4
Résumé
L’anglais en France est une langue qui présente différentes facettes. La recherche, centrée sur
cette diversité, s’est effectuée à partir de différents matériaux : des observations conduites à
un niveau macro-sociolinguistique, articulées à une étude menée à un niveau micro-
sociolinguistique, à un moment où l’anglais, en France, est très présent, de par ses
nombreuses fonctions et ses différents statuts. Contextualisé par des références à l’histoire
franco-anglaise mais aussi – franco-américaine –, ce travail interroge les conséquences
sociolinguistiques de la relation de vieux couple, soudé par des années de vie commune et de
suspicion, qu’entretiennent la France et l’Angleterre. Les principales interrogations portent
sur les conséquences sociolinguistiques et didactiques d’une telle situation : dans un contexte
où l’anglais apparaît comme une langue multiple, comment s’organise un enseignement
universitaire de l’anglais ? Cette étude présente les résultats obtenus grâce à des enquêtes
menées auprès d’une centaine d’étudiants appartenant à deux groupes distincts d’apprenants :
des étudiants spécialistes en anglais et des étudiants non-spécialistes (ou spécialistes d’autres
disciplines). Interrogés sur leurs représentations, la majorité des étudiants, dans chacun des
groupes, a des représentations très normatives des langues et de l’apprentissage. Pourtant,
certains étudiants – majoritairement les spécialistes – ont des pratiques plurielles des langues
et des expériences de vie diverses, ce qui n’est que très rarement pris en compte en contexte
scolaire et universitaire. La question des liens unissant pratiques et représentations, réévaluée
en rapport avec l’aspect identitaire, apparaît comme un axe pertinent pour interpréter le
« rapport » à l’anglais des étudiants qui peut se traduire par des « styles » ou des « postures »
d’apprentissage différents. La thèse, construite dans une approche réflexive, montre le
chercheur, riche de son cheminement et de son histoire personnelle, comme constitutif du
terrain dont il est issu, auquel il appartient, et qu’il participe à co-construire. Ce travail milite
pour une didactique contextualisée et réflexive de l’anglais intégrant le fait que l’anglais, en
France, n’est pas une langue comme les autres.
Mots-clés :
Anglais de France, normes, accents, apprentissages des langues, sociolinguistique, réflexivité, postures
d’apprentissage, pratiques et représentations des langues, didactique de l’anglais, anglais pour
spécialistes et non-spécialistes.