CHAPITRE 2 : LA COMPLEXIFICATION DES GÉNOMES : TRANSFERTS HORIZONTAUX ET
ENDOSYMBIOSES
Les mutations, modifications accidentelles du génome et le brassage génétique réalisé par la reproduction
sexuelle assurent à chaque génération l’émergence de nouveaux génomes individuels. Il existe encore
d’autres processus de diversification et de complexification de génomes.
Quels sont les autres processus de diversification et de complexification de génomes ?
I. TRANSFERTS HORIZONTAUX DES GENES
1. Les transferts horizontaux de gènes
Activité 1 : Les transferts horizontaux de gènes
Objectif : déterminer les preuves de ces transferts
L'universalité de l'ADN et l'unicité de sa structure dans le monde vivant autorisent des échanges génétiques
entre organismes non nécessairement apparentés. Quand les bactéries sont détruites, elles libèrent une
quantité considérable d’ADN dans leur environnement. Dans certaines conditions ces fragments d’ADN libres
pouvant contenir plusieurs gènes sont intégrés par des bactéries. Ce processus est appelé transformation
s’observe toutefois chez un nombre limité d’espèces présentes notamment dans le sol et dans les
écosystèmes aquatiques. Les bactéries possèdent de petite molécule d’ADN, généralement circulaire appelé
plasmide. Ces plasmides sont facilement transférables entre les bactéries de la même espèce ou d’espèces
différentes grâce à l’établissement des ponts cytoplasmiques : ce phénomène est appelé conjugaison. Les
plasmides bactériens peuvent être transférés à des cellules eucaryotes.
Des échanges de matériel génétique, hors de la reproduction sexuée, constituent des transferts horizontaux.
Ils se font par des processus variés (vecteurs viraux, conjugaison bactérienne etc.).
Les virus constituent les vecteurs de gènes les plus abondants dans la planète.
2. Les transferts horizontaux de gènes, moteur de l’évolution
Activité 2 : Les transferts horizontaux de gènes, moteur de l’évolution
Objectif : expliquer comment les transferts horizontaux de gènes contribuent-ils à l’évolution des génomes
La comparaison des séquences d’ADN d’espèces différentes permet de construire alors des arbres de parenté
ou arbre phylogénétique : en effet des similitudes génétiques traduisent génétiquement un héritage
commun plus ou moins récent, transmis ensuite de génération en génération. On parle dans ce cas de
transferts verticaux de gènes.
Mais il arrive que l’on identifie pour un gène particulier une similitude étonnante entre espèces éloignées.
Dans ce cas la proximité génétique ainsi révélée ne traduit pas une filiation entre espèces concernées, mais
résulte d’un transfert horizontal de gènes.
En effet du fait de l’universalité de l’ADN, les transferts horizontaux sont très fréquents mêmes entre espèces
très éloignées dans l’arbre du vivant et ont des effets très importants sur l'évolution des populations et des
écosystèmes. Ainsi il a été établi que l’ADN humain contient 10% de gènes d’origine virale. Les transferts
horizontaux constituent une source de diversification des êtres vivants, permettant une adaptation rapide
aux variations de l’environnement. Ils ont joué un rôle important dans l’évolution des populations et des
espèces.
3. Les transferts horizontaux de gènes et santé humaine
Activité 3 : Les transferts horizontaux de gènes et santé humaine
Objectif : expliquer comment les transferts horizontaux de gènes peuvent-ils interférer négativement ou
positivement, avec les pratiques de santé humaine
Au sein des populations bactériennes, les transferts par le biais des plasmides constituent le principal
mécanisme de la propagation rapide de gènes de résistance aux antibiotiques. Ces transferts sont favorisés
par l’abondance des bactéries dans notre environnement proche notamment au sein des macrobiotes. Leur
fréquence pose de graves problèmes de santé dus à l’apparition et à la sélection bactéries résistantes voire
multi résistantes à un antibiotique.
Des applications biotechnologiques résultent de la connaissance des mécanismes de transferts horizontaux
de gènes. L’intégration et l’expression de gènes humains dans des microorganismes à forte capacité de
multiplication (bactéries et levures) permet la production massive de molécules d’intérêt utiles à la santé
humaine (insuline par exemple).
Les pratiques de santé humaine sont concernées (propagation des résistances aux antibiotiques).