
Le délai minimal pour détecter l’infection par le VIH avec les trousses de
4e génération est de 14 jours après l’exposition, et de 28 jours avec les trousses de 3e
génération. Sauf exception, la période fenêtre se termine 12 semaines après que
l’infection a été contractée. Les exceptions sont les suivantes : immunosuppression
consécutive à une autre maladie, infection chez un bébé né de mère infectée et,
possiblement bien que cela ne soit pas démontré –, le fait d’avoir reçu une
prophylaxie antirétrovirale ou d’avoir une infection simultanée par le VHC.
Pour obtenir des renseignements complémentaires, consulter la section 8.2 du présent
document.
Analyses de biologie
médicale
Sérologie dans un contexte de dépistage :
o procéder à un prélèvement veineux : selon les laboratoires, détection combinée
des anticorps anti-VIH 1 et 2 seuls (trousses de 3e génération) ou détection
combinée des anticorps anti-VIH 1 et 2 et de l’Ag p24 (trousses de
4e génération) ;
o procéder à un prélèvement capillaire, dans certains milieux, à l’aide de la
trousse de dépistage rapide du VIH : détection des anticorps anti-VIH 1 et 2
seulement.
Notes
Tous les résultats positifs de tests de détection des anti-VIH font l’objet de tests
de confirmation au LSPQ.
Il faut répéter tous les tests sérologiques initialement positifs au VIH à l’aide d’un
second échantillon de sang pour exclure les erreurs de laboratoire et confirmer le
diagnostic.
Consulter son laboratoire serveur afin de connaître les analyses disponibles dans
son milieu et les conditions à respecter pour le prélèvement, la conservation et le
transport des spécimens.
Pour obtenir des renseignements complémentaires, se référer aux documents
suivants :
outil d’aide à la pratique clinique intitulé « Prélèvements et analyses
recommandés en fonction de l’infection recherchée chez les personnes
asymptomatiques (dépistage) » : [http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/
publication.nsf/4b1768b3f849519c852568fd0061480d/3113c4e51c2166a485257d
1100607338?OpenDocument] ;
section 8.2 du présent document ;
Supplément du présent guide intitulé Dépistage du VIH dans les points de service
à l’aide de trousses de dépistage rapide : [http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/docu
ment/publication.nsf/4b1768b3f849519c852568fd0061480d/9243ace3397c0db18
52577380043df29?OpenDocument] ;
Lignes directrices canadiennes sur les infections transmissibles sexuellement :
[http://www.phac-aspc.gc.ca/std-mts/sti-its/index-fra.php].
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MADO
L’infection par le VIH et le sida sont des maladies à déclaration obligatoire (MADO)
si, et seulement si, la personne atteinte a donné du sang, des organes ou des tissus, ou
si elle a reçu du sang, des produits sanguins, des organes ou des tissus. Pour obtenir
le formulaire de déclaration AS-770, consulter le site suivant :
[http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/intra/formres.nsf/36e747f5dc7d0d6585256e1a006ba7
27/64631465d0d5c09085256ecf006b4afd/$FILE/AS-770_DT9070(2013-03)D.pdf].
Dans les autres cas, le VIH et le sida font l’objet d’une collecte obligatoire de
renseignements épidémiologiques à des fins de surveillance continue de l’état de santé
de la population.
Pour en savoir davantage sur les maladies à déclaration obligatoire et la surveillance
de l’infection par le VIH, consulter les sites suivants :
[http://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/mado/index.php] ;
« Surveillance de l’infection par le VIH au Québec » : [http://publications.msss.
gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/preventioncontrole/sidapage1.pdf].
Traitement
Il n’existe pas de traitement pour guérir l’infection. Une combinaison de
médicaments antirétroviraux permet d’inhiber la réplication virale à des niveaux
indétectables, de ralentir de façon importante la progression de l’infection et de
reconstituer le système immunitaire. Le traitement diminue de façon importante le
risque que l’infection évolue vers le sida et permet une survie prolongée.
