Analyse financière Notes de cours Ilashi-1-1 120613-1

Telechargé par les analystes et chercheurs
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Analyse financière
INTRODUCTION GENERALE
Faire l’analyse financière d’une entreprise, c’est chercher à connaître la
situation de sa structure financière, de son activité, de ses résultats et de sa
rentabilité, afin de s’assurer de la pertinence de sa gestion et prendre les
décisions idoines en connaissance de cause.
L’analyse financière étant multiple dans ses concepts, ses méthodes et ses
instruments, la pertinence de l’application de ces derniers dépend du contexte
dans lequel se trouve l’analyste financier et de la démarche qu’il adopte. Le
choix de la méthode à utiliser étant déterminé par l’objectif poursuivi,
l’analyste financier fixe au préalable les objectifs qu’il voudrait atteindre,
objectifs qui conditionnent la nature et les sources d’information à exploiter
dans un environnement socio-économique donné.
L’analyse financière se fonde sur des cycles financiers fondamentaux. Les
tableaux de synthèse constituent les sources les plus sûres de l’information
financière en ce qu’ils expliquent comment la réalité économique et
financière est retranscrite par le langage chiffré de la comptabilité. Les
rapports des auditeurs ou des commissaires aux comptes, qui constituent des
sources d’information non négligeables, s’y réfèrent aussi.
Pour analyser cette réalité à travers l’un ou l’autre de ces documents,
l’analyste choisit une méthode donnée. Les méthodes les plus couramment
utilisées sont la méthode statique et la méthode dynamique. L’analyse statique
étudie le comportement des comptes annuels, individuels ou sociaux de
l’entreprise, principalement le bilan et le compte de résultat, pour en dégager
un jugement de valeur à une date donnée. L’analyse du bilan se fait suivant
deux optiques : l’optique fonctionnelle et l’optique financière.
L’optique fonctionnelle cherche à apprécier le comportement du principe de
l’équilibre financier d’une entreprise : les capitaux à long terme doivent
financer les investissements ; les capitaux à court terme doivent financer les
actifs d’exploitation.
L’optique patrimoniale complète l’optique fonctionnelle du bilan. En effet,
focalisé sur l’adéquation entre les ressources et les emplois, l’analyse
fonctionnelle du bilan ne fait pas attention au risque de cessation de
paiement, voire même de faillite, qui pourrait menacer l’entreprise. Pour que
la surveillance de ce risque ne lui échappe pas, l’analyste doit apprécier le
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Analyse financière
comportement de son fonds de roulement de liquidité et de sa solvabilité,
indicateurs précurseurs de cet état des choses.
L’analyse fonctionnelle et l’analyse patrimoniale ne permettent pas à
l’analyste financier de connaître l’état de l’activité, du résultat et surtout de
la rentabilité d’une entreprise. Celle-ci, comme on le sait, s’apprécie par
rapport à l’activité, aux moyens économiques et aux ressources financières
mises à contribution pour le produire. L’analyse du compte de résultat,
comme création de richesse, est entreprise alors pour permettre à l’analyste
financier d’apprécier l’activité, le résultat et la rentabilité de l’entreprise
arrêtés à la fin d’un exercice comptable.
Cependant, depuis quelques décennies, cette vision statique de la situation de
l’entreprise fait l’objet de beaucoup critiques dans les milieux financiers. Les
analystes financiers recourent de plus en plus à l’analyse dynamique de la
situation financière afin de compléter l’analyse statique. Deux tableaux de
flux sont utilisés à cet effet : le tableau de financement et l’excédent de
trésorerie. Le tableau de financement apprécie les variations du fonds de
roulement net global, du besoin en fonds de roulement et de la trésorerie.
L’excédent de trésorerie permet d’apprécier les flux des liquidités liés à
l’activité, aux investissements et au financement à partir des ressources issues
de la capacité d’autofinancement. Il élimine donc tout produit provenant d’un
exercice comptable antérieur ou devant échoir au cours d’un exercice ultérieur
d’une part et toute charge issue d’un exercice.antérieur ou à payer au cours
d’un exercice ultérieur de l’autre.
Par ailleurs, la mondialisation et le développement subséquent des groupes
montrent les limites des comptes individuels pour traduire une réalité qui
dépasse aujourd’hui la capacité de saisie de ces derniers. D’où l’intérêt de
l’analyse des comptes consolidés par la maison mère.
Quant au public visé, cet ouvrage s’adresse aussi bien aux chercheurs qu’aux
praticiens et analystes de la finance d’entreprise, sans oublier les étudiants en
gestion financière qui suivent le programme du Ministère de l’Enseignement
Supérieur et Universitaire de la République Démocratique du Congo, voire
toute personne intéressée à l’analyse financière.
