Ecoles et universités au Moyen Age red

Telechargé par Salma Dibes
LES ÉCOLES À LA FIN DE LʼANTIQUITÉ
Dans la tradition romaine, la formation des enfants était une aaire privée, des pédagogues tenant école ou
se déplaçant à domicile. Toutefois, la nécessité dʼune formation supérieure avait entrainé la fondation de
chaires publiques à lʼépoque impériale.
Dans lʼAntiquité tardive, les villes comportaient des écoles municipales. Lʼenseignement, principalement
littéraire, était très général et se donnait principalement en langue grecque. Lʼapprentissage de tâches
mécaniques, telle que le commerce, était méprisé contrairement à la transmission de valeur éthiques et
morales.
Cette formation humaniste, fondée sur les notions de vertu, de noblesse, de beauté et de perfection
adressait surtout aux élites sociales se préparant à jouer un rôle politique ou à ceux qui se destinaient à leur
tour à lʼenseignement.
On peut suivre ainsi la formation de saint Augustin dans ses Confessions : études primaires dans son bourg
natal de Thagaste, formation en grammaire et rhétorique à Madaure, études supérieures à Carthage. Après un
séjour à Rome, il devint professeur de rhétorique à Milan avant de se convertir.
Lʼinstallation des peuples germaniques dans lʼEmpire a entraîné la disparition progressive de ce système,
même sʼil subsiste encore des Lettrés. LʼEglise reprend à son compte cet enseignement quʼelle dispense
essentiellement aux futurs clercs, principalement dans le cadre monastique, et le Latin remplace le Grec.
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Écoles et universités au Moyen Age
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Par exemple, les abbayes de Vivarium (fondée par Cassiodore au milieu du VIe siècle, disparue après 630) et
du Mont Cassin (fondée vers 530 par saint Benoît) sont de brillants centres de culture, avec dʼimportantes
bibliothèques.
Les règles monastiques prévoient une formation de base pour les moines. A cette époque, il existe aussi un
embryon de formation religieuse assurée par les prêtres des paroisses rurales, plusieurs conciles locaux
tentent en tout cas de lʼimposer (par exemple, le concile de Vaison en Provence, en 529).
Dans les villes, des écoles épiscopales se forment autour des évêques : à Arles, saint Césaire enseigne à de
jeunes clercs. Ainsi, une partie de la culture religieuse survit, surtout en Italie et au sud de la Gaule, mais
fondée essentiellement sur des bases religieuses.
DES ÉCOLES MONASTIQUES AUX ÉCOLES ÉPISCOPALES
A partir de la fin du VIIIe siècle, la renaissance carolingienne est marquée par un nouvel essor de la culture et
de lʼenseignement. Fondée au départ sur la volonté dʼaméliorer la mission évangélisatrice de lʼEglise (par
exemple pour favoriser la conversion des Saxons, dont la langue maternelle nʼétait pas latine), elle se double
avec Charlemagne de lʼambition de ressusciter la vie intellectuelle antique et de contribuer au prestige du
souverain.
Lʼempereur avait dû recevoir lui-même des rudiments de formation intellectuelle au sein dʼun monastère,
comme le pratiquaient les rois et lʼaristocratie franque. Il sʼattache un entourage de clercs lettrés qui le
conseillent, en particulier Alcuin, un des plus brillants esprits du moment.
Le célèbre capitulaire (ordonnance royale) de 789, Admonitio generalis, fixe la formation de base des clercs et
restaure les écoles épiscopales et monastiques : étude des Ecritures saintes, grammaire, chant, comput en
constituaient des éléments essentiels, des écoles paroissiales devant par ailleurs apprendre la lecture aux
enfants. Ces eorts sont suivis dʼinstructions données aux missi, envoyés du souverain pour le représenter.
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Lʼécole du palais, célèbre dans la mémoire populaire, ne semble pas avoir été une institution structurée, mais
plutôt un mode de formation informel du personnel politique et administratif sous forme de rencontres avec
les spécialistes et les intellectuels présents à la cour. Cette œuvre est complétée par lʼadoption dʼune nouvelle
écriture, lisible et élégante, la « minuscule caroline », facilitant le travail des copistes et la lecture, et par un
enrichissement des bibliothèques.
Vers lʼan Mil, les écoles monastiques, placées sous la direction dʼun écolâtre, avaient plusieurs aspects : elles
donnaient une formation de base aux oblats qui voulaient devenir moines, elles instruisaient les moines et
accueillaient temporairement des enfants de lʼaristocratie souhaitant recevoir un enseignement élémentaire.
Au milieu du XIe siècle, elles se ferment aux laïcs et sont alors réservées aux seuls moines, comme à Cluny.
Parallèlement, les écoles épiscopales connaissent un remarquable développement lié à lʼessor urbain. Elles
sont sous la direction de lʼévêque, assisté de lʼarchidiacre, du chancelier ou et de lʼécolâtre. Ce dernier, chargé
de lʼenseignement, se fait assister au XIIe siècle par des maîtres, titulaires de la « licence dʼenseigner » (licencia
docendi). Le IIIe concile du Latran en 1179 en avait défini précisément les modalités.
