L’innocuité du vapotage remise en
question
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Tabacologie
Publié le 17 juin 2024Lecture 3 min
Denise CARO, Boulogne-Billancourt
Un certain nombre de travaux s’intéressent aux effets du vapotage sur la santé, notamment sur la
santé des jeunes qui se tournent de plus en plus souvent vers la cigarette électronique (e-C).
Le Dr Teresa To (Toronto, Canada), qui avait précédemment montré que les adeptes de la e-C
étaient plus susceptibles de souffrir de crise d’asthme que les non-fumeurs, s’est cette fois
intéressée à la relation entre vapotage, santé mentale et qualité de vie .
L’objectif de l’étude était d’évaluer l’association entre les indicateurs de qualité de vie et l’utilisation
de la e-cigarette chez 905 jeunes adultes canadiens âgés de 15 à 30 ans. Pour cela elle a utilisé les
données d’une enquête nationale sur les données de santé. Il s’est agi de comparer l’activité
physique (nombre de pas quotidiens), le niveau de stress déclaré et les paramètres de qualité de
vie chez des jeunes utilisateurs de e-C (12,7 % de la population) et chez les non-utilisateurs (87,3
%).
Il ressort de ce travail, que les utilisateurs de e-C ont un niveau d’activité physique plus élevé que
les non- utilisateurs (OR = 2,19, IC95% : 1,14-4,20), mais aussi qu’ils déclarent plus souvent avoir un
stress chronique important (OR = 2,68, IC95% : 1,45-4,92). Bien que cela n’atteigne pas la
significativité, les utilisateurs de e-C présentent également un risque plus élevé d’avoir une qualité
de vie moins bonne (OR = 1,12, IC95% : 0,64-1,95). Ils semblent aussi avoir un risque plus faible de
présenter une pathologie telle qu’une hypertension artérielle ou une élévation de la glycémie ou des
lipides.
« Notre étude a révélé que l’utilisation de la cigarette électronique était associée de manière
indépendante et significative à un risque accru de stress chronique et à une moins bonne qualité de
vie, a conclu le Dr To. Aussi est-il important que les jeunes souffrant de stress chronique reçoivent un
soutien, notamment pour leur éviter de se tourner vers des mécanismes de compensation délétères.
Le vapotage n’est pas un moyen efficace de faire face au stress, mais le stress et l’anxiété peuvent
déclencher des envies de vapoter. Les travaux doivent se poursuivre pour mesurer l’impact à long
terme du vapotage sur la santé physique, mentale et la qualité de vie, afin de mieux cibler les
interventions. »
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