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1.2 Base canonique des tenseurs du second ordre
On considère un tenseur du second ordre. Par exemple le tenseur des contraintes de Cauchy σ.
Ses composantes σij sont relatives à la base canonique qui est obtenue depuis le produit tensoriel
des tenseur d'ordre 1, i.e. les vecteurs de base ei. Il vient donc :
σ = σij ei ⊗ ej
La base canonique comporte dans 9 composantes ei ⊗ ej. Elle est orthonormée puisque :
(ei ⊗ ej).(ek ⊗ el)=δik δjl
On a l'habitude d'écrire les composantes du tenseur sous forme de matrice 3x3. On peut aussi les
écrire sous forme de ligne ou colonne 1x9 ou 9x1. On peut vérifier que les opérations de contraction
du type σ:ε ou ||σ|| se forment comme sur un vecteur ligne ou colonne habituel dans cette base.
Les composantes s'obtiennent par projection du tenseur sur la base ei ⊗ ej. Cette projection est, au
sens des tenseurs, une contraction sur deux indices. On la note souvent «:», pour généraliser la
notation du produit scalaire sur les vecteurs, qui est une contraction sur un seul indices. D'autres
auteurs la notent «.» aussi.
σij = σ : (ei ⊗ ej)
1.3 Transformation orthogonale des tenseurs du second ordre
La rotation de σ s'obtient aisément :
R.(σ) = σij Rki ek ⊗ Rlj el
D'où la composante kl : (R.(σ))kl = Rki Rlj σij
Ou encore la formule classique (R.(σ))kl = Rki σij RTjl ou l'inverse en prenant P=R-1.
1.4 écriture de Voigt
Vers 1910, le cristallographe Voigt a proposé de simplifier l'écriture en ne rappelant pas les
termes redondants tels que σ23 et σ32 pour les tenseurs symétriques. La notation conventionnelle
est la suivante : -
σ1 = σ11
-
σ2 = σ22
-
σ3 = σ33
-
σ4 = σ23 = σ32
-
σ5 = σ31 = σ13
-
σ6 = σ12 = σ21
Cette notation sous forme de vecteur 1x6 est intéressante pour le calcul analytique et est très
répandue. Toutefois, nous verrons qu'elle n'est pas sans pièges. Nous pouvons déjà constater que le
calcul √ -
σi.-
σi ne correspond pas à la norme de σ, pas plus que le calcul -
σi -
εi ne correspond à celui
de σ:ε. C'est une source d'erreur fréquente dans le calcul numérique. Nous montrerons plus loin que
l'écriture pour les déformations est : -
ε1 = ε11
-
ε2 = ε22
-
ε3 = ε33
-
ε4 =2 ε23 = 2 ε32
-
ε5 =2 ε31 = 2 ε13
-
ε6 =2 ε12 = 2 ε21
On peut remarquer que 2ε23= γ23, l'écriture ancienne encore utilisée en théorie des poutres pour le
cisaillement.
1.5 Base orthonormée des tenseurs symétriques du second ordre
On forme une base orthonormée des tenseurs symétriques (comme σ ou ε, puisque σ12 = σ21,
etc…) du second ordre comme suit :
(e1 ⊗ e1)