Maîtres et étudiants sont des clercs, sans être forcément des prêtres : ils relèvent de lʼEglise, avec ses droits et
privilèges, mais peuvent être mariés et se destiner ensuite à une vie laïque. Les étudiants, souvent turbulents,
échappent souvent à tout contrôle, provoquent rixes et émeutes.
Par ailleurs, les nouveaux apports de la philosophie antique, en particulier dʼAristote, liés aux nombreux
contacts avec le monde musulman, suscitent de vifs débats entre certains maîtres et lʼEglise. Lʼoriginalité de la
pensée dʼun des plus grands maîtres parisiens du début du XIIe siècle, Pierre Abélard, lui vaut des problèmes
avec la hiérarchie ecclésiastique, et il finit sa vie dans un prieuré de Cluny protégé par lʼabbé Pierre le
Vénérable.
Le fort désir dʼautonomie des maitres et des étudiants finit par aaiblir lʼécole épiscopale. Il est à lʼorigine des
premières universités.
LES UNIVERSITÉS
Si les universités de Bologne et dʼOxford se considèrent comme les plus anciennes, cʼest celle de Paris qui
reçoit la première de véritables structures institutionnelles. Dès 1200, à la suite dʼun conflit entre des
étudiants et le prévôt royal, le roi Philippe-Auguste avait tranché en reconnaissant les maîtres et les étudiants
comme formant une communauté dotée dʼune personnalité juridique relevant de lʼEglise.
est dʼailleurs le sens général du mot universitas au Moyen Age, qui caractérise toute communauté jurée
constituant une entité avec des droits propres. Les arontements sont permanents entre lʼévêque et son
chancelier dʼun côté, et les maîtres et leurs étudiants, représentés par un recteur, de lʼautre. Ces derniers
quittent en 1211 lʼîle de la Cité, autour de la cathédrale, pour sʼinstaller sur la Montagne Sainte-Geneviève,
rive gauche.
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En 1215, Le légat pontifical, le cardinal Robert de Courçon, appuyé par le pape Innocent III qui y avait étudié,
tranche en faveur de lʼuniversité et lui donne ses statuts dʼautonomie et ses privilèges, confirmés par Grégoire
IX en 1215 (bulle Parens scientiarum).
Autonomes, les maîtres évaluent librement le niveau des étudiants et délivrent les diplômes. Les élèves
étrangers se regroupent selon leur origine en nations alors représentées par un procureur. Des fondations
pieuses, les collèges, se multiplient pour les abriter, telle la Sorbonne, fondation du chapelain de saint Louis
Robert de Sorbon en 1253. Des liens dʼentraide et de solidarité extrêmement étroits lient les membres de cette
communauté.
Maîtres et étudiants vivent fréquemment pauvrement. Certains sont loqueteux, mendient pour manger et
payer leurs études. Leur mode de vie marginal fait scandale auprès de la bourgeoisie. Ils sont régulièrement
critiqués pour leurs fêtes tapageuses et leurs nuits dʼivresse. Ils sont assez fréquemment en grève pour
défendre leurs droits. Lʼenseignement ne se déroule pas dans des lieux fixes.
On distingue quatre facultés : les arts libéraux, la médecine, le droit et la théologie. Chacune fait état de durée
étude et dʼorganisation interne spécifiques. La formation des arts est une formation propédeutique de huit
ans. Elle reçoit de jeunes lettrés à partir de 14 ans. Latinistes, sachant déjà lire et écrire, ces élèves acquièrent
ici un enseignement littéraire et scientifique de base.
Après trois années, ils peuvent prétendre à passer leur baccalauréat, ce diplôme leur étant décerné par un jury
de maîtres neutres et impartiaux. La licence ne vient quʼaprès au moins trois années dʼétudes
supplémentaires et deux dʼenseignement comme assistant.
Elle est nécessaire pour obtenir le statut de maître ou docteur : il faut alors donner plusieurs leçons
solennelles (disputatio) et prêter serment au cours dʼune cérémonie (inceptio), marquée par la réception de la
barrette, de lʼanneau et du livre symboles du grade, et suivie dʼun somptueux banquet oert par le nouveau
maître. Les études de théologie nécessitent douze ans après le cycle des arts.
Ce sont les plus longues. Celles de médecine durent cinq à six ans et celles de droit sept à huit ans.
Lʼenseignement se fonde sur le commentaire de texte (lectio) et la discussion (disputatio), fondement de la
méthode scolastique de la transmission du savoir.
La culture occidentale a été marquée en profondeur par le développement des universités, qui se multiplient
partout en Europe, certaines se spécialisant. La présence dʼécoles de médecine a ainsi entraîné la création de
lʼuniversité de Montpellier au début du XIIIe siècle. Entre le XIIe et le XIVe siècle on compte près dʼune
quarantaine dʼuniversités.
Nées spontanément ou par scission (Cambridge est née dʼune sécession dʼOxford en 1208), elles font ensuite
objet dʼune véritable politique de créations (Parmi de nombreux exemples on peut citer Naples en 1224, par
empereur Frédéric II, Prague en 1348, par lʼempereur Charles IV ou Avignon, par le pape Boniface VIII en
1303).
Relevant considérablement le niveau dʼinstruction, elles fournissent des spécialistes aux diérents Etats. Par
ailleurs, elles facilitent lʼaccès aux charges administratives, renforçant ainsi le rôle de la bourgeoisie. Elles
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