En 1215, Le légat pontifical, le cardinal Robert de Courçon, appuyé par le pape Innocent III qui y avait étudié,
tranche en faveur de lʼuniversité et lui donne ses statuts dʼautonomie et ses privilèges, confirmés par Grégoire
IX en 1215 (bulle Parens scientiarum).
Autonomes, les maîtres évaluent librement le niveau des étudiants et délivrent les diplômes. Les élèves
étrangers se regroupent selon leur origine en nations alors représentées par un procureur. Des fondations
pieuses, les collèges, se multiplient pour les abriter, telle la Sorbonne, fondation du chapelain de saint Louis
Robert de Sorbon en 1253. Des liens dʼentraide et de solidarité extrêmement étroits lient les membres de cette
communauté.
Maîtres et étudiants vivent fréquemment pauvrement. Certains sont loqueteux, mendient pour manger et
payer leurs études. Leur mode de vie marginal fait scandale auprès de la bourgeoisie. Ils sont régulièrement
critiqués pour leurs fêtes tapageuses et leurs nuits dʼivresse. Ils sont assez fréquemment en grève pour
défendre leurs droits. Lʼenseignement ne se déroule pas dans des lieux fixes.
On distingue quatre facultés : les arts libéraux, la médecine, le droit et la théologie. Chacune fait état de durée
dʼétude et dʼorganisation interne spécifiques. La formation des arts est une formation propédeutique de huit
ans. Elle reçoit de jeunes lettrés à partir de 14 ans. Latinistes, sachant déjà lire et écrire, ces élèves acquièrent
ici un enseignement littéraire et scientifique de base.
Après trois années, ils peuvent prétendre à passer leur baccalauréat, ce diplôme leur étant décerné par un jury
de maîtres neutres et impartiaux. La licence ne vient quʼaprès au moins trois années dʼétudes
supplémentaires et deux dʼenseignement comme assistant.
Elle est nécessaire pour obtenir le statut de maître ou docteur : il faut alors donner plusieurs leçons
solennelles (disputatio) et prêter serment au cours dʼune cérémonie (inceptio), marquée par la réception de la
barrette, de lʼanneau et du livre symboles du grade, et suivie dʼun somptueux banquet oert par le nouveau
maître. Les études de théologie nécessitent douze ans après le cycle des arts.
Ce sont les plus longues. Celles de médecine durent cinq à six ans et celles de droit sept à huit ans.
Lʼenseignement se fonde sur le commentaire de texte (lectio) et la discussion (disputatio), fondement de la
méthode scolastique de la transmission du savoir.
La culture occidentale a été marquée en profondeur par le développement des universités, qui se multiplient
partout en Europe, certaines se spécialisant. La présence dʼécoles de médecine a ainsi entraîné la création de
lʼuniversité de Montpellier au début du XIIIe siècle. Entre le XIIe et le XIVe siècle on compte près dʼune
quarantaine dʼuniversités.
Nées spontanément ou par scission (Cambridge est née dʼune sécession dʼOxford en 1208), elles font ensuite
lʼobjet dʼune véritable politique de créations (Parmi de nombreux exemples on peut citer Naples en 1224, par
lʼempereur Frédéric II, Prague en 1348, par lʼempereur Charles IV ou Avignon, par le pape Boniface VIII en
1303).
Relevant considérablement le niveau dʼinstruction, elles fournissent des spécialistes aux diérents Etats. Par
ailleurs, elles facilitent lʼaccès aux charges administratives, renforçant ainsi le rôle de la bourgeoisie. Elles
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