physiologie de l'uretre

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La pression urétrale, dont la valeur maximale est normalement comprise entre 60 et
90 cm d’eau, s’adapte aux fluctuations de la pression vésicale lors du cycle mictionnel, afin
de préserver la continence par le maintien, en toutes circonstances, d’un gradient de pres-
sion urétrovésical positif. La production et l’adaptation du tonus sphinctérien sont sou-
mises à un contrôle neurologique réflexe et volontaire organisé à tous les étages du névraxe.
La pression urétrale, chez un individu donné, varie dans l’espace et dans le temps :
– elle n’est pas uniforme sur toute la longueur de l’urètre mais s’inscrit sur une courbe
en cloche, dont la valeur maximale, chez le sujet normal, se situe entre 60 et 90 cm d’eau;
– cette valeur maximale n’est pas constante au cours du cycle mictionnel (fig. 1) (1).
Il existe :
– des fluctuations cycliques : augmentation progressive au cours du remplissage et
effondrement avant la miction;
– des fluctuations circonstancielles : augmentation lors de la toux et de la retenue.
Anatomie et physiologie du sphincter urétral
L. Le Normand et J.-M. Buzelin
Fig. 1 – Modifications
morphologiques et évo-
lution des paramètres
urodynamiques (EMG
du sphincter strié urétral,
pression urétrale maxi-
mum et pression vési-
cale) pendant les phases
de remplissage, prémic-
tionnelle et mictionnelle.
La pression urétrale
maximum varie au cours
du cycle mictionnel, aug-
mentant progressive-
ment pendant le remplis-
sage et s’effondrant avant
la miction; elle s’élève
lors d’un effort de toux
ou de retenue. (D’après
J.-M. Buzelin (1).)
Phase de remplissage
100
100
E. M. G.
P. U .
P. V.
50
200 300 V(ml)
Phase de prémictionnelle
Toux
P (cm d’eau)
Phase de mictionnelle
8Les fonctions sphinctériennes
Même si les mécanismes de la continence ne se résument pas, loin s’en faut, à l’exis-
tence d’un gradient de pression urétrovésical, ces variations en sens inverse de la pression
dans la vessie et dans l’urètre expriment une caractéristique essentielle de la physiologie
vésicosphinctérienne : contenir fermement, expulser sans effort.
Anatomie du sphincter urétral
Si la valeur maximale de la pression urétrale est atteinte bien au-dessous du col, dans une
zone localisée en regard du sphincter strié, le gradient de pression urétrovésical est posi-
tif sur la quasi-totalité de l’urètre féminin et de l’urètre postérieur masculin. Toutes les
structures qui composent ou entourent cette portion de l’urètre participent au maintien
de cette pression, plus spécialement les fibres musculaires et les plexus vasculaires. Leur
anatomie et leur physiologie ont récemment fait l’objet d’un rapport exhaustif (2).
Fibres musculaires
Les descriptions des sphincters lisses et striés de l’urètre sont nombreuses et variées, sou-
vent inspirées par le souci d’expliquer la fonction par la forme. Ces discussions anato-
miques ont aujourd’hui un intérêt limité. Peu importe l’origine et l’orientation de ces
fibres musculaires; l’important est qu’elles maintiennent et adaptent la pression urétrale,
ce qui relève plus de la neurophysiologie et de la neuropharmacologie que de la biomé-
canique. La notion d’un sphincter « fonctionnel » doit prévaloir sur celle d’un sphincter
« anatomique ».
Fibres musculaires lisses
La description classique et toujours reproduite, à quelques détails près, dans les manuels,
reconnaît dans l’urètre :
– des fibres circulaires issues de la couche moyenne du detrusor, entourant le col d’un
anneau plus épais en arrière qu’en avant;
– des fibres obliques prolongeant les faisceaux longitudinaux externes du detrusor,
formant autour du col et de l’urètre des systèmes de frondes;
– des fibres longitudinales, plus internes, continuant dans l’urètre la couche interne,
plexiforme, du detrusor et du muscle trigonal.
Cette description, née de l’idée que toute la musculature vésico-urétrale (à l’exception
du trigone) représentait un seul et même muscle, exclusivement innervé par le système
parasympathique, s’est longtemps imposée et, avec elle, les théories dites « mécanicistes ».
Il est actuellement prouvé, sur des arguments embryologiques (3), histologiques (4), et
surtout neuropharmacologiques, que les fibres musculaires lisses retrouvées dans l’urètre
sont différentes de celles de la vessie.
L’examen de spécimens, prélevés au niveau du col et de l’urètre, montre indiscuta-
blement la présence de fibres musculaires lisses, de petite taille, regroupées en fines ban-
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