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Résumé
BASHANGWA-MPOZI Bosco. (2019). Innovations agricoles endogènes : le
cas du fruit de la passion au Burundi et comparaison avec le Rwanda et le
Kenya (Thèse de doctorat). Gembloux, Belgique, Gembloux Agro-Bio Tech,
Université de Liège, 253 pages, 31 tableaux, 30 figures et 10 photos.
Résumé
La production du fruit de la passion en Afrique de l’Est a été accompagnée par
l’adoption d’innovations endogènes dans le but de promouvoir la productivité et la
génération de revenus. Ces innovations sont courantes dans les régions productrices
du fruit de la passion au Burundi (Matongo et Isare), au Kenya (Embu et Meru) et au
Rwanda (Nyamagabe et Rulindo). Cette étude a analysé l’importance de ces
innovations endogènes qui intègrent le fruit de la passion au Burundi, et a fait une
comparaison avec le Rwanda et le Kenya. Les objectifs spécifiques de l’étude ont
consisté à : i) analyser l’importance socio-économiques et agroécologiques de
systèmes de culture intégrant le fruit de la passion, ii) analyser les contraintes
rencontrées par les agriculteurs, iii) identifier les changements induits au niveau de
l’exploitation familiale et de la communauté, iv) identifier les acteurs qui ont
favorisé l’implémentation de la culture. L’étude a privilégié la réalisation d’enquêtes
sur terrain auprès d’agriculteurs innovateurs dans les 3 pays et des interviews ont été
effectuées auprès des acteurs non agricoles qui ont favorisé l’implémentation de
cette culture. L’étude s’est focalisée sur l’analyse des transformations au niveau des
exploitations agricoles et sur la dynamique induite au niveau de la communauté ou
du territoire. Les résultats de nos enquêtes montrent que le fruit de la passion a été
adopté dans les petites exploitations agricoles dont la superficie moyenne est de 0,9
ha au Burundi, 0,8 ha au Rwanda et 2,7 ha au Kenya. Ces superficies sont
subdivisées en plusieurs parcelles occupées par différentes cultures : en moyenne,
trois parcelles sont occupées par le fruit de la passion au Burundi contre une
parcelle au Rwanda et au Kenya. On observe 4 parcelles occupées par d’autres
cultures au Burundi et au Kenya contre 3 parcelles au Rwanda. En termes de
superficie cultivée, le fruit de la passion occupe en moyenne 39 % de la superficie
disponible au Burundi contre 25 % au Kenya et 28 % au Rwanda. Cette forte
occupation spatiale, dans un contexte de pénurie foncière, entraîne une tendance à la
diminution progressive des superficies consacrées aux autres cultures. On constate
qu’au Burundi, seulement 18 % des terres occupées par le fruit de la passion étaient
sous culture contre 64 % des terres au Rwanda et 95 % au Kenya. La tendance à
l’abandon de cultures peut être évitée par la pratique du système associé qui est très
prédominante au Burundi. L’adoption du fruit de la passion a entraîné des
modifications dans les systèmes de production. On observe ainsi l’apparition de
deux grands systèmes de culture : un système avec le fruit de la passion et un
système sans le fruit de la passion. Au Burundi c’est l’association de cultures qui est