La sous-représentation des filles dans les filières scientifiques : cas des lycées publiques
de la communauté urbaine de Niamey
Mémoire de maitrise en sciences de l’éducation, présenté et soutenu par Mme ALI ISSAKA
Aminatou
Mai 2003, Université de Lomé
L'éducation au Niger est marquée par des disparités entre les sexes qui, dans une large mesure
réduisent les chances des femmes de jouer un rôle dans la vie socio-économique et politique et
de s'épanouir personnellement. Nous accordons une attention particulière à ces disparités à
travers la faible représentation des filles par rapport aux garçons dans la série C, parce que,
comme le souligne HOFFMANN-BARTHES,(1999) · dans la plupart des pays il y a très peu de filles
qui étudient les programmes secondaires de sciences physiques et de mathématiques et leur
faible participation à l'enseignement de ces disciplines a une influence sur leur accès non
seulement aux domaines techniques mais aussi à l'enseignement supérieur.»
Mais faut-il souligner que les recherches centrées sur ce thème sont beaucoup plus nombreuses
dans les pays anglo-saxons ; dans les pays francophones, seule l'UNESCO s'intéresse
actuellement à ce sujet.
De ces études, plusieurs facteurs sont responsables de cette faible représentation des filles en
sciences. Ces facteurs sont non seulement internes mais aussi externes à l'école.
S'agissant des facteurs internes, l'accent est mis sur l'influence négative des méthodes
pédagogiques qui est loin d'être négligeable. Dès son entrée à l'école, la fille est en eet
confrontée à des programmes mal adaptés à son environnement social, à des préjugés sexistes,
aux attitudes négatives des enseignants et enseignantes, à l'absence de modèles de référence
femmes dans l'enseignement des sciences. Lorsque la fille s'intéresse aux disciplines
scientifiques, elle ne trouve pas l'encouragement souhaité pour persévérer dans cette voie.
Du point de vue des facteurs externes, ces derniers sont sous-tendus par des mobiles
économiques et socioculturels. C'est ainsi que dans la cellule familiale comme dans la société,
il n'est pas encore admis que la fille ait les mêmes aptitudes que le garçon et que l'éducation
scientifique fasse partie de sa formation de base. Aussi est-elle éduquée autrement que le garçon
et la plupart du temps non encouragée à s'orienter vers les filières scientifiques et techniques.
Victime de « domaines réservés », la jeune fille reste ainsi en marge des activités socialement
valorisées et valorisantes, bien rémunérées et performantes.