Contes fantastiques d'E.T.A. Hoffmann : Premier Livre

Telechargé par Romuald Dupont
E. T. A. Hoffmann
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Premier livre
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E. T. A. Hoffmann
(1776-1822)
Contes fantastiques
Premier livre
La Bibliothèque électronique du Québec
Collection À tous les vents
Volume 156 : version 1.2
2
Loève-Veimars, traducteur des contes
présentés ici, sauf pour La nuit du sabbat de John
William Polidori.
L’œuvre de E.T.A. Hoffmann a paru en
France sous de nombreuses traductions. Il faut
signaler cependant celle de François-Adolphe
Loève-Veimars (1801 ?-1854 ou 1855) qui fit
publier les « œuvres complètes » de Hoffmann, à
partir de 1829.
Image de couverture : Caspar David Friedrich.
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Le texte qui suit, avant de prendre place dans
l’édition Loève-Veimars, a paru dans la Revue de
Paris (tome I, 12 avril 1829) sous le titre : « Du
merveilleux dans le roman ». C’est une version
abrégée de l’article de Walter Scott, « On the
Supernatural in Fictitious Composition : Works
of Hoffmann », publié dans la Foreign Quarterly
Review de juillet 1827.
La notice critique de Walter Scott sur
Hoffmann, qui précède ces Contes, a déjà été
placée dans les œuvres du romancier écossais. Il
n’a pas dépendu de nous de la supprimer dans cet
ouvrage, ni de la publier plus tôt ; il nous a
semblé d’ailleurs que sa place était marquée en
tête de ce livre : Hoffmann pourra ainsi répondre
par lui-même à son rigoureux critique.
Ce n’était peut-être pas avec les principes de
la raison la plus élevée, du goût le plus pur, qu’il
fallait juger un Hoffmann. D’où vient cette manie
générale de reconstruire à sa guise l’âme d’un
écrivain ? et pourquoi regretter que tel homme
n’ait pas eu le talent de tel autre ? Hoffmann
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dessinait, il composait des vers, de la musique,
dans une sorte de délire ; il aimait le vin, une
place obscure au fond d’une taverne ; il se
réjouissait de copier des figures étranges, de
peindre un caractère brut et bizarre ; il craignait
le diable, il aimait les revenants, la musique, les
lettres, la peinture ; ces trois passions qui
dévorèrent sa vie, il les cultivait avec un
emportement sauvage ; Salvator, Callot,
Beethoven, Dante, Byron, étaient les génies qui
réchauffaient son âme : Hoffmann a vécu dans
une fièvre continuelle ; il est mort presque en
démence : un tel homme était plus fait pour être
un sujet d’études que de critiques ; et on devait
plutôt compatir à cette originalité qui lui a coûté
tant de douleurs, qu’en discuter froidement les
principes. Il ne fallait pas oublier surtout que, s’il
est des écrivains qui trouvent leur immense talent
et leur verve dans le bonheur et dans l’opulence,
il en est d’autres dont la route a été marquée à
travers toutes les afflictions humaines, et dont un
fatal destin a nourri l’imagination par des maux
inouïs et par une éternelle misère.
A. LOÈVE-VEIMARS.
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