L’architecture de l’ouvrage comprend cinq parties comprenant chacune deux
chapitres. La première partie est consacrée aux généralités sur l’analyse
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Analyse financière
financière et traite respectivement du contexte et des démarches de l’analyse
financière (chapitre premier) avant d’en étudier les fondements (chapitre II).
La deuxième partie se concentre sur l’analyse financière du bilan comptable
suivant deux optiques : l’analyse fonctionnelle du bilan, qui vise à évaluer
l’équilibre financier d’une entreprise à travers le fonds de roulement net
global, le besoin en fonds de roulement et la trésorerie d’une part (chapitre
III) et l’analyse patrimoniale du bilan qui cherche à diagnostiquer le risque
de faillite d’un agent économique à travers le comportement de son fonds de
roulement de liquidité et de sa solvabilité (chapitre IV).
La troisième partie est consacrée à l’analyse de la rentabilité d’une entreprise
au cours d’un exercice comptable. Le chapitre V analyse le compte de
résultat et montre ce que l’entreprise a dégagé pendant un exercice comptable
comme enrichissement/appauvrissement dans son patrimoine. Le chapitre VI
se préoccupe de la rentabilité entendue comme
enrichissement/appauvrissement de l’entreprise en rapport avec les capitaux
qui l’ont générée.
La quatrième partie est consacrée à l’analyse dynamique des flux financiers
d’un exercice comptable. Parmi la multitude des tableaux des flux qui
existent, nous avons retenu, pour étude, le tableau de financement d’une part
(chapitre VII) et la capacité d’autofinancement et l’excédent de trésorerie
d’exploitation de l’autre (chapitre VIII).
La cinquième partie enfin -mondialisation oblige- se propose de faire
l’analyse financière des comptes consolidés dans deux chapitres dont le
premier (chapitre IX) traite des groupes, états financiers consolidés et cadre
légal de la consolidation et tandis que le second (chapitre X) traite de la
consolidation et de l’analyse financière des comptes consolidés.
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Analyse financière
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’ANALYSE
FINANCIERE
Cette partie met le lecteur en contact avec les démarches de l’analyse
financière et focalise son attention sur ses fondements et sur les documents
comptables qui en conservent la mémoire. Elle comprend deux chapitres :
- Démarches de l’analyse financière ;
- Fondements de l’analyse financière.
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Analyse financière
C CHAPITRE PREMIER : CONTEXTE ET DEMARCHES DE L’ANALYSE
FINANCIERE
Ce premier chapitre veut répondre tout d’abord à un ensemble de questions :
l’analyse financière, pourquoi faire? Par qui l’analyse financière est-elle
faite ? Comment l’analyse financière est-elle-faite selon la méthode utilisée et
selon son processus ? En somme nous avons posé les problèmes du besoin
d’analyse financière des comptes sociaux d’une entreprise, du statut de
l’analyste financier et des méthodes et processus de cette analyse.
L’analyse financière des comptes individuels d’une entreprise peut être
diligentée à la suite d’un état de crise grave. Mais elle peut aussi se faire tout
simplement dans le cadre d’un contrôle routinier afin de prendre des décisions
managériales appropriées ou d’une stratégie de communication financière
interne ou externe.
Ne peuvent faire une analyse financière que les personnes directement ou
indirectement intéressées à la vie de l’entreprise au premier rang desquelles se
trouve le manager de l’entité concernée qui la fait dans le but de préparer
certaines décisions de politique générale, de prévenir des difficultés ou de
vérifier si les objectifs fixés ont été atteints ou non. En dehors de la direction
générale, on peut noter parmi les partenaires intéressés à la vie de la firme les
banquiers, les actionnaires et d’autres créanciers, qui se préoccupent
particulièrement de sa solvabilité qui donne la mesure de sa capacité de
remboursement à court et à long terme.
Etant donné le caractère hautement technique du travail d’analyse financière,
hormis la direction générale qui recourt à l’expertise de sa direction financière
ou à l’analyste financier interne, la plupart de ces partenaires font souvent
appel à des analystes financiers externes pour réaliser ce travail d’analyse en
choisissant une méthode qui cadre bien avec leurs objectifs. Toutefois, quelle
que soit la méthode utilisée, le processus d’analyse financière est le même : il
commence par le diagnostic pour terminer par la thérapeutique.
Ce chapitre se résume donc en quatre sections :
- le contexte de l’analyse financière ;
- le statut de l’analyste financier ;
- les méthodes d’analyse financière. ;
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