Deuxième partie : Sciences expérimentales et technologie - SVTAu cours d’un effort musculaire intense d’endurance comme l’ascension d’une côte par un cycliste, les muscles doivent produire davantage d’énergie nécessaire au travail de contraction musculaire. On cherche à définir comment les muscles en activité intense et soutenue produisent davantage d’énergie ? 1. A l’aide des informations fournies par le document 1 et en vous appuyant sur vos connaissances, vous présenterez les phénomènes liés à l’activité énergétique du muscle. Pour cela : a. Interprétez les résultats d’analyses de sang pour déterminer quels sont les échanges effectués entre le muscle et le sang. b. En vous appuyant sur les données du tableau du document 1, indiquez comment varient ces échanges lors de l’effort physique. c. D’après vos connaissances, quel phénomène est mis en jeu ici ? Quel est le but de celui-ci ? 2. Dans cette partie, on cherche à comprendre comment l’organisme s’adapte au passage à l’effort d’endurance. a. En vous appuyant sur le document 2, montrez comment évolue l’utilisation et l’origine des nutriments énergétiques entre repos et effort d’endurance. b. En utilisant les données du document 3, calculez et indiquez sur votre copie, les valeurs des 2 grandeurs suivantes : débit ventilatoire et débit cardiaque au repos et à l’effort. c. Quel est l’intérêt pour l’organisme des variations constatées des débits pulmonaire et cardiaque dans le cas d’un effort physique d’endurance ? 3. Le document 4 présente le débit sanguin reçu par quelques organes au repos et à l’effort. a. Quelles informations la lecture du graphique du document 4 apporte-t-elle ? b. Que constatez-vous en comparant la variation du débit cardiaque calculé (document 3) à celle du débit sanguin musculaire donnée par le graphique du document 4 ? c. Citez 2 dispositifs anatomiques qui permettent d’expliquer les différences de débits constatés au niveau des organes, entre repos et activité physique. Le document 5 présente l’expérience du garrot (1628) de William Harvey. d. Décrivez cette expérience et énoncez ce qu’elle a permis de comprendre dans le cadre de la circulation veineuse ? - 1 - dd DOCUMENT 1 A l’aide de prises de sang, on a mesuré les quantités de dioxygène (O2), de dioxyde de carbone (CO2) et de glucose dans 1 mL de sang entrant dans un muscle et dans 1 mL de sang sortant du même muscle. Ces mesures ont été effectuées au repos et durant un effort physique. Sens de circulation du sang au Composition chimique niveau du muscle du sang Sang entrant dans le muscle Dioxygène Dioxyde de carbone Glucose Sang sortant du muscle Dioxygène Dioxyde de carbone Glucose Au repos A l’effort 200 µL 490 µL 900 µg 150 µL 530 µL 870 µg 200 µL 490 µL 900 µg 20 µL 700 µL 500 µg DOCUMENT 2 Repos Effort d’endurance Dépense énergétique de l’organisme au repos et au cours d’un effort d’endurance et… Types de nutriments énergétiques consommés dans ces 2 situations. - 2 - d DOCUMENT 3 Les tableaux suivants donnent quelques caractéristiques de paramètres physiologiques au repos et pendant un effort musculaire. Conditions Repos Activité physique Conditions Repos Activité physique Air courant 0,5 L 1,2 L Volume d’éjection systolique 80 mL 110 mL Fréquence ventilatoire 14 cycles.mn-1 28 cycles.mn-1 Débit ventilatoire Fréquence cardiaque Débit cardiaque 65 cycles.mn-1 140 cycles.mn-1 DOCUMENT 4 Débit sanguin au niveau de divers organes dans 2 situations : repos / activité physique - 3 - DOCUMENT 5 Relativement à la circulation sanguine, William HARVEY formule l’hypothèse suivante : « Les veines ramènent constamment le sang de chaque membre dans le cœur.» Expérience du garrot- Descriptif : La compression du bras par un garrot peu serré en A fait ressortir les veines de l'avant-bras et entraîne le gonflement des valvules B, C et D en aval du garrot, au niveau de l'avant-bras (figure 1). La pression du doigt sur la veine dilatée en H force le sang à évacuer la veine entre le point où l'on appuie et la valvule suivante située en direction du cœur (figure 2). - 4 - Eléments de réponse 1. 