Lorsqu’indiqué, le traitement consiste généralement en des comprimés par voie
orale. Des effets secondaires peuvent être associés à la prise de médicaments
antirétroviraux (p. ex. : anomalies métaboliques telles que l’hyperglycémie ou
l’hyperlipidémie, insuffisance rénale, pancréatite, neuropathie périphérique).
Pour des précisions sur le traitement, consulter un collègue expérimenté ou se référer
aux documents suivants :
La thérapie antirétrovirale pour les adultes infectés par le VIH Guide pour les
professionnels de la santé du Québec : [http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/documen
t/publication.nsf/4b1768b3f849519c852568fd0061480d/19e2a3dd63255ab88525
73d3006805c5?OpenDocument] ;
L’examen médical périodique de l’adulte vivant avec le virus de
l’immunodéficience humaine (VIH) Guide pour les professionnels de la santé
du Québec : [http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/publication.nsf/4b1768b
3f849519c852568fd0061480d/83cffa4de98757e985257b9800472713?OpenDocu
ment] ;
Lignes directrices canadiennes sur les infections transmissibles sexuellement :
[http://www.phac-aspc.gc.ca/std-mts/sti-its/index-fra.php].
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Prévention
Plusieurs mesures contribuent à réduire le risque de contracter une ITSS. Consulter à
ce sujet les chapitres neuf et onze sur le counseling pré et post-test du présent
document.
Les mesures suivantes permettent également d’éviter de contracter l’infection par
le VIH :
o prophylaxie post-exposition (PPE) : après une exposition à des sécrétions
génitales, à du sang ou à un autre liquide biologique susceptible de transmettre
des infections à diffusion matogène, une PPE peut être indiquée selon les
recommandations du Guide pour la prophylaxie postexposition (PPE) à des
liquides biologiques dans le contexte du travail :
[http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/publication.nsf/4b1768b3f849519
c852568fd0061480d/24578ea647005722852571480070070f?OpenDocument]
et du Guide pour la prophylaxie après une exposition au VIH, au VHB et au
VHC dans un contexte non professionnel : [http://msssa4.msss.
gouv.qc.ca/fr/document/publication.nsf/4b1768b3f849519c852568fd0061480d
/23a42408ae65cdab85257770006c0153?OpenDocument] ;
o prophylaxie préexposition au VIH (PPrE) : cette mesure n’est pas
généralement recommandée. Seuls les médecins ayant une expertise dans
l’utilisation des thérapies antirétrovirales devraient envisager, de manière
exceptionnelle, l’utilisation de la PPrE chez des clientèles où le risque de
contracter le VIH est très élevé. Consulter à ce sujet l’Avis intérimaire sur la
prophylaxie préexposition au virus de l’immunodéficience humaine, pour
connaître les indications et les conditions à respecter :
[http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/publication.nsf/4b1768b3f849519
c852568fd0061480d/a4ab9c71d10a010a85257ba4006b8bc6?OpenDocument].
Il n’existe aucun vaccin prophylactique ou thérapeutique contre l’infection par le
VIH.
Les mesures suivantes permettent de diminuer le risque de transmission du VIH
d’une personne infectée à une personne non infectée :
o utiliser un condom avec tous ses partenaires sexuels, pour tout type de
relations sexuelles, qu’elles soient vaginales, anales ou oro-génitales ;
o ne pas partager de drogues ni de matériel de préparation, d’injection ou
d’inhalation de drogues ;
o ne pas donner de sang, de sperme, d’organes ni de tissus ;
o ne pas partager ses articles d’hygiène personnelle (p. ex. : rasoir, ciseaux,
coupe-ongles, brosse à dents) ;
o couvrir soigneusement toute coupure ou plaie ouverte et se débarrasser en
toute sécurité de tout objet contaminé par du sang ;
o en présence des comportements à risque, consulter pour un dépistage
périodique des ITSS;
o atteindre et maintenir une charge virale indétectable grâce à une thérapie
antirétrovirale ;
o informer son médecin en cas de grossesse grossesse de la personne infectée
ou de sa partenaire ou si sa partenaire planifie une grossesse : le traitement
antirétroviral de la mère pendant la grossesse diminue considérablement la
transmission périnatale du VIH.
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