1.a. A l’aide de prises de sang, on a mesuré les quantités de dioxygène (O2), de dioxyde de carbone (CO2) et de glucose dans 1 mL de sang entrant dans un muscle et dans 1 mL de sang sortant d’un muscle. Ces mesures ont été effectuées au repos et durant un effort physique. On constate qu’1 mL de sang entrant dans un muscle au repos ou à l’effort contient 200 μL d’O2, 490 μL de CO2 et 900 μL de glucose. On observe qu’1 mL de sang sortant d’un muscle au repos contient 150 μL d’O2, 530 μL de CO2 et 870 μL de glucose. On note qu’1mL de sang sortant d’un muscle à l’effort contient 20 μL d’O2, 700 μL de CO2 et 500 μL de glucose. Au repos comme à l’effort, le sang entrant dans le muscle contient toujours plus d’O2 et de glucose mais toujours moins de CO2 que le sang sortant du muscle. On en conclut que les cellules musculaires consomment de l’O2 et du glucose alors qu’elles rejettent du CO2. 1.b. Au repos, les cellules musculaires : - consomment 200– 150 = 50 μL d’O2 et 900-870 = 30 μg de glucose par mL de sang les irrigant - rejettent 530-490 = 40 μL de CO2 dans chaque mL de sang les irrigant. Durant l’effort, elles : - consomment 200–20 = 180 μL d’O2 et 900– 500 = 400 μg de glucose par mL de sang les irrigant - rejettent 700– 490 = 210 μL de CO2 dans chaque mL de sang les irrigant. On en déduit que les cellules musculaires consomment plus d’O2 (x 3,6) et de glucose (x 13,3) et rejettent plus de CO2 (x 5,2) durant un effort physique qu’au repos. 1.c. Un organe qui consomme de l’O2 et du glucose et qui rejette du CO2 réalise la respiration (cellulaire). Ce phénomène permet de libérer de l’énergie utile aux cellules constituant l’organe. C6H12O6 (glucose) + 6 O2 + 6 H2O 6 CO2 + 12 H2O + énergie (chaleur + ATP) 2. 2.a. Au repos, les besoins énergétiques des muscles sont satisfaits par utilisation du glucose et des acides gras circulants. Lors d’une activité d’endurance, les besoins énergétiques accrus sont satisfaits en utilisant outre les 2 types de nutriments précédents, le glycogène et les triglycérides musculaires. Le glycogène est hydrolysé en glucose, les triglycérides en acides gras et glycérol. Les besoins énergétiques nécessaires à la réalisation des activités d’endurance sont satisfaits grâce à l’oxydation de nutriments mis en réserve dans les muscles sous la forme de molécules de stockage : le glycogène pour le glucose, les triglycérides pour les acides gras. - 5 - 2.b. Conditions Air courant Fréquence ventilatoire Débit ventilatoire Repos 0,5 L 14 cycles.mn-1 7 L.mn-1 Activité physique 1,2 L 28 cycles.mn-1 33,6 L.mn-1 Conditions Volume d’éjection systolique Fréquence cardiaque Débit cardiaque Repos 80 mL 65 cycles.mn-1 5,2 L.mn-1 Activité physique 110 mL 140 cycles.mn-1 15,4 L.mn-1 2.c. Au cours de l’activité physique le débit ventilatoire augmente d’un facteur voisin de 5 grâce à une augmentation du volume courant (x environ 2,5) et de la fréquence ventilatoire (x2). De même, le débit cardiaque triple suite à une augmentation du volume d’éjection systolique (x~1,5) et de la fréquence cardiaque (x~2). Au repos, le ventricule droit éjecte environ 5,2 litres de sang par minute vers les poumons (débit cardiaque droit) et le ventricule gauche 5,2 litres vers les organes autres que les poumons (débit cardiaque gauche égal au débit cardiaque droit). A l’effort, cette valeur augmente (15,4 L.min-1) : cela signifie que le sang circule plus vite. Le trajet poumons-organes et le trajet organes-poumons se fait donc beaucoup plus rapidement. Au repos, le débit ventilatoire est de 7 litres d’air par minute et à l’effort, il passe à 33 litres. La ventilation sert à renouveler l’air dans les alvéoles pulmonaires, à remplacer l’air appauvri en O2 par de l’air plus riche. Si le débit ventilatoire augmente cela signifie que l’air est davantage renouvelé dans les alvéoles : ainsi chaque minute davantage de molécules d’O2 peuvent passer dans le sang. Cette modification est donc fondamentale pour la réalisation d’un effort car une fois dans le sang, les molécules d’O2 sont transportées jusqu’aux muscles qui en ont besoin. 3. 3.a. On constate que le débit sanguin dans les muscles est de 2 L.min– 1 au repos et de 22 L.min– 1. Dans ce cas, les muscles reçoivent 11 fois plus de sang à l’effort qu’au repos. Le fait qu’ils reçoivent un plus grand débit sanguin est favorable à l’effort puisque cela signifie qu’il leur arrive chaque minute un plus grand nombre de molécule d’O2. On constate que parmi les organes cités dans le graphique, les muscles et le myocarde voient leur débit sanguin augmenter à l’effort alors que celui du cerveau n’est pas modifié et que celui des reins diminue. 3.b. Le débit cardiaque augmente d’un facteur 3 (document 3) alors que le débit sanguin dans le tissu musculaire est multiplié par 11 (document 4). - 6 - Se pose donc le problème de comment expliquer qu’un organe puisse recevoir 11 fois plus de sang par minute lors d’une activité physique par rapport au repos alors que le débit cardiaque, dans le même temps, n’a que triplé ? Le document 4, dans une démarche scientifique, permet de poser un problème scientifique : document de problématisation d’une situation. Il devrait être accompagné de documents de résolution pour permettre la formulation d’une démarche explicative. 3.c. Ces documents de résolution permettraient de déduire : - 1er dispositif : Les organes de la circulation générale sont disposés en dérivation les uns par rapport aux autres mais chacun d’eux est en série avec les poumons. Grâce à cette disposition, tous les organes reçoivent du sang oxygéné en provenance des poumons. Cette disposition permet également, lors de l’effort, qu’une partie du sang soit détournée de certains organes qui nécessitent peu d’O2 à ce moment-là, pour être acheminée vers les muscles qui en ont davantage besoin. - 2ème dispositif : Cette réorientation préférentielle du sang vers les muscles qui travaillent (à l’exception notoire du cerveau) est permise, au niveau de la circulation générale en dérivation, par la dilatation (au niveau des muscles squelettiques) ou la contraction spécifique (au niveau des reins, par exemple) des sphincters pré-capillaires (petits muscles circulaires), à l’image de robinets que l’on ouvre ou ferme. 3.d. L’expérience du garrot démontre que les valvules veineuses s’opposent au reflux du sang (en appuyant sur la veine au point H, le sang est chassé en direction du cœur, au-delà de la valvule O puisque le segment veineux OG est distendu et la valvule O s’oppose au retour sanguin puisque le segment veineux HO est alors vide). Harvey démontre ainsi, que les valvules veineuses anti-reflux favorisent le retour du sang vers le cœur, dans un système circulatoire clos. Les valvules veineuses ont une fonction primordiale au niveau des membres inférieurs de l’Homme, car en s’opposant aux effets de la gravité, elles contribuent au retour du sang au cœur. La mise en jeu des valvules est indissociable de la contraction des muscles des membres qui compriment les veines du tissu musculaire et chassent le sang vers le cœur. - 7 -